En Temps et Hors de Temps

Cette exhortation de Paul à Timothée est un appel que Dieu lance à chaque disciple de Jésus : être prêt en temps et hors de temps. « Paul assigne son disciple au tribunal de Dieu, et lui ordonne de ne pas prêcher la Parole selon les préceptes et les coutumes des hommes ; il l’enjoint d’être prêt à témoigner pour Dieu quand l’occasion s’en présente, devant les grandes assemblées comme devant les petits groupes, sur les routes et au coin du feu, aux amis et aux ennemis, en lieu sûr ou exposé aux tribulations, au péril, à l’opprobre, aux privations². »

Paul utilise le langage d’un agriculteur en reliant son travail aux saisons de l’année. Les agriculteurs avisés planifient les semailles selon le bon temps de l’année et surveillent attentivement la croissance selon les exigences des semences, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’exploit final : la moisson. Entre les semailles et la récolte, ils se livrent à différentes activités – désherbage, arrosage, pulvérisation, résolution des problèmes, etc. – selon les différents stades de croissance. Tout comme on s’attend à ce que les agriculteurs soient attentifs à leur travail en temps et hors de temps, de même, les chrétiens doivent porter le manteau de l’empressement continuel à témoigner de leur foi, et être prêts à le faire en tout temps. Cette disposition continuelle, cet empressement à partager la bonne nouvelle de Christ doit marquer la vie et le témoignage de tous ceux qui ont embrassé l’Évangile. Considérez maintenant certaines des choses auxquelles on s’attend de nous dans cet engagement envers l’Évangile, en temps et hors de temps.

• ÊTRE COHÉRENT ET AUTHENTIQUE EN TOUTES CIRCONSTANCES.Il est facile de parler, mais difficile de joindre le geste à la parole. Les mots ne coûtent rien mais les actes ont un prix. Être authentiquement chrétien en tout temps exige de la cohérence entre ce que nous disons et ce que nous faisons. Il n’y a pas de place pour une double vie entre ce que nous professons et ce que nous pratiquons. Voici le conseil d’Ellen White : « Seule une vie cohérente peut commander le respect. Si notre pratique s’harmonise avec notre enseignement, nos paroles seront efficaces ; mais une piété qui ne se base pas sur des principes consciencieux est comme le sel sans saveur. Parler et ne pas faire est comme un airain qui résonne et une cymbale qui retentit. Il nous est parfaitement inutile de nous efforcer d’inculquer des principes que nous ne mettons pas consciencieusement en pratique³. »
• ÊTRE COURAGEUX, DÉPASSER LES OBSTACLES ET LES ÉCHECS.Souvent, comme cela se vérifie dans la vie de Paul, des obstacles, de l’opposition et même des dangers surgissent. C’est particulièrement vrai lorsque nous essayons de partager l’amour de Christ ou de vivre de la façon dont il nous a ordonné de vivre. Certains temps sont faciles ; et d’autres, moins. Certaines portes peuvent s’ouvrir, accueillant aisément le message, tandis que d’autres peuvent nous être fermées. « Ceux qui remporteront la victoire finale auront eu des périodes de terrible anxiété et d’épreuve dans leur vie religieuse ; qu’ils n’abandonnent pas leur assurance, car ces choses contribuent à leur éducation à l’école du Christ ; elles sont indispensables pour les purifier de toutes scories. Le serviteur de Dieu doit soutenir avec fermeté les attaques de l’ennemi, ses plus terribles outrages, et surmonter les obstacles que Satan accumule sur son chemin⁴. »
• ÊTRE SÛR DU MESSAGE.On ne peut partager ce qu’on n’a pas. Détenir le message exige que le message doive d’abord nous posséder. Par conséquent, Paul a écrit : « Efforce-toi d’être digne d’approbation aux yeux de Dieu, comme un ouvrier qui n’a pas à rougir de son ouvrage, en annonçant correctement le message de la vérité » (2 Tm 2.15, BFC) – ce qui signifie : soit personnellement, intimement, régulièrement en contact avec la Parole de Dieu, et abreuve ton âme de la vérité directement de la source. Passe du temps avec la Parole. Si, au final, le message est incorrect, le messager, malgré sa connaissance superficielle, échouera. C’est ce qui est arrivé à Achimaats (2 S 18.19-30). Dès qu’il a entendu la nouvelle qu’Absalom avait été tué dans sa rébellion contre David, il a couru aussi vite qu’il le pouvait pour la transmettre à David. Cependant, son message était incomplet. Cuschi, le deuxième coureur, est arrivé après Achimaats. Il avait le message complet pour le roi. Même si Achimaats était animé de bonnes intentions, son échec à donner les détails du message lui a attiré la désapprobation de David. « Mets-toi là de côté », lui dit David (v. 30). Oui, Dieu nous appelle à être les porteurs du message, mais pas de n’importe quel message. Nous devons être sûrs à la fois du message et de la source du message.
• ÊTRE VRAIMENT ENGAGÉ À PARTAGER LA BONNE NOUVELLE DU SALUT.Notre désir de partager la bonne nouvelle doit se fonder sur une préoccupation authentique pour les autres. Un tel partage doit se faire avec tous ceux avec qui vous entrez en contact, et pas seulement avec vos amis ou vos êtres chers. Il doit se faire en temps et hors de temps, en tenant compte que la tâche est urgente et que le temps est court. À chaque occasion que vous avez – que ce soit en classe, dans une rencontre sociale, ou lors d’une réunion fraternelle paisible – transformez cette occasion en une étreinte spirituelle authentique. Écoutez cet appel stimulant d’Ellen White : « Quelle influence avez-vous exercée sur ceux qui étaient présents à vos rencontres sociales ? Qu’est- ce qui a été dit ou fait pour mener des âmes à Christ ? Avez-vous été prompts, en toute occasion, favorable ou non, à faire votre devoir ? Êtes-vous prêt à rencontrer au tribunal de Dieu ceux avec qui vous vous êtes mêlés lors de vos rencontres sociales⁵ ? »
• ÊTRE PRÊT À SAISIR CHAQUE OCCASION TELLE QU’ELLE SE PRÉSENTE.« La Parole de Dieu insiste d’une manière toute particulière sur la nécessité de venir au Christ pour être sauvé. Nous devons donc saisir toutes les occasions de présenter, en public et en particulier, les arguments susceptibles de convaincre les hommes. Supplions-les de regarder à Jésus et d’accepter sa vie de renoncement et de sacrifice. Montrons-leur que nous nous attendons qu’ils réjouissent le cœur du Christ en utilisant chacun des dons qu’il leur a confiés pour l’honneur de son nom⁶. »
• ÊTRE PLEINEMENT FAMILIARISÉ AVEC LE MESSAGE EN TOUT TEMPS.Paul a dit à Timothée « reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant ». (2 Tm 4.2) Le message que nous sommes appelés à partager n’est pas le même pour tous les temps. Le cœur de ce message, par contre, est identique : Jésus. Il nous faudra parfois prononcer une parole de reproche, de censure, d’exhortation, et en d’autres occasions, présenter la doctrine – mais un tel partage doit toujours être fait avec amour et patience. Qu’il s’agisse du partage de la foi, d’une réprimande, d’une parole encourageante, puisse chaque expérience se faire dans l’esprit d’un lien commun – ce lien étant l’amour et l’esprit de Jésus.Vivre ou passer du temps dans les campus universitaires fournit des occasions propices de témoigner « en temps et hors de temps ». Tirez-en le meilleur parti possible.

Hudson Kibuuka, titulaire d’un doctorat de l’université de l’Afrique du Sud, est directeur adjoint du département de l’Éducation à la Conférence générale des adventistes du septième jour, à Silver Spring, dans le Maryland (États-Unis).

Citation recommandée

Hudson E. Kibuuka, « En temps et hors de temps », Dialogue 31 (2019/3), p. 3-4

NOTES ET RÉFÉRENCES