Pourquoi ne me comprends-tu pas ? La communication entre lui et elle

Scénario 1 : Bette est passagère dans une voiture conduite par son ami, Adrian. Il fait nuit dehors et les panneaux routiers sont mal éclairés. Depuis une demi-heure, ils essaient de trouver une adresse inconnue. Alors qu’ils repassent pour la troisième fois devant la station-service, Bette suggère de s’arrêter pour demander des indications. Adrian affirme qu’ils sont « presque arrivés ». Ils continuent à rouler pendant un quart d’heure et la tension monte. Bette répète à nouveau qu’il serait logique de s’arrêter et de demander à quelqu’un, mais en vain. Tout en contenant son exaspération en silence, elle en conclut qu’Adrian est irrationnel et têtu. Elle se demande comment ils ont pu devenir amis sans qu’elle s’en rende compte plus tôt.

Scénario 2 : Les jeunes mariés, Julie et Mario, sont invités à une soirée chez des amis. Julie porte sa robe de soie favorite qui lui va si bien ; Mario la complimente. Quelques minutes plus tard, c’est la catastrophe. Par accident, un invité renverse du jus de fruit sur la robe de Julie, qui porte la mention « nettoyage à sec seulement ».

Elle va vers Mario qui se trouve de l’autre côté de la pièce et gémit : « Je ne pourrai jamais faire partir cette immense tache ! C’est ma robe favorite ! Elle est fichue ! »

Mario inspecte la tache, qui promet effectivement d’être difficile à nettoyer, et dit : « Ne t’en fais pas, chérie. Ce n’est pas si grave. Ça partira sans doute avec un détachant ou quelque chose de ce genre. » Julie lui lance un regard incrédule. Ses yeux se remplissent de larmes et elle sort précipitamment de la pièce.

« Qu’est-ce que j’ai fait ? se demande Mario. Je ne savais pas qu’elle était aussi sensible ! »

Il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup d’expérience pour se rendre compte que les hommes et les femmes ont souvent des façons différentes de réagir, de raisonner et de s’exprimer. Quoique dans l’ensemble nous nous comprenions assez bien, nous avons parfois l’impression que le sexe opposé se trouve sur une autre planète.1 De temps à autre, certaines réactions nous semblent si étranges que nous cherchons à les expliquer par des clichés faciles et destructeurs, ou par cette phrase résignée : « Il faut les prendre comme ils sont. »

Malheureusement, quand les problèmes de communication surgissent, plutôt que de les reconnaître pour ce qu’ils sont, nous avons trop souvent tendance à penser que l’autre est bizarre, illogique, stupide ou tout manière » simplement dans son tort parce qu’il ou elle pense, réagit ou s’exprime « de cette manière ». Plutôt que d’arriver trop rapidement à ces conclusions, il serait bon de réaliser que la communication homme-femme est un problème de différence culturelle. Dans une certaine mesure, les hommes et les femmes appartiennent à des sous-cultures différentes. Au cours de l’enfance et de l’adolescence, nous avons appris à communiquer de manière différente. C’est l’une des raisons pour lesquelles, quand les hommes et les femmes discutent entre eux, la communication est souvent difficile, même si chaque partie s’efforce d’être honnête et de traiter l’autre équitablement.

Les sociolinguistes annalysent la façon dont certains éléments sociaux comme l’âge, le statut socio-économique et le sexe influent sur l’utilisation du langage. L’analyse du discours et de la conversation met en relief les différentes composantes linguistiques et la façon dont les relations humaines s’établissent, se négocient et se perpétuent.

Robin Lakoff, dans sa recherche de pionnier sur le langage et les genres, a mis en relief certaines caractéristiques de l’anglais américain qui semblent distinguer la manière de s’exprimer des femmes de celle des hommes.2 Ainsi, on remarque chez elles une intonation interrogative au lieu d’une intonation affirmative, dans des phrases comme : « It’s hot today, isn’t it ? » (Il fait chaud aujourd’hui, n’est-ce pas ?) ; une grammaire correcte et un vocabulaire plus châtié. Bien que certaines de ses conclusions aient été discutées, les recherches de Lakoff ont permis un approfondissement linguistique utile. Tout en minimisant le rôle du pouvoir mis en relief par Lakoff, l’étude de Deborah Tannen sur la communication entre les genres, qui inspire une grande partie de cet article, est une prolongation de cette recherche.3

Propos de garçons et de filles

Différentes situations d’interaction entre garçons et filles depuis la naissance jusqu’à l’âge adulte ont été soigneusement étudiées par des sociolinguistes faisant des recherches sur l’expression orale et les différentes manières de s’exprimer. Etant donné les différences qui existent entre les sexes à l’âge adulte, il n’est pas surprenant de constater que plusieurs études ont découvert de nombreuses différences dans la manière de s’exprimer dès le plus jeune âge. Vu l’espace limité, nous nous intéresserons plus particulièrement aux différences caractérisant la manière de s’exprimer d’un groupe de garçons et d’un groupe de filles.

La recherche confirme l’observation commune selon laquelle les garçons ont tendance à jouer dehors en groupes nombreux, avec un chef de file et un ordre hiérarchique nettement établi. Ils préfèrent les jeux dont les règles sont clairement définies, où les perdants et les gagnants sont nettement désignés. Ils aiment se vanter de ce qu’ils savent faire : « Je peux sauter cent fois plus haut que toi ! » Ils ont le sens de l’autorité et cherchent à la tester. Ils utilisent souvent des termes destinés à impressionner les autres ou à se défendre si leur statut est remis en question.

Les filles aiment jouer en petits groupes intimes ; elles préfèrent souvent les jeux d’intérieur qui n’impliquent ni perdant ni gagnant (par exemple, « jouer au papa et à la maman »). Les chefs de groupe ont tendance à formuler leurs demandes ou leurs suggestions de manière indirecte : « Est-ce que tu voudrais être la grande sœur ? » Les filIes ont rarement recours à la force pour imposer leur volonté, parce que pour elles, être aimées est plus important qu’être obéies. Elles se conforment généralement sans mal aux requêtes des représentants de l’autorité et deviennent souvent « les chouchoux de la maîtresse ». Pour elles, le fait de parler est « ce qui soude la relation ».4 En fait, elles construisent souvent leurs amitiés sur l’échange de petits secrets.

Indépendance et intimité

Naturellement, de nombreuses caractéristiques des styles de communication appris pendant l’enfance se retrouvent chez l’adulte. Toutes les généralisations de cet article ne sont pas vraies en toutes circonstances pour toutes les femmes ou tous les hommes, mais elles décrivent pourtant des tendances générales et des schémas qui peuvent aider à achever à une meilleure compréhension mutuelle.

A l’âge adulte, les hommes ont tendance à voir le monde en termes hiérarchiques. C’est pour cela que souvent, dans une conversation, un homme situe son statut par rapport à celui des autres : il est soit un supérieur soit un inférieur. Les hommes tentent continuellement d’établir et de maintenir leur indépendance.

Même à l’âge adulte, les femmes continuent à voir dans le monde un endroit où les relations personnelles sont ce qui compte réellement. Les conversations ont souvent pour but d’établir des liens et des relations durables. Au cours de leurs entretiens, les femmes ont fréquemment tendance à mesurer la distance psychologique qui existe entre leur interlocuteur et elles : « Cette personne essaie-t-elle de se rapprocher ou de s’éloigner de moi ? » Les hiérarchies féminines impliquent davantage une idée d’intimité qu’une idée de pouvoir.

Comme l’observe Tannen, les différences entre les genres sont souvent simplement des dliférences d’intérêt ou d’intensité. On peut l’illustrer par ce qu’on appelle la tendance à « faire la scie ». Lorsque leur conjoint leur demande un service, les femmes acceptent en général, tandis que les hommes opposent souvent une légère résistance. Ainsi, quand une femme demande à son mari de sortir la poubelle, si elle ne reçoit pas de réponse concrète, elle en conclut qu’il n’a pas compris qu’elle voudrait qu’il Ie fasse tout de suite, puisque c’est ce qu’elle ferait elle-même dans cette situation. L’homme, par ailleurs, veut éviter de donner l’impression qu’il obéit à des ordres, aussi attend-il pour sortir la poubelle « le moment qui lui semble bon ». Plus la femme insiste, plus il prend son temps. Le résultat de ce conflit opposant deux styles de communication différents aboutit à un cercle vicieux communément appelé « faire la scie ».

Le conflit qui oppose indépendance et intimité apparaît dans le Scénario 3 : Lee et Jeannette sont mariés. Le camarade de classe de Lee, André, l’appelle à son travail pour lui dire qu’il sera en ville durant le week-end. Lee l’invite à loger chez eux. Jeudi soir, pendant le repas, Lee parle à sa femme de la visite d’André, et Jeannette se fâche.

« Comment as-tu pu lui demander de venir passer le week-end chez nous, sans même m’en parler ? » demande-t-elle.

« Pourquoi faut-il que je te dise tout ce que je décide de faire ? » réplique Lee.

Ce bref scénario illustre un conflit dû à différents besoins au niveau de l’intimité et de l’indépendance. Pour Jeannette, l’intimité de sa relation avec Lee implique une interdépendance entre eux ; elle assume qu’en couple ils vont discuter de leurs plans et prendre des décisions ensemble. D’autre part, le fait d’avoir un invité inattendu entraîne souvent des tâches domestiques supplémentaires. Pour Lee, consulter sa femme avant de prendre une décision est une atteinte à son indépendance : Si elle le comprenait vraiment, pense-t-il, elle n’essaierait pas de surveiller ce qu’il fait.

Dans les relations homme-femme, il n’existe pas de manière « idéale » de communiquer. La souplesse et un esprit de négociation de part et d’autre sont essentiels pour parvenir à une bonne communication. De plus, il est important de réaliser que lorsque notre façon de faire habituelle « ne marche pas », il est inutile de persister, de la même manière que parler plus fort à quelqu’un qui ne connaît pas notre langue ne lui permettra sans doute pas de mieux nous comprendre. En fait, persister dans la même attitude ne fait que provoquer un schismogenesis complémentaire, terme utilisé par Bateson5 pour définir une situation dans laquelle un comportement extrême entraîne chez l’autre une réaction opposée extrême, conduisant progressivement à une escalade qui échappe à tout contrôle. Dans le cas de Lee et de Jeannette, le schismogenesis complémentaire pourrait vouloir dire que plus Lee prend des distances pour préserver son indépendance, plus Jeannette se rapproche pour essayer de préserver l’intimité qui lui est si chère.

Des conceptions et des réactions différentes

Comme les femmes et les hommes envisagent quelquefois les choses différemment, il arrive qu’ils interprètent la même situation de façon différente. Prenons l’exemple d’une équipe de laboratoire composée de deux femmes et de deux hommes, où l’une des femmes a été désignée comme chef. Il se peut qu’avant d’aller plus loin, elle essaiera de définir un plan d’action avec le groupe. Pour les hommes ce sera peut-être une perte de temps et ils attribueront ce comportement inacceptable de la femme à un sentiment d’insécurité et à de l’incompétence. Par contre, l’autre femme du groupe appréciera sans doute ce qu’elle considérera comme un comportement réfléchi et compétent, puisque c’est ce qu’elle aurait fait si elle-même avait été chef d’équipe. Ainsi, à cause d’une perception différente, des situations dans lesquelles les femmes pensent démontrer des qualités sont perçues de manière négative par les hommes, et vice versa.

Mais revenons aux Scénarios 1 et 2 décrits plus haut ; ils présentent des différences dans la communication entre les genres. Dans le Scénario 1, bien que Bette et Adrian soient d’accord sur le message qu’ils veulent obtenir (des indications routières), ils donnent de l’importance à des métamessages (messages sous-jacents) différents associés au besoin d’obtenir des renseignements. Bette choisit le métamessage de la relation, et elle n’hésitera pas à s’adresser à quelqu’un pour obtenir l’information désirée. En fait, les femmes sont connues pour demander leur route même lorsqu’elles savent assez bien où elles se trouvent, juste pour avoir l’occasion d’entrer en contact avec les gens de l’endroit.

Adrian, par contre, pense à la hiérarchie : « Puisque quelqu’un possède l’information que je désire et que je suis forcé de la lui demander, cela me met dans une position d’infériorité. » Il pensera peut-être aussi que même si la personne à laquelle il demandera ne connaît pas l’adresse qu’il cherche, elle lui donnera une mauvaise indication plutôt que d’admettre son ignorance. Bette, par contre, tient pour établi que si quelqu’un n’a pas le renseignement voulu, il le dira.

Pour pouvoir progresser dans la communication, il est nécessaire que les hommes et les femmes soient conscients des différences existantes et soient prêts à les accepter. La « meilleure » manière de faire dans le Scénario 1 n’est peut-être ni celle de Bette ni celle d’Adrian : ils ont besoin tous les deux de faire preuve de souplesse et d’apprendre à s’adapter au style de l’autre, tout en cherchant un terrain d’entente.

Le Scénario 2 semble plus complexe : Comme Mario, beaucoup d’hommes auraient mal compris l’appel à la sympathie de Julie. Au lieu de créer un sentiment de solidarité en compatissant avec elle comme l’aurait fait une amie femme (« C’est terrible, Julie ! Elle t’allait si bien. Tu sais, cela m’est arrivé l’année dernière… »), la tentative de Mario pour offrir une solution suggère à Julie qu’au lieu d’être semblables et proches l’un de l’autre, ils sont en réalité différents et distants. L’affirmation rapide de Mario, disant que le problème n’est pas aussi grave qu’elle le pense, donne à Julie l’impression que ses émotions sont mal comprises. Ainsi, elle répond négativement quand Mario essaie de montrer qu’il sympathise.

Femmes bavardes, hommes taciturnes ?

A propos de communication, que dire de la notion largement répandue selon laquelle « les femmes parlent trop » ? Il est intéressant de noter que d’après les enquêtes dans des réunions, des discussions en groupes mixtes, des salles de classe, les hommes parlent plus que les femmes ! La différence fondamentale réside dans le sujet des conversations et l’endroit où elles ont lieu. Pour les femmes, parler est un moyen d’établir des contacts ; ainsi, les femmes parlent souvent davantage dans des situations privées, et la plupart du temps elles donnent beaucoup de détails pour établir un bon contact avec cette « personne importante ». Le commérage tombe souvent aussi dans la catégorie de la différence dans les sujets de conversation. Les femmes ont tendance à parler des gens. Les hommes le font parfois, mais en général ils préfèrent parler de politique, de législation, de pouvoir administratif et de sports.

En public, les hommes avancent souvent des opinions nettes et des « faits concrets » dans le but de montrer ce qu’ils sont. Pour beaucoup, parler est avant tout un moyen d’échanger des informations. Et quand ils se détendent en privé, ils n’ont plus vraiment envie de parler, alors que c’est justement le moment où leurs femmes aimeraient qu’ils le fassent. Pour illustrer ces différences d’attitude face à la conversation privée, pensons à ce qui se passe lorsque des parents appellent au téléphone leurs enfants adolescents ou adultes qui étudient au loin. La mère voudra sans doute connaître tous les détails, tandis que le père se contentera souvent de quelques remarques bien choisies et de questions sur les finances, les examens et les résultats scolaires.

Des ennuis au paradis

Dans un chapitre de son livre Gender and Grace6, la psychologue Mary Stewart Van Leeuwen explore une possibilité intéressante sur l’origine de ces différences de communication entre les genres que l’on retrouve apparemment partout dans le monde. Tout en admettant n’être qu’un amateur en théologie, Van Leeuwen imagine un scénario biblique intéressant.

Acte 1 : Créés à l’image de Dieu. Van Leeuwen met en relief deux implications de ce que signifie, pour les hommes, être créés à l’image de Dieu : la sociabilité (un besoin de relations et de communauté) et l’autorité ou pouvoir responsable sur toute la création.

Acte 2 : Des ennuis au paradis. C’est là, dans le parfait jardin d’Eden, selon Van Leeuwen, que les différences entre les genres ont commencé. Bien qu’il leur ait été recommandé de ne pas abuser de leur pouvoir en « décidant de la nature du bien et du mal », ou de leur sociabilité dans leur relation mari- femme en persuadant l’autre de violer les commandements de Dieu, c’est exactement ce qu’ont fait Adam et Eve.

Selon Van Leeuwen, les effets de Genèse 3 : 16 révèlent la manière particulière selon laquelle chacun a péché dans le jardin. L’homme et la femme avaient tous deux été créés pour la sociabilité et l’autorité. Mais en avançant la main pour prendre le fruit, la femme a dépassé les limites de l’autorité responsable. En conséquence, sa sociabilité s’est trouvée entraînée dans les problèmes de l’engrenage social, qui continuent à saper le bon exercice de son autorité dans le monde en général. D’autre part, l’homme, en acceptant le fruit de sa femme, a outrepassé les limites de l’unité sociale humaine. En conséquence, son autorité responsable, légitime, s’est trouvée liée au problème de la domination, ce qui a nui, depuis, à ses relations avec Dieu, avec la création et avec les autres, y compris les femmes.7

En se basant sur son expérience de psychologue, Van Leeuwen affirme que cette conception des choses fournit une explication plausible à la tendance cliniquement encore inexpliquée des femmes « à éviter de développer leur indépendance pour préserver des relations parfois pathologiques avec le sexe opposé », ainsi que la tendance des hommes à faire preuve d’autoritarisme plutôt que d’autorité.

Bien que l’auteur n’explique pas clairement pourquoi l’attribut mal utilisé en Adam (les hommes) et Eve (les femmes), n’est pas celui qui fut affecté (par exemple, Adam a mal utilisé sa sociabilité et fut affecté dans son autorité), son explication fournit pourtant une conception compatible avec les découvertes des sociolinguistes et autres chercheurs. Ces derniers décrivent les femmes « orientées vers l’intimité », et les hommes « orientés vers la hiérarchie », tout en ajoutant une dimension spirituelle et biblique à la discussion.

Van Leeuwen ne conclut pas sa démonstration avec le désordre introduit par la chute. Les actes 3 à 5, Rédemption et Renouveau, évoquent le rôle joué par Jésus pour renverser les effets de l’erreur tragique d’Adam et Eve en essayant d’élever le statut des femmes (par exemple, dans Matthieu 28 : 1-11, nous voyons qu’elles sont les premiers témoins de sa résurrection) et en d’autres occasions en désapprouvant un comportement social inapproprié (par exemple, dans Luc 10 : 38-42, Jésus reprend Marthe qui s’affaire à la cuisine au lieu d’écouter les précieuses vérités).

Van Leeuwen conclut en disant que, bien que nous souffrions encore des conséquences du péché, nous avons été libérés par la mort du Christ ; avec le temps, toutes choses, même les communications détériorées entre les hommes et les femmes, retrouveront leur perfection originale.

Que pouvons-nous faire ?

Il est certain que les hommes et les femmes communiquent de manière différente. Malheureusement, il semble qu’il n’existe aucun moyen miraculeux pour améliorer une mauvaise communication. Pour parvenir à un résultat optimal, nous avons besoin de souplesse ; nous devons être prêts à écouter, à discuter et à comprendre d’une manière qui nous paraîtra peut-être différente. Comprendre les causes du manque de communication nous permet d’aborder des situations qui nous rendent perplexes, nous mettent mal à l’aise, nous blessent ou nous heurtent parce que nous avons peut-être pensé à tort que l’autre a agi intentionnellement.

En apprenant à voir les choses d’un point de vue différent, en essayant de discerner les raisons possibles de nos incompréhensions, nous faisons un pas important vers une meilleure communication. Et selon l’esprit de Romains 12 : 10, cela nous mènera à une prévenance réciproque inspirée du Christ.

Sylvia B. Rasi prépare son doctorat en Linguistique à Georgetown University, à Washington, D.C. Elle travaille aussi au Centre de Linguistique Appliquée.

Citation recommandée

Sylvia B. Rasi, « Pourquoi ne me comprends-tu pas ? La communication entre lui et elle », Dialogue 4 (1992/3), p. 5-7, 29-30

NOTES ET RÉFÉRENCES

  1. J’ai choisi d’utiliser les termes sexe et genre indifféremment, bien qu’ils soient souvent differenciés (Sexe étant un attribut biologique et genre une charactéristique qui s’apprend au cours du processus de socialisation).
  2. Robin Lakoff, Language and Woman’s Place (New York : Harper and Row, 1975).
  3. Deborah Tannen, That’s Not What I Meant! (New York : Ballantine Books, 1986) ; You Just Don’t Understand: Women and Men in Conversation (New York : William Morrow and Co., 1990).
  4. Tannen, You Just Don’t Understand, p.85.
  5. Gregory Bateson, Steps to an Ecology of Mind (New Haven, Connecticut : Yale University Press, 1972).
  6. Mary Stewart Van Leeuwen, Gender and Grace (Downers Grove, Illinois : InterVarsity Press, 1990).
  7. Stewart Van Leeuwen, op. cit., p. 47.

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