Histoire de la rédemption: « Le message du troisième ange »

Par Ellen G. White

LORSQUE LE CHRIST entra dans le lieu très saint du sanctuaire céleste pour y achever son œuvre expiatoire, il confia à ses serviteurs le dernier message de miséricorde qui devait être annoncé au monde. Ce message est celui du troisième ange d’Apocalypse 14. Aussitôt après sa proclamation, le prophète  vit l’apparition en gloire du Fils de l’homme revenant pour moissonner la terre.

Ainsi que les Écritures l’avaient annoncé, le ministère du Christ dans le lieu très saint du sanctuaire commença au terme des (2300) jours prophétiques, en 1844. A cette époque s’appliquent les paroles de l’apôtre Jean : “Le temple de Dieu, dans le ciel, s’ouvrit alors, et l’on vit le coffre de l’alliance dans son temple” Apocalypse 11 :19. Ce coffre de l’alliance de Dieu se trouve dans le second appartement du sanctuaire. Quand le Christ y pénétra, pour officier en faveur des pécheurs, le lieu très saint fut ouvert, et l’arche de Dieu s’offrit à la vue. La majesté et la puissance divines furent révélées à  ceux  qui,  par  la  foi,  contemplaient le Sauveur accomplissant son œuvre d’intercession. Quand le temple fut inondé de sa gloire, la lumière émanant du saint des saints resplendit sur son peuple ici-bas.

Par la foi, les fidèles avaient vu leur souverain Sacrificateur quitter le lieu saint, entrer dans le lieu très saint, et présenter son sang devant l’arche de Dieu. C’est dans cette arche sacrée que se trouve la loi du Père, celle-là même qui fut promulguée par Dieu au milieu des tonnerres du Sinaï, et qu’il écrivit de son doigt sur les tables de pierre. Aucun commandement n’a été annulé ; pas un seul trait de lettre, pas un seul iota n’a disparu. Le Seigneur avait donné à Moïse une copie de sa loi, mais il en conservait l’original dans le sanctuaire céleste. En examinant ces saints préceptes, ceux qui cherchaient la vérité pouvaient constater  que le quatrième commandement figurait au cœur même du décalogue, tel qu’il avait été initialement énoncé : “N’oublie jamais de me consacrer le jour du sabbat. Tu as six jours pour travailler et faire tout ton ouvrage. Le septième jour, c’est le sabbat qui m’est réservé, à moi, le Seigneur ton Dieu ; tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni tes enfants, ni tes serviteurs ou servantes, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside chez toi. Car en six jours j’ai créé le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, puis je me suis reposé le septième jour. C’est pourquoi moi, le Seigneur, j’ai béni le jour du sabbat et je veux qu’il me soit consacré” Exode 20 :8-11.

L’Esprit  de Dieu impressionna les cœurs de ces étudiants  de sa Parole. Ils acquirent la conviction qu’ils avaient involontairement transgressé le quatrième commandement en négligeant de sanctifier le jour du repos institué par le Créateur. Puis ils examinèrent les raisons pour lesquelles on observait le premier jour de la semaine au lieu de celui que Dieu avait mis à part, et ils ne trouvèrent dans la Bible aucun texte indiquant que le quatrième commandement aurait été aboli ou que le sabbat aurait été changé ; la bénédiction attachée dès les origines au septième jour n’avait jamais été annulée. Ils avaient en toute bonne foi cherché à connaître et à faire la volonté de Dieu, et quand ils    se rendirent compte qu’ils étaient des transgresseurs de sa loi, leurs cœurs furent remplis de tristesse. Et, sans plus attendre,   ils manifestèrent leur fidélité envers Dieu en observant son saint sabbat.

Les efforts déployés pour les en dissuader ne manquèrent pas. Cependant, tout le monde pouvait comprendre que si le sanctuaire terrestre était une image ou un modèle du sanctuaire céleste,     la loi déposée dans l’arche sur la terre était la reproduction exacte de celle qui se trouvait dans l’arche céleste, et qu’en conséquence, l’acceptation de la vérité concernant le sanctuaire céleste impliquait la reconnaissance de l’autorité de la  loi  divine et l’impératif du sabbat prescrit dans le quatrième commandement.

Ceux qui acceptèrent la lumière concernant la médiation du Christ et la perpétuité de la loi de Dieu découvrirent que ces vérités étaient mises en relief dans le troisième message. En effet, l’ange déclare : “C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et qui ont la foi de Jésus” Apocalypse 14 :12, Segond. Cette déclaration est précédée par un avertissement d’une redoutable gravité : “Celui qui adore la bête et son image, et en reçoit la marque sur le front ou sur la main, boira lui-même le vin de Dieu, le vin de sa fureur, qu’il a versé pur dans la coupe de sa colère !” Apocalypse 14 :9, 10. Mais pour comprendre la signification de ce message, il fallait découvrir le sens des symboles employés. Que représentent la bête, l’image et la marque de la bête ? Une fois de plus, ceux qui cherchaient la vérité devaient réexaminer les prophéties.

La bête et son image

Cette première bête représente l’Église romaine, corps ecclésiastique revêtu d’une autorité civile et ayant le pouvoir de sévir contre tous les dissidents. L’image de la bête représente un autre corps religieux revêtu de pouvoirs analogues. La mise sur pied de cette image est l’œuvre de la bête qui naît d’une manière pacifique et tranquille, symbole frappant des Etats Unis d’Amérique, et qui est également un reflet de la papauté. Quand les Églises de notre pays (les Etats Unis), ayant conclu un accord sur les points qu’elles partagent en commun, influenceront l’Etat pour imposer leurs décrets et pour soutenir leurs institutions, l’Amérique protestante aura formé une image à la hiérarchie romaine. Alors la véritable Église sera persécutée, comme l’a été autrefois le peuple de Dieu. La bête dont les cornes sont semblables à celles d’un agneau “obligeait tous les hommes, petits et grands, riches et pauvres, esclaves et libres, à recevoir une marque sur la main droite et sur le front. Personne ne pouvait acheter ou vendre s’il n’avait pas cette marque, c’est-à-dire le nom de la bête ou le chiffre qui correspond à ce nom” Apocalypse 13 :16, 17. C’est à propos de cette marque que le troisième ange lance un avertissement. Il s’agit de la marque de la première bête, autrement dit celle de la papauté ; cette bête  doit  donc  être  identifiée  d’après les caractéristiques particulières de cette puissance. Selon le prophète Daniel, l’Église romaine, symbolisée par la petite corne, devait espérer changer les temps et la loi (Daniel 7 :25) ; pour sa part, l’apôtre Paul la désignait comme étant l’homme du péché (2 Thessaloniciens 2 :3, 4, Segond) qui devait s’élever au-dessus de Dieu. Ce n’est qu’en osant modifier la loi divine que la papauté s’est élevée au-dessus du Législateur, et quiconque observe en connaissance de cause la loi de Dieu ainsi changée glorifie hautement le pouvoir qui a accompli ce changement.

Le quatrième commandement, que Rome s’est efforcé d’écarter, est le seul précepte du décalogue qui présente Dieu comme le Créateur des cieux et de la terre, et qui distingue ainsi le vrai Dieu de tous les faux dieux. Le sabbat fut institué pour commémorer l’œuvre de la création, afin de diriger l’esprit des hommes vers le Dieu vivant et vrai. Dans les Écritures, son pouvoir créateur est mentionné comme une preuve que le Dieu d’Israël est supérieur aux divinités païennes. Si les humains avaient toujours observé le sabbat, leurs pensées et leurs affections auraient été fixées sur le Créateur, qui aurait été l’objet de leur respect et de leur adoration, et il n’y aurait jamais eu ni idolâtre, ni athée, ni infidéle.

Cette institution, qui désigne Dieu comme le Créateur, est  un signe de son autorité légitime sur les êtres qu’il a faits. Le changement du sabbat est le signe ou la marque de l’autorité de l’Église romaine. Ceux qui, tout en connaissant les termes du quatrième commandement, choisissent d’observer le faux sabbat au lieu du vrai, rendent hommage par là même au seul pouvoir qui a effectué ce changement.

Un message solennel

Le message du troisième ange contient le plus terrible avertissement jamais adressé à des mortels. La faute dont il est question doit être d’une exceptionnelle gravité puisqu’elle est passible de la colère de Dieu non tempérée de miséricorde. Aussi les humains ne doivent-ils pas être laissés dans l’ignorance sur ce sujet important ; et la mise en garde contre cette faute doit être portée à la connaisssance du monde entier avant que les jugements de Dieu ne fondent sur lui, afin que tous sachent      le pourquoi de ces jugements et qu’ils aient la possibilité d’y échapper.

Lors de ce grand conflit, deux catégories de personnes bien distinctes apparaîtront en contraste l’une avec l’autre : l’une “adore la bête et son image, et en reçoit une marque sur son front ou sur sa main” et attire sur elle les redoutables jugements annoncés par le troisième ange ; l’autre offre un contraste saisissant par rapport au monde : ils “gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus” Apocalypse 14 :9, 12, Segond.

Telles furent les vérités importantes qui furent révélées à ceux qui acceptèrent le message du troisième ange. En se remémorant l’expérience qu’ils avaient vécue depuis la première proclamation du retour du Christ jusqu’à ce que passe le moment tant attendu de 1844, ils se rendirent compte que leur déception avait été expliquée et que l’espérance et la joie animaient de nouveau leurs cœurs. La lumière émanant du sanctuaire éclairait le passé, le présent et l’avenir, et ils  savaient  que  Dieu  les avait conduits grâce à son infaillible Providence. Maintenant, avec un nouveau courage et une foi plus solide, ils unissaient leurs voix pour annoncer le message du troisième ange. Depuis 1844, conformément à la prophétie contenue dans le message  du troisième ange, l’attention du monde avait été attirée sur le véritable sabbat, et un nombre sans cesse croissant de chrétiens revenaient à l’observation du saint jour de Dieu.

Source: Histoire de la Redemption de Ellen G. White

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