Histoire de la rédemption: « Les enfants d’Israël »

Par Ellen G. White

Ce chapitre est basé sur Genèse 37 ; 39 ; 41-48 ; Exode 11 :14.

Joseph prêtait l’oreille aux instructions de son père et craignait l’Eternel. Il obéissait plus que tous ses frères aux bons enseignements de son père. Il les appréciait et, intègre de cœur, il aimait Dieu et obéissait à sa parole. Il était attristé par la mauvaise conduite de quelques-uns de ses frères et les exhortait avec douceur à suivre la voie droite et à renoncer à leurs mauvaises actions. Mais cela ne faisait que les irriter contre lui. Sa haine du péché était telle qu’il ne pouvait supporter de voir ses frères pécher contre Dieu. Il en fit part à son père, dans l’espoir que son autorité parviendrait à les réformer. Mais ayant appris que leurs fautes avaient été ainsi dévoilées, ils devinrent furieux contre Joseph. Par ailleurs, ils avaient remarqué que leur père aimait beaucoup celui-ci, et ils en étaient jaloux. Cette jalousie se transforma en haine et aboutit finalement à un meurtre.

L’ange du Seigneur se révéla à Joseph par des songes qu’il raconta innocemment à ses frères : “Ecoutez mon rêve, leur dit-il : Nous étions tous à la moisson, en train de lier des gerbes de blé. Soudain ma gerbe se dressa et resta debout ; toutes vos gerbes vinrent alors l’entourer et s’incliner devant elle. Est-ce que tu prétendrais devenir notre roi et dominer sur nous ? lui demandèrent ses frères. Ils le détestèrent davantage, à cause de ses rêves et des récits qu’il en faisait.

”Joseph fit un autre rêve et le raconta également à ses frères. J’ai de nouveau rêvé, dit-il : le soleil, la lune et onze étoiles venaient s’incliner devant moi. Il raconta aussi ce rêve à son père. Celui-ci le réprimanda : Qu’as-tu rêvé là ? lui demanda-t-il. Devrons-nous, tes frères, ta mère et moi-même, venir nous incliner jusqu’à terre devant toi ? Ses frères étaient jaloux de lui, mais son père repensait souvent à ces rêves” Genèse 37 :6-11.

Joseph en Egypte

Les frères de Joseph se proposaient de le tuer, mais finalement, ils décidèrent de le vendre comme esclave, afin de l’empêcher de devenir plus grand qu’eux. De cette façon, ils pensaient le mettre dans une situation où il ne les troublerait plus avec ses songes et où ceux-ci ne pourraient pas se réaliser. Mais Dieu fit échouer leur plan qui était destiné à empêcher que Joseph ne les domine.

Le Seigneur ne permit pas que Joseph parte seul en Egypte. Des anges lui préparèrent la voie dans ce pays. Potifar, officier de Pharaon, chef des gardes, acheta le jeune captif à des Ismaélites. Et Dieu fut avec Joseph, le fit prospérer et trouver faveur auprès de son maître, au point que celui-ci avait l’administration de tous ses biens. “C’est pourquoi Potifar remit tout ce qu’il possédait aux soins de Joseph et ne s’occupa plus de rien, excepté de sa propre nourriture” Genèse 39 :6. Car le fait qu’un Hébreu prépare de la nourriture pour un Egyptien était considéré comme une abomination.

Lorsque Joseph fut tenté de se détourner du droit chemin, de transgresser la loi de Dieu et d’être infidèle à son maître, il fit preuve de fermeté dans la manière dont il répondit à la femme de Potifar et montra le pouvoir ennoblissant de la crainte de l’Eternel. Après avoir mentionné  la grande confiance dont il jouissait auprès de son maître, au point qu’il administrait tous ses biens, il s’exclama : “Comment pourrais-je commettre un acte aussi abominable et pécher contre Dieu lui-même ?” Genèse 39 :9. Aucune tentation ni aucune menace ne pouvaient le faire dévier du sentier de la justice et fouler aux pieds la loi divine.

Ainsi, quand Joseph fut accusé d’avoir commis un grave délit, il ne sombra pas dans le désespoir. Sachant qu’il était innocent et honnête, il se confia en Dieu. Et le Seigneur—qui l’avait soutenu jusque-là—ne l’abandonna pas. Il fut enfermé dans une prison obscure et on le mit aux fers. Cependant, l’Eternel changea son épreuve en bénédiction. En effet, il lui fit trouver grâce auprès du chef de la prison, si bien que Joseph ne tarda pas à être chargé de surveiller tous les prisonniers.

Nous avons ici un exemple destiné à toutes les générations qui devaient se succéder sur la terre. Bien que les humains soient exposés aux tentations, ils doivent toujours se souvenir qu’ils ont un moyen de défense à leur disposition, et que s’ils ne sont pas protégés, ce sera leur faute. Dieu est un secours permanent, et son Esprit est un bouclier. Hommes et femmes ont beau être assaillis de tous côtés par les plus fortes tentations, ils ont à leur disposition une source de force grâce à laquelle ils peuvent y résister.

La moralité de Joseph fut soumise à de redoutables assauts. La tentation venait d’une personne influente, qui pouvait facilement le faire dévier du droit chemin. Mais il réagit sur-le-champ et avec fermeté. Quoi qu’il en soit, il eut à souffrir à cause de sa vertu et de son intégrité, car celle qui aurait voulu le faire succomber se vengea de la loyauté dont elle n’avait pu triompher, et usa de son influence pour le faire jeter en prison, en l’accusant d’une faute abominable. Là, Joseph souffrit pour ne pas s’être départi de sa fidélité. Quant à sa réputation et à ses intérêts, il s’en était remis à Dieu. Bien que son épreuve durât un temps assez long—ce  qui permit de le préparer en vue d’une importante mission—le Seigneur veilla sur sa réputation qui avait été entachée par une cruelle accusatrice, réputation qui, au moment  voulu,  devait être blanchie. Dieu se servit même de la prison pour  que  Joseph accède à une position plus élevée. La vertu recevrait sa récompense à point nommé. Le bouclier qui protégeait le cœur de Joseph n’était autre que la crainte de Dieu, qui le poussait à être fidèle et juste envers son maître et loyal envers le Seigneur.

Bien que Joseph fût élevé au rang de gouverneur de tout le pays, il n’oublia pas son Dieu. Il se savait étranger vivant en terre étrangère, loin de son père et de ses frères, ce qui le rendait souvent triste. Mais il croyait de toute son âme que la main de Dieu avait dirigé sa vie de telle sorte qu’il occupait maintenant un poste de haut rang. S’appuyant continuellement sur le Seigneur, il accomplissait fidèlement tous les devoirs de sa charge, en tant que gouverneur général du pays d’Egypte.

Joseph marcha avec Dieu. Il ne permit pas qu’on le détourne du chemin de la justice et qu’on l’amène à transgresser la loi   de Dieu par des appâts ou des menaces. La maîtrise de soi         et la patience dont il fit preuve dans l’adversité et sa fidélité constante ont été consignées dans la Bible pour le bien de tous ceux qui devaient vivre sur la terre. Et quand les frères de Joseph reconnurent devant lui leur péché, il leur pardonna spontanément, et il montra, par ses actes de bienveillance et d’amour, qu’il ne cultivait aucun ressentiment pour la cruauté dont ils avaient fait preuve autrefois à son égard.

Jours de prospérité

Les enfants d’Israël n’avaient jamais été esclaves. Il ne leur était jamais arrivé de vendre leur bétail, leurs terres, ni de se vendre eux-mêmes à Pharaon pour obtenir de la nourriture, comme de nombreux Egyptiens l’avaient fait. A cause des services que Joseph avait rendus à l’Egypte, on avait mis à         la disposition des Israélites une partie du pays où ils étaient autorisés à résider, eux et leur bétail. Pharaon appréciait la sagesse dont Joseph témoignait dans l’administration de tout ce qui concernait son royaume, et notamment les prévisions qu’il avait faites en vue de la famine qui devait sévir en Egypte. Il estimait que la prospérité de tout le royaume était due à la bonne administration de Joseph, et pour lui exprimer sa gratitude, il  lui dit : “Toute l’Egypte est à ta disposition. Choisis le meilleur endroit du pays pour les y installer (les Hébreux). Ils peuvent très bien s’installer dans la région de Gochen. Et si tu estimes qu’il y a parmi eux des hommes compétents, désigne-les comme responsables de mes propres troupeaux” Genèse 47 :6.

“Joseph installa son père et ses frères dans le meilleur endroit d’Egypte, dans les environs de Ramsès, conformément à l’ordre du Pharaon. Il leur donna des terres en propriété. Il fournit des vivres à son père, à ses frères et à toutes leurs familles, selon le nombre des bouches à nourrir” Genèse 47 :11, 12.

Le roi d’Egypte ne demanda aucun impôt au père et aux frères de Joseph, qui, de plus, fut autorisé à leur fournir toute la nourriture dont ils auraient besoin. Le roi dit à ses gouverneurs : Ne sommes-nous pas redevables envers le Dieu de Joseph, et envers lui-même, pour cette abondante provision de nourriture ? N’est-ce pas à cause de sa sagesse que nous jouissons d’une telle abondance ? Tandis que d’autres pays meurent de faim, nous avons le nécessaire ! Sous son administration, le royaume s’est grandement enrichi.

“Joseph mourut, ainsi que tous ses frères et toute cette génération-là. Les enfants d’Israël furent féconds et multiplièrent, ils s’accrurent et devinrent de plus en plus puissants. Et le pays en fut rempli. Il s’éleva sur l’Egypte un nouveau roi, qui n’avait point connu Joseph. Il dit à son peuple : Voilà les enfants d’Israël qui forment un peuple plus nombreux et plus puissant que nous. Allons ! montrons-nous habiles à son égard ; empêchons qu’il ne s’accroisse, et que, s’il survient une guerre, il ne se joigne à nos ennemis, pour nous combattre et sortir ensuite du pays” Exode  1 :6-10, Segond.

L’oppression

Le nouveau roi d’Egypte apprit que les enfants d’Israël rendaient de grands services au royaume. Nombre d’entre eux étaient des ouvriers habiles et intelligents ; aussi ne voulait-il pas perdre le fruit de leur labeur. Ce nouveau roi avait ravalé les Israélites au rang des esclaves qui avaient vendu leurs troupeaux, leurs vêtements, leurs terres, et qui s’étaient vendus eux-mêmes au royaume. “Les Egyptiens désignèrent alors des chefs de corvées pour accabler le peuple d’Israël en lui imposant certains travaux. C’est ainsi que les Israélites durent construire les villes de Pitom et Ramsès pour y entreposer les réserves du Pharaon. Mais plus on les opprimait, plus ils devenaient nombreux et plus ils prenaient de place, si bien qu’on les redoutait. Les Egyptiens les traitèrent durement, comme des esclaves ; ils leur rendirent la vie insupportable par un travail pénible” Exode 1 :11-14.

Ils obligèrent aussi les femmes israéalites à travailler dans les champs, comme des esclaves. Cependant, leur nombre ne diminuait pas. Quand le roi et ses gouverneurs virent que ce nombre allait croissant, ils décidèrent de les contraindre à accomplir chaque jour une certaine somme de travail. Ils espéraient ainsi les briser par la dureté de la tâche ; mais ils constatèrent avec colère qu’il n’avaient réussi ni à en diminuer le nombre, ni à venir à bout de leur esprit d’indépendance.

Ayant échoué dans leurs plans, ils continuèrent à endurcir leur cœur. Alors, le roi ordonna que les enfants mâles soient tués dès leur naissance. Satan lui-même avait inspiré une telle décision, car il savait qu’un libérateur serait suscité parmi les Hébreux pour les affranchir de l’esclavage. Si donc il réussissait à pousser le roi à exterminer les enfants mâles, le dessein de Dieu serait voué     à l’échec. Mais les sages-femmes craignaient l’Eternel, et, loin d’obéir à l’ordre du roi, elles épargnèrent les enfants mâles.

Les sages-femmes n’osèrent pas porter la main sur les enfants hébreux ; et parce qu’elles n’obéirent pas à l’ordre du roi, le Seigneur leur fit du bien. Lorsque Pharaon apprit que ses ordres n’avaient pas été exécutés, il entra dans une violente colère, et donna une injonction plus sévère et de portée plus générale. Il ordonna à son peuple de se mettre aux aguets et dit : “Jetez dans le Nil tout garçon hébreu nouveau-né ! Ne laissez en vie que les filles !” Exode 1 :22.

Moïse

Moïse naquit lorsque ce cruel décret était pleinement en vigueur. Après l’avoir caché  aussi  longtemps  qu’elle  le  put, sa mère confectionna un petit panier en osier qu’elle rendit imperméable en l’enduisant de bitume et de poix. Elle mit le petit enfant dans ce panier et déposa celui-ci sur le bord du fleuve. La sœur du nourrisson se tenait à proximité, feignant l’indifférence. En fait, elle observait avec inquiétude pour voir ce qu’il adviendrait de son petit frère. Des anges, eux aussi, veillaient, afin qu’aucun mal ne soit fait à l’innocent petit Moïse. Celui-ci avait été placé là par une mère pleine d’affection qui l’avait confié à la garde du Seigneur par des prières ferventes mêlées de larmes.

Ces anges dirigèrent les pas de la fille de Pharaon vers le fleuve, près de l’endroit où avait été déposé l’innocent enfant étranger. L’attention de la jeune fille fut attirée par le curieux petit panier, et elle envoya une de ses servantes pour le prendre et le lui apporter. Quand elle eut soulevé le couvercle de cet étrange petit navire, elle vit un magnifique bébé. “Elle en eut pitié et s’écria : C’est un enfant des Hébreux !” Exode 2 :6. Et elle comprit qu’une mère affectueuse d’entre les Hébreux avait usé de ce moyen singulier pour préserver la vie de son enfant chéri, et elle décida immédiatement de l’adopter. Alors “la sœur de l’enfant demanda à la princesse : Dois-je aller te chercher une nourrice chez les Hébreux pour qu’elle allaite l’enfant ? Oui, répondit-elle” Exode 2 :6-8.

La sœur du petit enfant courut avec  joie  auprès  de  sa mère pour lui faire part de la bonne nouvelle, et la conduisit sur-le-champ auprès de la fille de Pharaon. Et le nourrisson fut confié à sa mère qui l’allaita. De plus, elle fut généreusement rétribuée pour avoir servi de nourrice à son propre fils. Cette tâche, elle l’accomplit le cœur débordant de reconnaissance et de joie. Elle croyait que le Seigneur avait protégé la vie de son enfant, et elle profita de la merveilleuse occasion qui lui était offerte pour éduquer son fils en vue d’une vie d’efficacité. Elle l’instruisit avec plus de soin que pour ses autres enfants, car   elle croyait que Moïse avait été protégé à cause de l’importante mission à laquelle il était appelé. Par son fidèle enseignement, elle inculqua à son jeune esprit la crainte de Dieu et l’amour de la vérité et de la justice.

La mère de Moïse n’arrêta pas là ses efforts, mais elle pria Dieu avec ferveur afin que son fils soit préservé de toute influence mauvaise. Elle lui apprit à s’incliner devant l’Eternel, à le prier, lui, le Dieu vivant, car lui seul pouvait l’entendre et venir à      son aide en cas de besoin. Elle chercha à lui faire comprendre les dangers de l’idolâtrie, car elle savait qu’il allait être bientôt privé de son influence et laissé à sa royale mère adoptive, et que par conséquent il serait soumis à une foule d’autres influences destinées à le faire douter de l’existence du Créateur des cieux et de la terre.

Les instructions que Moïse reçut de ses parents étaient de nature à fortifier son esprit et à le protéger de la vanité, de la corruption du péché et de l’orgueil qu’il aurait pu éprouver au milieu des splendeurs et du luxe de la cour royale. Il avait un esprit lucide et un cœur intelligent, et l’influence religieuse dont il a bénéficié pendant son enfance ne s’effaça jamais. Sa mère le garda auprès d’elle aussi longtemps qu’elle le put, mais elle dut s’en séparer quand il eut atteint l’âge de douze ans ; il devint alors le fils de la princesse d’Egypte.

Les plans de Satan avaient échoué. En poussant Pharaon à exterminer les enfants mâles, il croyait pouvoir réduire à néant le dessein de Dieu et faire mourir celui que le Seigneur voulait susciter pour délivrer son peuple. Mais Dieu se servit du décret même qui condamnait à mort les enfants hébreux pour introduire Moïse dans la cour du roi, là où il put devenir un homme instruit et éminemment qualifié pour faire sortir son peuple d’Egypte.

Pharaon espérait bien faire monter sur  le  trône  son petit-fils adoptif. Il l’avait formé de manière qu’il prenne le commandement des armées d’Egypte et les mène au combat. Moïse était très estimé des armées de Pharaon ; son prestige venait de ce qu’il faisait la guerre de main de maître. “Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et il  était puissant en paroles et en œuvres” Actes des Apôtres 7 :22, Segond. Les Egyptiens considéraient Moïse comme un homme remarquable.

La préparation d’un chef

Des anges firent savoir à Moïse que Dieu l’avait choisi pour qu’il délivre les enfants d’Israël. Ils informèrent également les anciens d’Israël que le jour de leur libération était proche, et que le Seigneur se servirait de Moïse pour accomplir cette œuvre. Moïse croyait que les enfants d’Israël seraient libérés par la force des armes, que lui-même prendrait la tête de l’armée des Hébreux pour faire la guerre aux armées de l’Egypte, et qu’il libérerait ainsi ses frères de l’esclavage. Dans cette perspective, il mit un frein à ses affections, pour qu’il se s’attache pas trop à sa mère adoptive et à Pharaon, et afin qu’il se sente plus libre d’accomplir la volonté divine.

Le Seigneur préserva Moïse  des  influences  corruptrices qui l’entouraient. Jamais il n’oublia  les  principes  de  vérité  que ses parents pieux lui avaient enseigné dans sa jeunesse.     Et lorsqu’il avait particulièrement besoin d’être protégé des influences perverses qui se faisaient sentir à la cour du roi, les enseignements qui lui avaient été inculqués dans son enfance portaient leur fruit. Il craignait Dieu. Son amour pour ses frères était si grand et il respectait tellement la foi hébraïque qu’il ne cachait pas ses origines pour avoir l’honneur d’être un héritier de la famille royale.

Quand Moïse fut âgé de quarante ans, il “alla voir ses frères de race. Il fut témoin des corvées qui leur étaient imposées. Soudain il aperçut un Egyptien en train de frapper un de ses frères hébreux. Moïse regarda tout autour de lui et ne     vit personne ; alors il tua l’Egyptien et enfouit le corps dans le sable. Il revint le lendemain et trouva deux Hébreux en train de se battre. Il demanda à celui qui avait tort : Pourquoi frappes-tu ton compatriote ? Qui t’a nommé chef pour juger nos querelles ? répliqua l’homme. As-tu l’intention de me tuer come tu as tué l’Egyptien ? Voyant que l’affaire était connue, Moïse eut peur. Le Pharaon lui-même en entendit parler et chercha à le faire mourir. Alors Moïse s’enfuit et alla se réfugier dans le pays de Madian” Exode 2 :11-15. Le Seigneur dirigea ses pas, et il fut accueilli dans la maison d’un homme qui adorait Dieu et se nommait Jéthro. Cet homme était berger et sacrificateur à Madian. Ses filles surveillaient les troupeaux. Mais bientôt, Jéthro confia la garde de ses troupeaux à Moïse, qui devait épouser l’une de   ses filles et qui resta quarante ans dans le pays de Madian. Moïse avait anticipé sur les événe- ments lorsqu’il avait tué l’Egyptien. Il croyait que le peuple d’Israël avait compris que par décision spéciale de la Providence, il avait été suscité pour les délivrer. Mais il n’entrait pas dans le plan de Dieu que les enfants d’Israël soient libérés par les armes, comme Moïse le pensait, mais par sa force toute-puissante, afin qu’à lui seul revienne toute la gloire. Cependant, le Seigneur se servit de l’homicide commis par Moïse contre l’Egyptien pour l’accomplissement de ses desseins. Il avait permis que Moïse fût admis au sein de la famille royale d’Egypte afin d’y recevoir une bonne éducation ; toutefois, le futur libérateur d’Israël n’avait pas encore acquis les qualifications requises pour que lui soit confiée l’importante mission à laquelle il était appelé. Par ailleurs, Moïse ne pouvait pas quitter du jour au lendemain la cour du roi d’Egypte pour accomplir l’œuvre spéciale du Seigneur et renier les avantages dont il avait joui en tant que petit-fils du roi. Il devait au préalable acquérir de l’expérience et être formé à l’école de l’adversité et de la pauvreté. Quand il vécut dans la solitude, Dieu envoya ses  anges pour l’instruire tout particulièrement au sujet de l’avenir. C’est là qu’il apprit les grandes leçons de la maîtrise de soi et de l’humilité. Il garda les troupeaux de Jéthro, et tandis qu’il remplissait les humbles tâches d’un berger, le Seigneur préparait cet homme à devenir le berger spirituel de son propre troupeau, c’est-à-dire du peuple d’Israël.

Un jour que Moïse conduisait le troupeau au désert à la montagne de Dieu, à Horeb, “l’ange du Seigneur lui apparut dans une flamme, au milieu d’un buisson”. Le Seigneur lui dit : “J’ai vu comment on maltraite mon peuple en Egypte ; j’ai entendu les Israélites crier sous les coups de leurs oppresseurs. Oui, je connais leurs souffrances. Je suis donc venu pour les délivrer du pouvoir des Egyptiens, et pour les conduire d’Egypte vers un pays qui regorge de lait et de miel… Puisque les cris des Israélites sont montés jusqu’à moi et que j’ai même vu de quelle manière les Egyptiens les oppriment, je t’envoie maintenant vers le Pharaon. Va, et fais sortir d’Egypte Israël, mon peuple” Exode 3 :2, 7-10.

L’heure était venue où le Seigneur voulait que Moïse échangeât son bâton de berger contre la verge de Dieu, qui lui permettrait d’accomplir des signes et des prodiges puissants pour délivrer son peuple de l’esclavage et le protéger lorsqu’il serait poursuivi par ses ennemis.

Moïse accepta de remplir sa mission. Il alla d’abord voir son beau-père et obtint son consentement pour que lui-même et sa famille retournent en Egypte. Il n’osa pas dire à Jéthro quelle requête il devait présenter à Pharaon, de peur qu’il ne refuse de laisser sa fille et ses petits-enfants l’accompagner pour une aussi dangereuse mission. Quoi qu’il en soit, l’Eternel fortifia Moïse et dissipa ses craintes en lui disant : “Oui, retourne en Egypte, car tous ceux qui en voulaient à ta vie sont morts” Exode 4 :19.

Source: Histoire de la Rédemption de Ellen G. White

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