Histoire de la rédemption: « Le ministère du Christ »

Par Ellen G. White

DÈS QUE SATAN eut cessé de tenter le Christ, il le quitta pour un certain temps. Alors des anges lui préparèrent de la nourriture dans le désert, le réconfortèrent, et la bénédiction de son Père reposa sur lui. Malgré la force de ses tentations, Satan avait échoué ; mais il comptait bien qu’au cours du ministère   de Jésus, il pourrait à plusieurs reprises mettre en œuvre ses machinations contre lui. Le diable espérait aussi l’emporter sur lui en incitant ceux qui n’accepteraient pas l’Evangile à le haïr et à chercher à le faire mourir.

Satan convoqua ses anges pour une assemblée spéciale. Déçus et furieux de n’avoir pu venir à bout du Fils de Dieu, ils décidèrent de se montrer plus rusés que jamais et de déployer tous leurs efforts pour faire naître l’incrédulité chez ceux de sa propre nation concernant sa qualité de Sauveur du monde afin de le décourager dans sa mission. Qu’importait à Satan la minutie avec laquelle les Juifs accomplissaient leurs cérémonies et leurs sacrifices ! Si par ailleurs ils pouvaient être maintenus dans l’aveuglement concernant les prophéties et s’ils étaient amenés à croire que le Messie apparaîtrait comme un roi puissant, ils en arriveraient à dédaigner et à rejeter Jésus.

Je vis que pendant le ministère du Christ, Satan  et  ses  anges déployaient une grande activité dans le but d’inspirer aux humains l’incrédulité, la haine et le mépris. Souvent, lorsque Jésus énonçait quelque vérité tranchante, de nature à condamner leurs péchés, ses auditeurs devenaient furieux. Alors Satan et ses anges poussaient les gens à mettre à mort le Fils de Dieu. Plus d’une fois, ils prirent des pierres pour le lapider ; mais des anges veillaient sur lui et le conduisaient en lieu sûr loin de la foule déchaînée. Fréquemment, quand ses lèvres prononçaient des vérités limpides, la multitude se saisissait de lui et l’emmenait en haut d’une colline avec l’intention de le précipiter en bas. Un jour qu’une discussion s’était élevée parmi le peuple sur la question de savoir ce qu’il fallait faire de Jésus, des anges le cachèrent à la vue de la foule ; et lui, passant au milieu d’elle, s’en alla.

Satan espérait toujours que le grand plan de la rédemption échouerait. Il usa de toute sa puissance pour endurcir le cœur des humains et pour exciter leur colère contre le Christ. Il espérait surtout que, vu le petit nombre de ceux qui accepteraient Jésus comme le Fils de Dieu, il estimerait que ses souffrances et son sacrifice seraient trop grands. Mais je vis que si deux personnes seulement l’avaient accepté comme le Fils de Dieu et avaient cru en lui pour le salut de leur âme, il aurait accompli le plan de la rédemption.

Soulager ceux qui souffrent

Jésus a commencé son ministère en brisant le pouvoir de Satan sur ceux qui souffrent. Il guérit les malades, rendit la vue aux aveugles, guérit les handicapés, si bien que ces gens sautaient de joie et glorifiaient Dieu. Il redonnait la santé à des personnes qui avaient été infirmes et victimes du pouvoir de Satan pendant de nombreuses années. Avec des paroles de bonté, il réconfortait les faibles, les inquiets et les déprimés. Le Christ arrachait à l’emprise de Satan les êtres fragiles et souffrants que celui-ci considérait comme ses trophées ; Jésus redonnait la santé à leurs corps, ce qui leur procurait joie et bonheur.  Ceux qu’il ressuscitait d’entre les morts louaient Dieu qui avait si merveilleusement manifesté sa puissance. Le Sauveur agissait puissamment en faveur de tous ceux qui croyaient en lui.

La vie du Christ fut remplie de paroles et d’actes de bienveillance, de sympathie et d’amour.  Il  prêtait  toujours  une oreille attentive à ceux qui venaient à lui, et soulageait  leurs maux. De nombreuses personnes portaient en elles-mêmes la preuve de sa puissance divine. Cependant,  une  fois  que  cette œuvre avait été acccomplie, nombreux furent ceux qui méprisèrent ce maître humble et puissant. Etant donné que les chefs du peuple ne croyaient pas en lui, la foule n’était pas disposée non plus à se rallier à lui. Jésus était un homme de douleur et habitué à la souffrance. Ses contemporains refusaient de se soumettre à une personne comme lui dont le caractère  était marqué par la sérénité et le renoncement à soi-même. Ils préféraient jouir des honneurs qu’offre le monde. Cependant, plusieurs suivaient le Fils de Dieu, écoutaient ses enseignements et appréciaient les paroles bienveillantes qui sortaient de sa bouche, paroles profondes et pourtant si simples que même les petites gens pouvaient les comprendre.

Opposition inefficace

Satan et ses anges bouchèrent les yeux et obscurcirent l’intelligence des Juifs ; ils poussèrent les chefs à faire mourir  le Sauveur. Certains furent chargés de se saisir de lui et de le leur amener ; mais lorsqu’ils s’approchèrent de Jésus, ils furent frappés de stupeur. Ils constatèrent que cet homme était plein de sympathie et de compassion envers la détresse humaine. Ils l’entendirent parler avec amour et tendresse pour encourager les faibles et les affligés. Ils l’entendirent également réprimander Satan avec autorité et libérer ses captifs. Ils prêtaient l’oreille aux paroles de sagesse qui sortaient de ses lèvres et ils étaient captivés au point qu’ils furent incapables de mettre la main sur lui. Ils retournèrent donc vers les prêtres et les anciens du peuple, mais sans Jésus.

Quand on leur demanda pourquoi ils ne l’avaient pas amené, ils répondirent qu’ils avaient été témoins de ses miracles et rapportèrent les paroles de sagesse, d’amour et de science qu’ils avaient entendues, et conclurent en disant : “Jamais personne n’a parlé comme cet homme” Jean 7 :46. Les chefs des prêtres les accusèrent de s’être laissé séduire, et plusieurs de ceux qui avaient été chargés d’amener Jésus avaient honte de ne pas l’avoir fait. Les prêtres demandèrent sur un ton de mépris si quelqu’un des chefs religieux avait cru en Jésus. Je vis que bon nombre   de légistes et d’anciens croyaient en lui, mais que Satan les empêchait de le reconnaître publiquement ; ainsi, ils craignirent plus la réprobation du peuple que celle de Dieu.

Jusque-là, les ruses et la haine de Satan n’avaient pu faire échec au plan du salut. Mais l’heure approchait où le Christ devrait réaliser le dessein pour lequel il était venu dans le monde. Satan et ses anges se consultèrent et décidèrent d’inciter les compatriotes de Jésus à réclamer son sang et à l’accabler de cruauté et de mépris. Ils espéraient que le Christ en serait irrité et qu’il renoncerait à maintenir son attitude d’humilité et de soumission.

Tandis que Satan élaborait ses plans, Jésus révélait clairement à ses disciples les souffrances qu’il aurait à traverser : il serait crucifié et il ressusciterait le troisième jour. Mais leur esprit semblait fermé, au point qu’ils furent incapables de comprendre ce qu’il leur disait.

La transfiguration

La foi des disciples fut grandement fortifiée à la transfiguration, lorsqu’ils purent contempler la gloire du Christ et entendre la voix du ciel affirmer son origine divine. Dieu voulut ainsi donner aux disciples du Sauveur une preuve convaincante que Jésus était bien le Messie promis afin que, malgré la profonde tristesse et    la déception qu’ils éprouveraient à sa crucifixion, ils ne perdent pas entièrement confiance. Lors de la transfiguration, le Seigneur envoya Moïse et Elie pour qu’ils s’entretiennent avec Jésus au sujet de ses souffrances et de sa mort. Au lieu de faire appel à des anges pour parler avec son Fils, Dieu eut recours à des humains qui avaient fait personnellement l’expérience des épreuves de la terre.

Elie avait marché avec Dieu. Son œuvre avait été pénible, éprouvante, car par son intermédiaire, le Seigneur avait dénoncé les infidélités d’Israël. Elie était un prophète de Dieu ; pourtant, il avait dû fuir de lieu en lieu pour sauver sa vie. Décidés à le faire mourir, ses compatriotes le pourchassèrent comme une bête sauvage. Mais il fut transmué par Dieu. Des anges l’introduisirent en triomphe dans la gloire du ciel.

La stature morale de Moïse dépassait celle de tous les humains qui l’avaient précédé. Il avait été grandement honoré par Dieu avec qui il parlait face à face, comme un homme parle avec un de ses amis. Il eut le privilège de voir la lumière éclatante et la merveilleuse gloire dont le Père est entouré. Par l’intermédiaire de Moïse, le Seigneur délivra les enfants d’Israël de l’esclavage du pays d’Egypte. Il joua le rôle de médiateur en faveur de son peuple, intervenant fréquemment pour apaiser la colère divine envers les Hébreux. Lorsque le Seigneur fut enflammé de colère contre les Israélites à cause de leur incrédulité, de leurs murmures et de leurs fautes graves, l’amour de Moïse envers eux fut mis à rude épreuve. Dieu envisageait de les détruire et de faire de lui le père d’une puissante nation. Mais le conducteur du peuple montra son amour pour Israël en plaidant leur cause avec ardeur. Dans sa détresse, il supplia le Très-Haut de renoncer à son courroux et de pardonner à son peuple, sinon, d’effacer de son livre son propre nom—celui de Moïse.

Moïse mourut, mais Michaël descendit et le ranima avant que son corps ait vu la corruption. Satan essaya de retenir sa dépouille en prétendant qu’elle lui appartenait ; mais Michaël ressuscita Moïse et l’enleva au ciel. Satan se répandit en injures contre Dieu et l’accusa d’injustice parce qu’il avait permis que sa proie lui fût enlevée. Mais bien que ce fût à cause de ses tentations que son serviteur avait fauté, le Christ ne réprimanda pas son adversaire. Il soumit humblement le cas de Satan à son Père en disant : “Que le Seigneur te réprime !” Jude 9, Segond.

Jésus avait dit à ses disciples que plusieurs d’entre eux ne mourraient pas avant d’avoir vu le royaume de Dieu venir avec puissance. Cette promesse s’est acomplie à la transfiguration. Le visage de Jésus fut changé et resplendit comme le soleil. Ses vêtements devinrent d’un blanc étincelant. Moïse était présent ; il représentait ceux qui ressusciteront des morts à la seconde venue du Seigneur. Elie, qui fut transmué sans être passé par la mort, représentait ceux qui revêtiront l’immortalité au retour du Christ sans avoir connu la mort. Les disciples contemplèrent avec une stupéfaction mêlée de crainte la majesté parfaite de Jésus, ainsi que la nuée qui vint les couvrir, et ils entendirent la voix terriblement impressionnante de Dieu qui disait : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je mets toute ma joie. Ecoutez-le !” Matthieu 17 :5.

Source: Histoire de la redemption de Ellen G. White

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