Histoire de la rédemption: « L’entrée dans la terre promise »

Par Ellen G.White,

Ce chapitre est basé sur Josué 1 ; 3-6 ; 23 ; 24.

APRES LA MORT de Moïse, Josué devait prendre la tête du peuple d’Israël pour l’introduire dans la terre promise. Pendant la plus grande partie du temps que les Hébreux avaient erré dans le désert, Josué avait servi aux côtés de Moïse en qualité de premier ministre. Il avait été témoin des prodiges que le Seigneur avait accomplis par l’intermédiaire de Moïse, et il connaissait bien les sentiments du peuple. Josué faisait partie des douze espions qui avaient été envoyés pour explorer le pays de Canaan, et il était l’un des deux qui avaient fait un compte rendu fidèle des richesses de cette région et encouragé le peuple à en prendre possession par la force de Dieu. Cet homme était tout à fait qualifié pour remplir cette importante fonction. Le Seigneur promit à Josué qu’il serait avec lui comme il avait été avec Moïse, de sorte    que la conquête de Canaan lui serait chose facile, à condition qu’il observe scrupuleusement tous ses commandements. Le nouveau chef d’Israël se demandait comment il pourrait remplir sa mission, qui consistait à conduire le peuple jusque dans la terre promise ; mais ces encouragements suffirent à dissiper toutes ses craintes.

Josué ordonna aux enfants d’Israël de se préparer pour un voyage de trois jours ; après quoi, tous les hommes de guerre devaient aller au combat. “Ils répondirent à Josué : Nous ferons tout ce que tu nous ordonnes, nous irons partout où tu nous enverras. Nous t’obéirons exactement comme nous avons obéi à Moïse. Le Seigneur ton Dieu sera certainement avec toi comme il a été avec Moïse. Quiconque s’opposera à toi et refusera d’obéir à tes ordres sera mis à mort. Pour ta part, sois courageux et fort !” Josué 1 :16-18.

La traversée du Jourdain par les Israélites devait se faire grâce à un miracle. “Josué dit au peuple : Purifiez-vous, car demain le Seigneur va accomplir des prodiges au milieu de vous. Le jour suivant il ordonna aux prêtres de porter le coffre de l’alliance et de marcher à la tête du peuple. C’est ce qu’ils firent. Le Seigneur dit à Josué : A partir d’aujourd’hui je vais affermir ton autorité aux yeux de tous les Israélites ! Ils sauront que je suis avec toi comme j’ai été avec Moïse” Josué 3 :5-7.

La traversée du Jourdain

Les prêtres qui marchaient à la tête du peuple portaient l’arche qui contenait la loi de Dieu. Au  moment  où  leurs  pieds touchaient la rive du Jourdain, les eaux qui étaient en amont s’arrêtèrent de couler, et  ils  franchirent  le  fleuve  à  pied sec, en portant le coffre sacré, emblème de la présence divine ; la multitude des Hébreux suivit. Quand les prêtres furent arrivés au milieu du lit du Jourdain, ils reçurent l’ordre d’y stationner jusqu’à ce que tout le peuple ait traversé. Cette génération d’Israélites eut alors la preuve que les eaux du Jourdain obéissaient à la même puissance que celle qui s’était manifestée aux yeux de leurs pères quarante ans plus tôt à travers la mer des Roseaux, lorsqu’ils étaient enfants. Mais maintenant, ils franchissaient le Jourdain en hommes de guerre, pleinement équipés pour le combat.

Une fois que la multitude des Hébreux eut franchi le Jourdain, Josué donna l’ordre aux prêtres de sortir du lit du fleuve. Dès qu’ils furent à nouveau sur la terre ferme, porteurs du coffre sacré, le Jourdain se remit à couler comme auparavant et à inonder ses rives. A la vue de ce prodige, la foi des Israélites fut grandement fortifiée. Pour que ce merveilleux miracle ne soit jamais oublié, le Seigneur dit à Josué de donner des ordres pour que des hommes de renom—un pour chaque tribu—aillent prendre des pierres dans le lit du fleuve, à l’endroit même où les prêtres avaient stationné pendant que la multitude des Hébreux traversait le Jourdain, qu’ils portent ces pierres sur leurs épaules, et s’en  servent  pour  ériger  un  monument  à  Guilgal,  destiné à commémorer le fait que le peuple d’Israël avait franchi le Jourdain à pied sec. Dès que les prêtres furent sortis du lit du fleuve, Dieu retira sa main puissante, et les eaux du Jourdain se remirent à couler avec force dans leur lit.

Lorsque tous les rois des Amorites et ceux des Cananéens entendirent que le Seigneur avait arrêté le cours des eaux du Jourdain pour livrer passage aux enfants d’Israël, leur cœur défaillit d’effroi. Déjà, deux rois de Moab avaient péri par la main des Israélites, et maintenant, la traversée miraculeuse des eaux grossies et impétueuses du fleuve les remplissait de terreur.

Après cela, Josué circoncit tous les Israélites nés pendant la traversée du désert. Puis ils célébrèrent la Pâque dans les plaines de Jéricho. “Le Seigneur dit à Josué : Aujourd’hui, je vous ai débarrassés de la honte que vous aviez ramenée d’Egypte” Josué 5 :9.

Les nations païennes avaient critiqué l’Eternel et son peuple parce que les Hébreux n’étaient pas entrés en possession du  pays de Canaan, dont ils s’attendaient à hériter après avoir quitté l’Egypte. Leurs ennemis avaient chanté victoire en voyant que les Israélites avaient si longtemps erré dans le désert et, dans leur orgueil, ils avaient méprisé leur Dieu en disant qu’il était incapable de conduire son peuple dans le pays de Canaan. Mais maintenant, les Israélites avaient traversé le Jourdain à pied sec ; ils étaient donc à l’abri des moqueries de leurs ennemis.

La manne avait continué de tomber jusqu’à ce jour ; mais comme les Hébreux étaient sur le point de conquérir la terre promise et de manger des produits de son sol, ils n’avaient plus besoin de cette manne. C’est pourquoi celle-ci cessa alors de tomber.

Le chef de l’armée du Seigneur

S’étant éloigné des armées d’Israël pour méditer et demander au Seigneur de l’assister tout spécialement de sa présence, Josué vit devant lui un homme de haute stature, portant des vêtements de guerrier et une épée nue dans sa main. Josué vit de suite qu’il n’était pas en présence d’un homme faisant partie des armées d’Israël, et pourtant, il n’avait pas l’apparence d’un ennemi. Aussi s’empressa-t-il de lui demander : “Es-tu de notre côté ou du côté de nos ennemis ? Ni l’un ni l’autre, répondit l’homme. Je suis le chef de l’armée du Seigneur et je viens d’arriver. Alors Josué se jeta la face contre terre et lui dit : Je suis ton serviteur, que m’ordonnes-tu ? Le chef de l’armée du Seigneur lui répondit : Enlève tes sandales, car tu te trouves dans un endroit saint. Et Josué obéit” Josué 5 :13-15.

Ce personnage n’était pas un ange ordinaire. Il s’agissait du Seigneur Jésus-Christ, qui avait conduit les Hébreux à travers le désert enveloppé de la colonne de feu pendant la nuit et d’une colonne de fumée pendant le jour. L’endroit était saint à cause  de sa présence ; c’est pourquoi Josué reçut l’ordre d’ôter ses sandales.

Le Seigneur donna ensuite à Josué des instructions concernant les dispositions à prendre pour s’emparer de la ville de Jéricho. Tous les hommes de guerre devaient faire le tour de la ville une fois par jour et six jours consécutifs ; le septième jour, ils devaient faire sept fois le même circuit.

La prise de Jéricho

“Josué, fils de Noun, appela les prêtres et leur dit : Chargez sur vos épaules le coffre de l’alliance du Seigneur et que sept d’entre vous le précèdent avec des trompettes. Puis il donna   cet ordre au peuple : En route ! Faites le tour de la ville. Que l’avant-garde passe devant le coffre sacré du Seigneur. Tout se passa comme Josué l’avait ordonné. Les sept prêtres porteurs  de trompettes avançaient en sonnant de leur instrument devant  le coffre sacré. L’avant-garde les précédait et l’arrière-garde suivait le coffre. Pendant qu’ils marchaient, le son des trompettes ne cessait de retentir. Mais Josué avait commandé au peuple lui-même de rester parfaitement silencieux et de ne pousser le cri de guerre qu’au moment où il en donnerait l’ordre. Il leur    fit faire une fois le tour de la ville avec le coffre sacré, puis ils retournèrent au camp pour y passer la nuit” Josué 6 :6-10.

Le cortège des Hébreux marchait en ordre parfait. En tête il y avait un groupe d’hommes d’élite en tenue  de combat ; pour le moment, ces hommes ne devaient pas faire usage de leurs armes, mais ils devaient croire et obéir aux instructions qui leur avaient été données. Derrière eux venaient sept prêtres munis de trompettes. Ensuite, on pouvait voir le coffre de Dieu, étincelant d’or et auréolé de gloire, porté par des prêtres revêtus de riches vêtements, emblèmes de leur ministère sacré. Enfin, clôturant le cortège, l’imposante armée d’Israël avançait en rangs, chaque tribu sous sa bannière respective. C’est ainsi que tous faisaient le tour de la ville, avec le coffre de Dieu. On n’entendait aucun bruit, si ce n’est celui des pas de la multitude et le son grave des trompettes répercuté par les collines et qui retentissait dans les rues de Jéricho.

Etonnées et sur le qui-vive, les sentinelles de cette ville condamnée guettaient le moindre mouvement et rendaient compte aux  autorités  en  place  de  ce  qu’ils  voyaient.  Nul  ne comprenait ce que signifiait cette démonstration. Certains tournaient en ridicule l’idée que la ville puisse être prise de cette manière ; d’autres étaient remplis de crainte en voyant la beauté éclatante du coffre sacré et l’attitude digne et solennelle des prêtres et de l’armée d’Israël qui les suivait, Josué en tête. Ces habitants de Jéricho se souvenaient que quarante ans auparavant, la mer des Roseaux (mer Rouge) s’était ouverte devant les Hébreux, et qu’un passage avait été frayé pour eux à travers le Jourdain. Ceux-là étaient bien trop effrayés pour se laisser aller à la plaisanterie. Quoi qu’il en soit, on veilla à ce que les portes de la ville soient bien fermées et des soldats puissamment armés montèrent la garde auprès de chacune d’elle.

Six jours de suite, l’armée d’Israël fit le tour de la ville. Le septième jour, elle en fit sept fois le tour.  Comme d’habitude,  le peuple avait reçu l’ordre de garder le silence. On ne devait entendre que le son des trompettes. Les Israélites devaient prêter l’oreille : dès que les trompettes feraient entendre un son plus prolongé qu’auparavant, tous devaient pousser un grand cri ; alors, le Seigneur livrerait la ville entre leurs mains. “Le septième jour, ils se levèrent à l’aurore et firent sept fois le tour de la ville, de la même manière. C’est le seul jour où ils en firent sept fois le tour. La septième fois, quand les prêtres eurent sonné de la tompette, Josué dit au peuple : Poussez le cri de guerre ! Le Seigneur vous a livré la ville !” Josué 6 :15, 16. “On sonna de la trompette ; dès que      le peuple l’entendit, il poussa un formidable cri de guerre et    les murailles s’écroulèrent. Aussitôt, les Israélites montèrent à l’assaut de la ville, chacun droit devant soi, et ils s’en emparèrent” Josué 6 :20.

Dieu voulait montrer par là aux Hébreux que la conquête du pays de Canaan ne devait pas leur être attribuée. C’est le chef  de l’armée du Seigneur qui conquit Jéricho, car lui et ses anges avaient engagé le combat. Le Christ lui-même était à la tête des armées du ciel pour détruire les murailles de la ville et frayer ainsi la voie à Josué et à l’armée d’Israël. Par ce merveilleux prodige, l’Eternel ne fit pas seulement grandir la foi des Israélites dans la puissance divine pour vaincre leurs ennemis ; il condamnait aussi l’incrédulité dont ils avaient fait preuve auparavant.

Les habitants de Jéricho avaient défié l’armée d’Israël et     le Dieu du ciel. Ils avaient été inquiets de voir la multitude     des Hébreux défiler jour après jour autour de la ville ; mais     ils se confiaient dans leurs bastions, dans leurs hautes et puissantes murailles et avaient la certitude que ces fortifications résisteraient à tous les assauts. Aussi, quand ils virent les hautes murailles chanceler et tomber avec un fracas de tonnerre, ils furent paralysés de frayeur et incapables d’opposer la moindre résistance.

Un chef sage et consacré

La personnalité de Josué, homme saint et sage conducteur, n’a été entachée d’aucune faute. Sa vie était entièrement consacrée à Dieu. Avant de mourir, il rassembla la multitude des Hébreux et, à l’exemple de Moïse, il récapitula devant eux leurs pérégrinations dans le désert et les manifestations de la bonté de Dieu envers eux. Il leur parla de manière persuasive. Il leur rappela que le roi de Moab leur avait déclaré la guerre et qu’il avait fait appel à Balaam pour  les maudire ; mais Dieu refusa d’écouter Balaam qui dut, malgré lui, bénir Israël Josué 24 :10. Josué ajouta : “A vous maintenant de reconnaître l’autorité du Seigneur pour le servir de tout votre cœur, avec fidélité. Débarrassez-vous des dieux que vos ancêtres adoraient quand ils étaient de l’autre côté de l’Euphrate ou en Egypte, et mettez-vous au service du Seigneur. Si cela ne vous convient pas, alors choisissez aujourd’hui les dieux auxquels vous rendez votre culte : par exemple ceux que vos ancêtres adoraient de l’autre côté de l’Euphrate, ou ceux des Amorites dont vous habitez le pays. Mais ma famille et moi, nous servirons le Seigneur.

”Le peuple répondit : Il n’est pas question que nous abandonnions le Seigneur pour nous mettre au service d’autres dieux ! Car c’est le Seigneur notre Dieu qui nous a arrachés, nos pèrés et nous, à l’esclavage d’Egypte, et nous avons vu les grands miracles qu’il a faits alors. C’est lui qui nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru et au milieu de tous les peuples dont nous avons traversé le territoire” Josué 24 :14-17.

Le peuple renouvela son alliance en présence de Josué et déclara : “Oui, nous voulons servir le Seigneur notre Dieu et obéir à ses ordres” Josué 24 :24. Josué écrivit les paroles de cette alliance dans le livre qui renferme les lois et les statuts qui avaient été donnés à Moïse. Josué avait été estimé et respecté de tout   le peuple ; lorsqu’il mourut, les Israélites furent profondément attristés.

Source: Histoire de la rédemption de Ellen G. White

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