Tendre la main à des étudiants Musulmans : une occasion de partager foi et amitié

En termes de relations, aucun lieu n’offre davantage de liens sociaux, culturels et intellectuels qu’un campus universitaire. C’est là que des étudiants venus des quatre coins du monde réalisent leurs rêves. Les étudiants étrangers sont susceptibles de devenir l’élite de demain dans leur pays d’origine. Le diplôme et l’expérience acquis leur permettront d’accéder à des postes influents dans les secteurs universitaire, politique, scientifique, technique et financier.

Il n’est pas facile de quitter la protection du foyer et ses repères familiers. Il faut être très motivé et être quelque peu aventurier ! La quête d’un diplôme prestigieux présuppose une ouverture générale à l’inconnu. Moins un pays est exposé à l’international, plus ses ressortissants sont désireux d’élargir leurs horizons. De nombreux États musulmans se retrouvent sur la liste de tels pays. Avec environ 1,9 milliard de musulmans dans le monde contre environ 2,4 milliards de chrétiens¹, l’islam est la deuxième plus grande religion du monde². C’est pourquoi je vous encourage à considérer la présence d’étudiants musulmans sur votre campus comme une occasion d’établir avec eux des liens d’amitié et de partager votre foi.

Les liens familiaux musulmans sont très étroits et la communauté (des croyants) est le lieu où le respect et l’attention de l’un envers l’autre constituent une règle d’or inébranlable. Cela signifie que tout musulman qui quitte son environnement est confronté à quelque chose qu’il n’a jamais connu auparavant : la solitude. C’est pourquoi, tandis que des musulmans étudient à l’étranger, l’établissement de contacts sociaux peut être aussi crucial pour eux que la recherche d’un logement. C’est l’occasion pour vous d’être parmi les premiers amis de ces nouveaux arrivants, ce qui vous place dans une position unique d’acceptation.

COMPRENDRE L’ISLAM

Le nom arabe islām provient du verbe aslama, lequel signifie se rendre, se résigner, se soumettre [à la volonté de Dieu]³. Mais voici la définition classique : l’islam, en tant que religion mondiale, a été fondé par un homme appelé Mahomet (570-632 apr. J.-C.), dont le message central consistait à prêcher l’unique Dieu, dont le nom est Allah.

Les musulmans croient en l’unicité de Dieu, au jour du jugement, aux anges, aux prophètes et aux saintes Écritures (la Torah, les Psaumes, les Évangiles et le Coran, dont ils pensent que seul ce dernier contient les paroles littérales et non déformées de Dieu)⁴. Ils suivent cinq piliers fondamentaux qu’ils considèrent comme essentiels à leur foi :

Chahada : profession de foi en Dieu et de croyance en Mahomet : « J’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et j’atteste que Mahomet est son messager » ;
Salat :cinq prières rituelles quotidiennes (à l’aube, à midi, en milieu d’après-midi, au coucher du soleil, et le soir) ;
Zakat : aumône-dons pour le bien-être de la communauté et en particulier pour les démunis ;
Sawm :le jeûne pendant le mois de Ramadan ;
Hajj :faire un pèlerinage à la Mecque au moins une fois au cours de la vie d’une personne si possible⁵.

Au fil du temps, les musulmans ont ajouté des traditions contredisant parfois leur livre saint. On peut comparer ce processus à ce qui est arrivé au christianisme après Jésus, lorsque la politique s’est occupée de la religion (à l’époque de Constantin) et que la religion s’est ensuite occupée de la politique (à l’époque de Justinien). Tout comme la Réforme a ramené le christianisme à la Bible, un processus similaire ramènerait aujourd’hui l’islam au message originel du Coran⁶.

UTILISER LE CORAN EN TANT QUE PONT

Depuis leur enfance, les musulmans ont été mis en garde contre le christianisme, qu’ils considèrent comme une religion apostate. L’une de leurs principales critiques est que les chrétiens ont corrompu la Bible et ne se conforment pas à ses principes. Cependant, le Coran établit une distinction claire entre deux groupes de chrétiens : ceux qui se sont éloignés de la Bible, et ceux qui sont restés fidèles au message apostolique.

Nous lisons dans le chapitre 3 du Coran, aux versets 113 et 114 : « Ils ne sont pas tous pareils : parmi les gens du Livre [les chrétiens], il en est qui défendent le droit, qui répètent la nuit les pieux versets, et qui adorent dans une attitude de révérence. Ils croient en Allah et au Jour dernier, ils ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Ils sont engagés dans les bonnes œuvres et font partie des justes⁷. »

Le chapitre 5, verset 82, ajoute : « Si c’est parmi les juifs et les païens que vous trouverez vos ennemis les plus redoutables, c’est parmi ceux qui disent : “Nous sommes chrétiens” que vous trouverez les amis les plus proches ! En effet, parmi eux se trouvent des hommes désireux d’apprendre, des hommes qui ont renoncé au monde et qui ne sont pas arrogants. »

Selon ces déclarations, les musulmans devraient considérer les chrétiens comme leurs « amis les plus proches ». Dès que vos camarades de classe vous identifieront comme un véritable disciple de Jésus, ils vous témoigneront une estime qui les amènera éventuellement à vous ouvrir leur cœur. À ce point-là, vous serez accepté comme un frère (ou une sœur). Tôt ou tard, vous serez présenté à d’autres étudiants musulmans qui, en retour, étendront votre influence.

Plus loin (10.94), le Coran invite les musulmans qui se posent des questions à demander des réponses aux chrétiens fidèles : « Et si vous doutez de ce que nous vous avons révélé, interrogez ceux qui ont lu le Livre [la Bible] avant vous. Étant donné que la vérité vient de votre Seigneur, n’en doutez pas ! »

Un autre texte (29.46) recommande aux musulmans de « ne parler avec les chrétiens que de la manière la plus courtoise ».

Si l’on vous a dit que le Coran est un livre plein de haine envers les chrétiens, le contenu de ces versets pourrait vous surprendre. Remplacez donc certains préjugés et craintes courants par l’amitié, et vous obtiendrez une réaction positive. En effet, le corpus coranique présente de nombreuses similitudes avec la Bible. Il fait allusion à plusieurs histoires familières aux chrétiens : le conflit cosmique, la chute d’Adam et Ève, et les récits concernant Abraham, Moïse et d’autres prophètes. Jésus (en tant qu’Isa, fils de Maryam) est explicitement mentionné dans le Coran (25 fois)⁸. De la même manière, les musulmans aiment entendre ce que la Bible raconte sur les prophètes qu’ils respectent, mais dont ils ne savent peut-être pas grand-chose.

Le fait de souligner les similitudes ne signifie pas que les deux religions sont identiques en tous points. Une différence majeure est que les chrétiens ne considèrent pas le Coran comme une autre parole inspirée de Dieu, en plus de la Bible. Mais si nous voulons traverser la rivière, il nous faut chercher un pont ! Ellen White a écrit : « Lorsque nous commençons à travailler dans une localité, nous ne devrions pas dresser d’inutiles barrières entre nous et les autres confessions chrétiennes, […] ce qui leur donnerait le sentiment que nous sommes leurs ennemis jurés⁹. »

Elle poursuit : « Nous ne devons pas nous écarter de notre chemin pour attaquer les autres dénominations ; cela ne ferait que créer un esprit d’agressivité et fermer les oreilles et les cœurs à l’acceptation de la vérité. Nous avons à accomplir notre tâche ; or celle-ci ne consiste pas à démolir mais à construire10. » Et plus loin : « Ce message doit être proclamé, mais nous devrions veiller à ne pas attaquer, à ne pas harceler ni condamner ceux qui n’ont pas la lumière que nous possédons. Nous ne devrions pas nous écarter de notre route pour condamner sévèrement les catholiques. Parmi eux, il y a beaucoup de chrétiens vraiment consciencieux, qui marchent selon la lumière qu’ils ont reçue, et Dieu agira en leur faveur¹¹. » Si ces déclarations se référaient aux croyants catholiques, en revanche, elles peuvent aussi s’appliquer aux musulmans et aux autres religions chrétiennes.

COMMENT SE LIER D’AMITIÉ AVEC LES MUSULMANS

Dès que vous repérez une personne de confession musulmane, demandez à Dieu de vous accorder sa sagesse. Observez cette personne et cherchez une occasion d’entrer en contact avec elle. Saluez-la chaleureusement en lui disant « Que la paix soit sur vous »¹², la main droite posée délicatement sur le cœur. Tous les musulmans utilisent cette salutation, dont l’équivalent arabe est « As-salaamu ‘alaikum », à laquelle on répond « wa alaikum salaam » (« Et que la paix soit sur vous aussi »). Essayez de prononcer cette salutation devant vos camarades de classe et vous verrez leurs visages s’illuminer dans un mélange de joie et de surprise. Au début, ils penseront peut-être que vous êtes musulman. Vous pouvez leur dire qu’il s’agit de la salutation que Jésus a demandé à ses disciples d’utiliser en entrant dans une maison (« Que la paix soit sur cette maison ! » – Lc 10.5)

C’est le moment de vous présenter. Dites : « Je suis chrétien et je crois que Jésus reviendra très bientôt. Je ne mange pas de porc et je ne bois pas d’alcool. J’évite les jeux d’argent et l’immoralité, et je veux être l’ami des musulmans. » J’utilise cette introduction depuis de nombreuses années et elle m’a toujours ouvert des portes. Essayez-la et vous obtiendrez certainement une réaction positive !

Pour le chrétien enraciné dans la Bible comme pour son condisciple enraciné dans le Coran, la découverte d’un terrain d’entente donne un élan extraordinaire à la formation d’une amitié. Il s’agit notamment d’une croyance commune en le Créateur et la semaine de création (« en six jours »), de la soumission à sa volonté, de valeurs spirituelles telles qu’un mode de vie sain, de l’honnêteté, et d’une vie de prière active.

Plus vos actes appuieront vos paroles, plus les autres vous respecteront. Attendez-vous à ce que vos nouveaux amis vous observent. Ils veulent voir si vous êtes sincère. Plutôt que de passer trop rapidement au niveau de discussion théologique, laissez-les reconnaître Jésus en vous, y compris vos œuvres de douceur et votre caractère. Vous pouvez proposer d’aider les nouveaux venus en leur expliquant certaines habitudes ou expressions qui sont nouvelles pour eux. Vous pouvez aussi leur faire visiter les lieux et les inviter à un événement significatif pour vous. Les fêtes religieuses sont une excellente occasion de forger des liens. Lorsque vous rentrez chez vous pour un week-end, pourquoi ne pas inviter votre nouvel ami ? Ces invitations seront perçues comme un grand honneur, car il n’a peutêtre jamais été invité chez un camarade de classe auparavant. Cela aidera les musulmans à se sentir à nouveau chez eux et à voir à quoi ressemble un foyer chrétien. Les musulmans doivent savoir que vous êtes vraiment différent des autres étudiants et que les clichés négatifs qu’ils ont entendus sur les chrétiens ne s’appliquent pas à vous.

Les musulmans aiment parler de questions religieuses. Du coup, le moment viendra où ils vous interrogeront sur votre foi. Rappelez-vous que, de la même manière que vous souhaitez les gagner à Christ, ils considèrent votre conversion à l’islam comme un devoir divin. Je vous suggère donc de fixer les règles en disant : « Nous sommes amis. Nous ne devrions donc pas nous pousser mutuellement, mais plutôt apprendre l’un de l’autre. Nous ne voulons pas critiquer, mais comparer. » À ce stade, votre rôle consiste à écouter activement et avec patience. Montrezleur un intérêt sincère en essayant de comprendre au lieu de répliquer trop rapidement.

Tandis que vous entamez des discussions religieuses, vous aurez peut-être l’impression que certaines vérités semblent difficiles à accepter pour vos amis musulmans. Elles peuvent même faire s’effondrer le pont de l’amitié. C’est pourquoi il est essentiel d’établir une relation de confiance et de respect mutuel avant d’entamer un dialogue religieux.

Gardez à l’esprit que les musulmans croient que Dieu n’a pas de fils, que Jésus n’est pas mort sur la croix, et que la Bible a été corrompue – chacune de ces affirmations étant suivie d’abondantes louanges adressées au Coran et à Mahomet. Dans l’islam, le salut par les œuvres est une conviction profonde. Cependant, bien que les musulmans rejettent la nécessité d’un sauveur, beaucoup s’inquiètent de leur destinée éternelle, craignant que leurs bonnes œuvres ne fassent pas le poids pour échapper à la perspective terrifiante de l’enfer. Les musulmans aspirent à être en règle avec Dieu et à avoir un cœur pur.

Comme cet article ne peut pas fournir tous les détails sur la manière de relever tous les défis auxquels vous serez confrontés, n’hésitez pas à consulter des spécialistes pour obtenir plus d’informations (si vous désirez m’écrire, je vous aiderai volontiers). Voici quelques conseils pratiques:

CERTAINES CHOSES À FAIRE… ET À NE PAS FAIRE !

Ne discutez pas de politique. Ne tournez pas en dérision les croyances religieuses ou les coutumes des musulmans. Évitez de publier des déclarations incendiaires sur l’islam dans les médias sociaux et de vous impliquer dans des organisations et des clubs qui n’embrassent pas les principes du Sermon sur la montagne – et tout autre comportement susceptible de jeter le discrédit sur les principes moraux du christianisme. Honorez et valorisez les autres et respectez leurs convictions. N’affirmez pas la supériorité de vos croyances et ne dénigrez aucune religion. Ne passez jamais à l’attaque ! Rappelez-vous que la critique n’est pas la voie de l’amitié, et que vous ne pouvez gagner le respect d’autrui qu’en étant vous-même respectueux de vos semblables.
Outre votre comportement, le meilleur témoin, c’est votre spiritualité vivante. Incluez Dieu dans votre conversation quotidienne et proposez de prier pour votre ami, en mentionnant ses besoins spécifiques. Traitez la Bible avec un grand respect et ne parlez des questions divines que de la manière la plus honorable (une erreur typique serait de prier avec une main dans la poche ou de porter la Bible négligemment, comme si vous ne lui accordiez pas de valeur).
Gardez à l’esprit que ce qui compte n’est pas seulement ce que vous faites, mais aussi la manière dont vous le faites. Les petits détails, comme le langage corporel, sont cruciaux dans la communication interculturelle. En voici quelques exemples : 1) Dans plusieurs cultures, dont l’islam, la main droite est considérée comme étant pure, mais la gauche, impure. Par conséquent, n’utilisez pas la main gauche pour saluer un musulman ou pour toucher de la nourriture (il vous faudra peut-être un peu de pratique pour acquérir le réflexe nécessaire). 2) Rappelez-vous que les musulmans préfèrent la communication indirecte, en particulier dans les situations où il y a un risque d’embarras. Un exemple d’application de cette règle est la gestion des boissons ou de la nourriture que vous ne souhaitez pas consommer. Un refus direct pouvant être perçu comme une insulte, la meilleure approche consiste à accepter et à dire « merci », mais sans toucher l’objet. Essayez de changer de sujet sans vous lancer dans une discussion sur vos principes de santé (vous aborderez ce sujet plus tard). 3) Les musulmans ont un grand respect pour la famille et aiment les enfants par-dessus tout. N’hésitez donc pas à parler de vos enfants (si vous en avez), de vos frères et sœurs plus jeunes, et des enfants des amis avec lesquels vous êtes en contact.
Soyez prudent lorsque vous invitez des musulmans à des événements publics parrainés par des chrétiens. Il existe une sérieuse possibilité de rejet et de persécution de la part de leurs familles et de leurs amis s’ils montrent de l’intérêt pour le christianisme. Attendez-vous donc à ce que votre ami défende l’islam devant ses coreligionnaires, même s’il pense différemment.
De la même manière, ne vous hâtez pas d’inviter vos amis musulmans à l’église. Ils seront confrontés à une forme de culte qui ne leur est pas familière et qu’ils auront du mal à comprendre.
Le partage de livres est une idée judicieuse. Ils peuvent être lus, relus et étudiés à loisir. Ils devraient être écrits, si possible, dans la langue maternelle de votre ami. Si le livre que vous proposez est rédigé dans une langue que vous comprenez, étudiez-le ensemble, ou offrez-le en cadeau. Vous pouvez vous adresser à moi¹³ ou à un spécialiste des relations adventistes-musulmanes pour obtenir des suggestions. Ne distribuez pas trop vite des classiques chrétiens dont le contenu et la langue peuvent être trop complexes pour des débutants et des non-chrétiens !
Soyez prudent lorsque vous vous engagez dans des arguments sur la doctrine. Les Occidentaux ont tendance à vouloir démontrer tout ce qu’ils croient. Mais rappelez-vous que la vérité est suffisamment forte pour se défendre elle-même. Ce qui vous rendra crédible, c’est votre vie plutôt que vos tentatives passionnées de gagner les musulmans par votre rhétorique éblouissante.
Les femmes devraient se lier d’amitié avec des femmes et étudier avec elles. Les hommes devraient se lier d’amitié avec des hommes et étudier avec eux. S’approcher trop près des femmes musulmanes n’est pas conseillé aux hommes, et vice versa. Selon l’étiquette musulmane, il faut éviter tout contact visuel direct avec le sexe opposé¹⁴, sinon on risque d’avoir de sérieux ennuis.

Vous n’êtes pas un chrétien parfait. Vous le savez, et ça vous préoccupe. Mais ne vous en faites pas ! Vous pouvez en effet être le reflet de ce que signifie vivre par la grâce et faire l’expérience du pardon divin. N’ayez donc pas peur de faire des erreurs ! Si vous avez offensé un ami musulman, empressez-vous de vous excuser et de lui demander pardon. Il est rassurant de savoir que Dieu, par sa grâce, couvrira vos erreurs et ira même jusqu’à les utiliser pour sa gloire.

Gardez à l’esprit que votre travail consiste à semer les graines, et que Jésus n’a jamais dit quel type de graines utiliser. Alors que la laitue pousse en un mois ou deux, les pommiers, eux, peuvent mettre jusqu’à dix ans pour produire des fruits ! Laissez donc le résultat au Saint-Esprit, car le processus de la nouvelle naissance et de la nouvelle vie est l’œuvre de Dieu, pas la vôtre.

* * *

Hassan¹⁵ est un jeune étudiant arabe avec lequel je suis entré en contact il y a longtemps. Je ne me souviens pas avoir fait quoi que ce soit de spécial pour lui, si ce n’est de lui avoir ouvert notre maison et nos cœurs. Récemment, Hassan m’a retrouvé sur Facebook (26 ans après notre première rencontre) et m’a invité à visiter son pays, ce que j’ai fait avec plaisir. À mon arrivée, sa femme m’a dit qu’il parlait très souvent de ma femme et de moi et qu’elle avait des tas de questions au sujet de notre foi. Le soir, tous deux m’ont offert leur chambre à coucher et sont allés dormir sur le canapé du salon. J’ai tout de suite remarqué une Bible sur la table de nuit. Hassan, les larmes aux yeux, m’a dit : « Regarde, c’est la Bible que tu m’as donnée il y a 26 ans ! » Depuis, il est devenu maire d’une grande ville arabe et est actuellement une personne influente dans son pays.

C’est ce que j’appelle planter des « pommiers » !

Sylvain Romain titulaire d’un doctorat en théologie de l’université de l’Afrique du Sud [UNISA], en Afrique du Sud, a travaillé en tant que pasteur adventiste et président de mission dans les pays suivants : Albanie, Algérie, Autriche, France, Maroc, Thaïlande, Turquie. Il est l’auteur de plusieurs livres. Son courriel : sylvainrom@hotmail.com.

Citation recommandée

ROMAIN Sylvain, « Tendre la main à des étudiants Musulmans : une occasion de partager foi et amitié », Dialogue 37 (2025/1), p. 18-22

NOTES ET RÉFÉRENCES

Statistiques tirées de Wikipédia, basées sur les « Projections de croissance démographique, 2010-2050 » du Centre de recherche Pew, utilisant les estimations de référence de 2010 : « Liste des populations religieuses », Wikipedia, https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_religious_ populations. Les pourcentages cités dans différentes sources varient jusqu’à 10 pour cent.
L’islam est divisé en deux grandes sectes : les sunnites et les chiites. Selon une estimation du Council on Foreign Relations, 85 pour cent des musulmans du monde entier sont sunnites, tandis que 15 pour cent sont chiites ; voir Sarah Pruitt, « Islam’s Sunni-Shia Divide, Explained », History [article mis à jour le 10 janvier 2022, https://www.history.com/news/sunni-shia-divide-islam-muslim]. Bien que les gens aient tendance à considérer les musulmans comme des résidents du Moyen-Orient, un pourcentage important habite dans d’autres endroits. En 2022, l’Indonésie comptait la plus grande population de musulmans au monde, avec environ 241,5 millions de personnes. Elle était suivie par le Pakistan, avec environ 225,6 millions de musulmans, l’Inde, avec 211,16 millions, et le Bangladesh, avec 155,38 millions. Treize pays comptent au moins 40 millions de résidents musulmans, (https://www.statista.com/statistics/374661/countries-with-the-largest-muslim-population/).
Vocabulary.com, entrer « Islam », https://www.vocabulary.com/dictionary/Islam#:~:text=The%20root%20of%20the%20word,laid%20 down%20in%20the%20Koran.
Library/Frequently Asked Questions/Islam, “What Are the Six Articles of Faith in Islam?” Al Islam (n.d.), https://www.alislam.org/question/sixarticles-of-faith-islam/
L’ Ambassade du Royaume d’Arabie Saoudite, “The Five Pillars of Islam” (n.d.), https://www.saudiembassy.net/five-pillars-islam. Pour une description plus détaillée, voir Gerhard Pfandl, « Your Neighbors, the Muslims », Perspective Digest 25.3, 1er juillet 2020, https://www.perspectivedigest.org/archive/25-3/your-neighbors-the-muslims.
Syed Farid Alatas, « Contemporary Muslim Revival: The Case of “Protestant Islam” », The Muslim World 97.3, 2007, p. 112-132, https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2650479.
Les citations du Coran sont la traduction personnelle de l’auteur.
« Jésus est mentionné environ 187 fois dans le Coran, directement et indirectement. Il est aussi désigné par de nombreux titres, le plus courant étant al-Masīḥ (« le Messie »). Jésus est désigné 25 fois par le nom d’Isa, 48 fois à la troisième personne, 35 fois à la première personne, et est mentionné les autres fois par divers titres. »
Ellen G. White, Évangéliser, p. 515.
Ibid.
Ibid., p. 516.
« La salutation traditionnelle entre musulmans est Assalamu alaikum (Que la paix soit sur vous), à laquelle on répond wa alaikum salaam (Et que la paix soit sur vous aussi), Kalima Liyas, CEO et Directeur, Cercle des sœurs musulmanes unies, « Understanding Muslim Etiquette » [autour de 2018], 18, https://www.altaregional.org/sites/main/files/file-attachments/uie_aw._islamic_etiquette_training.ppt_embedded. pdf?1597350315#:~:text=If%20shaking%20a%20hand%2C%20 it,in%20Western%20culture%20between%20men. Le mot alaikum est pluriel. Si vous vous adressez à une seule personne, au lieu de « -kum », utilisez la forme singulière, soit alaika (masc.), soit alaiki (fem.). Certains musulmans pourraient refuser de répondre à vos salutations de paix, arguant que puisque vous n’êtes pas musulman, vous ne pouvez pas avoir la paix, car seul celui qui s’est soumis à Allah (un musulman) est en paix avec Allah. Dans de telles situations, il peut être utile de se référer au Coran, en particulier au paragraphe 4.86, lequel stipule que lorsque quelqu’un vous salue, vous devez lui répondre par une salutation meilleure ou au moins identique.
Pour des infos supplémentaires, veuillez me contacter à l’adresse suivante : sylvainrom@hotmail.com, ou par WhatsApp: +43 676 833 22 16 22.
Liyas, « Understanding Muslim Etiquette ».
Nom fictif pour protéger sa vie privée.

SOURCES D’INFOS COMPLÉMENTAIRES :

« Relations adventistes-musulmanes » : ttps://www.scribd.com/document/707165784/Adventist-Muslim-Relations. Un document complet produit par le Centre mondial pour les relations adventistes-musulmanes, lequel vise à promouvoir des ponts.
Paul Dybdahl et Gabriela Phillips, « Adventists and Muslims », Adventist Review, 26 décembre 2022, https://adventistreview.org/magazine-article/adventists-and-muslims. Un excellent article qui décrit les croyances fondamentales des musulmans, et la manière d’établir des relations avec eux. Il contient des conseils utiles sur la façon de leur offrir l’hospitalité et de la recevoir de leur part.
Centre mondial pour les relations adventistes-islamiques, https://gcamr.globalmissioncenters.org.
Conseil d’experts mandaté par l’Association internationale pour la liberté religieuse, « Un prosélytisme responsable : déclaration interreligieuse », Dialogue 14.3, 2002, p. 26, 27, https://dialogue.adventist.org/fr/923/un-proselytisme-responsable-declaration-interreligieuse. Présente des regards sur la conversion du point de vue d’autres religions.
Larry Lichtenwalter, « Thinking Biblically About the Koran », Perspective Digest 28.3, 1er juillet 2023, https://www. perspectivedigest.org/archive/28-3/thinking-biblicallyabout-the-quran. Montre comment compléter l’utilisation du Coran par une meilleure utilisation de la Bible.
Emanuel Millen, « Well Positioned », Perspective Digest 17.1, 1er janvier 2012, https://www.perspectivedigest.org/archive/17-1/well-positioned. Illustre comment les croyances et les pratiques adventistes jettent des ponts vers les personnes d’autres confessions.
Gerhard Pfandl, « Your Neighbors, the Muslims », Perspective Digest 25.3, 1er juillet 2020, https://www.perspectivedigest.org/archive/25-3/your-neighbors-the-muslims. Passe en revue l’origine, l’histoire et les croyances de l’islam dans un bref éditorial. Conclut par un résumé des différences entre les musulmans et les chrétiens.
Børge Schantz, « Comment partager sa foi avec un ami musulman », Dialogue 4.2, 1992, p, 24-26, https://dialogue.adventist. org/fr/3157/comment-partager-sa-foi-avec-un-ami-musulman. Présente brièvement l’histoire et les croyances de l’islam ; suggère des lignes directrices pour l’interaction avec un ami, un camarade de classe, ou un collègue musulman.
_______________, « The Stranger Within Your Gates », The Journal of Adventist Education, février-mars 2005, p. 4-11. https://files.circle.adventistlearningcommunity.com/files/jae/en/jae200567030408.pdf. Le directeur fondateur du Centre mondial pour les études islamiques donne d’excellents conseils sur la manière de comprendre les musulmans et d’établir des relations avec eux.

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