Histoire de la Rédemption: Les offrandes de Caïn et d’Abel

Par Ellen G. White

LES FILS D’ADAM, Caïn et Abel, avaient un caractère très différent l’un de l’autre. Abel craignait Dieu. Caïn nourrissait des pensées de révolte et murmurait contre Dieu en raison de    la malédiction qui avait été prononcée sur Adam et sur le sol      à cause de son péché. Ces deux frères avaient été informés     des dispositions qui avaient été prises pour le salut de la race humaine. Il leur avait été prescrit de se conformer humblement à  un  rituel  qui  devait  montrer  leur  foi  et  leur  dépendance  à l’égard du Sauveur promis ;  ce  rituel  consistait  à sacrifier les premiers-nés du troupeau et à les offrir solennellement à Dieu avec le sang, en holocauste. Grâce à ces sacrifices, ils se souviendraient continuellement de leur péché et du Rédempteur qui devait venir et qui constituerait la suprême offrande faite pour l’homme.

Caïn apporta son offrande au Seigneur en murmurant et le cœur incrédule envers le grand sacrifice promis. Il n’était pas disposé à suivre fidèlement ce qui leur avait été prescrit : se procurer un agneau pour l’offrir avec des fruits de  la  terre. Sans tenir compte de ce que Dieu avait demandé, il se contenta d’apporter des produits du sol. Pourtant, l’Eternel Dieu avait fait savoir à Adam que sans effusion de sang, il n’y aurait pas de rémission des péchés. Caïn ne jugea même pas utile d’offrir ses meilleurs fruits. Abel conseilla à son frère de ne pas se présenter devant le Seigneur sans le sang d’un sacrifice. Mais comme Caïn était l’aîné, il ne voulut pas écouter ce que lui disait son frère. Repoussant le conseil qui lui avait été donné, Caïn, sceptique et mécontent de devoir présenter des sacrifices, apporta son offrande. Mais Dieu n’accepta pas cette offrande.

De son côté, Abel apporta les premiers-nés, les meilleurs de son troupeau, comme l’Eternel l’avait prescrit. Avec une foi totale dans le Messie à venir et un respect mêlé d’humilité, il présenta son offrande que Dieu accepta. Une flamme jaillit du ciel et consuma l’offrande d’Abel. Mais Caïn ne vit aucun signe indiquant que la sienne avait été agréée, et il s’irrita contre Dieu et contre son frère. Cependant, le Seigneur envoya un ange auprès de Caïn pour qu’il s’entretienne avec lui.

L’ange lui demanda la raison de sa colère et lui dit que s’il se conformait aux instructions que Dieu avait données, l’Eternel l’accepterait, lui et son offrande, mais que s’il ne se soumettait pas aux directives du Très-Haut, s’il ne lui faisait pas confiance et ne lui obéissait pas, Dieu ne pourrait pas agréer son offrande. Le messager céleste dit à Caïn que ce n’était pas là une injustice ni un parti pris de la part de Dieu à son égard, et que si son offrande ne pouvait pas être honorée, c’était uniquement à cause de son péché et de sa désobéissance à l’ordre explicite du Créateur. Si en revanche Caïn se montrait bien disposé, Dieu l’accueillerait favorablement, et il serait à la tête puisqu’il était l’aîné. Mais même après avoir reçu ces éclaircissements, Caïn ne se repentit pas. Au lieu de reconnaître sa culpabilité et son incrédulité, il continua à se plaindre de l’injustice et du favoritisme de Dieu. Poussé par l’envie et la haine, il prit Abel à partie et lui adressa des reproches. Son frère cadet lui fit
alors humblement remarquer qu’il avait commis une erreur et lui montra qu’il avait tort.

La vie d’Adam fut marquée par le regret, l’humilité et le repentir continuels. Lorsqu’il enseignait à ses enfants et à ses petits-enfants la crainte de l’Eternel, on lui reprocha souvent sa faute qui avait attiré tant de souffrances sur sa postérité. Quand il avait dû quitter le magnifique jardin d’Eden, la pensée qu’il devait mourir l’avait terrifié, car il considérait la mort comme une redoutable calamité. Lorsque son propre fils Abel fut tué  par son frère Caïn,il fut, pour la première fois, confronté avec   la réalité de la mort qui frappait le genre humain. Plein de remords pour sa propre transgression, privé de son fils Abel dont Caïn était le meurtrier, et sachant quelle malédiction le Seigneur avait prononcée sur ce dernier, Adam était accablé de tristesse. Il se faisait de vifs reproches pour son premier grand péché. Il sollicita le pardon divin grâce au suprême sacrifice. Il avait profondément ressenti la colère de Dieu pour la faute qu’il avait commise dans le paradis. De plus, le Seigneur lui révéla  de corruption généralisée qui l’amènerait à détruire les habitants de la terre par le déluge. Après qu’Adam eut vécu plusieurs centaines d’années, la sentence de mort prononcée sur lui par le Créateur, qui lui avait semblé si terrible de prime abord, lui parut juste et miséricordieuse, car elle mettait un terme à une vie de souffrances.

Quand Adam constata les premiers signes de la dégénérescence de la nature en voyant que les feuilles tombaient et que les fleurs se fanaient, il éprouva une tristesse plus grande que celle que les humains ressentent devant la mort de leurs semblables. Ce qui l’attristait, ce n’était pas tant la flétrissure des fleurs, car il les savait fragiles et délicates, mais le fait que les grands et puissants arbres perdaient leurs feuilles et dépérissaient, témoignant ainsi de la dégénérescence de cette nature magnifique, que Dieu avait créée pour le bien-être de l’homme.

A ses enfants et à leurs descendants, jusqu’à la neuvième génération, Adam décrivit les beautés du jardin d’Eden, parla de sa faute et de ses terribles conséquences, et du chagrin que lui avait causé la mort d’Abel, laquelle avait creusé un vide dans sa famille. Il leur parla aussi des épreuves auxquelles le Seigneur l’avait soumis, pour lui enseigner la nécessité de se conformer fidèlement à sa loi. Il leur déclara que, sous quelque forme qu’il se présente, le péché serait sanctionné. Il les exhorta à obéir au Très-Haut, qui serait miséricordieux envers eux s’ils l’aimaient et le craignaient.

Les anges s’entretinrent avec Adam après sa faute, lui révélèrent le plan de la rédemption, lui faisant comprendre que la race humaine n’était donc pas dans une situation désespérée. Malgré la terrible séparation qui s’était produite entre Dieu et l’homme, celui-ci pouvait être sauvé grâce à l’offrande de son Fils bien-aimé. Mais le seul espoir des humains résidait dans une vie d’humble repentir et de foi dans le plan établi par le Créateur. Tous ceux qui accepteraient ainsi Jésus comme leur unique Sauveur jouiraient à nouveau de la faveur de Dieu grâce aux mérites de son Fils.

Source: Histoire de la Rédemption de Ellen G. White

Laissez un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.