Histoire de la rédemption:  » L’arche de Dieu et les vicissitudes d’Israël « 

Par Ellen G. White

Ce chapitre est basé sur 1 Samuel 3-6 ; 2 Samuel 6 ; 1 Rois

L’ARCHE DE DIEU était un coffre sacré contenant la loi des dix commandements, qui était l’emblème de Dieu lui-même. Ce coffre sacré était considéré comme la gloire et la force d’Israël. Le signe de la présence divine s’y manifestait jour et nuit. Les prêtres qui officiaient devant l’arche étaient consacrés en vue   de ce saint sacerdoce. Ils portaient un pectoral orné de pierres précieuses de différentes sortes et qui correspondaient à celles qui constituent les douze fondements de la cité de Dieu. Sur    ces pierres précieuses fixées sur une monture en or, figuraient les noms des douze tribus d’Israël. Ce splendide ornement était suspendu aux épaules des prêtres et recouvrait leur poitrine.

Des deux côtés du pectoral, il y avait deux autres pierres précieuses de grosse taille qui brillaient d’un vif éclat. Quand des questions difficiles étaient soumises aux juges du peuple,    et sur lesquelles ils  n’arrivaient  pas  à  se  prononcer,  ces  juges s’adressaient aux prêtres qui interrogeaient Dieu dont ils obtenaient une réponse. Si cette réponse était favorable et s’il accordait sa bénédiction, une auréole de lumière et de gloire apparaissait sur la pierre de droite. Si la réponse du Seigneur était défavorable, un voile de vapeur semblait entourer la pierre précieuse de gauche. Quand les Hébreux demandaient à Dieu s’ils devaient aller au combat et que la pierre précieuse de droite était entourée de lumière, cela signifiait : Allez, et vous obtiendrez  la victoire. Mais lorsque la pierre située à gauche du pectoral était voilée, cela voulait dire : N’y allez pas ; vous n’auriez pas la victoire.

Quand—une fois par an—le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très saint et qu’il officiait devant le coffre sacré      en la sainte présence de l’Eternel, il posait alors des questions, et souvent le Seigneur lui répondait d’une manière audible. Sinon, Dieu permettait que des rayons de lumière et de gloire entourent le chérubin situé à la droite de l’arche pour montrer son approbation ou accorder sa bénédiction. Si la requête était refusée, un nuage apparaissait sur le chérubin placé à gauche du coffre sacré.

Quatre anges du ciel accompagnaient l’arche de Dieu pendant tous les déplacements des Israélites pour la préserver de tout  danger et pour que ceux-ci puissent accomplir une mission qui leur était confiée en rapport avec ce coffre sacré. Jésus, le Fils de Dieu, escorté de ces saints anges, précédait l’arche quand elle pénétra dans le Jourdain, et les eaux du fleuve se séparèrent en sa présence. Le Christ et ses anges se tinrent près du coffre sacré et aux côtés des prêtres qui stationnèrent dans le lit du fleuve jusqu’à ce que tout Israël l’ait traversé. Le Christ et ses anges suivirent aussi l’arche lorsque le peuple fit le tour de Jéricho, et ce sont eux qui firent tomber les murailles de la ville et la livrèrent entre les mains des Hébreux.

Faiblesse d’Héli et ses conséquences

Quand Héli était grand prêtre, il avait élevé ses fils à la dignité sacerdotale. Lui seul avait le droit de pénétrer dans le lieu très saint une fois l’an. Ses fils officiaient à la porte du tabernacle et s’occupaient de l’immolation des animaux et  de l’autel des sacrifices. Mais ils abusaient de leurs fonctions sacerdotales. Ils étaient égoïstes, cupides, gloutons et débauchés. Le Seigneur réprimanda Héli qui négligeait d’exercer l’autorité nécessaire dans sa famille. Il reprenait ses fils, mais il ne les réprimait pas. Après qu’ils eurent pris leurs fonctions de prêtres, Héli entendit parler de la manière dont ils frustraient les Israélites de leurs offrandes ; il entendit aussi parler de leurs violations manifestes de la loi de Dieu et de leur conduite scandaleuse qui incitait le peuple d’Israël à pécher.

Le Seigneur fit connaître au jeune Samuel quels jugements atteindraient la famille d’Héli à cause de sa faiblesse. “Le Seigneur déclara à Samuel : Je vais frapper Israël d’un malheur qui fera l’effet d’un coup de tonnerre sur ceux qui l’apprendront. Ce jour-là je réaliserai à l’égard d’Héli et de sa famille tous les malheurs dont je les ai menacés, sans rien négliger. Je l’ai averti que je condamnais sa famille pour toujours ; en effet ses fils ont péché en me traitant avec mépris, et lui, qui savait cela, les a laissés faire. C’est pourquoi j’ai juré à la famille d’Héli que ni sacrifices ni offrandes ne pourront jamais faire oublier son péché” 1 Samuel 3 :11-14.

Les transgressions commises par les fils d’Héli témoignaient d’une telle insolence envers Dieu et elles étaient si offensantes pour sa sainteté, qu’aucun sacrifice ne pouvait les expier. Ces prêtres corrompus profanaient les sacrifices qui représentaient le Fils de Dieu. Par leur conduite blasphématoire, ils foulaient aux pieds le sang expiatoire dont dépendait l’efficacité de tous les sacrifices.

Samuel rapporta à Héli les paroles de l’Eternel, et le souverain sacrificateur répondit : “Il est le Seigneur ! Qu’il fasse ce qu’il juge bon” 1 Samuel 3 :18. Héli savait que Dieu avait été déshonoré, et il avait conscience d’avoir péché. Il admettait que le Seigneur le punisse ainsi pour sa négligence coupable. Il fit connaître à tout Israël le message que Dieu avait adressé à Samuel. Ce faisant, Héli espérait racheter dans une certaine mesure ses fautes passées. Mais la malédiction prononcée sur lui ne tarderait pas à se manifester.

Les Israélites partirent en guerre contre les Philistins, mais ils furent vaincus,  et  quatre  mille  d’entre  eux  moururent.  Les Hébreux prirent peur, car ils savaient que si d’autres peuples apprenaient la défaite qu’ils venaient de subir, cela les encouragerait à leur déclarer la guerre. Les anciens d’Israël crurent que cette défaite venait de ce qu’ils n’avaient pas pris avec eux le coffre sacré. Ils envoyèrent donc des hommes à    Silo pour aller chercher l’arche de l’alliance. Les Israélites se souvenaient de la traversée du Jourdain et de la facilité avec laquelle ils avaient pris la ville de Jéricho quand le coffre sacré les avait accompagnés, et ils pensèrent qu’il leur suffirait de prendre à nouveau l’arche avec eux pour triompher de leurs ennemis. Ils semblaient ignorer que leur force résidait dans leur obéissance à la loi qui se trouvait dans le coffre sacré, et qui représentait l’autorité de Dieu. Hofni et Pinhas, prêtres indignes, accompagnèrent l’arche sainte, violant ainsi la loi du Très-Haut. Ces hommes pécheurs conduisirent l’arche jusqu’au campement d’Israël. Voyant cela, les hommes de guerre reprirent courage et crurent que leur succès était désormais assuré.

Le coffre sacré aux mains des Philistins

“Dès qu’il (le coffre sacré) arriva au camp, les soldats israélites poussèrent de si grandes acclamations que la terre trembla. Les Philistins entendirent cela et s’écrièrent : Que signifient ces bruyantes acclamations dans le camp des Hébreux ?  Lorsqu’ils  surent  que  le  coffre du Seigneur était arrivé  au  camp  d’Israël,  ils  prirent  peur ;  ils se disaient en effet : “Dieu est arrivé dans leur camp ; précédemment il n’y était pas, mais maintenant, malheur à nous ! Oui, malheur à nous ! Qui nous sauvera du pouvoir de ce Dieu si puissant qui a infligé aux Egyptiens toutes sortes de fléaux  dans le désert ? Allons, Philistins, montrons-nous courageux et soyons des hommes. Nous risquons de devenir les esclaves des Hébreux, tout comme ils ont été les nôtres ; combattons-les donc courageusement !” Les Philistins engagèrent alors le combat ; les Israélites furent battus et s’enfuirent chez eux. Ce fut une très lourde défaite : trente mille soldats israélites furent tués, le coffre sacré fut pris par les Philistins, et les deux fils d’Héli, Hofni et Pinhas, moururent” 1 Samuel 4 :5-11.

Les Philistins s’imaginaient que ce coffre sacré était le dieu des Israélites. Car ils ignoraient que le Dieu vivant, qui a créé les cieux et la terre, et qui a promulgué sa loi sur le mont Sinaï, produit le succès ou l’adversité selon que l’on obéit ou non à sa loi contenue dans l’arche sainte.

Le peuple d’Israël subit une terrible défaite. Assis sur le bord de la route, Héli attendait en tremblant des nouvelles de l’armée. Il craignait que l’arche du Seigneur ne soit prise et qu’elle ne soit souillée par les Philistins. Bientôt, un messager venant de l’armée d’Israël arriva en courant à Silo et informa Héli que ses deux fils avaient été tués dans la bataille. Le vieillard apprit la nouvelle avec un calme relatif : il s’y attendait. Mais quand le messager ajouta : “Le coffre sacré de Dieu a été emporté par les Philistins”, Héli vacilla sur son siège, tomba à la renverse et mourut. Ainsi, la colère divine qui s’était abattue sur ses fils l’atteignait à son tour. Il était en grande partie responsable de leurs transgressions, car il avait honteusement négligé de les corriger. La prise de l’arche de Dieu par les Philistins fut considérée comme le plus grand malheur qui pouvait arriver à Israël. La femme de Pinhas, qui était sur le point de mourir en couches, appela son fils nouveau-né Ikabod. “Ce nom, qui signifie “Il n’y a plus de gloire”, était une allusion à la prise du coffre sacré” 1 Samuel 4 :21.

L’arche de Dieu au pays des Philistins

Le Seigneur permit que le coffre sacré tombât aux mains de l’ennemi pour montrer aux Israélites qu’il ne servait à rien de   se confier dans ce coffre, symbole de sa présence, alors que par ailleurs ils transgressaient les commandements qu’il renfermait. C’est pourquoi Dieu les humilia en permettant que cette arche sainte dont ils se glorifiaient leur soit enlevée.

De leur côté, les Philistins criaient victoire parce qu’ils s’imaginaient tenir entre leurs mains le fameux dieu des Hébreux, qui avait accompli en leur faveur de si  grands  prodiges  et  avait fait d’eux un sujet de crainte pour leurs ennemis. Les Philistins prirent donc le coffre sacré, l’emmenèrent à Asdod, et le déposèrent dans un temple magnifique dédié à Dagon, leur dieu préféré, à côté de sa statue. Le lendemain matin, quand   les prêtres du dieu Dagon entrèrent dans leur temple, ils furent effrayés en constatant que la statue de leur dieu gisait sur le sol, devant l’arche du Seigneur. Ils remirent donc la statue à sa place habituelle. Ces prêtres pensaient qu’il s’agissait d’un accident. Or, le matin suivant, ils trouvèrent de nouveau la statue de Dagon tombée comme la veille, la face sur le sol, et, de plus, la tête et les mains brisées.

Les anges de Dieu, qui accompagnaient le coffre sacré en permanence, avaient frappé cette idole inanimée, puis l’avaient mutilée, afin de montrer que l’Eternel, le Dieu vivant, est au-dessus de tous les dieux, et qu’à ses yeux, tous les dieux païens ne sont rien. Les païens avaient beaucoup de respect pour Dagon, leur dieu ; aussi, quand ils le virent ainsi complètement démoli et face contre terre devant l’arche du Seigneur, ils furent affligés, car aux yeux des Philistins, c’était un très mauvais présage. Pour eux, cela signifiait que leur peuple et tous leurs dieux seraient soumis aux Hébreux qui détruiraient les Philistins, et que le Dieu des Hébreux était plus grand et plus puissant que tous leurs dieux. Ils ôtèrent donc le coffre sacré de leur temple idolâtre et le mirent dans un lieu isolé.

L’arche  de Dieu resta sept mois aux mains des Philistins.  Ils avaient vaincu les Israélites et avaient pris leur coffre sacré qui, croyaient-ils, contenait toute la force des Hébreux. Par conséquent, ils se sentaient en sécurité, et n’avaient plus à redouter l’armée d’Israël. Mais tandis qu’ils se réjouissaient de leur victoire, on entendait des plaintes dans le pays, que l’on attribua en fin de compte à l’arche du Seigneur. Effrayés, les Philistins la déplacèrent d’un endroit à l’autre ; mais partout où on la déposait, elle semait la destruction sur son passage, si bien qu’on ne savait plus ce qu’il fallait en faire. Quant au coffre sacré, il était protégé de tout danger par les anges. Les Philistins n’osaient pas en soulever le couvercle ; leur dieu Dagon avait subi un tel sort qu’ils n’osaient même pas toucher l’arche, ni même s’en approcher. Ils firent appel à leurs prêtres et à leurs devins et leur demandèrent ce qu’il fallait faire du coffre sacré. En réponse, ils leur conseillèrent de le renvoyer au peuple auquel il appartenait, sans oublier d’y joindre une offrande pour le péché. Si le Dieu des Hébreux voulait bien accepter cette offrande, ils seraient soulagés du fléau dont ils étaient atteints. Ils devaient comprendre que la main de l’Eternel les avait frappés parce que l’arche dont ils s’étaient emparés était la propriété exclusive d’Israël.

Le coffre sacré renvoyé en Israël

Certains n’approuvaient pas cette solution : à leurs yeux, il était par trop humiliant de restituer l’arche, et ils estimaient que nul d’entre eux ne devait risquer sa vie en ramenant aux Israélites une chose qui avait causé tant de malheurs parmi les Philistins. Quoi qu’il en soit, leurs conseillers exhortèrent le peuple à ne pas endurcir son cœur, comme l’avaient fait les Egyptiens et     le Pharaon, ce qui aurait attiré sur eux de plus grands fléaux. Tandis que les Philistins redoutaient encore de devoir ramener le coffre sacré, les prêtres et les devins leur dirent : “Maintenant construisez un char neuf et prenez deux vaches qui allaitent leurs veaux à l’étable et n’ont jamais porté le joug. Vous les attellerez au char, mais vous ramènerez leurs veaux à l’étable. Vous prendrez le coffre du Seigneur et le déposerez sur le char ; vous placerez dans une caissette, à côté du coffre, les objets d’or que vous offrez à Dieu, à titre de compensation. Ensuite vous laisserez partir le char.  Et vous verrez : si les vaches prennent  le chemin du pays d’Israël, en direction de Bet-Chémech, cela veut dire que c’est bien le Dieu d’Israël qui nous a fait tout ce mal ; si elles ne prennent pas cette direction, nous saurons que ce n’est pas lui qui nous a infligé ces malheurs, mais qu’ils nous sont arrivés par hasard. Les Philistins firent ce qu’on leur avait conseillé. Ils prirent deux vaches qui allaitaient et les attelèrent au char, mais ils enfermèrent leurs veaux à l’étable. Les vaches prirent tout droit le chemin de Bet-Chémech. Elles le suivirent sans cesser de meugler ; elles ne se détournèrent ni à droite ni à gauche” 1 Samuel 6 :7-10, 12.

Les Philistins savaient bien que, d’instinct, les vaches n’auraient pas abandonné leurs jeunes veaux à l’étable si elles n’y avaient été poussées par une force invisible. Elles se dirigèrent aussitôt vers Bet-Chémech, en mugissant à cause de leurs veaux, mais tout en s’en éloignant. Les chefs des Philistins suivirent    le char jusqu’à la limite de Bet-Chémech, car ils n’osaient pas confier ainsi le coffre sacré à de simples bovidés, et ils craignaient que si celui-ci était endommagé, leur peuple ne soit frappé de plus grandes calamités. Ils ne savaient pas que les anges du Seigneur veillaient sur l’arche et guidaient les vaches vers leur destination.

La présomption punie

Les habitants de Bet-Chémech étaient occupés à moissonner quand ils virent l’arche du Seigneur placée sur le char, tiré par les vaches, et ils en éprouvèrent une grande joie. Les vaches conduisirent le véhicule portant le coffre sacré jusqu’à une grosse pierre où elles s’arrêtèrent. Les lévites déchargèrent le coffre sacré et les offrandes des Philistins et, avec le bois du char,       ils offrirent en holocauste les vaches qui avaient amené l’arche sainte et les offrandes des Philistins. Les chefs des Philistins retournèrent à Ecron, et le fléau cessa.

Les gens de Bet-Chémech étaient curieux de savoir quel grand pouvoir était contenu dans cette arche, puisqu’il permettait d’accomplir de si grands prodiges. Ils n’attribuaient pas ce pouvoir à Dieu, mais ils croyaient que cette force venait de l’arche elle-même. Aucun être humain, sinon ceux qui avaient été investis de cette fonction sacrée, n’avait le droit de regarder l’arche découverte, sous peine de mort, car c’était comme s’il avait regardé Dieu lui-même. Et quand ces gens, cédant à leur curiosité, ouvrirent le coffre sacré et pénétrèrent ses secrets, les anges qui accompagnaient l’arche firent mourir plus de cinquante mille personnes.

Effrayés, les habitants de Bet-Chémech déclarèrent : “Personne ne pourrait subsister en présence du Seigneur, ce Dieu saint. Où allons-nous donc faire transporter, loin de chez nous, son coffre sacré ? Ils envoyèrent des messagers aux habitants  de Quiriat-Yéarim pour leur dire : Les Philistins ont rapporté    le coffre du Seigneur. Venez donc le chercher et emportez-le chez vous” 1 Samuel 6 :20, 21. Les habitants de Quiriat-Yéarim vinrent donc chercher l’arche du Seigneur et la  déposèrent  dans la maison d’Abinadab, et ils consacrèrent son fils pour en assurer la garde. Pendant vingt ans, les Hébreux vécurent sous  la coupe des Philistins ; ils en furent profondément humiliés et se repentirent de leurs fautes. Samuel intercéda en leur faveur et Dieu exerça sa miséricorde envers eux. De nouveau, les Philistins leur déclarèrent la guerre, et le Seigneur accomplit des prodiges pour Israël qui triompha de ses ennemis.

Le coffre sacré resta dans la maison d’Abinadab jusqu’à ce que David fût couronné roi. David rassembla tous les hommes d’élite d’Israël, au nombre de trente mille, et il alla reprendre l’arche de Dieu. Il plaça celle-ci sur un char neuf et l’enleva de la maison d’Abinadab. Ouza et Ahio, fils d’Abinadab, conduisaient le char. Toute la maison d’Israël, sous la conduite de David, jouait de toute sorte d’instruments devant le Seigneur. “Lorsqu’on arriva près de l’aire de Nakon, les bœufs faillirent faire tomber le coffre sacré. Ouza étendit la main pour le retenir. Alors le Seigneur se mit en colère contre lui : il le frappa sur place à cause de ce geste irréfléchi. Ouza mourut là, à côté du coffre” 2 Samuel 6 :6, 7. Ouza s’était emporté contre les bœufs parce qu’ils avaient trébuché. En cela, il montra son manque de confiance en Dieu, comme si Celui qui avait repris le coffre sacré des mains des Philistins n’avait pas le pouvoir d’en prendre soin. Les anges qui étaient chargés de veiller sur l’arche firent périr Ouza parce que, dans un geste d’impatience, il avait mis la main sur le coffre sacré.

“Ce jour-là, il (David) eut peur du Seigneur et déclara : Je ne peux pas accueillir chez moi le coffre du Seigneur ! Il renonça donc à transférer le coffre chez lui, dans la Cité de David, mais le fit déposer dans la maison d’Obed-Edom, un homme originaire de Gat” 2 Samuel 6 :9, 10. David savait qu’il était lui-même pécheur, et il craignait de faire preuve de quelque présomption et d’attirer sur lui la colère divine. “Le coffre y demeura trois mois (dans la maison d’Obed-Edom), et le Seigneur bénit Obed-Edom et tous les siens” 2 Samuel 6 :11.

Dieu voulait faire comprendre à son peuple que si d’une part le coffre sacré produisait la frayeur et la mort chez ceux  qui violaient les commandements qu’il contenait, d’autre part, ce coffre sacré était une source de bénédiction et de force pour ceux qui obéissaient à ses préceptes. Lorsque David apprit que la maison d’Obed-Edom avait été richement bénie et que tous les biens de cet homme avaient prospéré grâce à l’arche du Seigneur, il éprouva le désir de la faire transporter dans sa propre cité. Mais auparavant, il se consacra lui-même à Dieu et ordonna à tous les notables de son royaume de s’abstenir de toutes affaires profanes susceptibles de les distraire de leur idéal religieux. Il durent donc se purifier pour pouvoir transporter l’arche sainte dans la cité de David. “Alors David se rendit chez Obed-Edom, pour en faire amener le coffre à la Cité de David, dans un joyeux cortège. …

On vint déposer le coffre à la place qui lui était réservée, dans la tente que David avait fait dresser pour lui. Ensuite David offrit au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de communion” 2 Samuel 6 :12, 17.

Dans le temple de Salomon

Après avoir achevé la construction du temple, Salomon réunit les anciens d’Israël et les notables du peuple, afin de faire venir le coffre sacré qui se trouvait dans la Cité de David. “Les prêtres-lévites transportèrent ainsi le coffre sacré, de même que la tente de la rencontre et les objets sacrés qui s’y trouvaient.  Le roi Salomon et tous les Israélites rassemblés avec lui autour du coffre offrirent en sacrifice un si grand nombre de moutons et de boeufs qu’on ne pouvait pas les compter exactement” 2 Chroniques 5 :4-6.

Salomon suivit l’exemple de David, son père. Tous les six pas, il offrait un sacrifice. Accompagnés de chants et de musique et au milieu d’une grande pompe, “les prêtres introduisirent le coffre à la place prévue pour lui, dans la salle appelée lieu très saint, sous les ailes des chérubins” 2 Chroniques 5 :7.

Un magnifique sanctuaire avait été construit, selon le modèle qui avait été montré à Moïse sur la montagne et que le Seigneur avait ensuite présenté à David. Le sanctuaire terrestre était semblable au sanctuaire céleste. En plus des chérubins qui se trouvaient au-dessus de l’arche, Salomon fit faire deux autres anges de plus grande taille, qui furent placés de chaque côté du coffre sacré, et qui représentaient les anges du ciel qui protègent en permanence la loi de Dieu. La beauté sublime de ce sanctuaire est indescriptible. Là, comme dans le tabernacle, l’arche de Dieu fut déposée de façon solennelle, sous les ailes des chérubins qui se tenaient de chaque côté.

Le chœur sacré unit ses voix à toute sorte d’instruments     de musique pour  louer  le  Seigneur.  Et  tandis  que  ces  voix, à l’unisson des instruments, résonnaient dans le sanctuaire et retentissaient jusque dans  la  ville  de  Jérusalem,  la  nuée  de  la gloire divine pénétra dans  le  temple  comme  elle  l’avait  fait auparavant dans le tabernacle. “Les prêtres ne purent pas reprendre leur service à cause de ce nuage, car c’était la gloire du Seigneur qui remplissait le temple” 2 Chroniques 5 :14.

Se tenant debout sur un socle de bronze placé devant l’autel, le roi Salomon bénit le peuple. Puis il se mit à genoux et, les mains levées vers le ciel, il adressa à Dieu une prière ardente    et solennelle tandis que les Israélites inclinaient le visage vers   le sol. Dès que Salomon eut achevé sa prière, un feu descendit miraculeusement du ciel et consuma le sacrifice.

Comme le Seigneur l’avait annoncé, à cause des péchés d’Israël, les calamités qui devaient s’abattre sur le temple si son peuple se détournait de lui se réalisèrent plusieurs siècles après la construction du temple. Dieu promit à Salomon, si celui-ci restait fidèle et si le peuple obéissait à ses commandements, que ce temple magnifique demeurerait dans toute sa splendeur, comme témoignage de la prospérité d’Israël et des riches bénédictions qui lui étaient assurées.

Israël en captivité

Le peuple d’Israël ayant transgressé les commandements de Dieu et accompli des actions répréhensibles, le Seigneur permit qu’il soit emmené en captivité (à Babylone), pour l’humilier et le punir. Avant que le temple ne fût détruit, le Très-Haut fit savoir à quelques-uns de ses fidèles serviteurs quel sort serait réservé à cet édifice qui était l’orgueil des Israélites, qu’ils révéraient avec idolâtrie tout en péchant contre l’Eternel. Il annonça aussi à ces serviteurs fidèles la captivité d’Israël. Peu avant la destruction du temple, ces hommes justes retirèrent le coffre sacré contenant les tablettes de pierre, et, le cœur accablé de tristesse, le cachèrent dans une grotte où il a été soustrait définitivement aux regards du peuple d’Israël à cause de ses transgressions. Le lieu secret où cette arche sainte a été déposée n’a jamais été découvert jusqu’à ce jour.

Source: Histoire de la Redemption de Ellen G. White.

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