Ressentez la puissance !

Attendez-vous quelque explosion de puissance future, ou laissez-vous le Saint-Esprit faire son œuvre en vous et à travers vous aujourd’hui ?

Click. Click, click, click. Click, click, click, click, click. Ça y est. Vous connaissez le scénario par cœur. Une sensation désagréable au fond de l’estomac, vous sortez de la voiture et regardez sous le capot. Certains savent, bien entendu, ce qu’ils cherchent, mais beaucoup d’autres ne font que regarder, disons, parce que c’est tout ce qu’ils savent faire !

On peut texter un bref message à un ami. Ou appeler l’assistance auto. Ou juste rester là à regarder ardemment chaque véhicule qui approche. Si on a des câbles de démarrage, on peut même en accrocher un à une borne de la batterie, et agiter l’autre devant les automobilistes qui passent par là. Ah, quel soulagement quand enfin une âme charitable s’arrête, ouvre le capot de sa voiture, branche les câbles, et nous dit de tenter un nouveau démarrage ! D’une main tremblante, nous insérons la clé dans le contact et la tournons. Vrrrrooouuummm ! Aaah, merveilleuse puissance !

Nous pouvons ne pas avoir la bosse de la mécanique, et pourtant, nous comprenons parfaitement notre besoin de puissance. Nous achetons des gadgets qui, une fois branchés dans nos téléphones ou nos ordinateurs, nous fournissent un surplus de puissance. Notre thermopompe et nos voitures disposent souvent d’un réglage qui nous fournit rapidement fraîcheur ou chaleur. Des annonces nous bombardent chaque jour, promettant un regain d’énergie si nous mangeons, buvons ou avalons ceci ou cela. La puissance… Qu’est-ce que nous la comprenons !

Aux jours de Jésus, les gens ne disposaient pas de voitures, ni d’adaptateurs, ni de boissons énergisantes. Aujourd’hui, la plupart d’entre nous ne connaît pas grand-chose des semailles et de la récolte, ou de la première pluie et de la pluie de l’arrière-saison dont le Seigneur parlait pour illustrer les derniers jours. Mais si quelqu’un parle de la puissance du Saint-Esprit, ou de la puissance de la pluie de l’arrière-saison, alors là, nous hochons la tête et espérons pouvoir brancher nos câbles de démarrage. Cette puissance-là, nous sommes absolument sûrs de la comprendre !

La promesse dans Joël 2.28, 29 (LSG) fait partie de nos sujets de conversation préférés : « Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je répandrai mon esprit. »* Ça, c’est de la puissance !

DE LA PUISSANCE… POUR FAIRE QUOI ?

À bien y penser, pourquoi désirons-nous une telle puissance ? Pourquoi prions-nous pour recevoir la pluie de l’arrière-saison, c’est-à-dire la puissance du Saint-Esprit ? Et lorsqu’elle tombera, quelles en seront les conséquences ? A-t- elle pour objectif de préparer le monde, de faire mûrir la moisson ? Quelque peu, sans doute, mais pas principalement. Jésus a déclaré que la moisson était déjà mûre, et qu’il nous fallait prier Dieu d’envoyer des ouvriers.

Cette fameuse pluie aurait-elle pour objectif de réveiller ses ouvriers, son Église endormie, et de nous donner la puissance d’achever l’œuvre ? Là, ça sonne bien ! Ce serait comme si Dieu branchait les câbles de démarrage célestes juste avant la fin de l’histoire, question de donner à son peuple un dernier coup de puissance !

Peut-être que la pluie de l’arrière-saison est censée nous remplir d’énergie, nous faire bondir de notre fauteuil inclinable et aller dans le monde avec le dernier message ! Peut-être. Cependant, avant de nous contenter de nous asseoir dans notre balancelle et d’attendre la pluie de l’arrière-saison, j’aimerais que nous sondions un peu plus cette surcharge de puissance fulgurante et temporaire à laquelle nous semblons aspirer de temps en temps.

Dieu ne pourrait-il pas déverser son Esprit sur une Église endormie ? Ne pourrait-il pas parler soudainement et puissamment à travers des douzaines de saints pour appeler le monde à la repentance ? Bien sûr qu’il le pourrait ! À vrai dire, il n’a même pas besoin de saints pour transmettre un message. La preuve, c’est qu’une fois, il a parlé puissamment à travers une ânesse. Et plus tard, Jésus a dit que même les pierres crieraient si on faisait taire les disciples…

Mais est-ce là ce dont la planète a réellement besoin ? Le monde sera-t-il sauvé par des animaux qui parlent, des pierres qui crient, ou des saints assoupis ? Permettez-moi de vous rappeler que l’ânesse qui parlait n’a pas converti Balaam, et que la promesse de pierres qui crieraient n’a pas changé le cœur des chefs juifs.

Alors que nous vivons en des temps incroyables, beaucoup parmi nous baillent, et finalement, s’assoupissent. Ils sont convaincus qu’à un moment donné, le Saint-Esprit va se déverser et que soudain, ils vont se réveiller et terminer l’œuvre. Je crains, cependant, qu’un grand nombre ne se réveilleront que pour constater qu’ils ont dormi exactement au moment où la pluie de l’arrière-saison tombait… Il se peut qu’ils découvrent trop tard que l’effusion du Saint-Esprit s’est produite entièrement à leur insu…

Prenez, par exemple, l’histoire de 1 Samuel 19.19-24. On avait averti Saül que David se trouvait à Rama, chez le prophète Samuel. Saül envoya immédiatement un contingent de soldats après l’autre pour le capturer. Mais alors que chaque contingent approchait, le Saint-Esprit se déversa sur les soldats, lesquels se mirent à prophétiser. Frustré au plus haut point, Saül décida de mettre lui-même la main sur David. Et lui aussi fut rempli de l’Esprit ! Chargé à bloc de puissance, il enleva le vêtement extérieur qui trahissait son rang et passa tout le jour et toute la nuit sous l’influence de l’Esprit de Dieu.

Prophétisèrent-ils tous ? Oui, mais remarquez bien : ils ne furent pas changés. Saül ne fut pas changé, ni ceux qui s’étaient attroupés pour contempler la scène. Ils ne firent que se moquer de lui : « Avez-vous vu ça ? Saül serait-il aussi du nombre des prophètes ? »

LA RAISON D’UNE TELLE DIFFÉRENCE

Pensez-y juste une minute. Lorsque Saül fut rempli du Saint-Esprit, il ne s’attira que des railleries. Mais lorsque Pierre fut rempli du Saint-Esprit, les gens se repentirent et 3 000 furent convertis en un jour. Comment expliquer une telle différence ? Il ne s’agissait pourtant pas de deux esprits différents ! Selon la Bible, Saül fut rempli de l’Esprit de Dieu. Il aurait pu tout aussi bien être rempli de liqueur forte, parce que rien de bon n’en sortit. Saül se conduisit comme un fou, un point c’est tout.

Voyez-vous, la puissance du Saint-Esprit n’est efficace que si notre vie correspond au message que nous prêchons. La vie de Saül ne correspondait pas au message qu’il donnait tandis qu’il était saisi du Saint-Esprit. Bien que rempli de l’Esprit, Saül ne lui avait pas permis de le modeler, de le façonner et de le transformer. Quand la puissance de l’Esprit le saisit, le contraste temporaire fut si grand qu’il ne fit que lui attirer des railleries.

La puissance dont Saül fit l’expérience ne dura pas. Elle ne transforma ni lui, ni personne d’autre, d’un seul iota. L’effusion finale et puissante du Saint-Esprit ne changera pas non plus la direction que nous avons empruntée. Elle ne fera que nous pousser plus loin et plus rapidement dans cette direction.

Mais revenons à notre illustration des câbles de démarrage. Si mes pneus sont à plat, mes feux avant brisés ou mon radiateur percé, le surplus de puissance temporaire provenant des câbles de démarrage ne pourra rien pour m’amener à destination. Si je branche le câble rouge sur positif, le noir sur négatif et tourne la clé, ma voiture ne subira pas de transformation soudaine pour autant. L’explosion de puissance ne changera pas non plus l’orientation de ma voiture dans le stationnement.

Les vagues de puissance temporaire, même celles qui viennent du ciel, ne nous forcent pas à changer de direction. Elles ne font que nous pousser dans la direction que nous avons déjà empruntée, et ne sont efficaces que si le reste du système est en bon état.

C’est pourquoi nous avons désespérément besoin d’un réveil et d’une réforme. Ce qu’il nous faut, c’est l’œuvre du Saint-Esprit agissant doucement en nous maintenant, et non d’une explosion de puissance à un moment ultérieur.

LE TERRAIN EST-IL PRÊT ?

Le passage de Joël 2.23 et 24 traite de la première pluie et de la pluie de l’arrière-saison. Il promet une aire de battage remplie, certes, mais laissez-moi vous dire que ce ne sera pas le cas si rien n’a été semé avant que la pluie ne tombe. Il ajoute que les cuves regorgeront de moût et d’huile, mais ceci ne se produira que si les vignobles et les oliveraies ont été plantés et cultivés. La pluie de l’arrière-saison ne change pas le résultat ; elle ne fait que multiplier ce qui a déjà été préparé. Je le répète : la pluie de l’arrière-saison ne change pas la récolte ; elle ne fait qu’augmenter ce qu’on a déjà semé.

Quand on sème et fertilise, tout est prêt. La pluie fait alors pousser le tout. Ce qui se produit est le fruit de ce qui était déjà là. Il en est ainsi lorsque la pluie de l’arrière-saison fait murir la moisson. Elle amène à maturité tant la bonne semence que les mauvaises herbes. Elle ne change pas ce qui est dans le champ.

Attendez-vous quelque explosion de puissance, ou laissez-vous le Saint- Esprit faire son œuvre en vous et à travers vous aujourd’hui ?

MONSIEUR, LA PLUIE EST VENUE !

Mon épouse Barbara et moi étions en chemin vers l’aéroport de Delhi, en Inde. L’employé de nuit de l’hôtel était monté avec nous dans le taxi de l’établissement. Il était mort de fatigue et rentrait chez lui pour se reposer.

Soudain, quelques grosses gouttes de pluie se sont abattues sur le pare-brise. Presque instantanément, ses yeux se sont mis à briller. Doucement, mais avec enthousiasme, il s’est tourné vers nous et a dit : « Regardez, Monsieur, la pluie est venue ! » Les marques de fatigue autour de ses yeux avaient disparu. Il se tenait droit ; sur ses lèvres flottait un léger sourire. Ce n’était pas une averse, juste quelques gouttes de pluie perdues sur une route poussiéreuse. Mais pour ce jeune employé, elles étaient porteuses d’espérance et de promesse. La pluie, enfin, s’en venait !

J’ai vu, moi aussi, la pluie qui commence à tomber. Jésus est sur le point de revenir. Les graines ont été semées. Les gens prient ensemble et supplient Dieu d’ameublir le sol de leur esprit. Ils demandent au Seigneur de la moisson d’envoyer des ouvriers, et prient pour qu’il leur accorde la pluie de l’arrière-saison.

Il ne s’agira pas simplement d’une explosion de puissance temporaire. Lorsque cette puissance viendra, ce ne sera pas seulement pour un jour, et elle ne nous embarrassera pas. Elle terminera l’œuvre que nous avons permis au Saint-Esprit de commencer dans notre cœur et notre vie aujourd’hui.

Regardez, Monsieur, regardez, Madame, la Pluie est venue !

Homer W. Trecartin (titulaire d’une maîtrise de l’Université Andrews) est directeur de Mission globale de la Conférence générale des adventistes du septième jour.

Citation recommandée

Homer W. Trecartin, « Ressentez la puissance ! », Dialogue 28 (2016/1), p. 29-30

    * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version révisée, dite à la Colombe.

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