Conseil à l’Économe: SECTION XIV « Testaments et legs »

Par Ellen G. White

1.       PREPARATION A LA MORT

Il y a parmi nous des personnes âgées qui approchent du terme de leur temps de grâce ; mais personne ne veille à ce que leurs biens reviennent après leur mort à la cause de Dieu, aussi passent-ils entre les mains des serviteurs de Satan. Ces biens, Dieu les leur avait prêtés et ils devaient lui revenir, à  leur mort. Mais dans neuf cas sur dix, ces frères ont agi de telle façon que Dieu n’en sera pas glorifié, car rien ne lui reviendra. Dans certains cas, ils avaient apparemment de bonnes dispositions, mais, conseillés par des hommes qui manquaient de consécration, ils n’ont pas tenu compte de Dieu dans leurs plans.

L’héritage arrive souvent aux mains des enfants et des petits-enfants, seulement pour leur malheur ; car, comme ils n’aiment pas Dieu ni sa Parole, des biens qui appartenaient au Seigneur passent du côté de l’ennemi qui en dispose à sa guise. Satan est beaucoup plus vigilant, clairvoyant et habile que nos frères quand il s’agit de s’approprier des richesses qui auraient dû être remises au Seigneur pour l’avancement de sa cause. Des testaments sont faits avec tant de négligence qu’ils ne répondent pas aux exigences de la loi et que des milliers de francs sont ainsi perdus pour l’œuvre de Dieu sur la terre. Nos frères devraient sentir qu’une responsabilité pèse sur eux en tant que serviteurs de Dieu. Il faut agir sagement à cet égard afin que les biens du Seigneur lui reviennent.

Beaucoup de gens font preuve d’un excès de délicatesse à ce sujet. Ils croient pénétrer sur un terrain défendu quand ils parlent d’héritage à des personnes âgées ou infirmes et qu’ils veulent les conseiller à ce sujet. Mais   ce devoir est tout aussi sacré que celui qui consiste à prêcher l’Evangile. Voilà un homme qui est en possession de biens que le Seigneur lui a prêtés. Or, il est sur le point d’en abandonner la gérance. Par le seul fait qu’ils sont ses parents, va-t-il remettre à des hommes qui ne se soucient guère de Dieu, les biens que le Seigneur lui avait confiés pour les employer à bon escient ? Tout chrétien ne devrait-il pas s’intéresser au bonheur éternel de cet homme aussi vivement qu’à la prospérité de la cause de Dieu et le pousser à prendre des dispositions telles que ses biens soient consacrés à la propagation de la foi ? Verrat-on avec indifférence cet homme quitter la vie en dérobant à Dieu ce qui lui appartient ? Ce serait une perte considérable pour lui-même et pour la cause, car placer son argent entre les mains de ceux qui se désintéressent de la Parole, c’est l’envelopper dans un linge pour l’enfouir dans le sol.

UNE MEILLEURE SOLUTION

Le Seigneur désire que ses disciples disposent de leurs biens pendant qu’ils peuvent le faire eux-mêmes. Certains demanderont : “Dois-je me dessaisir de tout ce que je puis appeler mien ?” Peut-être pas maintenant, mais il faut être disposé à le faire pour l’amour du Christ. Reconnaissons-le comme le Maître absolu de tout ce qui nous appartient et usons de nos biens d’une main libérale chaque fois que des fonds sont nécessaires au progrès de son œuvre.

Quelques-uns font la sourde oreille lorsqu’on sollicite leur contribution soit pour envoyer des missionnaires à l’étranger, soit pour publier la vérité et la répandre comme des feuilles en automne dans toutes les parties du monde. Ces personnes tenteront de justifier leur avarice en vous informant qu’elles ont pris leurs dispositions pour faire du bien après leur mort. Elles ont pensé à Dieu dans leur testament. C’est pourquoi elles vivent en avares, dérobent Dieu dans les dîmes et les offrandes et, par testament, elles rendront au Seigneur une faible partie de ce qui leur a été confié à titre de prêt, tandis que la plus grosse part ira à des parents qui ne s’intéressent nullement aux vérités bibliques. C’est un détournement de la pure espèce. Il consiste à dérober Dieu de ce qui lui revient, non seulement pendant la vie, mais aussi après la mort.

UN RISQUE TERRIBLE

C’est une folie manifeste que d’attendre presque jusqu’à sa dernière heure pour se préparer à la vie future. C’est aussi une grave erreur que de ne pas répondre immédiatement aux appels de Dieu et de n’être généreux qu’au moment où l’on doit passer à d’autres l’administration de ses biens. Ceux à qui l’on confie ses richesses peuvent ne pas les administrer aussi bien. Comment des riches osent-ils courir de tels risques ? Ceux qui attendent d’être à l’article de la mort pour disposer de leurs biens, les donnent à la mort plutôt qu’à Dieu. En agissant ainsi, ils vont directement à l’encontre du plan divin, pourtant clairement tracé. S’ils veulent faire du bien, qu’ils profitent du moment présent et travaillent de toutes leurs forces, comme s’ils craignaient de laisser échapper l’occasion.

Ceux qui négligent un devoir connu en ne faisant pas droit en cette vie aux exigences de Dieu, qui calment leur conscience en se disant qu’ils feront un legs par testament, ceux-là ne recevront ni louange, ni récompense de la part du Maître. Ils n’ont pas renoncé à eux-mêmes, mais, en parfaits égoïstes, ils ont gardé leurs biens à leur disposition aussi longtemps que possible. Seule l’étreinte de la mort leur a fait lâcher prise. Ce que plusieurs renvoient jusqu’au dernier moment devrait être accompli pendant qu’ils sont en bonne santé, s’ils étaient vraiment chrétiens. Qu’ils se consacrent à Dieu, eux et leurs biens,    et, en agissant comme de fidèles économes, ils auront la satisfaction de faire leur devoir. En disposant eux-mêmes de leurs biens, ils s’acquitteront de leurs responsabilités envers Dieu au lieu de s’en décharger sur d’autres.

Nous devons nous considérer comme des intendants et bien comprendre que Dieu est le suprême propriétaire, à qui nous devrons rendre ce qui lui appartient dès qu’il nous y invitera. Quand il viendra nous réclamer ce qui   lui est dû, avec les intérêts, les cupides apprendront qu’au lieu de multiplier les talents qui leur avaient été confiés, ils ont attiré sur eux la sentence prononcée sur le serviteur méchant et paresseux.

LIBERALITE PENDANT LA VIE OU LEGS TESTAMENTAIRES

Le Seigneur désire que la mort de ses serviteurs soit considérée comme une perte, à cause de la bonne influence qu’ils ont exercée et des nombreuses offrandes volontaires qu’ils faisaient pour alimenter le trésor du Seigneur. Des legs testamentaires sont les misérables substituts de la libéralité qui n’a pas été exercée pendant la vie. C’est chaque jour que le serviteur de Dieu devrait faire son testament par de bonnes œuvres et de généreuses offrandes. Il ne faut pas que la part du Seigneur soit infime à côté de celle que l’on se réserve pour soi. En faisant chaque jour son testament, on se souviendra des objets et des amis qui occupent la plus grande place dans les affections. Jésus est le meilleur ami. Il n’a pas considéré sa propre vie, mais il l’a donnée pour nous et s’est fait pauvre en notre faveur, afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis. Il veut notre cœur tout entier, nos biens, tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes.

Mais de nombreux chrétiens de profession renvoient toujours le moment de faire droit aux appels de Jésus pendant leur vie, et ils se moquent de lui   en lui faisant une simple aumône à leur mort. Que tous ceux qui sont dans ce cas sachent que ce vol envers Dieu n’est pas dû à l’impulsion du moment, mais qu’il s’agit d’un plan mûrement médité, puisqu’ils introduisent leurs testaments par ces mots : “En pleine possession de mes facultés …” Après avoir volé Dieu leur vie durant, ils continuent à le faire après leur mort. Et cela, ils le décident dans   la pleine jouissance de leurs facultés. Ce sont de tels testaments que certaines personnes prennent comme oreiller de sécurité. Leur testament fait partie de leur préparation à la mort, car elles l’ont rédigé afin de n’être pas troublées par ces préoccupations au moment de mourir. Ces personnes peuvent-elles penser avec tranquillité qu’un jour elles seront appelées à rendre compte de leur administration ?

Il faut être riche en bonnes œuvres pendant cette vie pour avoir l’assurance de posséder la vie éternelle. Quand les juges s’assiéront et que les livres seront ouverts, chacun sera récompensé selon ses œuvres. Bien des gens ont leur nom inscrit sur les registres de l’église, mais les livres du ciel les accusent de vol. A moins qu’ils ne se repentent et ne travaillent pour le Maître dans un esprit de générosité, leur sort sera certainement celui du serviteur infidèle.

PERTES DUES A L’ABSENCE DE TESTAMENT

Il arrive souvent qu’un homme d’affaires meure subitement sans qu’il lui soit laissé le temps de se préparer. Lorsqu’on examine sa situation financière, on la trouve souvent tragiquement compliquée. Les hommes de loi absorbent une grande partie de son avoir, et parfois même la totalité, pour mettre sa situation au clair, et il ne reste rien pour la veuve, les enfants et l’œuvre       du Seigneur, qui sont ainsi lésés. Les fidèles économes de Dieu sauront exactement où leurs affaires en sont et, en hommes avisés, ils seront prêts à toute éventualité. S’ils venaient à mourir subitement, ceux qui seraient appelés à dresser leur bilan ne rencontreraient aucune difficulté grave.

Beaucoup de gens ne pensent pas à faire leur testament parce qu’ils jouissent apparemment d’une bonne santé. Mais nos frères devraient prendre cette précaution. Il faut qu’ils connaissent exactement l’état de leur fortune et qu’ils ne laissent pas leurs affaires dans le désordre. Qu’ils prennent des dispositions telles que tout soit clair s’ils viennent à manquer brusquement.

Les testaments doivent être faits de manière à avoir une valeur légale. Ensuite, ils peuvent se conserver pendant des années sans nuire à personne,  si le testateur continue à soutenir de ses dons la cause de Dieu. Mes frères,    le fait d’avoir rédigé votre testament ne vous fera pas mourir un jour plus   tôt. En disposant de vos biens en faveur de vos parents, prenez aussi bien garde de ne pas oublier l’œuvre de Dieu. Vous êtes détenteurs des biens du Seigneur, c’est pourquoi vous devez d’abord vous soucier de répondre à ses appels. Naturellement, il ne s’agit pas de laisser votre femme et vos enfants dans la misère et vous devez prendre vos dispositions en conséquence. Mais ne sacrifiez pas à la coutume en portant sur votre testament une longue liste de parents qui ne sont pas dans le besoin.

APPEL POUR UNE REFORME

Ayez toujours à l’esprit que la manière égoïste de disposer de ses biens selon la coutume ne fait pas partie du plan de Dieu, mais est une erreur humaine. Les chrétiens devraient se poser en réformateurs et abandonner      le système actuel, en donnant à leurs testaments une tout autre tournure. N’oubliez jamais que ce que vous avez en main est en réalité la propriété du Seigneur. C’est la volonté de Dieu qui fait la loi. Si un homme vous avait choisi comme exécuteur testamentaire, ne mettriez-vous pas toute votre attention à connaître la volonté du testateur, afin de vous assurer que la moindre somme est affectée selon ses désirs ? Votre Ami céleste vous a confié des biens et donné son testament pour vous indiquer l’emploi que vous devez en faire.    Si vous considérez ce testament avec un cœur désintéressé, ce qui appartient au Seigneur ne recevra pas une fausse destination. La cause de Dieu a été honteusement négligée parce que ceux que le Seigneur a comblés de biens  pour qu’ils puissent faire face à toute éventualité, se sont laissé aller à l’ingratitude et à la désobéissance.

Ceux qui font leur testament ne devraient pas avoir le sentiment que     cela suffit et qu’il ne leur reste plus rien à faire. Qu’ils soient au contraire constamment à l’œuvre, se servant des talents qui leur ont été confiés pour l’édification du royaume de Dieu. Le Seigneur a voulu que tous ses enfants fassent un usage judicieux de leurs biens. Il ne se propose pas de soutenir son œuvre par des miracles. Il a quelques économes fidèles qui gèrent à bon escient leurs affaires et consacrent leur argent à l’avancement de son règne. Mais au lieu d’être l’exception, le renoncement et la bienfaisance devraient être la règle. Il faut répondre aux besoins toujours croissants de la cause. Des appels nous parviennent sans cesse de près et de loin, demandant des messagers porteurs de la lumière et de la vérité. Il faudrait donc une augmentation du nombre des ouvriers et des fonds destinés à leur entretien.—Témoignages pour l’Église   1 :640-647.

Comment faire un bon placement

Voulez-vous assurer un bon placement à vos capitaux ? Mettez-les entre les mains qui portent la marque des clous de la crucifixion. Si vous les gardez en votre possession, ce sera pour votre perte éternelle. Donnez-les à Dieu ; dès que vous le faites, ils portent sa signature, ils sont scellés de son immutabilité. Voulez-vous jouir de vos biens ? Alors, employez-les au profit de ceux qui souffrent.—Testimonies for the Church 9 :51.

2.       L’ECONOMAT, UNE RESPONSABILITE INDIVIDUELLE

Les parents doivent exercer les droits dont Dieu les a investis. Il veut les voir utiliser pour sa gloire les talents qu’il leur a confiés. Les enfants ne doivent pas être tenus responsables des talents de leur père. Tandis qu’ils jouissent d’un raisonnement clair et d’un jugement sain, dans un esprit de prière et en s’entourant des conseils de personnes avisées qui ont une longue expérience dans la vérité et qui connaissent la volonté de Dieu, les parents doivent faire des arrangements pour disposer de leurs biens.

S’ils ont des enfants qui sont handicapés ou qui souffrent d’indigence matérielle, et qui font un usage judicieux de leurs revenus, ils doivent s’en occuper. Mais si leurs enfants sont incroyants, qu’ils ont des moyens importants et qu’ils se sont mis au service du monde, les parents commettent un péché à l’égard de leur Maître, qui les a institués comme ses économes, en leur laissant leurs biens uniquement parce qu’ils sont leurs enfants. Les exigences de Dieu ne doivent pas être considérées à la légère.

Et il doit être clairement entendu que le fait d’avoir rédigé leur testament ne doit pas empêcher les parents de faire des dons à la cause de Dieu pendant leur vie. Ils doivent le faire. Ils doivent ici-bas, en attendant leur récompense dans la vie à venir, se donner la satisfaction de pouvoir disposer d’une partie de leurs moyens superflus. Ils doivent faire leur part pour l’avancement de la cause de Dieu. Ils doivent utiliser les biens que le Maître leur a prêtés pour que se poursuive l’œuvre qui doit s’accomplir dans sa vigne.

L’amour de l’argent se trouve à l’origine de la plupart des crimes perpétrés dans le monde. Les parents qui, égoïstement, usent de leurs biens pour enrichir leurs enfants, sans discerner les besoins de la cause de Dieu pour y répondre, commettent une terrible erreur. Les enfants auxquels ils croient faire du bien en leur donnant de l’argent y trouvent au contraire une source de malédiction.

LES RICHESSES REÇUES EN HERITAGE SONT SOUVENT UN PIEGE

L’argent qu’on laisse aux enfants devient fréquemment une source d’amertume. Ils se querellent souvent au sujet des biens qui leur sont laissés, et s’il s’agit d’un testament, ils sont rarement satisfaits par les dispositions que leur père y a incluses. Au lieu que les biens qu’ils reçoivent les incitent à la gratitude et au respect dû à sa mémoire, ils créent plutôt du mécontentement, des murmures, de l’envie et de l’irrespect. Des frères et des sœurs qui s’entendaient parfaitement trouvent des motifs de contestation, et c’est ainsi que les héritages introduisent fréquemment des dissensions dans les familles. Les richesses ne sont désirables que si elles permettent de répondre aux besoins du présent, et de faire du bien aux autres. Mais lorsqu’elles sont reçues        en héritage, elles sont plus souvent un piège pour leur propriétaire qu’une bénédiction. Les parents ne doivent pas chercher à susciter des tentations à leurs enfants en leur laissant des biens pour l’acquisition desquels ils n’auront pas eu à travailler.

TRANSFERT DE BIENS AUX ENFANTS

Il m’a été montré que certains enfants professant croire à la vérité s’efforceront, d’une manière indirecte, d’influencer leur père pour qu’il leur réserve ses biens, au lieu d’en disposer, pendant qu’il vit, en faveur de la cause de Dieu. Ceux qui agissent de la sorte, en détournant ainsi la fonction paternelle de l’économat, ne se rendent pas compte de ce qu’ils font. Ils se chargent d’une double responsabilité, d’abord en orientant l’esprit de leur père pour qu’il ne remplisse pas le dessein de Dieu dans la disposition des biens qu’il lui a confiés pour être employés à sa gloire, ensuite en s’instituant eux-mêmes les gérants de ces biens que leur père aurait dû faire valoir lui-même afin que le Maître en reçût sa part avec les intérêts.

Bien des parents commettent une grande erreur en se débarrassant de leur fortune pour la placer entre les mains de leurs enfants, alors qu’eux-mêmes sont responsables du bon ou du mauvais usage des talents que Dieu leur a confiés. Un tel transfert de biens n’ajoute au bonheur ni des parents, ni des enfants.   Et les parents, s’ils vivent quelques années de plus, regrettent généralement d’avoir pris une telle initiative. Cette façon de procéder ne va pas augmenter l’amour filial des enfants, car ceux-ci ne seront pas disposés à manifester   une gratitude et un sens du devoir plus grands à l’égard de leurs parents à cause de leur libéralité. A la source de tout cela se trouve une malédiction qui produit uniquement de l’égoïsme chez les enfants et du mécontentement et de misérables sentiments d’humiliante dépendance chez les parents.

Il est bien préférable que les parents, pendant qu’ils vivent, s’efforcent d’apprendre à leurs enfants à s’aider eux-mêmes plutôt que de se préparer à leur laisser une fortune lorsqu’ils mourront. Les enfants qui sont obligés de s’en remettre principalement à leurs propres efforts, deviennent des hommes et des femmes plus accomplis, et sont beaucoup mieux préparés à la vie courante, que ceux qui dépendent uniquement de l’état de fortune du père.  Les enfants qui sont contraints de dépendre de leurs seules ressources ont généralement conscience de leurs talents, qu’ils font valoir, et ils entretiennent et orientent leurs facultés en vue d’atteindre un but dans la vie. Fréquemment ils développent les qualités de persévérance, de modération et de moralité   qui se trouvent à la base du succès dans une vie chrétienne. Alors que les enfants en faveur desquels les parents ont maladroitement fait le plus sont ceux précisément qui se sentent le moins d’obligations envers eux.—Testimonies for the Church 3 :121-123.

3.       SE DECHARGER SUR D’AUTRES DE SES PROPRES RESPONSABILITES

Les frères observateurs du sabbat qui se déchargent sur leurs épouses de leurs responsabilités en tant qu’économes, alors qu’ils sont encore capables de les porter, ne font pas preuve de sagesse et ils provoquent le déplaisir de Dieu. La fonction d’économe que doit exercer le mari ne peut pas être confiée à sa femme. Cependant, cela se pratique dans certains cas, et tous deux en subissent les inconvénients.

Il est arrivé qu’un mari croyant ait transféré ses biens à sa compagne non croyante, avec l’espoir de lui être agréable, de désarmer son opposition et enfin de l’inciter à accepter la vérité. Mais ce n’est ni plus ni moins qu’une tentative d’acheter la paix, ou d’obliger sa femme à croire à la vérité. En agissant de la sorte, le mari transmet à une personne qui n’a pas de sympathie pour la vérité des biens que Dieu lui a prêtés pour l’avancement de sa cause ; comment un tel économe pourra-t-il rendre ses comptes lorsque le Maître lui réclamera ce qui lui appartient augmenté des intérêts ?

Des parents croyants ont fréquemment transféré leurs biens à leurs enfants non croyants, se mettant ainsi dans l’impossibilité de rendre à Dieu ce qui lui appartient. De cette manière, ils démissionnent de la responsabilité dont Dieu les a chargés, et ils transmettent à l’ennemi des biens que Dieu leur avait confiés pour qu’ils les lui retournent afin d’en faire bénéficier son œuvre lorsqu’il le leur demandera.

Il n’est pas conforme au dessein divin que des parents qui peuvent encore s’occuper de leurs affaires confient l’administration de leurs biens aux enfants, même s’ils partagent la même foi. Ils montrent rarement pour l’œuvre tout l’intérêt qu’ils devraient lui porter, et ils n’ont pas suffisamment été en contact avec l’adversité et l’affliction pour estimer à leur juste valeur les trésors éternels et avoir moins d’égards pour les trésors terrestres. C’est agir très mal que de confier des biens à de telles personnes. On les expose à fixer leurs affections sur les biens de  ce monde, à y mettre leur confiance, et à croire qu’en dehors d’eux ils n’ont pratiquement besoin de rien d’autre. Lorsqu’ils sont tout à coup en possession de biens qu’ils n’ont pas acquis par leurs propres efforts, ils en usent rarement avec discernement.

Le mari qui transfère ses biens à sa femme ouvre devant elle les portes   de la tentation, qu’elle soit croyante ou non. Si elle est croyante, mais plutôt avare, portée à l’égoïsme et à la thésaurisation, il lui sera beaucoup plus difficile d’avoir à gérer à la fois les affaires de son mari et les siennes. Pour se maintenir sur le chemin du salut, elle doit surmonter tous ces défauts et imiter le caractère de son Seigneur, en cherchant à aimer ses semblables comme le Christ nous a aimés, et à leur faire du bien. Elle doit s’efforcer de cultiver le précieux don de l’amour que notre Sauveur possédait si pleinement. Sa vie entière n’a été entachée d’aucune action égoïste.

Quels que soient les motifs du mari, il a placé une pierre d’achoppement redoutable sur le chemin de sa femme, qui risque de l’entraver dans ses efforts pour remporter la victoire. Et si le transfert est effectué au profit des enfants, les conséquences seront les mêmes. Dieu connaît les motivations de cet homme. S’il a agi par égoïsme, et qu’il a fait le transfert pour satisfaire sa cupidité et s’excuser de ne rien faire pour l’avancement de la cause, la malédiction du ciel ne manquera pas de fondre sur lui.

Dieu lit les desseins et les intentions du cœur ; il éprouve les motivations des fils des hommes. Sa désapprobation ne se manifestera peut-être pas sous une forme visible et directe, comme dans le cas d’Ananias et de Saphira, mais finalement la punition ne sera pas moins lourde que celle qui leur fut infligée. En cherchant à tromper les hommes ils mentaient à Dieu. “L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra.” Ezéchiel 18 :20.

Ceux qui se flattent de pouvoir rejeter leur responsabilité sur leur femme ou leurs enfants obéissent à la tentation de l’ennemi. Un transfert de biens ne diminuera en rien leur responsabilité. Ils sont responsables des biens que le ciel a confiés à leur soin, et ils ne peuvent d’aucune manière esquiver cette responsabilité jusqu’au moment où ils retournent à Dieu ce qu’il leur avait confié.—Testimonies for the Church 1 :528-530.

Pour une étude complémentaire

Les testaments peuvent être un sujet de discussion parmi les enfants, Témoignages pour l’Église 1 :647.

Rechercher l’avis autorisé des hommes de loi pour rédiger les testaments en vue de leur assurer une réelle valeur, Testimonies for the Church 3 :117.

Transférer une gérance sur les enfants par le moyen de legs, Testimonies for the Church 3 :118-120.

Le partage d’une propriété en faveur des enfants n’a pas augmenté leur affection filiale, Testimonies for the Church 3 :129.

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