Paix et confiance dans le Seigneur

L’antidote parfait à l’anxiété et à l’inquiétude

« La vie en Christ est une vie de paix, de sérénité, peut-être exempte d’extase, mais remplie d’une confiance tranquille et durable1. »

Que voulait dire Ellen White par cette déclaration ? Qu’est-ce que la sérénité, la confiance tranquille, particulièrement dans le contexte du monde contemporain où ces concepts sont chose rare ? Dans un bus, un avion, un train, une voiture, qu’est-ce qui vous permet de vous fier au chauffeur, au pilote, bref, de croire qu’il vous mènera à bon port ?

Il y a environ 18 mois, alors que je devais entreprendre un périple vers la région Est de la République démocratique du Congo, nous avons appris que les rebelles étaient de nouveau actifs près de la ville de Goma, l’une de mes destinations. Je devais donner des séminaires à deux endroits, diriger une semaine de prière, et participer à une réunion du comité de l’Université de Lukanga. Ces activités devaient se tenir en un peu plus de deux semaines dans la région où les combats avaient éclaté.

Évidemment, une telle nouvelle m’a inquiété. Mais je me suis souvenu de l’expérience de Josaphat dans 2 Chroniques 20. Celui-ci régnait sur Juda. Son peuple le considérait comme un bon roi marchant dans les voies du Seigneur. Cependant, à un certain moment, ses ennemis cernèrent son royaume de toutes parts. Josaphat « éprouva de la crainte » (2 Ch 20.3, SER), ce qui est tout naturel. Même les rois peuvent avoir peur. Sauf que Josaphat savait gérer ses émotions. Avec confiance, il chercha le conseil de Dieu et proclama un jeûne dans tout Juda (2 Ch 20.3). Le jeûne implique un examen de conscience pour voir si quelque péché empêche la prière d’atteindre le trône de la grâce. Ainsi, au lieu de paniquer, Josaphat fit l’expérience de la sérénité et d’une confiance tranquille. Il triompha de ses craintes et Dieu se chargea de ses ennemis.

À l’instar de Josaphat, j’ai prié le Seigneur, puis j’ai demandé conseil au directeur du Département de l’éducation de l’Union des fédérations du nord-est du Congo. Il m’a promis de me répondre après avoir consulté les autres dirigeants. Dès le lendemain, il m’a informé que l’activité des rebelles ne nuirait pas à notre programme. Ayant l’assurance que Dieu prendrait soin de nous, je me suis donc préparé pour le voyage. Quelques jours plus tôt, j’avais envoyé mon passeport à l’ambassade de la République démocratique du Congo pour obtenir un visa qui me permettrait d’entrer dans le pays. C’était une demande de dernière minute. Avant même de recevoir passeport et visa, j’ai tout de même acheté mon billet le vendredi, car je devais voyager le dimanche. À ma joie, mon passeport et mon visa sont arrivés tard le vendredi soir.

Entre-temps, les nouvelles n’annonçaient rien de bon : les activités des rebelles prenaient de l’ampleur. Le vendredi soir, les nouvelles internationales ont rapporté qu’un avion s’était écrasé à l’aéroport de Goma. Bien qu’il s’agisse d’un avion cargo, je savais que dans cette partie du monde, de tels avions transportent souvent des passagers. Que faire ? J’utiliserais cet aéroport au moins une fois au cours de mon séjour.

M’appuyant sur Dieu, j’ai pris mon premier vol non pour Goma mais pour Bujumbura, d’où je prendrais un bus pour traverser la frontière vers Bukavu. Arrivé à destination, j’ai rencontré le directeur de l’éducation et d’autres frères.

C’était la première fois que je venais dans cette partie du pays. Le lendemain, nous devions donner un séminaire aux professeurs et aux responsables des écoles. Après le sémi- naire, nous prendrions un canot à moteur, traverserions le lac Kivu pour nous rendre à Goma, un parcours de trois heures. De Goma, un avion nous emmènerait à Kisangani le même jour.

Le jour du séminaire, au moment où les professeurs se réunissaient, j’ai appris que le canot ne serait pas disponible au moment où nous devions le prendre. La seule alternative, c’était de prendre le ferry-boat de nuit. Nous partirions à 17 h et arriverions à Goma le matin suivant. Cependant, les acti- vités des rebelles se déroulaient près des rives ouest du lac, ce qui n’avait rien de rassurant. Néanmoins, après avoir donné le séminaire, nous avons acheté nos billets. Ce soir-là, nous sommes montés à bord d’un ferry-boat en très mauvais état. Une fois de plus, nous avons eu foi que le Seigneur nous mènerait à bon port. Le ferry-boat est parti vers Goma avec une heure de retard. Soudain, vers minuit, les moteurs du bateau ont réduit drastiquement leur vitesse. Que se passait-il donc ? Un soldat partageant notre cabine est allé s’informer. À son retour, il nous a dit que les Casques bleus de l’ONU, lesquels patrouillaient le lac de nuit, avaient ordonné au capitaine de ralentir. Nous ne connaissions pas les raisons d’une telle directive ; tout ce que nous pouvions faire, c’était de nous fier au Seigneur et de prier pour que tout se passe bien.

À l’aube, nous avons aperçu les lumières de Goma. Grâce à Dieu, nous sommes arrivés sains et saufs ! Mais nous avions encore à prendre l’avion en direction de Kisangani, une ville à l’intérieur du pays. La peur et l’incertitude, une fois de plus, étaient au rendez-vous ; toutefois, nous savions que nous pouvions nous fier au Seigneur.

Où puiser la confiance ?Tout au long de ce voyage et des voyages subséquents, je n’ai cessé de faire confiance à Dieu. Rien ne peut se substituer à la confiance et à la prière. Cette expérience m’a fait réfléchir aux propos d’Ellen White sur la paix qui procède de la confiance. La confiance peut naître de différentes sources. Il y a la compétence — on croit que la personne responsable est compétente dans son domaine — comme piloter un avion, par exemple. En prenant l’avion, personne ne se demande si le pilote est compétent. Nous avons tout simplement confiance qu’il l’est.

L’expérience engendre également la confiance. Nous avons confiance soit parce que nous avons vécu l’événement auparavant, soit parce que celui qui dirige a l’expérience nécessaire. L’âge d’un individu ou les années d’expérience d’une personne ou d’une entreprise sont aussi des facteurs importants à considérer. Ainsi, pour le déménagement de nos biens, nous nous fions davantage à une compagnie expérimentée qu’à une compagnie débutante.

La confiance peut naître aussi de la connaissance. Pour faire confiance à une personne, il faut d’abord établir des contacts avec celle-ci et apprendre à la connaître. Il est souvent difficile de faire confiance à un pur étranger, à moins qu’il soit prouvé qu’il est compétent ou qu’il a de l’expérience.

Il existe une autre sorte de confiance : celle qui procède de l’amour. Un enfant peut avoir confiance en ses parents sans doute en raison de leur âge ; toutefois, cette confiance s’accentue si elle se fonde sur l’amour. Les membres d’une famille se font principalement confiance à cause de leur amour réciproque. La confiance entre un mari et sa femme qui se base sur l’amour est plus forte que celle qui ne s’appuie que sur la compétence, l’expérience, ou le poids des années. La confiance entre les membres de la famille s’atrophie en l’absence de l’amour.

Dans notre quotidien, nous assumons qu’une personne occupant un poste de confiance est, en principe, digne de confiance. Les professeurs, par exemple, occupent des postes de confiance quant à leurs étudiants. En vertu de leur poste, de leur compétence, de leur expérience et de leur âge, on leur fait confiance. Quel jeune enfant n’a pas affirmé à ses parents que telle ou telle chose n’est pas, simplement parce que son professeur l’a dit ! Ceux qui occupent des postes de confiance ont donc une très grande responsabilité. Il est possible de perdre la confiance. Mais si nous agissons dans la crainte du Seigneur, ceci ne se produira pas.

Dieu est amour. Il nous aime tant qu’il a envoyé son Fils unique mourir pour nous, alors que nous étions pécheurs. Nous pouvons lui faire confiance parce qu’il est non seulement compétent, expérimenté, fiable, mais surtout parce qu’il nous aime. On peut, par conséquent, être en paix, et avoir une confiance tranquille en toutes circonstances. Ceci ne veut pas dire que nous n’aurons jamais d’inquiétudes, mais que nous savons où aller quand elles surviennent. Souvenons-nous de ceci : « Le courage, la grandeur d’âme, la foi, la confiance implicite dans la puissance salutaire de Dieu ne viennent pas en un moment. Il faut des années d’expérience pour acquérir les grâces célestes »2. Passons du temps avec le Seigneur pour être en mesure d’acquérir ces vertus, dont la confiance. La confiance, entre autres fruits, se manifestera chez ceux qui sont vraiment branchés sur Dieu.

Hudson E. Kibuuka (D.Ed., Université de l’Afrique du Sud) est directeur adjoint du Département de l’éducation de la Conférence générale. Son courriel : kibuukah@gc.adventist.org.

Citation recommandée

KIBUUKA Hudson, « Paix et confiance dans le Seigneur », Dialogue 22 (2010/1), p. 27-28

RÉFÉRENCES

  1. Ellen G. White, Vers Jésus, p. 70.
  2. Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 2, p. 75.

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