Les adventistes et le cinéma : un siècle de changement

 

Le théâtre est un des lieux de plaisir les plus dangereux. … Des chansons vulgaires, des gestes, des expressions, des attitudes obscènes dépravent l’imagination et détruisent le sens moral. … Aucune influence n’est plus puissante pour empoisonner l’imagination, détruire les aspirations religieuses, émousser le goût des plaisirs tranquilles et détourner des sobres réalités de la vie que celle des divertissements du théatre.1

A l’époque où Ellen White écrivit ces lignes (1881), les pasteurs et enseignants chrétiens traditionnels dénonçaient l’influence négative des « divertissements du théâtre », tels que l’opéra, le cirque, et le vaudeville, sur la morale et les mœurs. L’opéra constituait pour les riches américains un passe-temps prisé, alors que les classes moyenne et ouvrière étaient plus attirées par l’excitation meilleur marché du cirque, ou par la comédie, le music-hall, les tours de prestidigitation et les danses du vaudeville.2

Avec l’invention du film muet dans les années 1890, les salles de cinéma remplacèrent le vaudeville. L’attention des adventistes passa de l’accent mis par Ellen White sur les dangers du moyen de communication utilisé (« divertissements du théâtre ») et de ses méthodes (« des chansons vulgaires, des gestes, des expressions, des attitudes obscènes») à l’endroit où ces activités prenaient place (« le théâtre, la salle de cinéma »). Dans les années 1910, les écoles adventistes mentionnaient salles de danse et de billard, cafés (saloons) et salles de cinéma sur la liste des endroits interdits.3

Dans les années 1920, les adventistes tracèrent autour des salles de cinéma une stricte ligne de démarcation, un peu à l’image de la ligne Maginot qui existait alors entre la France et l’Allemagne. Mais tout comme les Allemands trouvèrent le moyen de contourner la ligne Maginot, les jeunes adventistes trouvèrent aussi le moyen de « brancher » les « divertissements du théâtre » dans leurs dortoirs. Bientôt, nos écoles interdirent toute nouvelle invention électronique qui voyait le jour sur le marché : la radio (années 20), le phonographe (années 30), la télévision (années 50), le lecteur de cassettes (années 70), le Walkman et le Compact Disc (années 80).4

Tandis que les responsables d’église des années 30 et 40 s’attaquaient aux salles de cinéma, la nouvelle technologie en développement allait bientôt introduire les films de cinéma à l’intérieur même du foyer. Démontrée pour la première fois à l’exposition universelle de New York en 1939, la télévision envahit le marché en 1946. Présentée comme le « cinéma familial », elle devint bientôt le centre de la salle de séjour, remplaçant le piano et la cheminée, et réorganisant l’agencement de tout le mobilier. En 1950, 9 pour cent des familles américaines avaient la télévision ; en 1955, seulement cinq ans plus tard, ce pourcentage s’était multiplié et atteignait 65 pour cent.5

Quelle fut la réaction des adventistes à la télévision ? Dans les années 40, ils manquèrent de percevoir que cette dernière introduisait en fait le cinéma chez eux. Ayant depuis si longtemps fixé leur attention sur le cinéma en tant qu’endroit néfaste, ils étaient convaincus que la famille adventiste était toujours en sécurité derrière les murs de sa maison, de l’église, et de l’école d’église. Les rédacteurs de la Review and Herald de l’après-guerre supposaient unanimement que les membres de la famille adventiste moyenne mangeaient, lisaient, faisaient le culte et se détendaient ensemble, « unis par des liens spirituels d’amour et d’amitié », et qu’ils s’éloignaient de la salle de cinéma comme « d’un endroit indigne de ceux dont le but est d’amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ ». Son rédacteur en chef, F. D. Nichol, demanda aux pasteurs de faire signer aux jeunes le vœu de ne jamais pénétrer dans les « temples du diable ». Mais à cette même époque, The Youth ‘s Instructor ignorait encore la télévision, se concentrant plutôt sur le cinéma, dont les films vulgaires et sans esprit, remplis « de sexe, de flirt et de violence », rendaient le mal séduisant et compromettaient les valeurs morales et spirituelles.6

En 1949, seul D. A. Delafield présentait déjà la télévision et les salles de cinéma comme deux dangers jumeaux, accusant la télévision de transformer les membres des familles américaines en individus « collés à leur siège, muets et myopes ». Selon lui, les adventistes qui achèteraient un téléviseur seraient éventuellement enclins à compromettre leurs idéaux. Il était certain que « Satan utiliserait la télévision pour influencer le monde à mal ».7 Il percevait les méfaits psychologiques liés au fait de regarder des films violents à la télévision. « Quel droit avons-nous d’introduire le cinéma… dans nos foyers ? » demandait-il.8

Malgré ces mises en garde, certaines familles adventistes américaines achetèrent leur poste de télévision, en se disant qu’au moins on pouvait en contrôler le bouton. Durant toutes ces années, D. A. Delafield continua à exhorter les familles adventistes qui n’avaient pas encore la télévision de prier avant de l’acquérir. Et à celles qui avaient déjà fait le pas, il demandait de prier avant d’en regarder les programmes, pour que « cette projection d’ Hollywood et de Broadway n’introduise pas son atmosphère d’hilarité et de péché au… foyer » . Il était d’avis que les adventistes devraient être tellement occupés à assister aux réunions de prière, à donner des études bibliques et à distribuer des publications qu’ils ne devraient avoir le temps de regarder que les meilleurs programmes télévisés.9

Dès 1952, certains dirigeants de l’Eglise virent clairement la réalité de la situation. Archa Dart mentionnait les jeunes « accrochés » aux films diffusés par la télévision et qui perdaient tout intérêt pour leur activités scolaires, la société de jeunesse ou l’église. Plusieurs auteurs se faisaient du souci quant au contenu des films de la télévision : langage grossier, crime et violence, et le fait que ce moyen de communication avait tendance à entraîner une dépendance. Se pouvait-il que la violence électronique puisse être à l’origine de la délinquance juvénile ? D’autres soulignaient les effets négatifs de la télévision sur l’organisme physique : baisse de la vue, manque de tonus musculaire, excès alimentaires, sans mentionner les disputes pour le choix de l’émission. Certains se posaient des questions concernant les effets de la télévision sur la vie spirituelle des familles : manque de régularité dans le culte familial en faveur des programmes télévisés, absence aux réunions de prière et aux réunions de jeunesse : se pouvait-il que la télévision détruise le travail accompli par l’école du sabbat et l’école d’église ?

Ceux qui étaient de cette opinion établirent plusieurs prescriptions pour contrôler la télévision. Certains citaient les principes bibliques : Phillipiens 4 : 8 (« que tout ce qui est vrai… »). Colossiens 3 : 2 (« Affectionnez-vous aux choses d’en haut »), 1 Corinthiens 10 : 31 (« Quoique vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu »), et Psaume 101 : 3 (« Je ne mettrai rien de mauvais devant mes yeux »). D’autres suggéraient de ne regarder que des films où aucun des dix commandements n’était transgressé.10

Cependant, plusieurs auteurs devaient admettre dès le milieu des années 50 que la télévision avait définitivement entrainé de grands changements dans les familles adventistes.11 Les questionnaires de l’école du sabbat, les Bibles et les autres livres religieux se recouvraient de poussière, tandis que les familles passaient jusqu’à cinq heures par jour devant le petit écran. « Sommes-nous en train de troquer notre vision spirituelle pour la télévision ? » demandait W. J. Harris. C’était certainement la pensée de D. A. Delafield, qui ajoutait que la « télé-violence » et le monde imaginaire du cinéma produisaient des enfants à personnalités multiples. F. D. Nichol posait la question suivante : « Nous condamnons le cinéma. Allons-nous recommander sa meilleure compétitrice ? »12

A la fin de cette décennie, la plupart des auteurs adventistes admettaient que ce « cinéma à domicile » était de moins en moins contrôlable.13 Une maîtresse de maison du New Jersey confessait : « N’importe quelle personne intelligente devrait être capable de la contrôler [la TV]. Mais il semble qu’après un certain temps, ce soit elle qui vous contrôle. » Pourquoi ? La TV amoindrit le jugement des parents, selon Théodore Carcich ; sa violence. sa stupidité et ses sous-entendus les rendent plus tolérants vis-à-vis de l’immoralité, de la désobéissance, et de la malhonnêteté. « Si vous ne pouvez pas la contrôler, prévenait-il, mieux vaut que vous vous en débarrassiez avant qu’elle ne vous fasse perdre votre âme. » Le rédacteur en chef de la Review and Herald, Kenneth Wood, considérait la télévision et le cinéma comme des « symptômes de maladie spirituelle ». D. A. Delafield était d’accord, déplorant « le triste fait que beaucoup… d’adventistes ont laissé la petite boîte magique de la TV devenir le cercueil dans lequel ils ont enterré les restes de leur expérience chrétienne ».14

En dépit du succès des programmes d’évangélisation adventistes télévisés, tels que « Faith for Today » et « It Is Written », presque tous ceux qui écrivaient dans les journaux de l’Eglise au cours des années 60 ne pouvaient que souligner les effets négatifs de la télévision sur la famille. Certains, doutant qu’aucune famille ne puisse jamais contrôler sa télévision, étaient d’avis que cette dernière était devenue pire que le cinéma. De plus en plus sensibles à ses effets sur les plans physique, moral et psychologique, les auteurs du jour appelaient la TV « la voleuse bien-aimée », « le monstre à un Œil », « Une boîte de Pandore », « une drogue entrainant la dépendance », et « une dose de poison mortel ». Complètement ahuris de constater les compromis spirituels que la télévision avait suscités dans leurs foyers, les laïcs la dénonçaient comme un objet de tentation, et comme « le chef-d’œuvre du diable ».

C’est aussi durant les années 60 que la ligne de démarcation entre les salles de cinéma et la TV s’est estompée : après une décennie de TV, les adventistes étaient prêts à confesser que cette dernière pouvait être tout aussi néfaste que les premières. Personne n’allait au cinéma six heures par jour, mais un grand nombre d’adventistes passaient quotidiennement ce temps devant la TV. Certains auteurs suggéraient que le Saint-Esprit abandonne ceux qui regardent de mauvais films, même à la maison. D’autres pensaient que ceux qui regardent des « westerns » violents, des films de meurtre, de crime et de mystère mettent en péril leur salut éternel. Les pasteurs déclaraient que « le dieu de la salle de séjour » avait remplacé le culte de famille dans 56 pour cent des foyers adventistes, et que 52 pour cent des jeunes adventistes n’étudiaient jamais leur Bible.15

Le pourcentage de foyers américains possédant une télévision s’étant élevé en 1962 à 83 pour cent, Donald McKay était d’avis que la TV était devenue l’instrument de prédilection de Satan pour opérer les changements qu’il désire accomplir dans la pensée et le style de vie contemporains. Les articles de l’Adventist Review et de The Youth ‘s Instructor conseillaient aux pères et mères de famille de jeter leurs téléviseurs et de recapturer « une atmosphère familiale, la joie d’être ensemble, et une vie plus saine au foyer ».16

Cette conscience du fait que les valeurs adventistes traditionnelles avaient été altérées est omniprésente dans les articles des années 70.17 La TV était bien à la barre des accusés : Insight l’accusait d’être une « sorcière », une « drogue », un (« ghetto mental », un dieu païen qui « viole » l’esprit des jeunes. On ne pouvait nier que ses films remplis de violence et de sexe faisaient du mal à ceux qui les regardaient. Plusieurs centaines d’études scientifiques avaient mis en évidence le conditionement des jeunes par la télévision, ainsi que son rapport avec leur attitude prématurément cynique, l’obésité, le stress émotionnel et les maladies cardio-vasculaires.

Les auteurs adventistes voyaient bien que la télévision avait détruit la vie spirituelle des foyers et ils demandaient aux parents de se débarrasser de leurs téléviseurs afin de sauver leur famille, « Si l’on veut être tempérant en matière de télévision, disaient-ils, on doit totalement s’en abstenir. » Certains mettaient leurs lecteurs en garde en écrivant : « On peut très bien penser qu’à l’ouverture des livres du jugement, des millions réaliseront… que cette petite boîte insidieuse à elle seule a arraché du royaume de Dieu plus de gens que n’importe quel autre moyen utilisé par Satan durant ses 6 000 ans de guerre comme Dieu. »18 Des activistes suggérèrent d’écrire des lettres de protestation aux chaînes de télévisions et aux producteurs de programmes.

Mais selon Insight, le moment était venu pour les jeunes adventistes de développer leur propre philosophie de la récréation, puisqu’un sondage d’opinion effectué en 1975 par Jerry et Jane Thayer avait montré que 48 pour cent des jeunes étudiant dans les collèges adventistes aux Etats-Unis allaient au cinéma et regardaient régulièrement la télévision. Pour ce faire, Insight utilisa des méthodes créatives telles que des télévisions « parlantes » comme forum pour la discussion de sujets en rapport avec la télévision et le cinéma : hypnotisme électronique et contrôle de la pensée, imagination et tendance à fuir la réalité, la façon dont la caméra déforme cette demière.19

La plupart des auteurs adventistes des années 80, désespérés, écrivirent jérémiade après jérémiade,20 « Le foyer adventiste est en faillite ! » s’écriait le rédacteur en chef de l’Adventist Review, Kenneth Wood.21 Les parents, qui se sentaient coupables d’avoir maintenu un double standard (le cinéma est mauvais, la TV est OK) pendant toute une génération, admettaient que c’était leur faute si les jeunes étaient sous l’emprise de la TV et des films vidéo qui, quoique moins violents à partir de 1978 (aux Etats-Unis), étaient devenus plus explicites sur le plan sexuel. Plusieurs désiraient que l’Eglise recommence à enseigner aux enfants les valeurs morales, car c’est la TV – maintenant présente dans 92 pour cent des foyers adventistes – qui avait eu le privilège de former jusqu’à leur compréhension de la Bible.

Reconnaissant ouvertement la dépendance entraînée par la télévision, les auteurs la critiquaient non seulement pour ses messages, mais aussi comme moyen de communication tout court. L’artiste graphique australien Daniel Sheehy déclara que les techniques utilisées dans la production de films faussent la réalité, surchargent le système nerveux, affaiblissent les facultés d’examen critique, et forcent l’acceptation des valeurs promues par les acteurs (dont 51 pour cent approuvaient l’adultère ; 80 pour cent, l’homosexualité ; et 97 pourcent l’avortement). Les films plongent le spectateur dans une sorte de transe, ils surchargent le cerveau de stimuli visuels, imprègnent immédiatement la mémoire de leurs images, et produisent des ondes cérébrales alpha similaires à celles qu’entraîne l’état de sommeil.22 Selon le numéro spécial d’Insight au sujet de la récréation et des spectacles, la technologie de pointe (la génération des graphiques par ordinateur, zonage du cerveau, holographie) ferait bientôt du monde imaginaire « la réalité ultime ». « Notre capacité de penser, nous prévenait Gerry Mander, ne peut sauver des films décadents, parce que leurs images passent de toute façon par nos yeux et nos cerveaux, et y restent pour toujours, … L’imagination et la réalité se sont fondues l’une dans l’autre. Nous avons perdu le contrôle de nos images. Nous avons perdu le contrôle de notre esprit. »23

Vers la fin des années 80, de nombreux adventistes américains regardaient la télévision sept heures par jour, mais ne passaient en comparaison que 14 minutes en moyenne à communiquer avec les autres membres de leur famille. Le rédacteur en chef d’Insight, Chris Blake, reconnaissait que les femmes à la maison accrochées aux feuilletons télévisés (les « soap-operas »), ou « opéras-savon »), faisaient panic du groupe de ceux qui passaient le plus de temps devant la télévision, et il critiquait donc sévèrement ces « savons sales ») à cause de leur recours à la peur, l’adultère, au viol, à la violence et à la sentimentalité. Les « soap-operas, concluait-il, sont aussi mauvais que les films classés pour adultes »), car ils déforment la réalité et injectent dans notre esprit des poisons émotionels.24

Avec le développement de la vidéo, certains couples adventistes commencèrent à louer des films érotiques dans l’espoir d’améliorer leur vie sexuelle. Certaines études ont démontré, cependant, que c’est le fait de ne pas regarder la télévision pendant au moins un mois qui contribue le mieux améliorer, et de beaucoup, la vie sexuelle. En effet, les relations sexuelles cinématographiques poussent le sensationnel bien aù-delà de ce que les gens peuvent imiter dans la réalité de tous les jours, et les conseillers conjugaux affirment qu’un des meilleurs moyens d’aboutir au divorce est d’essayer d’émuler ce genre de sexe.

Dans les années 90, les rédacteurs d’articles adventistes continuent à attaquer la TV, la vidéo et les films de cinéma, et à en présenter les dangers pour la santé morale, mentale et physique, mais ils tentent aussi de suggérer d’autres activités. The Television Time-Bomb, par Lonnie Melashenko et Tim Crosby, donne la liste de 38 « occupations pour remplacer la télévision » ; par exemple : faire des jeux, lire, faire de l’exercice, peindre, faire du pain, parler avec son conjoint, faire une bonne action, jardiner, nettoyer la maison – et si aucune de ces activités ne suscite d’intérêt, aller dormir ! Dans son livre Remote Controlled, Joe Wheeler ajoute à la liste mentionnée plus haut les activités suivantes : discuter en famille après le repas, écouter de la musique, visiter un musée, étudier la nature, apprendre une langue étrangère, élever des animaux, écrire des lettres, et faire un culte de famille. Il est intéressant de constater que ce sont là les activités que les familles pratiquaient 50 ans avant l’avènement de la télévision !25 Le « progrès » nous a fait oublier les choses les plus simples.

Peut-on imaginer que les adventistes abandonnent un jour leur petit écran et se libèrent de leur goût pour la vidéo et le cinéma afin de restaurer les idéaux du temps où les familles jouaient, priaient et restaient encore ensemble ? Certaines enquêtes montrent que c’est ce que beaucoup aimeraient faire. Un sondage d’opinion fait en 1980 parmi les lecteurs d’ Insight indiquait que 40 pour cent de nos jeunes pensaient pouvoir s’adapter à la perte de leur télévision ; 10 pour cent admettaient que « ce serait une bénédiction ». Dans un autre sondage d’opinion conduit parmi les jeunes de Columbia Union College et de la fédération de la Californie centrale, 60 pour cent des répondants pensaient que la télévision est « une perte de temps », 14 pour cent la trouvaient ennuyeuse, et 19 pour cent n’hésitaient pas à la qualifier de dangereuse et néfaste. De plus, 44 pour cent indiquaient que, devenus parents, ils laisseraient leurs enfants passer beaucoup moins de temps devant la télévision qu’ils n’en avaient passé eux-mêmes dans leurs jeunes années. Et, grande surprise, pas moins de 23 pour cent exprimaient leur résolution de ne pas avoir de télévision du tout dans leur futur foyer !26

Un siècle après qu’Ellen White a écrit les lignes citées au début de cet article, les adventistes ont commencé à reconnaître par expérience l’influence avilissante des « divertissements du théâtre », car en contemplant la télévision, les vidéos et les films de cinéma, ils ont sans aucun doute été transformés… pas pour toujours, nous l’espérons.

10 principes pour ceux qui veulent faire attention

  1. « Affectionnez-vous aux choses d’en haut. » – Colossiens 3 : 2.
  2. « Que tout ce qui est vrai,… honorable,… juste,… pur,… aimable,… mérite l’approbation,… est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées. » – Philippiens 4 : 8.
  3. « On est transformé à l’image de ce que l’on contemple, » – Ellen White, Messages to Young People, p. 282.
  4. « Ecartez du foyer… toute influence contraire au bien. » – Ellen White, Adventist Home, p. 411.
  5. « Je suis persuadée dans mon for intérieur que je suis une chrétienne plus affermie, plus heureuse et plus créative sans la télévision. » – Madlyn Hamblin, Adventist Review, 11 juin 1981, p. 536, 537.
  6. « [Les films créent] un environnement artificiel qui nous désensibilise au caractère odieux du péché, » – Daniel Sheehy, Adventist Review, 28 octobre 1982, p. 1023- 1025.
  7. « N’allez pas voir des films plus bêtes que vous. » – Roger Ebert, critique de films (1986).
  8. « Je ne mettrai rien de mauvais devant mes yeux. » – Psaume 101 : 3.
  9. « Détourne mes yeux des choses vaines. Fais-moi vivre dans ta voie ! » – Psaume 119 : 37.
  10. « Quand nous verrons les premiers éclats de la gloire de Jésus revenant sur les nuées du ciel, nous ne regretterons pas un seul des films que nous avons manqués. » – Wellesley Muir, Recorder de la Pacific Union, 1er juin 1992, p. 13.

Bryan E. Strayer (Ph.D., University of Iowa) enseigne l’histoire à Andrews University. Il est intéressé par l’histoire adventiste du septième jour au point de vue social et culturel. Adresse : Department of History, Andrews University, Berrien Springs, MI 49104, U.S.A.

Citation recommandée

Brian E. Strayer, « Les adventistes et le cinéma : un siècle de changement », Dialogue 5 (1993/1), p. 12-15

NOTES ET RÉFÉRENCES

  1. Ellen G. White, Testimonies for the Church, vol. 4 (Mountain View, Calif. : Pacific Press. 948). p. 652, 653.
  2. Benjamin McArthur, Actors and American Culture, 1880-1920 (Philadelphia : Temple University Press. 1984). p. 3-11, 191-212.
  3. Brian E. Strayer, Where The Pine Trees Softly whisper : The History of Union Springs Academy (Union Springs, NY : The Alumni Association, 1993), p.7, 12, 21.
  4. Id., p. 63, 64, 101, 136, 175, 241, 245, 281, 282, 311.
  5. Lyon Spigel, Make Room for TV (Chicago: University of Chicago Press. 1992), p. 30-32, 38-40, 43, 50.
  6. Brian E. Strayer, « Taming the Tube : Adventist Altitudes Toward T.V., 1947-1987 » (manuscrit non publié. Andrews University Adventist Heritage Center. 1988), p. 1-4.
  7. Delafield, Review and Herald, 6 octobre 1949, p. 5.
  8. Delafield, Review and Herald, 27 avril 1950, p. 3, 4.
  9. Delafield, Review and Herald, 15 avril 1951, p. 3-5.
  10. Strayer, « Taming the Tube », p. 3-5.
  11. Id., p.15-20.
  12. Harris, Review and Herald, 15 avril 1954, p. 22 ; Delafield, Review and Herald, 24 juin 1954, p. 9 ; Nichol, Review and Herald, 8 décembre 1955, p. 8, 9.
  13. Strayer, « Taming the Tube ». p. 20-22.
  14. Carcich. Review and Herald, 9 juin 1955, p. 16,17, 24,25 ; Wood, Review and Herald, 3 janvier 1953, p. 12, 13 : Delafield, Review and Herald, 9 avril 1953, p. 12, 13.
  15. Strayer, « Taming the Tube », p. 22-29.
  16. McKay, Review and Herald, November 1, 1962, p. 4, 5.
  17. Strayer, « Taming the Tube », p. 30-41.
  18. Wheeler, Adventist Review, 11 mars 1976, p. 265-270.
  19. Insight, 22 avril 1975, p. 13-17 ; 30 septembre 1975, p. 5-7.
  20. Strayer, « Taming the Tube », p. 42-52.
  21. Wood, Adventist Review, 10 janvier 1980, p. 27.
  22. Sheehy, Adventist Review, 21octobre 1982, p. 996-998 ; 28 octobre 1982, p. 1023-1025.
  23. Mander, Insight, 1986, numéro spécial sur les divertissements, p. 14, 15.
  24. Blake, id., p. 30, 31.
  25. E. Lonnie Melashenko et Timothy E. Crosby, The Television Time-Bomb (Boise, Idaho : Pacific Press Publishing Association, 1993), p. 63, 64: Wheeler, Remote Controlled (Hagerstown, Maryland : Review and Herold Publishing Association, 1993). p. 143-146.
  26. Insight,7 juillet 1981, p. 10 ; 16 novembre 1982, p. 5.

Pour aller plus loin

  • Lloyd Billingsley, The Seductive Image: A Christian Critique of the World of Film (Crossway Books, 1989),236 p.
  • Jerry Manders, Four Arguments for the Elimination of Television (Harvester Press, 1980), p. 370
  • Lonnie Melashenko et Timothy Crosby, The Television Time-Bomb (Pacific Press, 1993), p. 64
  • Marvin Moore, Television and the Christian Home (Pacifie Press, 1979), p. 96
  • Kenneth A. Myers, All God’s Children and Blue Suede Shoes: Christians and Popular Culture (Crossway Books, 1989), p. 213
  • Neil Postman, Amusing Ourselves to Death: Public Discourse in the Age of Show Business (Penguin Books, 1985), p. 184
  • David Schwantes, Taming Your TV and Other Media (Southern Publishing, 1979), p. 160
  • Lynn Spigel, Make Room for TV: Television and the Family Ideal; 11 Postwar America (University of Chicago, 1992), p. 236
  • Bryan E. Strayer, « Taming the Tube: Adventist Attitudes Toward TV, 1947-1987 » (manuscrit non publié. Andrews University SDA Heritage Center), p. 59
  • Joe L. Wheeler, Remote controlled: How TV affects You and Your Family (Review and Herald, 1993), p. 191

 

1 commentaire

  1. La chose a évolué de nos jours.
    nous sommes passés du poste téléviseur au poste d’ordinateur.
    On peut sélectionner les chaines ou les films à regarder mais est ce que ça change vraiment le problème.
    Le mieux c’est de s’éloigner de toute cette imagerie et de pratiquer les activités de remplacement ci-dessus citées.

Laissez un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.