Histoire de la rédemption: « La première venue du Christ »

Par Ellen G. White,

JE FUS REPORTÉE à l’époque où Jésus revêtit la nature humaine, où il s’humilia en tant qu’homme et subit les tentations de Satan.

Sa naissance ne connut pas les grandeurs de ce monde. Il naquit dans une étable et une mangeoire lui servit de berceau. Cependant, sa naissance reçut des honneurs bien supérieurs à n’importe lequel des enfants des hommes. Des anges du ciel informèrent les bergers de la venue de Jésus, et leur témoignage fut accompagné par la lumière et la gloire de Dieu. Les armées célestes firent retentir leurs harpes et louèrent le Seigneur. Elles annoncèrent triomphalement l’avènement du Fils de Dieu dans un monde déchu pour y accomplir l’œuvre de la rédemption. Par sa mort, Jésus apporterait aux humains la paix, le bonheur  et la vie éternelle. Dieu honora la venue de son Fils que les anges adorèrent.

Le baptême de Jésus

Des anges de Dieu assistèrent à son baptême ; le Saint-Esprit descendit sous la forme d’une colombe, illumina la personne de Jésus, et tandis que le peuple était dans l’étonnement et ne le quittait pas des yeux, la voix du Père se fit entendre du ciel disant : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; je mets en lui toute ma joie” Matthieu 3 :17.

Jean-Baptiste n’avait pas la certitude que celui qui venait à lui pour qu’il le baptise dans le Jourdain était le Sauveur. Mais Dieu lui avait promis de lui donner un signe par lequel il reconnaîtrait l’Agneau de Dieu. Ce signe lui fut donné lorsque la colombe céleste s’arrêta sur Jésus et qu’il rayonna de la gloire divine. Jean désigna de sa main le Seigneur et s’écria d’une voix forte : “Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde” Jean 1 :29.

Le ministère de Jean-Baptiste

Jean-Baptiste informa ses disciples que Jésus était le Messie promis, le Sauveur  du  monde.  Au  terme  de  son  ministère,  il exhorta ses disciples  à  se  confier  dans  le  Christ  et  à  suivre ses traces puisqu’il était le souverain Docteur. La vie     de Jean-Baptiste fut faite de souffrance et de renoncement. Messager de la première venue du Sauveur, il n’eut cependant pas le privilège de voir ses miracles ni la puissance qui l’accompagnait. A l’heure où Jésus commença à enseigner le peuple, Jean-Baptiste savait que lui-même devait mourir. On entendit rarement le son de sa voix, si ce n’est dans le désert. Sa vie fut celle d’un solitaire. Au lieu de rester attaché à la famille de son père et d’en jouir, il s’en éloigna afin d’accomplir sa mission. Les foules quittaient l’agitation des villes et des villages et accouraient au désert pour y entendre les paroles de ce prophète exceptionnel. Jean-Baptiste frappait de la hache la racine des arbres. Il dénonçait le péché avec courage, préparant ainsi le chemin de l’Agneau de Dieu.

En entendant le témoignage puissant et percutant de Jean-Baptiste, Hérode fut touché, et il voulut savoir ce qu’il devait faire pour devenir son disciple. Mais Jean n’ignorait pas qu’Hérode était sur le point d’épouser sa belle-sœur, bien que le mari de cette dernière fût encore vivant. Jean dit clairement à Hérode que c’était là une union illicite. Mais comme Hérode  n’était  pas disposé à renoncer à ce projet, il épousa la femme de son frère. Influencé par elle,     il fit emprisonner Jean-Baptiste, avec toutefois l’intention de le relâcher. Tandis qu’il était en prison, ses disciples lui firent part des œuvres merveilleuses accomplies par Jésus. Bien qu’il ne puisse entendre les paroles de bonté prononcées par le Sauveur, ils en faisaient part à Jean-Baptiste et l’encourageaient par ce dont ils avaient été témoins. Mais sous l’instigation de la femme d’Hérode, le prisonnier fut bientôt décapité.

Je vis que les plus humbles d’entre les disciples qui  suivirent les traces de Jésus, qui furent témoins de ses miracles et entendirent les paroles réconfortantes qui sortaient de sa bouche, étaient plus grands que Jean-Baptiste ; c’est-à-dire qu’ils furent plus honorés et estimés que lui et eurent davantage de satisfactions dans leur vie.

Jean-Baptiste est venu dans l’esprit et la puissance d’Elie pour annoncer la première venue de Jésus. Je fus reportée aux derniers jours, et je vis que Jean-Baptiste représente ceux qui, animés par l’esprit et la puissance du prophète Elie, publieront le jour de la colère divine et celui de la seconde venue du Seigneur.

La tentation

Après avoir été baptisé dans le Jourdain, Jésus fut conduit par l’Esprit dans le désert, pour y être tenté par le diable. Le Saint-Esprit l’avait préparé en vue de cette série de tentations redoutables. Il fut tenté par Satan pendant quarante jours durant lesquels il ne mangea rien. Le cadre où le Seigneur se trouvait était si déplaisant qu’il répugnait à sa nature humaine. Il était avec les bêtes sauvages et avec le diable dans un lieu désolé et inhabité.

A force de jeûner et de souffrir, le Fils de Dieu était devenu pâle et émacié. Mais il devait passer par là et accomplir l’œuvre pour laquelle il était venu sur la terre.

Profitant des souffrances que le Fils de Dieu endurait, Satan se prépara à l’assiéger de multiples tentations, espérant ainsi l’emporter sur lui puisqu’il s’était abaissé jusqu’à prendre la nature humaine. Il lui dit : “Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à ces pierres de se changer en pains” Matthieu 4 :3. En incitant Jésus à employer sa puissance divine, le diable voulait le pousser à démontrer qu’il était le Messie. Le Sauveur lui répondit avec douceur : “L’Ecriture déclare : “L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole que Dieu prononce”” Matthieu 4 :4.

Satan cherchait querelle à Jésus concernant le fait qu’il était le Fils de Dieu. Soulignant sa condition humaine faite de faiblesse et de souffrance, le diable affirma avec orgueil être plus fort  que le Christ. Heureusement, la parole qui s’était fait entendre du ciel : “Tu es mon Fils bien-aimé ; je mets en toi toute ma joie” (Luc 3 :22) suffisait à réconforter Jésus au milieu de toutes ses souffrances. Je vis que le Christ ne cherchait nullement à convaincre Satan de sa puissance ni à lui démontrer qu’il était  le Sauveur du monde. L’adversaire avait en effet suffisamment de preuves de la position élevée et de l’autorité du Fils de Dieu. En fait, c’était son refus de se soumettre à l’autorité du Christ qui avait chassé Lucifer des parvis célestes.

Désireux d’imposer son point de vue, Satan conduisit Jésus  à Jérusalem et le plaça au sommet du temple. Il lui suggéra de se jeter jusqu’à terre depuis cette hauteur impressionnante pour montrer qu’il était bien le Fils de Dieu. Pour cela, Satan se servit d’un passage de la Bible en disant : “L’Ecriture déclare : “Dieu donnera des ordres à ses anges à ton sujet et ils te porteront sur leurs mains pour éviter que ton pied ne heurte une pierre”. Jésus lui répondit : L’Ecriture déclare aussi : “Ne mets pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu”” Matthieu 4 :6, 7. Le diable voulait amener le Christ  à abuser de la bonté de son Père et à risquer sa vie avant d’avoir accompli sa mission. Il avait espéré que le plan de la rédemption échouerait. Mais les bases de ce plan étaient trop solides pour qu’il soit réduit à néant ou compromis par l’adversaire.

Le Christ est le suprême exemple de tous les chrétiens. Lorsqu’ils sont tentés, ou que leurs droits sont contestés, ils devraient faire preuve de patience. Ils ne devraient pas s’imaginer qu’ils peuvent demander au Seigneur de manifester sa puissance pour qu’ils remportent la victoire sur leurs ennemis—à moins que ce soit un moyen pour honorer et glorifier Dieu. Si Jésus s’était jeté dans le vide depuis le pinacle du temple, le Tout-Puissant n’aurait pas été glorifié pour autant car personne n’en aurait été témoin excepté Satan et les anges de Dieu. C’eût été mettre le Seigneur à l’épreuve que de l’amener à déployer sa puissance pour obéir à son pire ennemi. C’eût été se soumettre à celui que Jésus était venu vaincre.

“Le diable l’emmena (Jésus) encore sur une très haute montagne, lui fit voir tous les royaumes du monde et leur splendeur, et lui dit : Je te donnerai tout cela, si tu te mets à genoux devant moi pour m’adorer. Alors Jésus lui dit : Va-t’en, Satan ! Car l’Ecriture déclare : “Adore le Seigneur ton Dieu et sers-le, lui seul”” Matthieu 4 :8-10.

Satan montra à Jésus les royaumes du monde sous leur jour le plus attrayant. Si Jésus consentait à l’adorer, le diable lui proposait de lui céder ses droits sur les biens de la terre. Si le plan de la rédemption était mis en œuvre et si le Christ mourait pour racheter l’homme, Satan savait que son propre pouvoir serait limité et qu’il lui serait finalement ôté avant que lui-même ne soit détruit. C’est pourquoi il employait toute sa ruse pour faire obstacle à l’œuvre magnifique commencée par le Fils de Dieu. Si le plan de la rédemption de l’homme avait échoué, Satan aurait gardé les royaumes dont il revendiquait la propriété. Et s’il avait réalisé ses projets, il se serait vanté d’imposer sa loi en opposition avec le Dieu du ciel.

Le tentateur réprimandé

Satan exulta de joie lorsque Jésus abandonna sa puissance  et sa gloire et quitta le ciel. Il s’imaginait qu’à partir de ce moment-là, le Fils de Dieu serait sous sa coupe. Il lui avait      été si facile de faire succomber Adam et Eve dans le jardin d’Eden qu’il espérait que grâce à son pouvoir et à ses ruses diaboliques, il remporterait la victoire même sur le Fils de Dieu, et qu’ainsi, il sauverait sa propre vie et son royaume. S’il amenait le Christ à s’écarter de la volonté de son Père, son objectif serait atteint. Mais Jésus lui répondit avec sévérité : “Retire-toi, Satan !” Matthieu 4 :10, Segond. Le Sauveur ne devait s’incliner que devant le Père.

Satan prétendait être le propriétaire du royaume terrestre,    et il essaya de faire croire à Jésus que toutes ses souffrances pourraient lui être épargnées, et qu’il n’avait pas besoin de mourir pour obtenir des droits sur les royaumes d’ici-bas ; il lui suffirait de se prosterner devant lui, et il obtiendrait tous les pays de       la terre et aurait l’honneur de régner sur eux tous.  Mais  le Christ resta inébranlable. Il savait que l’heure viendrait où, par le sacrifice de sa vie, il arracherait le royaume des mains de Satan et qu’après un certain temps, tous dans le ciel et sur la terre lui seraient soumis. Il avait choisi de vivre une vie de souffrance et de subir une mort atroce parce que tels étaient les moyens fixés par son Père afin qu’il devienne un héritier fidèle des royaumes de ce monde et qu’ils lui soient remis en propre et pour toujours. Satan lui-même sera livré entre les mains de Jésus-Christ pour qu’il soit détruit à jamais par la mort et mis dans l’incapacité de nuire au Fils de Dieu et aux élus lorsqu’il seront dans la gloire.

Source: Histoire de la Redemption de Ellen G. White

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