Histoire de la rédemption: « La puissance divine se révèle »

Par Ellen G. White

Ce chapitre est basé sur Exode 5 :1-12 :28.

L’esclavage des enfants d’Israël en Egypte dura de nombreuses années. Au départ, seules quelques familles étaient descendues en Egypte ; mais par la suite, elles étaient devenues une multitude. Entourés qu’ils étaient par l’idolâtrie, beaucoup d’Israélites avaient perdu la connaissance du vrai Dieu et oublié sa loi. Ils se joignaient aux Egyptiens pour adorer le soleil, la lune et les étoiles, des animaux et des statues, œuvres des mains humaines.

Tout ce qui entourait les enfants d’Israël était calculé pour leur faire oublier le Dieu vivant. Cependant, parmi les Hébreux, certains avaient conservé la connaissance du vrai Dieu, Créateur des cieux et de la terre. Ils étaient attristés de constater que leurs enfants étaient chaque jour témoins des abominations auxquelles se livrait le peuple  idolâtre  qu’ils  côtoyaient,  et  auxquelles  ils participaient eux-mêmes en se prosternant devant les dieux égyptiens, faits de bois et de pierre et en offrant des sacrifices à ces objets inanimés. Affligés de cet état de choses, les croyants fidèles supplièrent l’Eternel de les délivrer du joug égyptien, de les faire sortir du pays d’Egypte et de les affranchir de l’idolâtrie et des influences néfastes dont ils étaient environnés.

Mais de nombreux Israélites préféraient vivre dans l’esclavage plutôt que de devoir partir dans un nouveau pays et affronter les difficultés d’un tel voyage. C’est pourquoi le Seigneur ne les  délivra pas  immédiatement après  la première manifestation de signes et de prodiges qui eut lieu devant Pharaon. Le Très-Haut dirigea les événements de telle sorte que l’esprit tyrannique de Pharaon se révèle de façon plus éclatante et que la puissance divine se manifeste dans toute son ampleur aux yeux des Egyptiens et aux yeux des Hébreux, afin que ces derniers aient le désir de quitter l’Egypte et choisissent de servir Dieu.

S’il est vrai qu’un grand nombre d’Israélites avaient été contaminés par l’idolâtrie, les fidèles restaient  fermes  dans  leur foi. Ils n’avaient pas abandonné leurs convictions et ils déclaraient ouvertement aux Egyptiens qu’ils servaient le seul Dieu vivant et vrai. Ils énuméraient les preuves de l’existence  et de la puissance de Dieu qui avaient pu être constatées depuis la création jusqu’à leur époque. Les Egyptiens eurent ainsi l’occasion de connaître la foi et le Dieu des Hébreux. Ils avaient essayé de corrompre les fidèles adorateurs du vrai Dieu, et ils étaient irrités parce qu’ils n’y étaient pas parvenus, ni par les menaces, ni par la promesse de récompenses, ni par les mauvais traitements.

Les deux derniers monarques qui avaient régné sur l’Egypte étaient des tyrans qui s’étaient montrés cruels envers le peuple hébreux. Les anciens d’Israël s’étaient efforcés de soutenir la foi chancelante des Israélites en leur rappelant la promesse faite à Abraham et les paroles prophétiques que Joseph avait prononcées juste avant sa mort et qui annonçaient leur délivrance du pays d’Egypte. Certaines personnes parmi le peuple prêtaient l’oreille à ce que disaient les anciens, tandis que d’autres avaient l’esprit obnubilé par leur triste condition et refusaient tout espoir.

Israël influencé par son entourage

Les Egyptiens, ayant appris quelles étaient les espérances des enfants d’Israël, tournaient en dérision leurs perspectives   de délivrance et se raillaient  de  la  puissance  de  leur  Dieu.  Ils disaient aux Hébreux de prendre conscience de leur propre situation—celle d’un peuple d’esclaves, et leur lançaient ce défi : Si votre Dieu est aussi juste et aussi bienveillant que vous le prétendez, et s’il est plus fort que les dieux égyptiens, pourquoi ne vous libère-t-il pas ? Pourquoi ne manifeste-t-il pas sa grandeur et sa puissance et ne vous relève-t-il pas de votre pitoyable condition ?

Puis les Egyptiens attiraient l’attention des Israélites sur leur peuple à eux, qui adorait des dieux choisis par eux-mêmes, et que les Hébreux appelaient de faux dieux. Ils disaient sur un air de triomphe que leurs dieux leur avaient donné la prospérité, de la nourriture, des vêtements et de grandes richesses, sans parler des Israélites qu’ils avaient livrés entre leurs mains pour les servir. De plus, ajoutaient-ils, les Egyptiens avaient le pouvoir de les opprimer et de les exterminer, afin que leur peuple soit effacé de la terre. Ils se moquaient des Israélites qui croyaient être un jour libérés de l’esclavage.

Pharaon usait de provocation en disant qu’il aimerait bien voir comment l’Eternel pourrait les délivrer de sa main. A l’ouïe de ces paroles, de nombreux enfants d’Israël perdirent courage. Tout, en effet, semblait confirmer ce que le roi et ses conseillers avaient dit. Les Hébreux savaient qu’ils étaient traités en esclaves et qu’il leur fallait endurer bon gré mal gré l’oppression que leurs surveillants et leurs gouverneurs entendaient faire peser sur eux. Leurs enfants mâles avaient été pourchassés et mis à mort. Bien qu’ils croyaient au Dieu du ciel et l’adoraient, leur vie était un véritable calvaire.

 

 

Ils ne  pouvaient  s’empêcher  de  comparer  leur  condition à celle dont jouissaient les Egyptiens. Ceux-ci ne croyaient nullement dans le Dieu vivant qui a le pouvoir de sauver ou de détruire. Les uns adoraient des idoles, sous forme de statues de bois ou de pierre, tandis que d’autres adoraient le soleil, la lune et les étoiles ; malgré cela, ils vivaient dans l’abondance. Plusieurs, parmi les Israélites, allaient jusqu’à penser que si l’Eternel était supérieur à tous les dieux, il ne permettrait pas que son peuple soit à la merci d’une nation idolâtre.

Mais les fidèles serviteurs de Dieu comprenaient que si le Seigneur avait permis que les Hébreux soient réduits en esclavage dans le pays d’Egypte, c’était à cause de leur infidélité envers lui, à cause des mariages avec des personnes étrangères auxquelles ils avaient consenti et qui les avaient conduits à l’idolâtrie. Ces serviteurs fidèles donnaient à leurs frères l’assurance que Dieu les ferait bientôt sortir d’Egypte et qu’il briserait le joug de leur servitude.

L’heure était venue où le Très-Haut répondrait aux prières de son peuple opprimé, où il le libérerait du pays d’Egypte grâce    à un tel déploiement de puissance que les Egyptiens seraient obligés de reconnaître que le Dieu des Hébreux, qu’ils avaient méprisé, était supérieur à tous les dieux. Bien plus, l’Eternel punirait les Egyptiens pour leur idolâtrie et pour s’être vantés des bénédictions qui leur étaient accordées soi-disant par leurs faux dieux. Et le Seigneur glorifierait son nom, afin que les autres nations entendent parler de sa puissance, qu’elles tremblent à l’ouïe de ses prodiges et qu’à la vue de ses œuvres miraculeuses, son peuple abandonne l’idolâtrie et l’adore comme l’Eternel le demande.

En délivrant Israël du pays d’Egypte, Dieu montra clairement à tous les Egyptiens sa bonté manifeste envers son peuple. Il jugea utile d’exécuter ses jugements sur Pharaon afin que celui-ci apprenne par l’épreuve—seul moyen de le convaincre—que la puissance de l’Eternel est supérieure à celle de tous les autres dieux. Afin que son nom soit publié par toute la terre, le Seigneur entendait donner à toutes les nations une preuve éclatante et indiscutable de son pouvoir et de sa justice. Il voulait que ces manifestations puissantes fortifient la foi de son peuple afin que ses descendants l’adorent avec fidélité, lui qui avait acccompli de tels prodiges en faveur d’Israël.

Après que Pharaon eut exigé que les Hébreux continuent à faire des briques, mais sans qu’il leur soit fourni de paille, Moïse lui dit que l’Eternel le contraindrait malgré lui à se soumettre à sa volonté et à reconnaître son autorité suprême.

Les plaies

Le cœur de Pharaon ne fut touché ni par le prodige du bâton de Moïse changé en serpent ni par l’eau du fleuve changée en sang, bien au contraire : sa haine envers le peuple d’Israël ne    fit que grandir. Les exploits réalisés par les magiciens lui firent croire que les prodiges accomplis par Moïse étaient le résultat de la magie ; mais quand la plaie des grenouilles cessa, il eut     la preuve du contraire. En effet, Dieu aurait pu faire disparaître instantanément ces animaux et les réduire en poussière, mais    il ne le fit pas ; autrement, le roi et les Egyptiens auraient pu dire que ce miracle de l’invasion des grenouilles était un acte de magie, comme ceux accomplis par les magiciens. Les grenouilles moururent, et on en fit des monceaux. On en voyait partout et l’atmosphère en était infesté. Cette fois, Pharaon et toute l’Egypte se rendirent compte que leur prétendue philosophie était obligée de reconnaître que ce prodige n’était pas un produit de la magie, mais un châtiment envoyé par le Dieu du ciel.

Les magiciens furent incapables de produire des poux. Le Seigneur ne permit pas que les poux surgissent ni à leurs propres yeux ni aux yeux des Egyptiens. Ainsi, l’Eternel privait Pharaon de tout motif d’incrédulité. Les magiciens eux-mêmes durent reconnaître : “C’est la puissance de Dieu qui est à l’œuvre !” Exode 8 :15.

Puis vint la plaie des mouches. Il ne s’agissait pas du genre de mouches inoffensives qui nous ennuient à certaines époques de l’année. Les mouches qui s’abattirent sur l’Egypte étaient grosses et venimeuses. Les piqûres qu’elles infligeaient aux hommes et aux animaux étaient très douloureuses. Mais Dieu isola son peuple des Egyptiens et il fit en sorte qu’aucune mouche n’apparaisse sur leur territoire.

Après quoi l’Eternel envoya la peste parmi le bétail des Egyptiens, mais chez les Hébreux, pas une seule tête de bétail  ne fut frappée. Puis, hommes et bêtes furent atteints d’ulcères ; les magiciens eux-mêmes ne furent pas épargnés. Une fois ce malheur passé, le Seigneur envoya sur le pays d’Egypte la plaie de la grêle mêlée de feu, accompagnée d’éclairs et de tonnerre. Chaque plaie était annoncée avant qu’elle ne survienne, si bien qu’on ne pouvait pas dire qu’elle était un produit du hasard. Le Très-Haut montrait ainsi aux Egyptiens que toute la terre était soumise au Dieu des Hébreux—que le tonnerre, la grêle et l’orage obéissaient à sa voix. Pharaon, l’orgueilleux monarque qui avait un jour posé la question : “Qui est ce Seigneur à qui je devrais obéir ?” (Exode 5 :2), finit par s’humilier et dit : “Cette fois,   j’ai eu tort. C’est mon peuple et moi qui sommes coupables ; le Seigneur, lui, agit avec justice” Exode 9 :27. Il demanda même à Moïse d’intercéder en sa faveur auprès de Dieu, pour que cessent le tonnerre et les éclairs.

L’Eternel envoya  aussi la plaie redoutable des sauterelles. Le roi d’Egypte préférait souffrir des plaies plutôt que de se soumettre à Dieu. Sans éprouver le moindre remords, Pharaon vit s’abattre ces terribles fléaux sur tout le royaume. Le Dieu   du ciel plongea ensuite le pays dans l’obscurité. Les habitants n’étaient pas seulement privés de lumière, mais l’atmosphère était si lourde qu’ils avaient  de  la  peine  à  respirer.  Pendant ce temps, les Hébreux jouissaient, là où ils habitaient, d’une atmosphère agréable et de la lumière nécessaire.

Finalement, le Seigneur fit tomber sur l’Egypte la plus terrible de toutes les plaies dont le pays avait souffert jusqu’ici. C’étaient le roi et les prêtres idolâtres qui s’opposaient plus que quiconque à la requête de Moïse. Le peuple, lui, souhaitait que les Hébreux soient autorisés à quitter l’Egypte. Moïse informa Pharaon, les Egyptiens, ainsi que les Israélites de la nature et  des conséquences de la dernière plaie. Cette nuit-là—si terrible pour les Egyptiens et si merveilleuse pour le peuple de Dieu—fut instituée la fête solennelle de la Pâque.

Il était particulièrement pénible pour le roi d’Egypte comme pour un peuple fier et idolâtre de se soumettre aux exigences    du Dieu du ciel. Il fallut du temps avant que Pharaon accepte   de faire des concessions. Sous la pression des épreuves les plus dures, il cédait un peu de terrain ; puis, une fois que l’épreuve était passée, il se ressaisissait et revenait sur sa parole. Ainsi,  l’une après l’autre, les plaies s’abattirent sur l’Egypte, mais le monarque ne céda rien de plus que ce à quoi il fut contraint par les terribles manifestations de la colère divine. Il persista dans sa rébellion après que son pays eut été ruiné.

Chaque fois qu’il refusait d’autoriser Israël à quitter l’Egypte, Moïse et Aaron expliquaient à Pharaon le fléau qui s’ensuivrait et ses conséquences. Chaque fois, le roi constatait que les plaies se produisaient conformément à ce qui avait été prédit ; et pourtant, il refusait de céder. Dans un premier temps, il donna aux Hébreux l’autorisation d’offrir des sacrifices à Dieu en Egypte ; puis, après que le pays eut souffert de la colère de l’Eternel, il limita cette autorisation aux hommes seulement. Une fois que l’Egypte eut été presque entièrement détruite par l’invasion des sauterelles, il consentit à ce que les femmes et les enfants aillent aussi, mais sans le bétail. C’est alors que Moïse dit à Pharaon que l’ange de l’Eternel tuerait tous les premiers-nés du pays.

Chaque plaie était plus sévère que la précédente ; mais celle-ci fut la plus terrible de toutes. L’orgueilleux monarque entra dans une violente colère, mais il refusa de s’humilier. Quand les Egyptiens virent les grands préparatifs que faisaient les Israélites au cours de cette sombre nuit, ils tournèrent en ridicule la marque du sang qu’ils avaient faite sur les linteaux de leurs portes.

Source: Histoire de la Rédemption de Ellen G. White

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