La vie, un parcours. Dieu, le guide

 

Dieu trace un magnifique parcours pour votre vie ! Par conséquent, pourquoi ne pas en faire un parcours de courage, de beauté, de dignité et d’amour ?

La vie est un parcours. Mais les parcours ne sont pas tous les mêmes.

Il y a un certain temps, je me suis rendu au Portugal dans le cadre d’un congrès. Carolyn, ma fille, a profité de l’occasion pour me dire : « Tu sais, papa, l’Espagne n’est pas si loin que ça du Portugal ! Et j’ai toujours rêvé de visiter l’Andalousie, la partie sud de l’Espagne – des endroits comme Séville, Grenade et l’Alhambra. Penses-tu que je pourrais venir au congrès, et qu’ensuite, nous pourrions faire ce court voyage ? » Quelle idée formidable !

Après le congrès, nous avons loué une voiture et nous nous sommes dirigés vers Séville, l’une de nos premières étapes. Une fois dans cette ville, nous nous sommes retrouvés au cœur d’un véritable labyrinthe – un dédale incroyable de rues et d’allées. Nous avions réservé une chambre dans une pension – un petit hôtel familial situé au cœur historique de la ville, mais pas du tout évident à trouver !

Heureusement, nous disposions d’un GPS. Une fois l’adresse entrée, le GPS a affiché l’itinéraire. Il nous proposait un itinéraire environ 10 fois plus long, nous semblait-t-il, que la route la plus directe (voir Figure 1). Il y avait sûrement un itinéraire plus logique que ça ! On pouvait presque s’orienter à vue. Nous avons donc continué tout droit.

Mais bientôt, nous avons rencontré un problème de taille. Les rues se rétrécissaient à un point tel que notre véhicule compact ne pouvait aller plus loin. « Papa, tout compte fait, tu devrais peut-être te fier au GPS. »

Je me suis conformé aux directives du GPS, et nous sommes enfin arrivés à destination. C’était, en vérité, un magnifique endroit !

Morale de cette histoire : la meilleure route n’est pas toujours la plus courte.

LE TRACÉ DU PARCOURS

Dans la Bible, on trouve au moins trois exemples de tracés de parcours de la vie.

Exemple n° 1 : Joseph. Fils privilégié, Joseph est envoyé par son père à Sichem pour voir si ses frères et le bétail se portent bien (Gn 37.14). Ses frères en profitent pour se débarrasser de lui en le vendant à des marchands d’esclaves qui se rendent en Égypte (Gn 37.28).

Potiphar achète Joseph. Au bout d’un certain temps, il reconnaît les compétences et la fidélité de Joseph et décide d’en faire l’intendant de sa maison (Gn 39.5,6). Faussement accusé, Joseph est jeté en prison (Gn 39.20). Le chef de la prison lui confie bientôt la charge des prisonniers (Gn 39.22). Après avoir interprété le rêve de l’échanson, Joseph continue de languir en prison, oublié par celui-là même qu’il avait aidé (Gn 40.23).

Conduit devant Pharaon, Joseph propose un plan stratégique pour éviter une crise nationale (Gn 41.34-36). Impressionné, Pharaon établit Joseph premier ministre de l’Égypte (Gn 41.41).

Comment traceriez-vous le parcours de Joseph ? Peut-être en une séquence de hauts et de bas (voir figure 2).

Exemple n° 2 : Moïse. À l’âge de 40 ans, Moïse est confronté à l’injustice en tuant un contremaître égyptien (Ex 2.11,12). Le lendemain, se rendant compte que son acte est devenu viral, il s’enfuit vers Madian (Ex 2.15).

Arrivé à Madian, Moïse défend les filles de Jéthro contre une bande de bergers intolérants (2.16-20). Il décide de s’établir à Madian, et fait paître les troupeaux de Jéthro pendant les 40 années suivantes (Ac 7.23,30).

Se tenant devant un buisson ardent, Moïse est instruit par Dieu de retourner en Égypte (Ex 3.1-10) pour libérer une nation tout entière de l’esclavage (Ex 12).

Comment décririez-vous le parcours de Moïse ? Peut-être ne diffère-t-il pas tant que ça de notre itinéraire dans Séville. C’était comme si 40 ans après sa fuite, Moïse se retrouvait presque à la case départ (voir figure 3).

Exemple n° 3 : Paul. Au début, Saul (qui plus tard est devenu Paul) étudie diligemment aux pieds de Gamaliel, un distingué docteur de la loi (Ac 5.34 ; 22.3). Après la lapidation d’Étienne, il pourchasse impitoyablement les chrétiens de maison en maison et les fait jeter en prison (Ac 8.3).

Après son expérience sur le chemin de Damas, Paul passe trois jours dans la solitude (Ac 9.9) Une fois sa vue restaurée, il se met « aussitôt » à prêcher dans les synagogues (Ac 9.20).

Averti d’un complot pour lui ôter la vie, il s’enfuit en Arabie où il passe les trois années suivantes dans l’étude et la réflexion (Ga 1.17,18).

Après être établi en tant qu’apôtre par l’église d’Antioche, Paul entreprend une série intense de voyages missionnaires (Ac 13.2,3).

Comment visualisez-vous le parcours de Paul ? Peut-être comme un ensemble de tours et détours, alternant entre deux dimensions apparemment déconnectées – soit l’étude réfléchie et l’activité intense (voir figure 4).

Ainsi, Joseph, Moïse et Paul prouvent que le parcours de la vie n’est pas toujours le plus direct.

LES DANGERS DU PARCOURS

Parfois, nous avons une idée romantique du parcours de notre vie, nous laissant emporter avec bonheur vers le coucher du soleil. Mais en chemin vers notre destination, il y a des dangers. En fait, Proverbes 4.26 nous dit : « Fais attention ! Veille sur tes pas1 ! »

On trouve au moins trois situations problématiques – trois scénarios difficiles dont, chose intéressante, David a fait l’expérience dans sa propre vie et qu’il a mis par écrit.

Tout d’abord, il y a danger lorsque le sentier n’est pas clair. Que faisons-nous quand le chemin devient indistinct ?

Un jour, alors que je me trouvais à Sabah, sur l’île de Bornéo, j’ai décidé de me rendre au mont Kinabalu – la plus haute montagne en Asie du sud-est. Tandis que je me démenais dans la jungle, j’ai eu une révélation : j’avais besoin d’un guide !

David a, lui aussi, eu cette révélation. « Éternel ! enseigne-moi ta voie, conduis-moi dans le sentier de la droiture » (Ps 27.11). Et Dieu lui a répondu : « Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre » (Ps 32.8).

Dieu est donc le Guide, à une condition, toutefois : nous devons lui faire confiance. Comme David l’a dit, « Quand je suis dans la crainte » – quand je suis confus, quand je ne suis pas sûr de ce qu’il faut faire – « en toi je me confie » (Ps 56.4).

Ensuite, il y a danger lorsque, parfois, le chemin s’obscurcit. Que faire alors ? Il nous faut, tout simplement, quelque chose pour éclairer le chemin. David déclare : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. » (Ps 119.105) Lorsque le chemin est sombre, la Parole de Dieu l’éclaire, mais à une condition : pour que cette Parole soit une lumière sur notre sentier, nous devons l’étudier. C’est alors que, comme un phare, elle nous gardera et nous protégera des périls du parcours. Comme des feux de piste, elle nous guidera en toute sécurité vers notre destination.

Enfin, il y a danger lorsque le chemin se divise. Que pouvons-nous faire lorsque nous faisons face à des décisions, à des choix difficiles qui peuvent avoir un impact important sur notre vie ? « Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira : Voici le chemin, marchez-y ! Car vous iriez à droite, ou vous iriez à gauche. » (Es 30.21) C’est peut-être la raison pour laquelle David a dit : « Que ton bon Esprit me conduise sur la voie droite ! » (Ps 143.10)

Mais il y a de nouveau une condition : nous devons écouter la voix de l’Esprit de Dieu et désirer la suivre.

Bref, tandis que vous affrontez les périls du parcours de la vie, faites confiance à Dieu. Étudiez la Parole. Écoutez la voix de l’Esprit. Cela servira de sauvegarde à votre parcours.

LES PERSPECTIVES LIÉES AU PARCOURS

Si les parcours n’ont pas tous le même tracé, en revanche, tous comportent un risque inhérent. Voici donc quelques aperçus d’un parcours réussi.

  1. Choisissez votre destination.Pour réussir notre parcours de vie, nous devons « Où allez-vous ? » lui ai-je demandé. « Ché pas. J’me promène par-ci par là. »Un parcours exige pourtant une destination ! Ayez donc une vision à long terme. Où est-ce que je veux être ? Dans un an ? Dans 10 ans ?
  2. Choisissez votre route.Une fois que vous avez choisi votre destination, choisissez votre route. Un parcours peut comporter de multiples routes – la plus rapide, la plus courte, la route panoramique, ou celle sans péage. Tout dépend de votre objectif. Réfléchissez donc au dessein de votre vie, puis choisissez votre route.
  3. Mettez votre carte à jour.Les conditions changent. Y a-t-il un nouveau pont traversant la baie ? Si oui, vous n’aurez plus besoin d’en faire le tour. Dans le cas d’un embouteillage, vous devrez prendre une autre route.
  4. Partagez votre parcours.Choisissez quelqu’un avec qui vous partagerez vos expériences et vos souvenirs. Un compagnon de voyage est particulièrement précieux lorsqu’il connaît le chemin. C’est ce que Danelle Umstead – skieuse professionnelle et médaillée paralympique – a découvert.Son histoire ne se limite pas seulement aux médailles. Voyez-vous, Danelle est malvoyante. À l’âge de 13 ans, elle a perdu la vision de son œil droit, dû à une maladie dégénérative, la rétinite pigmentaire2. À l’âge de 27 ans, elle a perdu la vision centrale de son œil gauche.

    Il lui semblait que sa vie ne faisait que s’écrouler jour après jour. « Je suis passée par une longue période dépressive, me lamentant sur mon sort, et sentant qu’il n’y avait aucun moyen facile de m’en sortir. » Un jour, pendant cette période difficile, « mon père m’a téléphoné et m’a dit : “Viens, Danelle. Nous allons skier.” Papa et moi avons descendu la montagne, et dès lors, ma vie a changé. »

    Huit ans plus tard, alors qu’elle faisait du ski à Taos, au Nouveau-Mexique, Danelle a fait la connaissance de Rob. « J’ai su, dès les premiers instants, que je voulais passer le reste de ma vie avec lui », raconte-t-elle. Après leur mariage, Rob est devenu son guide à plein temps.

    Rob skie devant elle. Grâce à un casque Bluetooth, il lui transmet les instructions. « Mon travail, explique Rob, consiste à être ses yeux. Je pense fondamentalement à voix haute et lui dit tout ce qui se produit. Si je fais bien mon travail et lui donne une bonne description, elle peut être agressive et vraiment anticiper ce qui arrive. Si je ne fais pas bien mon travail, elle doit, pendant quelques secondes, tout deviner. »

    « Descendre la montagne à l’aveuglette, ça fait toujours peur, observe Danelle. Comme nous skions jusqu’à plus de 100 km/h, je m’appuie à 100 pour cent sur mon mari. »

    « La chose la plus importante, c’est de garder le plus petit écart possible entre nous, explique Rob. Si je prends trop d’avance, Danelle devient défensive et ralentit. La clé du succès, c’est de rester proche l’un de l’autre, et ensuite, de communiquer abondamment. »

    Ce travail d’équipe a été payant ! En 2010, Danelle et Rob se sont mérités deux médailles de bronze aux Jeux paralympiques d’hiver à Vancouver : une à la descente des femmes, et l’autre au super combiné pour les malvoyants. En 2014, ils ont raflé une autre médaille de bronze dans le super combiné à Sotchi.

    Le ski a renforcé leur relation. « Le ski nous a permis énormément de grandir. J’ai appris comment faire confiance et comment communiquer, dit Danelle. Chaque jour est différent. Chaque parcours est différent. Notre communication change, le terrain aussi. Et ça fait peur ! Mais j’aime ça, et je ne voudrais le faire avec personne d’autre que Rob. »

    Un compagnon de voyage qui connaît le chemin est particulièrement précieux ! Partagez donc votre parcours avec Dieu.

  5. Soyez conscient de votre environnement.Parfois, la route est bloquée, et le revêtement est glissant. Un pont est condamné. Il est important d’être conscient de ce qui se passe autour de vous. Dans le parcours de la vie, soyez attentif aux besoins de ceux qui vous entourent. Et peut-être plus important encore, gardez à l’esprit votre positionnement dans la chronologie de l’histoire.
  6. Ralentissez.Un jour, alors que je roulais sur une route étroite à deux voies, une voiture a surgi à toute vitesse dans une courbe plutôt dangereuse. Quelques minutes plus tard, quand je suis arrivé à une station-service, ce conducteur pressé sortait tout juste de sa voiture. Et quand je suis parti, il était encore là, à faire le plein !Souvenez-vous : vous ne pouvez tout savoir ou tout faire sur-le-champ. Alors, ne vous réprimandez pas vous-même sur ce que vous n’avez pas accompli, sur ce qui n’a pas marché.

    Ralentissez… Établissez votre rythme… Vous arriverez à destination !

  7. Profitez du parcours !N’attendez pas pour être heureux. « Si seulement je pouvais trouver un emploi… Si seulement j’avais les moyens de m’acheter une voiture… Si seulement je pouvais me marier… » Le bonheur n’est pas seulement au-delà de l’horizon. En fait, si vous attendez d’atteindre le sommet pour vous épanouir, vous ne grimperez la montagne que pour voir une autre montagne.Gardez à l’esprit qu’un parcours est avant tout un processus. Savourez donc le vôtre. Chérissez chaque expérience le long de la route. Et soyez heureux dès maintenant !
  8. Gardez les yeux sur la destination finale.Les étapes de votre vie – telles que l’obtention d’un diplôme ou d’une promotion au travail – sont importantes. Elles sont des indicatrices du progrès. Alors, célébrez les événements marquants ! Une étape, cependant, n’est pas la destination finale. Elle ressemble davantage à un arrêt pour refaire le plein, à une occasion de se recharger.Restez focalisé sur votre but ultime. Et souvenez-vous : le parcours n’est pas terminé tant que vous n’êtes pas à la maison. Vous saurez que vous êtes arrivé lorsque vous entendrez Jésus vous dire : « Bienvenue à la maison ! Voici la demeure que je t’ai préparée » (voir Jn 14.1-3).

    CONCLUSIONLa vie est un parcours sacré. Vous êtes sur un sentier, et à partir de là, vous ne pouvez aller que de l’avant.

    Avec Dieu, tracez un magnifique parcours de l’histoire de votre vie – un parcours de courage, de beauté, de dignité, et d’amour.

    Comme le disent les Écritures : « Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse ; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sen- tiers. » (Pr 3.5,6)

    Vous pourrez alors déclarer : « Tu me feras connaître le sentier de la vie ; il y a d’abondantes joies devant ta face » (Ps 16.11)3.

    La vie est un parcours. Et Dieu en est le Guide.

    Alors, faites confiance au Guide !

    John Wesley Taylor V est titulaire d’un doctorat de l’université Andrews dans le Michigan (États-Unis). Il est directeur adjoint du département de l’éducation de la Conférence générale des adventistes du septième jour, à Silver Spring, dans le Maryland . Son courriel : taylorjw@gc.adventist.org. Cet article est une adaptation de son allocution lors d’une cérémonie de remise de diplôme à l’université Andrews, en août 2017.

    Citation recommandée

    TAYLOR V John Wesley, « La vie, un parcours. Dieu, le guide », Dialogue 31 (2019/1), p. 5-8

    NOTES ET RÉFÉRENCES

    1. Adapté.
    2. Les détails de cette histoire sont tirés de Natalie Angley, « Blind Skier Puts Her Life in Her Husband’s Hands », CNN, 27 novembre 2016, https://www. cnn.com/2016/11/17/us/danelle-umstead-paralympic-skier/index.html ; et de « Medal Quest: Meet the Athletes―Danelle Umstead », n.d., http:// www.pbs.org/wgbh/medal-quest/athletes/detail/danelle-umstead/.
    3. Paraphrase de l’auteur basée sur New International Version of the Bible, copyright © 1984 par l’International Bible Society.

© Comité pour les étudiants et diplômés universitaires adventistes (CEDUA), 2014 – 2019   |   Confidentialité

Laissez un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.