Quelles sont les règles de base en matière d’interprétation en externe des Ecrits d’Ellen G. White?

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Quelles sont les règles de base en matière d’interprétation en externe des Ecrits d’Ellen G. White?

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Staff AdventDesk Réponses sélectionnée comme la meilleure 18 mai 2019
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[Extrait de Messenger of the Lord : the Prophetic Ministry par Herbert Douglass, (Nampa, Idaho: Pacific Press Publishing Association, 1998), pages 394 à 407. Les notes indiquées entre guillemets sont numérotées comme telles dans le texte d’origine]

« Beaucoup d’hommes adoptent les témoignages que le Seigneur a donnés, et les appliquent de la manière dont ils supposent qu’ils doivent l’être, prenant une phrase ici ou là, la sortant de son contexte, et le mettant en pratique selon leur opinion. De pauvres âmes deviennent alors perplexes, alors que si elles lisaient avec ordre tout ce qui a été donné, elles en verraient la véritable mise en pratique, et elles ne seraient pas troublées. » 1

Huit règles fondamentales d’interprétation qui prennent en compte un contexte étendu d’un document devraient être les suivantes :
Règle 1 : Prendre en compte tout ce que le prophète a pu dire sur un sujet en discussion avant de tirer une conclusion. 2
Cette règle peut paraître évidente, pourtant il est fort possible que ce soit la première cause de la confusion qui surgit lorsque des gens sont en désaccord. Cette raison est simple : la plupart des gens ne voient que ce qu’ils veulent voir. Ce simple fait influence toutes les recherches, que ce soit en astrophysique, médecine, politique ou théologie. Malheureusement, peu de personnes l’admettent. On appelle ce phénomène la « fixation du paradigme » ou « le problème des présuppositions » 3. Il n’y a rien qui semble plus difficile pour la plupart des gens que d’observer tous les faits, en particulier quand il s’agit d’étudier la Bible ! Cette difficulté ne réside pas dans le fait que la capacité de réflexion soit déficiente, mais parce que ce qui sépare les penseurs regardant la même chose est que leurs présuppositions divergent, des présuppositions non seulement intellectuelles mais aussi du coeur.

Ce sont les présuppositions qui gouvernent le plus souvent les étudiants de la Bible pour ne « voir » que ce qu’ils veulent voir, passant alors outre tout ce que l’auteur a pu écrire sur un thème particulier. Ces paradigmes contrôlent l’esprit dans ce qu’il veut voir, et le coeur a ce qu’il veut croire. Ailleurs 4nous avons appelé ce phénomène une « attitude ». Ce sont ces attitudes, souvent non-verbales, qui déterminent la plupart du temps les conclusions qu’on tire. 5

Après avoir reconnu ce nuage de présuppositions (paradigmes) dont chaque étudiant est invité à prendre conscience, le défi suivant consiste à examiner tout ce que quelqu’un a pu dire ou écrire sur un thème débattu. Ce n’est qu’ainsi que l’écrivain (ou l’intervenant) peut être traité équitablement.

De nombreux théologiens à travers les siècles ont accepté ce principe d’Esaïe :

« Et pour eux la parole de l’Eternel sera : Ordre sur ordre, règle sur règle, règle sur règle, un peu ici, un peu là. » (Esaïe 28:13, Colombe).

Accepter ce principe implique que la Bible contient une révélation unifiée et harmonieuse des messages de Dieu aux êtres humains. Cependant ce principe n’enseigne pas que tous les textes sont pareillement clairs , ou que le sens d’un verset peut se comprendre hors de son contexte. Le message de la Bible (ou tout autre livre ou auteur) sur lequel tout le monde s’interroge donne le contexte final de la signification d’un « ordre » ou d’une « règle » en particulier.

Ce même principe s’applique aux écrits d’Ellen White. Elle a souvent écrit :

« Les témoignages eux-mêmes seront une clé pour expliquer les messages reçus, tout comme l’Ecriture s’explique par l’Ecriture. » 6

Elle croyait que ses écrits étaient en cohérence et en harmonie du début jusqu’à la fin, révélant « une droite ligne de vérité, sans une seule phrase hérétique » 7. C’est une déclaration [page 395] assez remarquable qu’un auteur puisse faire, surtout lorsqu’il a écrit pendant plus de soixante ans. 8

Il est des thèmes qui ont pris de l’importance pour nous aujourd’hui, sur lesquels Mme White n’a rien écrit. Le cinéma, la télévision et la radio, l’avortement, la crémation, la transplantation d’organes, n’étaient pas des questions fréquentes à son époque.
Quand il est dit peu de choses sur certains thèmes
Elle a dit très peu de choses sur certains sujets. Nous ne disposons que de quelques déclarations sur l’assurance-vie 9, et une seule sur la bague de mariage 10. Ses commentaires sur deux « résurrections particulières » sont courts, elle mentionne celle de plusieurs personnes au matin de la résurrection du Christ 11 ainsi que celle qui surviendra immédiatement avant la seconde venue du Christ. 12

Sur d’autres thèmes, elle est plus prolixe, comme par exemple Jésus Christ, le Saint Esprit, la foi et la coopération entre l’être humain et Dieu.

Des thèmes précis ont parfois souvent provoqué des désaccords superflus à l’intérieur de l’église parce que des étudiants de la Bible n’avaient pas appliqué la première règle de l’herméneutique. Par exemple, des phrases telles que « les oeufs ne devraient pas être mis sur votre table » devraient être contrebalancés avec ses autres déclarations sur ce thème, et son principe de la compréhension « pas-à-pas » de la vérité. 13

Parmi ces autres thèmes dans les écrits d’Ellen White qui bénéficient d’une utilisation équitable de cette première règle d’herméneutique, on retrouve la manière de s’habiller, l’observation du sabbat et l’écoute. Théologiquement, il est sage de suivre cette première règle quand il s’agit d’étudier le sacrifice expiatoire, la nature du Christ, la nature et la punition du péché, ou le lien entre la pluie de l’arrière-saison avec le retour du Christ. Plusieurs de ces thèmes cristallisent des Adventistes parce que ceux-ci mettent trop l’accent sur des expressions utilisées dans de la correspondance privée, plutôt que sur l’enseignement global d’un livre, ou sur un paragraphe sorti de son contexte qui semble anodin quand il est comparé à des chapitres entiers d’un livre publié. 14
Règle 2 : Chaque affirmation doit être comprise dans son contexte historique. L’époque, le lieu et les circonstances, dans lesquels une affirmation a été faite, doivent être étudiées afin qu’on en comprenne la signification.
Même si cette règle semble évidente, elle se trouve à la base de nombreux désaccords profonds. A l’époque des morceaux choisis par les media, la plupart des gens se sont vus mal compris aux yeux de l’opinion publique parce que leurs déclarations ont été tirées hors de leur contexte. Combien de fois une personne qui avait été mal citée n’a-t-elle pas réagi en disant : « Mais ce n’est pas ce que je voulais dire ! » Ou bien « C’est effectivement ce que j’ai dit, mais on n’a pas cité tout ce que j’ai dit ! »

Si elle avait vécu à notre époque, Ellen White dirait souvent : « Mais ce n’est pas ce que je voulais dire ! » « C’est effectivement ce que j’ai dit, mais on n’a pas cité tout ce que j’ai dit ! » Remarquons qu’à trois reprises, elle met l’accent sur le rôle primordial de cette seconde règle d’herméneutique.

En 1875 elle fait remarquer que « ce qui peut être dit de quelqu’un en vérité à un moment peut ne pas être exactement pareil à un autre moment » 15. Pourquoi a-t-elle dit ceci ? C’est parce qu’elle était critiquée pour son soutien à des dirigeants qui plus tard déchurent de la grâce ou apostasièrent.

En 1904 elle a plaidé en faveur du fait que Dieu « veut que nous nous servions de notre bon sens. Les circonstances altèrent les conditions et font changer les liens entre les éléments. » 16

En 1911 elle insista sur le fait qu’ « à propos des Témoignages, rien n’est ignoré, ni rien mis de côté, mais que l’on doit prendre en compte le lieu et l’époque. » 17

Nous avons donc trois catégories que sont l’époque, le lieu et les circonstances, et qui doivent toutes les trois être prises en compte quand on cherche à comprendre le sens d’une phrase. Ces catégories ne sont pas synonymes les unes des autres.
L’époque
Des affirmations d’Ellen White doivent être comprises en terme du moment où elle les a faites. Par exemple, le 16 janvier 1898, elle écrit : « Nous sommes encore dans le temps [page 396] de grâce. » 18 Doit-on comprendre que ces mots sont vrais à tout jamais ? Bien sûr que non, car le moment viendra où le temps de grâce prendra fin (Daniel 12:1 et Apocalypse 22:11). Au jour d’aujourd’hui nous savons que certains événements restent encore à venir, par exemple la création de limage de la bête (Apocalypse 13), la loi du dimanche, le grand tremblement de terre final, etc. C’est pourquoi en ce moment « nous sommes encore dans le temps de grâce ».

Que penser alors de ce qui suit ? « La voix de Battle Creek, qui a été considérée comme pleine dautorité dans les conseils pour l’avancement de l’oeuvre de Dieu, n’est plus Sa voix. » 19 « Plusieurs années se sont écoulées depuis que j’ai cru que la Conférence Générale était la voix de Dieu. » 20

En 1875 Ellen White déclare ceci à propos de la Conférence Générale qui s’était réunie :

« Lorsque le jugement de la Conférence Général, qui est l’autorité la plus élevée dont Dieu dispose sur terre, est exercé, l’indépendance et le jugement personnels ne doivent pas continuer, mais se soumettre. » 21

Pourquoi une telle différence entre ses positions ? A la fin des années 1880 et 1890, comme les archives le montrent dans son courrier et ses sermons, Ellen White ne pouvait se rallier à des décisions prises par les membres de la Conférence Générale. Le 1er avril 1901, la veille de l’ouverture de la session de la Conférence Générale, elle s’exprima par les termes suivants :

« La cause de Dieu a été amenée dans l’embarras qui est le nôtre actuellement parce qu’elle a été fondée sur de mauvais principes. Les gens ont perdu confiance en ceux qui dirigent l’oeuvre. Pourtant nous entendons que la voix de la Conférence est celle de Dieu. A chaque fois que j’entends ça, je me suis dit que c’est presque du blasphème. La voix de la Conférence devrait être celle de Dieu, mais ce n’est pas le cas. » 22

Apparemment, les choses avaient changé et ses réflexions pareillement.

Cependant cette session de la Conférence Générale de 1901 adopta des évolutions drastiques dans sa conduite et son personnel. Ellen White s’en est réjouie. A peine deux mois après ces changements, elle se rendit compte que son fils Edson citait ses déclarations d’avant la session de 1901 et les appliquent à la période postérieure à cette session. Les choses avaient changé : cette phrase dans années 1890 n’était plus en vigueur. Aussi elle lui écrit ceci : « Ta bataille aurait pu être la bataille à mener si aucune évolution n’était intervenue à la Conférence Générale [1901]. Mais des changements se sont produits, et de nombreux autres surviendront [en 1903, encore d’autres furent faits] et l’on verra encore d’autres évolutions. On ne doit forcer aucune barrière. (…) Cela me peine de savoir que tu te sers de mots que j’ai écrit avant que la Conférence ne se réunisse. » 23

En 1909 Ellen White était évidemment dans une position post-1901 lorsqu’elle écrit : « Dieu a décrété que les représentants de Son église de tous les coins du monde, lorsqu’ils sont rassemblés à la [session de la] Conférence Générale, disposent de l’autorité. » 24 En résumé, lorsqu’on évoque l’autorité de la Conférence Générale et les multiples affirmations d’Ellen White, on doit tout de suite déterminer quandcelles-ci ont été faites, et dans quelles conditions.
Le lieu
Des déclarations peuvent être vraies pour un individu ou un groupe et en même temps ne pas l’être pour un autre individu ou un groupe. James White a évoqué cette difficulté lorsque deux groupes, en deux endroits différents, ont lu les avertissements de son épouse. « Elle travaille sur cet inconvénient (…) elle lance des appels puissants aux gens, auxquels seul un petit nombre répond, adoptant des positions strictes et en venant à des abus. Puis pour éviter que la cause ne soit anéantie en raison de ces extrémismes, elle doit alors réprouver les extrémistes de manière publique. Cela vaut mieux que tout parte à vau-l’eau, mais l’impact de ces deux positions extrémistes et les réprobations sont calamiteux pour notre cause, amenant un triple fardeau sur les épaules de Mme White. La difficulté réside en ce sens que ce qu’elle peut dire aux lents est entendu par les prompts, ce qui les presse bien trop. Tandis que ce qu’elle peut dire pour mettre en garde les personnes promptes, zélées et imprudentes [page 397], est pris comme une excuse par les lents pour rester bien trop loin en arrière. » 25

Prendre en compte le lieu permet d’aider ceux qui sont confus sur la question de citer ou non les écrits d’Ellen White en public. Une fois Mme White a écrit que « les mots de la Bible, et rien que de la Bible, devraient être entendus du haut de la chaire. » 26 Deux autres fois elle a écrit ceci :

« Dans un travail public, ne citez pas ce que Soeur White a écrit et ne lui donnez pas d’importance. » 27 « Les témoignages de Soeur White ne devraient pas être mis en avant. C’est la Parole de Dieu qui est la norme infaillible. » 28

Est-ce que ces déclarations interdisent aux prédicateurs de citer les écrits d’Ellen White en public, en particulier dans un culte ? La première citation s’adresse au monde chrétien en général, comparant « une religion imaginaire, une religion de mots et de formes » avec « les mots de la Bible et de la Bible seule devant être entendus du haut de la chaire ». Toute la page (tout le contexte) met l’accent sur le fait que « ceux qui n’ont entendu que la tradition, les théories humaines et les maximes doivent entendre la voix de Celui qui peut restaurer l’âme dans la vie éternelle ».

Les deux citations suivantes s’adressent aux évangélistes adventistes, qui doivent prouver leurs doctrines à partir de la Bible et non des écrits d’Ellen White. La deuxième raison à cet avertissement est évidente : ceux qui ne connaissent pas l’autorité d’Ellen White ne seraient pas convaincus par ses déclarations et il est possible qu’ils réagissent de manière négative. 29 En résumé, Mme White n’a jamais déclaré que ses écrits ne devraient jamais été cités du haut d’une chaire d’église adventiste.

La question du lieu est primordiale surtout dans les compilations des pensées d’Ellen White sur des thèmes précis. Un incident survenu au début des années 1890 montre le problème qui consiste à mal appliquer les témoignages donnés à une personne dans un but particulier. Mme White, depuis l’Australie, envoya un courrier à A. Stanton à Battle Creek, un homme qui avait affirmé que l’Eglise adventiste du Septième Jour était Babylone. Elle a inclus ce courrier dans des articles imprimés dans le journal de l’église. 30

Dans son pamphlet de cinquante pages intitulé « Le cri du message du troisième ange », Stantonreprenait des citations d’Ellen White lorsqu’elle réprouvait l’église, et en concluait que ces témoignages constituaient le rejet divin de cette église organisée. Il affirmait que ceux qui veulent achever l’oeuvre de Dieu sur terre doivent quitter l’Eglise adventiste qui était devenue Babylone. Il défendait son point de vue en alignant des commentaires détournés d’Ellen White, incluant une lettre à quelqu’un en privé qui était sortie de son contexte.

Mme White répondit que Stanton avait « mal appliqué [un courrier personnel envoyé à quelqu’un dans un but particulier], comme beaucoup le font avec les Ecritures, blessant son âme et celle d’autrui. (…) En faisant usage de ce courrier personnel adressé à quelqu’un d’autre, Frère S. insultait les efforts fraternels de ceux qui voulaient lui venir en aide. »

Par ailleurs, elle reconnut que ses affirmations mal appliquées pouvaient « sembler » soutenir les conclusions de Stanton, mais « ceux qui les prennent par petits bouts, juste pour soutenir quelque théorie ou idée qui serait la leur, afin de se justifier dans leur marche erronée, ne seront pas bénis et ne tireront aucun avantage de ce qu’ils enseignent. » 31

Cet incident avec Stanton et la réponse d’Ellen White (qui résolut ce problème pour les membres d’église) nous donnent un exemple historique de la manière dont une compilation d’écrits valables peut tromper et faire des dégâts et lorsqu’on ne prend en compte ni l’époque ni le lieu. 32
Règle 3 : On doit comprendre le principe sous-jacent de chaque conseil ou enseignement pour distinguer son importance quand le lecteur vit dans des lieux et des époques différents.
A chaque fois que les prophètes s’expriment, ils transmettent la vérité en tant que principe ou conduite à tenir. Les principes sont universels, dans le sens où ils s’appliquent aux hommes et aux femmes [page 398] partout. Ils sont éternels, dans le sens où ils sont toujours pertinents et applicables.

Il en va autrement des conduites à tenir qui sont des applications ponctuelles de principes éternels et universels. Les principes ne changent jamais mais les conduites à adopter, si, selon les circonstances. C’est pourquoi les conduites à tenir peuvent appliquer un principe d’une façon que le prophète n’avait jamais imaginée. 33

Ellen White était tout à fait consciente de la différence entre les principes universels et les conduites à tenir qui sont fixées selon des circonstances variables :

« Ce qui peut être dit d’hommes dans telle circonstance ne peut pas être dit d’autres hommes dans une autre circonstance. » 34

Ses contemporains reconnaissaient que Mme White en appelait à l’intelligence de ses lecteurs plus souvent en citant des principes qu’en énonçant les réponses à des situations locales. 35

Comprendre la différence fondamentale entre les principes et les conduites à tenir évitera de détourner ce qui est écrit dans la Bible ou par Ellen White. Les thèmes suivants montrent la nécessité de replacer un conseil d’Ellen White dans son contexte temporel, géographique et circonstanciel.
Enseigner aux jeunes filles à savoir atteler et conduire un cheval
Exposant les grandes lignes d’un programme scolaire, Ellen White écrivait que « si les jeunes filles (…) apprenaient à atteler et conduire un cheval, à utiliser la scie et le marteau, aussi bien que le râteau et la houe, elles seraient mieux préparées aux exigences de la vie. » 36 Est-ce là un principe ou une conduite à tenir ? Il est évident que le principe est clair : « être préparées à affronter les urgences de la vie ».

Quand ce conseil a été donné, au début du vingtième siècle, la plupart des Américains vivaient encore dans des fermes. Pour de nombreuses raisons pratiques, dont la sécurité, ce principe était le plus adapté pour des jeunes filles apprenant à « atteler et monter un cheval » et ne laissant pas ce soin seulement aux jeunes hommes. De nos jours, ce principe aurait toute son utilité au lycée ou à l’université avec des cours sur la mécanique et la conduite automobile.
L’âge d’entrée à l’école
En 1872 Ellen White a écrit son premier traité majeur sur l’éducation chrétienne 37. En ce qui concerne la question de l’âge auquel un enfant peut commencer à aller à l’école, voici ce qu’elle dit : « Les parents devraient être les seuls enseignants de leurs enfants jusqu’à ce que ceux-ci aient atteint l’âge de 8 ou 10 ans. (…) La seule salle de classe d’enfants âgés de 8 à 10 ans devrait être le grand air parmi les fleurs qui éclosent et le paysage magnifique de la nature. » 38

Pendant trente ans, ce conseil a été la règle des écoles élémentaires adventistes. En 1904 le Conseil d’Administration de l’école de l’église de St Helena s’est réuni, en présence d’Ellen White, pour aborder la question de l’âge d’entrée à l’école. 39 Les principes qui suivent ont rapidement jailli :

  1. Chaque enfant diffère dans son développement ;
  2. Idéalement ce sont les parents qui devraient être les enseignants de leurs enfants pendant les premières années de ces derniers, jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de 8-10 ans (ce qui implique donc une reconnaissance d’un développement variable de l’enfant);
  3. Si les parents ne peuvent pas enseigner leurs enfants correctement ni leur apprendre la maîtrise de soi, il vaut mieux que ceux-ci l’apprennent d’un enseignant qui leur apprendra la discipline tout autant que des matières adaptées ;
  4. Si les deux parents travaillent en-dehors de leur foyer, il vaut mieux que les enfants se retrouvent dans l’environnement ordonné d’une salle de classe plutôt que livrés à eux-même dans un foyer déserté ;
  5. Par égard pour la réputation du sanatorium de St Helena, il vaudrait mieux pour tous que les enfants ne soient pas vus toute la journée en train de « se promener, sans avoir rien à faire, à être entraîné à faire des bêtises, notamment ».

C’est ainsi que, sur la base du principe, d’après le point de vue de ce qu’il valait mieux pour les enfants et leur impact sur la réputation du sanatorium, la conduite à tenir a évolué et on a procédé à des modifications pour accepter des élèves plus jeunes à l’école de St Helena.
La folie de la bicyclette
Au début du vingtième siècle, « les Américains ont été entraînés dans une passion dévorante qui ne leur laissait que peu de temps ou d’argent pour quoi que ce soit d’autre. (…) Quel était donc ce nouveau et puissant divertissement ? Pour avoir une réponse, les commerçants n’avaient qu’à regarder par la fenêtre [page 399] pour voir leurs clients d’antan fendre l’air. L’Amérique avait découvert la bicyclette et tout le monde profitait au maximum de la nouvelle liberté qu’elle apportait. (…) La bicyclette commença par être le jouet du riche. (…) La première bicyclette coûtait 150 dollars, un investissement comparable aujourd’hui à celui d’une automobile. (…) Chaque membre de la famille voulait « un deux-roues » et toutes les économies de la famille étaient souvent gaspillées en répondant à cette exigence. » 40

En gardant à l’esprit cet arrière-plan, on comprend mieux le conseil d’Ellen White à ce moment-làlorsqu’elle écrit que « l’on rendra des comptes pour l’argent dépensé dans des bicyclettes, des vêtements et d’autres choses futiles » 41. Elle est allée plus loin que le principe du coût exorbitant, elle a mis en garde contre l’esprit de compétition « ensorceleur » et le désir de « devenir le plus grand ». 42

Ainsi, sa conduite à tenir à propos des bicyclettes (ce qui, replacée dans le contexte actuel, semblerait bizarre et même ridicule) reposait sur les principes bibliques nets et précis. Les dépenses sages et équilibrées ainsi que le fait d’éviter un esprit de compétitivité sont des principes qui devraient influencer nos décisions à toutes les époques. Si Mme White était en vie à notre époque, elle appliquerait peut-être ce principe de la responsabilité à la manière dont les gens dépensent leur argent dans des produits de luxe, des voitures, des équipements sportifs, des gadgets électroniques ou des vêtements.
Le sport
Malheureusement il est des personnes qui ont extrait des déclarations d’Ellen White sur le sport sans garder son sens de l’équilibre. En 1895 elle a mis en garde des étudiants contre le fait de « s’adonner à des divertissements, des jeux, des prestations de pugilat », car ils affirmaient « au monde que le Christ n’était pas leur maître. Tout cela a suscité l’avertissement de Dieu. » Cependant, la phrase suivante, rarement citée, révèle son bon sens : « Ce qui me pèse c’est le danger que l’on tombe dans l’extrême inverse. » 43

Par exemple, exclure tout sport ne serait pas conforme à l’idée d’Ellen White. Au début des années 1870, elle a conseillé aux parents et aux enseignants de se rapprocher des enfants et des élèves en « manifestant un intérêt dans tous leurs efforts, et même dans le sport, en agissant parfois comme un enfant avec des enfants, ce qui rendrait les enfants très heureux, gagnant ainsi leur amour et leur confiance. » 44

Une autre fois Ellen White écrit qu’elle ne « condamnait pas la simple pratique du jeu de ballon ». Ce qui l’inquiétait, c’est qu’ « on en ferait trop » avec les jeux de ballon et le sport en général. Elle poursuit en expliquant ce qu’elle voulait dire par « en faire trop ». 45

La leçon que nous pouvons tirer de tout cela, comme pour d’autres thèmes qui polarisent les lecteurs des écrits d’Ellen White, c’est que le large éventail de ses pensées sur un sujet particulier devrait être lu afin de comprendre son point de vue.
La nourriture carnée
Nous avons étudié plus tôt les principes sanitaires d’Ellen White et comment elle les a mis en pratique 46. A nouveau, nous allons mettre l’accent sur la manière dont elle, malade mourante de la tuberculose à 17 ans, a continué à vivre plus longtemps que ses contemporains avec une vie remarquablement rigoureuse. L’un de ses secrets révélés consistait à faire une distinction entre le principe et la conduite à tenir.

Parmi tous les exemples disponibles, remarquons à nouveau la manière dont elle considérait la nourriture carnée, qui faisait partie de son régime alimentaire dans ses jeunes années, et ce qu’elle préférait dans son alimentation d’alors ! Au chapitre 27, on lit comment elle a adopté le message sanitaire lorsque celui-ci lui est parvenu en 1863, dont certains aspects ont impliqué des changements radicaux dans ses habitudes et joies personnelles. Nous avons également vu qu’il lui arrivait parfois de ne pas s’en tenir à sa pratique habituelle d’abstinence d’alimentation carnée. Pourtant en 1870, elle déclare avoir agi par principe, depuis qu’elle avait reçu la vision sur la santé en 1863 : « Je n’ai pas changé de cap depuis que j’ai accepté la réforme sanitaire. Je n’ai pas fait marche arrière depuis que la lumière venue du ciel sur ce thème a éclairé mon chemin. (…) Je n’en ai pas oublié le principe. Car depuis cette époque, frères, vous ne m’avez pas entendue avancer une seule parole extrémiste sur la réforme sanitaire que j’aurais ensuite retirée. Je n’ai fait que [page 400] recommander ce auquel je m’applique jusqu’à aujourd’hui. » 47

Quels étaient donc ces principes de la réforme sanitaire qu’Ellen White croyait avoir fidèlement suivis ?

  1. Est-ce que le meilleur peut se trouver hors de portée dans certaines circonstances ?
  2. Eviter tout ce qui est nocif, comme l’alcool, le tabac et les drogues.
  3. Utiliser judicieusement ce qui est bon pour la santé, faire preuve de maîtrise de soi.
  4. Ne pas nommer précisément une règle alimentaire dans un régime que tout le monde devrait suivre, parce que tous n’ont pas les mêmes besoins physiques, ni les mêmes possibilités de trouver la meilleure nourriture qui soit.
  5. Suivre les pratiques de santés pour améliorer sa réflexion à visée spirituelle, et non pas pour gagner l’acceptation de Dieu (légalisme).
  6. Réfléchir à partir de la cause à la conséquence.

Les conduites à adopter en matière de réforme sanitaire sont des choix qui découlent de ces principes. Si le végétarisme était un principe, alors nous aurions un problème avec l’ordre de Dieu aux Israélites de manger l’agneau de la Pâque. On pourrait aussi se demander pourquoi Il a fait une distinction entre les viandes pures et impures. Qu’en serait-il également de l’agneau de la Pâque et du poisson frais que notre Seigneur a pris avec ses disciples ?

Le végétarisme est une conduite à avoir, une conduite sage, qui est réaffirmée régulièrement dans les laboratoires scientifiques du monde entier, comme dans les études épidémiologiques montrant la différence gigantesque de l’incidence de maladies entre les végétariens et les consommateurs d’alimentation carnée 48. Le devoir du chrétien consiste à « manger ce qui est le plus nourrissant », ce qui laisse à chacun d’appliquer ce principe en faisant un choix sur la base du « devoir connu » 49. Parfois des situations d’urgence surgissent et on est forcé de choisir le bon plutôt que le meilleur, ou même un peu moins bon pour éviter un plus grand mal. Bien que ce principe demeure, la conduite à tenir ou l’application peut varier suivant les circonstances.
Se fréquenter à l’école
Il est des individus qui ont mal compris le conseil d’Ellen White à propos du fait de fréquenter ou de courtiser quelqu’un pendant son cursus scolaire. Ils n’ont pas fait attention à l’âge des personnes concernées. Une partie de ce conseil a été donnée en particulier pour le campus d’Avondale où la plupart des élèves étaient encore au lycée : « Nous avons travaillé durement pour mettre un frein au favoritisme, à l’attachement, aux fréquentations. Nous avons dit aux élèves que nous ne leur permettrons pas le moindre début de commencement qui pourrait interférer avec leur travail scolaire. Nous sommes très fermes sur ce point. » 50

Elle s’inquiétait notamment des jeunes du campus de Battle Creek, où se mélangeaient lycéens et étudiants : « Nos élèves ne sont pas envoyés ici pour s’attacher à quelqu’un, pour se complaire au flirt ou à faire la cour, mais pour acquérir une éducation. Si on leur permettait de suivre leurs propres inclinations en ce sens, le campus perdrait rapidement courage. Plusieurs ont déjà passé plusieurs de leurs journées de cours à flirter et faire la cour d’un air entendu, malgré la vigilance des professeurs et des enseignants. » 51

Ellen White aurait-elle dit la même chose s’il s’était agi d’étudiants plus âgés et plus matures ? Où les jeunes chrétiens trouveraient-ils leurs partenaires de vie sinon dans le cadre d’un campus chrétien consacré aux idéaux adventistes ? A plusieurs occasions, elle a insisté sur les principes qui devraient guider les jeunes gens et le programme scolaire dans le domaine des fréquentations chrétiennes. Par exemple :

« Dans nos rapports avec les étudiants, on doit prendre en compte leur âge et leur caractère. On n’agit pas pareillement avec un jeune et un plus âgé. Il existe des circonstances où des hommes et des femmes d’expérience sérieuse peuvent se voir accordés des privilèges qui ne le seraient pas à des étudiants plus jeunes. L’âge, les conditions, et la tournure d’esprit doivent être pris en compte. Nous devons agir avec sagesse dans tout notre travail. Mais nous ne devons pas diminuer notre fermeté et notre vigilance envers les étudiants de tous âges, ni notre sévérité en interdisant les relations imprudentes et désavantageuses avec des étudiants jeunes et immatures. » 52

Règle 4 : Nous devons faire preuve de bon sens et d’une raison sanctifiée quand nous analysons [page 401] la différence entre les principes et les conduites à tenir.
Lors des commentaires qu’Ellen White fit à la réunion des membres du Conseil d’administration de l’école de St Helena en 1904, elle a de nouveau mis l’accent sur un principe d’herméneutique qui les aiderait, ainsi que d’autres, lorsqu’elles tentent d’appliquer le principe à la conduite à tenir. Elle avait remarqué que les membres d’église recevaient ses paroles de manière légaliste, sans réfléchir : « Eh bien, Soeur White a dit ceci, et donc Soeur White a dit cela, et c’est pourquoi nous allons faire exactement cela. »

Voici sa réponse :

« Dieu veut que nous fassions tous preuve de bon sens, que nous raisonnions à partir de notre bon sens. Les circonstances altèrent les conditions et font changer les liens entre les éléments. » 53

Le christianisme est une religion raisonnable. Dieu a mis en l’être humain non seulement l’aptitude à répondre à Sa grâce (ainsi qu’à ne pas répondre) mais aussi la capacité de réfléchir depuis la cause jusqu’à la conséquence. Plusieurs fois, Ellen White s’est exclamée : « Dieu nous a donné des aptitudes qui doivent être utilisées, développées et fortifiées par l’éducation. Nous sommes invités à raisonner et réfléchir, à faire attention au lien entre la cause et la conséquence. Lorsque ceci est mis en pratique (…) alors on peut accomplir pleinement le but de Dieu dans leur création. » 54

Elle n’a pas fait de la raison l’arbitre final entre ce qui est bien et ce qui est mal. La raison, pour elle, est la capacité de comprendre le caractère raisonnable des recommandations de Dieu, ainsi que l’aptitude à réfléchir aux conséquences de l’obéissance ou de la désobéissance à cette recommandation. « Il nous faut être guidés par la vraie théologie et le bon sens. » 55 Selon elle, une raison sanctifiée et le bon sens sont virtuellement synonymes.
La raison et les positions extrémistes
Chaque thème, que ce soit en matière d’éthique, de théologie, de droit, de musique, d’art graphique ou de loi constitutionnelle, est assailli par ceux qui tendent à l’extrémisme. On appelle ces groupes des Pharisiens ou des Sadduccéens, des conservateurs ou des libéraux, des littéralistes ou des symbolistes, des indifférents (froids) ou des fanatiques (bouillants) etc. En philosophie et en religion, on appelle le premier groupe des objectivistes et le second des subjectivistes. 56

La vérité (de même que le principe) n’est pas une sorte d’équilibre entre deux erreurs. Elle transcende les erreurs des deux positions extrêmes en reconnaissant les vérités que chaque groupe veut garder 57. Cependant la vérité n’intègre pas l’esprit ou les erreurs auxquels sont attachés les deux groupes. Lorsque des gens reconnaissent des éléments de vérité dans leur opposition, il se passe quelque chose de remarquable : la paix prévaut, la conciliation se produit et une réelle unité se développe. Une unité réelle n’est pas la conséquence d’un appel administratif ou d’un vote du comité. L’unité repose sur les principes d’interprétation ordinairement acceptés.

En même temps, les questions qui sont liées à la conduite à tenir (et non au principe) exigent une approche différente. Par exemple, au sujet du vêtement, Ellen White a ainsi écrit :

« Il existe une position de juste milieu à propos de ces questions. Oh ! Puissions-nous la trouver avec sagesse et la garder. »

Au sujet du régime alimentaire, elle recommanda ceci :

« Prenez le chemin du milieu, en évitant tous les extrêmes. » 58

Mais éviter les extrêmes, c’est bien plus qu’une question intellectuelle. Il est des gens qui peuvent comprendre intellectuellement le rapport exact entre le principe et la conduite à adopter, mais qui émotionnellement ont tendance à se comporter de manière extrémiste. Même lorsqu’ils promeuvent une conduite à tenir acceptable, ils peuvent être extrêmement froids ou bouillants. Ellen White a mis abordé ce problème, même lorsque l’attitude à adopter est correcte :

« On se rend compte avec l’expérience que si Satan peut garder des âmes enchaînées dans la glace de l’indifférence, il essaiera de les pousser dans le feu du fanatisme. » 59

Un théologien adventiste respecté, d’une génération en arrière, se rappelle comment il avait pratiqué « le feu du fanatisme » en mettant en pratique l’un des principes sanitaires d’Ellen White. Lorsqu’il vendait des livres religieux dans sa jeunesse, M. Andreasen se nourrissait de barres de muesli. Il en avait sur lui, qu’il mélangeait avec de l’eau et qu’il mangeait deux fois par jour.

Puis quelqu’un lui lut dans un des livres d’Ellen White que les gens « mangeaient trop ». Il regarda autour de lui et découvrit suffisamment d’éléments probants de cette affirmation. C’est ainsi que [page 402] pour être fidèle à cette nouvelle lumière, il diminua de moitié sa ration quotidienne. Quelques temps plus tard, il lut cette citation lui-même dans les Témoignages, (Testimonies 2, page 374) : « Vous mangez trop. » A nouveau il se mit à réfléchir : devait-il à nouveau réduire de moitié sa ration quotidienne ?

Soudain ça a fait tilt. Il était honnête et voulait faire ce qui était bien, mais désormais il remercia Dieu d’avoir « un peu de bon sens ». 60

Parce qu’Ellen White avait déclaré plusieurs fois que « deux repas [par jour] valent mieux que trois » 61, il est des familles qui en avaient fait une règle pour tous, dont ceux des sanatoriums. En ce qui concerne ces derniers, voici ce qu’Ellen White dit en montrant comment lier le principe aux circonstances et à la conduite à tenir : « Si, après avoir donné le troisième repas dans le sanatorium, vous constatez qu’ils ne reviennent plus au sanatorium*, alors vous avez rempli votre devoir. Nous devons nous rappeler que si pour certains il vaut mieux qu’ils ne prennent que deux repas, il est d’autres personnes qui mangent peu à chaque repas et qui ont l’impression d’avoir besoin de quelque chose le soir. (…) [Supprimer le troisième repas] peut faire plus de mal que de bien. » 62

[Note du traducteur : parce que les patients auront recouvré la santé]

En 1867 Mme White a répondu à des questions primordiales sur la réforme sanitaire. L’une des questions était la suivante : « Existe-t-il un danger que des frères et soeurs adoptent des idées extrémistes sur la réforme sanitaire ? » Voici ce qu’elle a répondu :

« C’est ce auquel on peut s’attendre pour toute réforme remuante. (…) C’est le projet de Dieu que des personnes auxquelles convient cette oeuvre annoncent prudemment et avec enthousiasme la réforme sanitaire, puis qu’elles laissent les gens régler cette question avec Dieu en leur âme et conscience. Il est du devoir de ceux qui sont qualifiés de l’enseigner afin que les gens y croient, y obéissent et que tous les autres soient silencieux et enseignés. » 63

En résumé, ce quatrième principe de l’herméneutique nous invite à faire preuve de bon sens quand on fait le lien entre le principe et la conduite à tenir. Cela exige à la fois de la justesse dans la réflexion et l’équilibre émotionnelle. Ellen White a bien dit :

« Il est une classe de gens qui sont toujours prêts à prendre la tangente, voulant rattraper quelque chose d’insolite, de magnifique et de nouveau. Mais Dieu les fera avancer calmement, gentiment, choisissant des mots avec harmonie dans la vérité ferme pour cette époque-ci. Cela exige d’être présenté à l’esprit aussi librement que possible de l’émotionnel, tout en apportant l’intensité et la solennité qui est propre à ce qui est annoncé. Nous devons éviter de créer des idées extrémistes, d’encourager ceux qui veulent se trouver soit dans le feu ou l’eau. » 64

Règle 5 : Nous devons être surs que de soi-disant citations ont bien été écrites par l’auteur auquel on les attribue.
Chaque personnage public a été confronté au problème de personnes face à lui qui affirmaient catégoriquement qu’ils « savaient » ce que l’intervenant ou l’auteur avait dit. Il se peut que cette « conviction » soit sortie d’une imagination fertile, mais l’intervenant ou l’auteur doit pourtant essayer de se défendre de cette erreur ou distorsion. Bien évidemment, la personne qui s’oppose ainsi n’a souvent pas la référence de ce qu’elle avance. La plupart du temps, elle a eu cette information à partir d’un tiers. On nomme ces mémoires déformées et ces erreurs « des déclarations apocryphes ».

Ce problème a empoisonné la vie d’Ellen White dès le début de son ministère, et ce même jusqu’à maintenant. On retrouve des déclarations qui lui ont été faussement attribuées sur des sujets comme ce qui suit :

  1. Les habitants des autres planètes récoltent du fruit pour la pause que les sauvés feront, un jour de sabbat, en chemin vers les cieux.
  2. Elle aurait vu un ange aux côtés d’Uriah Smith et l’inspirant quand il écrivait Thoughts on Daniel and the Revelation.
  3. Le Saint Esprit est, ou était, Melkhisédek.
  4. Elle aurait donné le nom de lieux sûrs dans les montagnes pour s’y cacher pendant la persécution.
  5. Elle a notamment donné le nom de villes spécifiques qui seraient détruites par des tremblements de terres, des incendies, des inondations futurs.
  6. Le Christ reviendrait à minuit.
  7. Les oeufs ne devraient jamais être mangés (omettant le contexte immédiat et d’autres déclarations sur les circonstances variables).
  8. Elle fait partie des 144 000.
  9. Une obscurité littérale recouvrirait la terre comme un signal que le temps de grâce [page 403] aurait pris fin.
  10. La dernière oeuvre de médiation du Christ avant la fin du temps de grâce serait en faveur des enfants qui se sont éloignés de l’église.
  11. Nous devrions vivre comme si nous devions vivre mille ans, et comme si nous devions mourir le lendemain.
  12. Des églises et institutions entières apostasieraient. 65

Règle 6 : Nous devons admettre que les auteurs, et même les prophètes, grandissent en maturité et que la vérité qui leur est révélée, aussi vite qu’ils soient en mesure de la comprendre, et qu’ils ne se contredisent pas.
Cette règle aide les étudiants de la Bible qui s’interrogent sur certaines parties de la vie d’un prophète ou de ses écrits, règle qui se retrouve dans une autre catégorie que celle de « l’époque, du lieu et des circonstances » que l’on a lue plus haut, dans la Règle 3.

Ellen White a très clairement enseigné que Dieu mène son peuple aussi vite que celui-ci est capable de recevoir encore plus de vérité. L’histoire d’Israël est un exemple formidable de la manière dont Il agit avec les gens, là où ils en sont, et non pas là où ils seront à l’avenir 66. Les prophètes font également partie du projet divin de révéler la vérité aussi vite que le peuple est prêt pour cela. Eux-mêmes passent par cela. Non seulement Paul en savait plus sur le plan du salut que Joël ou David, mais il a également vécu cette « révélation » dans sa propre vie. 67

On appelle parfois ce processus « la vérité progressive ». Ce terme est utile quand il s’agit de décrire la prise de conscience progressive de vérités spirituelles. Mais il rate son but lorsqu’il est utilisé dans le contexte du développement évolutionniste qui procède de l’évolution de la compréhension humaine à travers l’épreuve et l’erreur, à travers la thèse et l’antithèse en synthèse. La méthode divine d’enseignement de l’humanité implique à la fois de retrouver la vérité perdue et la révélation de vérité supplémentaire, à la vitesse où on est capable de la recevoir. On comprend le progrès évolutionniste comme la croissance humaine de l’état d’ignorance à celui du savoir, sans qu’aucun absolu n’accorde de valeur universelle au savoir. 68

Ce processus arrive à des individus autant qu’à des groupes de gens. La plupart savent qu’il est à l’oeuvre dans leur propre vécu. Si nous grandissons dans la grâce, ce que nous savions personnellement sur la volonté de Dieu dix ans en arrière est bien moindre que ce que chacun de nous sait aujourd’hui. Cela va sans dire que nous tous aimerions pouvoir rectifier ce que nous avons dit à autrui dix ans en arrière, même si à l’époque nous pensions que c’était sage ! 69

On pourrait cependant dire que « ce devrait être différent pour un prophète. Ce qu’il affirme lorsqu’il a vingt ans ne devrait pas nécessiter de ‘clarification’ ou de ‘développement’ quand il en a cinquante-cinq ! » Cette opinion provient de la conception de l’inspiration verbale. N’oublions pas que Dieu s’adresse à des hommes et des femmes « de condition sociale, de formation intellectuelle et spirituelle fort diverses » 70. Cette progression « étendue » des différents individuelles inclut la progression « étendue » de la compréhension de la vérité que l’on a entre l’époque de sa jeunesse et l’âge mûr. Bien que le noyau de vérité demeure identique, on peut avoir une vision plus large. Une manière de voir et de communiquer qui a mûri peut exprimer le message central différemment d’à un âge jeune. En 1906 Ellen White réfléchissait à son vécu :

« Pendant soixante ans, j’ai été en communication avec des messagers célestes, et j’ai constamment appris sur ce qui relève du divin, et sur la manière dont Dieu oeuvre sans cesse pour amener les âmes, de l’erreur dans leurs voies, à la lumière qui est la Sienne. » 71

Les prophètes sont des gens humbles qui ont vu, à des degrés divers, la gloire du Seigneur. Les prophètes humbles reconnaissent facilement ce dont ils sont redevables à Dieu dans leur vision renouvelée.

« Le sentier des justes est comme la clarté de la lumière, qui va croissant jusqu’au plein jour. » (Proverbes 4:18) 72

Toute la création baigne dans le principe de la croissance, ce que Paul explique aux Corinthiens :

« Nous tous qui, le visage dévoilé, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transfigurés en cette même image, de gloire en gloire ; telle est l’oeuvre du Seigneur [page 404], qui est l’Esprit. » (2 Corinthiens 3:18).

Voici le texte derrière cette règle : « C’est la loi de l’esprit humain que nous sommes changés de par ce que nous contemplons. » 73 C’est pourquoi, plus la jeune Ellen Harmon a étudié sa Bible et prié pour que Dieu la guide dans ses choix de vie, plus elle a été « transformée », et « changée » : elle a grandi dans la connaissance du caractère et des voies de Dieu. 74

Par conséquent, en laissant le principe de la croissance imprégner notre étude d’Ellen White (ou de la Bible) nous pouvons nous attendre à voir des éléments plus profonds dans la transmission des messages de Dieu à autrui. On peut s’apercevoir de la croissance de sa capacité à le faire, en particulier quand on compare ses descriptions les plus anciennes de l’origine de la tragédie des siècles au ciel de ce qui est écrit dans Patriarches et Prophètes75

Donc quand les lecteurs sentent une perspective plus étendue dans Patriarches et Prophètes (1890) que dans Spiritual Gifts (1858), ils reconnaissent la règle herméneutique qui veut qu’un prophète grandit, comme tout un chacun, dans sa perception spirituelle. Cette croissance de la perception spirituelle aidera le prophète à formuler encore plus clairement le message que Dieu veut transmettre. C’est ce principe qui décrit le mieux la vie de Jésus sur terre, dont Luc décrit la croissance et la maturité pour partager spirituellement avec autrui par ces termes :

« Et Jésus progressait en sagesse, en stature et en grâce auprès de Dieu et des humains. » (Luc 2:52) 76

Règle 7 : Dans certains cas, une personne doit comprendre le sens d’un événement, soit directement, soit indirectement, avant d’en comprendre la vérité.
Cette règle peut sembler contraire à un raisonnement sage. Mais telle était la situation à laquelle les apôtres ont été confrontés lorsqu’ils se sont retrouvés face à un monde incrédule après la résurrection du Christ. Qui les croirait à moins que les apôtres n’aient vu la tombe vide ou vu Jésus dans les quarante jours qui ont suivi avant son ascension ? De la même manière, les premiers Adventistes à la fin des années 1840 et au début des années 1850 ont « vécu » le lien croissant entre les visions surnaturelles d’Ellen Harmon-White et la voix pleine d’autorité dans leur communauté en expansion. 77

A la fin de l’année 1896, tandis qu’elle se trouvait en Australie, Mme White a dû répondre à John Bell qui prêchait un message entraînant la division sur l’époque où les messages des trois anges d’Apocalypse 14 seraient accomplis. En résumé, il voyait cet événement comme encore à venir. Elle lui a écrit avec beaucoup de perspicacité, dans les termes de cette septième règle d’interprétation : « Les idées qui sont les siennes sont un mélange de vérité et d’erreur. S’il avait vécu ce par lequel le peuple de Dieu est passé depuis quarante ans, guidé par Dieu, il aurait été mieux préparé à une application exacte de l’Ecriture. Les grands points de repère de la vérité, qui nous montrent notre place dans l’histoire prophétique, doivent être soigneusement protégés, sinon ils seront démolis et remplacés par des théories qui amèneront la confusion plutôt que la lumière authentique ».

Elle termine sa réponse en cinq pages en faisant remarquer cette septième règle :

« De nombreuses théories ont été proposées, avec un semblant de vérité, mais tellement confondues avec des Ecritures mal interprétées et appliquées qu’elles amenaient à de dangereuses erreurs. Nous savons très bien comment chaque élément de vérité a été établi, et le sceau apposé dessus par le Saint Esprit de Dieu. (…) Les voies de Dieu étaient manifestes, et ô combien magnifiques furent Ses révélations de ce qu’est la vérité. C’est le Seigneur Dieu du ciel qui les a établies, les unes après les autres. Ce qui était la vérité à l’époque l’est encore aujourd’hui. » 78

Quelques temps plus tard, Ellen White a rédigé une réponse plus complète sur ce « futurisme » qui était enseigné en Australie. A nouveau, elle souligna le rôle du vécu qu’il serait bon que les Adventistes respectent :

« Le Seigneur ne guidera pas aujourd’hui des gens à mettre de côté ce que le Saint Esprit a inspiré à Ses serviteurs de proclamer par le passé. (…) Le Seigneur ne fait pas reposer sur ceux qui n’ont pas pris part à Son oeuvre le fardeau d’une nouvelle présentation des prophéties qu’Il a, par Son Saint Esprit, envoyé sur les serviteurs qu’Il s’est choisis pour être expliquées. » 79[page 405]

Avoir vécu l’expérience de la révélation de la vérité devient un fondement solide non seulement pour quiconque le vit pour la première fois mais aussi pour ceux qui plus tard veulent le « re-vivre » dans leur propre système de vérité. La vérité, à chaque fois qu’on la trouve, « se raccorde » avec la vérité précédente comme une branche à son tronc. La vérité est cohérente.
Règle 8 : On ne peut pas tout comprendre dans la Bible ou dans les écrits d’Ellen White à la première lecture ou même après des années d’étude.
Cette idée peut sembler bizarre à un esprit curieux mais quand aux astronomes et aux chirurgiens (ou aux chercheurs en génétique, ou aux spécialistes en micro-puces) qui passent toute leur vie à élargir leurs connaissances, tout en se sentant de plus en plus impressionnés de ce qu’ils découvrent.

Les vrais chrétiens mettent en pratique le principe du jugement suspendu 80 quand ils atteignent les limites de la compréhension. C’est particulièrement le cas lorsqu’ils se penchent sur l’histoire biblique (ou des écrits d’Ellen White) sur des thèmes comme la nature de Dieu (et non de Son caractère, que l’on connait mieux), pourquoi le péché s’est répandu, comment le Christ a pu devenir un être humain, comment la régénération fonctionne. Ils reconnaissent que ce sont là « des mystères trop profonds pour l’esprit humain ». Ils se souviennent qu’ils ne doivent pas « douter de Sa Parole parce que nous ne comprenons pas tous les mystères de Sa providence ». 81

Imposer une interprétation parce qu’on a l’impression que tout doive être compris est un moyen sûr d’aboutir à une mauvaise interprétation. Rejeter ou ne pas tenir compte de certains passages de la Bible ou des écrits d’Ellen White, simplement parce qu’ils ne sont pas faciles à comprendre, nuit à la compréhension de la vérité.
Notes

  1. 1. Selected Messages, volume 1, page 44.
  2. 2. Voir T. Housel Jemison, A Prophet Among You [Un prophète parmi vous] (Mountain View, Calif.: Pacific Press Publishing Association, 1955), pages 438 à 450.
  3. 3. Constatons le genre de raisonnement scientifique qui était en en vogue avant que Copernic ne fasse évoluer la vision du monde qu’avaient les astronomes (et tous) avec son changement de paradigme, plaçant le soleil au lieu de la terre au milieu du système solaire. Pensez aux médecins qui ont fait saigner à mort George Washington, le premier président des Etats-Unis, parce que leur paradigme médical ne comprenait pas la théorie du germe ni même la forte probabilité que les traitements par l’hydrothérapie puissent inverser son infection pulmonaire. L’une des premières responsabilités des personnes en quête de vérité est d’étudier les lunettes que chausse le chercheur de la vérité. Les lunettes (le paradigme de la vision du monde) à travers lesquelles nous regardons des informations déterminent la manière dont nous évaluons de soi-disant « faits ». Alfred Whitehead l’a très bien exprimé : « Lorsque vous critiquez [ou interprétez, comme on dit] la philosophie d’une époque, ne vous précipitez pas sur les postures intellectuelles défendues avec véhémence par leurs représentants qu’ils estiment nécessaire d’expliquer. Il existe des hypothèses fondamentales que les sympathisants de tous les systèmes autres de l’époque présupposent de manière inconsciente. De telles hypothèses semblent si évidentes que les gens ne savent pas ce qu’elles supposent parce que l’idée même de les nommer ne leur a pas traversé l’esprit. Avec ces hypothèses, un nombre limité de types de systèmes philosophiques est possible. » – Science and the Modern World (New York : Mentor Editions, 1952), pages 49 à 50.
  4. 4. Voir page 373.
  5. 5. C’est leur attitude qui a montré le regard que les Juifs du premier siècle portaient sur Jésus, comme nous le montre Matthieu 16 : si ce jeune enseignant galiléen ne s’accordait pas avec leur paradigme de ce qu’ils pensaient que le Messie devait être, alors ils porteraient leur regard ailleurs, ce qu’ils ont fait. Si on ne croit pas aux miracles en raison d’un type de paradigme scientifique, l’histoire biblique devient du folklore. Si on ne croit pas que Dieu parle aux hommes et aux femmes par des visions, alors il/elle cherche alors des raisons pour expliquer rationnellement le phénomène de la vision, etc.
  6. 6. Selected Messages, volume 1, page 42.
  7. 7. Selected Messages, volume 3, page 52.
  8. 8. « La lumière que j’ai reçue, je l’ai écrite, et elle brillait depuis les pages imprimées. Il existe, à travers mes oeuvres imprimées, une harmonie avec mon enseignement actuel. » – Review and Herald, 14 juin 1906.
  9. 9. Testimonies, volume 1, pages 549 à 551 (1867). Afin de comprendre cette affirmation, il nous faut mettre en pratique la « règle herméneutique n°2 ».
  10. 10. Testimonies to Ministers, pages 180 à 181 (1892).
  11. 11. Jésus-Christ, pages 787 à 790. Early Writings, pages 184 à 185, 208. The Great Controversy, pages 18, 667. Selected Messages, volume 1, pages 304 à 308.
  12. 12. Early Writings, page 285. La tragédie des siècles, pages 690 à 692.
  13. 13. Testimonies, volume 2, page 362, 400. Voir d’autres affirmations utiles dans Testimonies, volume 7, page 135; volume 9, page 162. Ministère de la guérison, pages 269 à 270.
  14. 14. « Si vous voulez savoir ce que le Seigneur a révélé par elle, lisez ses ouvrages publiés. » – Testimonies, volume 5, page 696. Voir le livre Lire Ellen White de George Knight.
  15. 15. Testimonies, volume 3, page 471.
  16. 16. Selected Messages, volume 3, page 217. Voir page 345.
  17. 17. Selected Messages, volume 1, page 57.
  18. 18. The Upward Look, page 30.
  19. 19. Lettre 4, 1896, citée dans Manuscript Releases, volume 17, pages 185, 186 (1896).
  20. 20. Lettre 77, 1898, citée dans Manuscript Releases, volume 17, , page 216 (1898).
  21. 21. Testimonies, volume 3, page 492.
  22. 22. Manuscrit 37, 1901, cité dans Sermons and Talks, volume 2, pages 159, 160. Voir également l’article « The Church: Voice of God ? » de George E. Rice, paru dans la revue Ministry, en décembre 1987, pages 4 à 6.
  23. 23. Lettre 54, 1901, citée dans Manuscript Releases, volume 19, pages 146 à 148.
  24. 24. Testimonies, volume 9, page 261.
  25. 25. Review and Herald, 17 mars 1868.
  26. 26. Prophètes et rois, page 504.
  27. 27. Selected Messages, volume 3, page 29.
  28. 28. Evangelism, page 256.
  29. 29. Dans le premier témoignage donné par Ellen White à l’église, elle écrit : « Des gens ont choisi un chemin peu judicieux lorsqu’ils ont parlé de leur foi à des non-croyants, car ceux-ci leur ont demandé une preuve et ils ont répondu par « une vision » au lieu de chercher dans la Bible. J’ai vu que ce comportement est incohérent et qu’il porte préjudice à la vérité auprès des non-croyants. Les visions ne sont d’aucun recours pour ceux qui ne les ont jamais vu et qui ignorent tout de leur origine. On ne devrait pas les mentionner dans de tels cas. » – Testimonies, volume 1, pages 119 à 120. Voir également Testimonies, volume 5, page 669.
  30. 30. Review and Herald, du 22 août au 12 septembre 1893. Voir page 231.
  31. 31. Testimonies to Ministers, pages 32 à 62.
  32. 32. « Je sais que beaucoup de personnes acceptent les Témoignages que le Seigneur donne et les appliquent de la manière dont ils supposent qu’elle devrait l’être, prenant une phrase ici et là, la sortant de son contexte, et l’appliquant selon leurs propres conceptions. C’est ainsi que de pauvres âmes deviennent perplexes, alors que si elles lisaient avec ordre tout ce qui a été donné, elles en verraient la véritable application et ne seraient point dans la confusion.(…) Le bouche-à-oreille fonctionne sur ce que Soeur White dit. A chaque fois que l’on rapporte ce qui a été dit, on le grossit. Si Soeur White a quelque chose à dire, laissez-la le dire. Personne n’a été appelé pour être le porte-parole de Soeur White. (…) S’il vous plaît, laissez Soeur White apporter elle-même son message. » – Selected Messages, volume 1, pages 44 à 45. « Ceux qui ne marchent pas dans la lumière du message regrouperont peut-être des affirmations de mes écrits, des affirmations qui leur plaisent, en accord avec leur opinion humaine, et qui en les tirant hors de leur contexte, en les mettant côte à côte avec des raisonnements humains, donneront l’impression que mes écrits soutiennent ce que ces personnes condamnent. » – Lettre 208, 1906, citée dans Ellen G. White: Messenger to the Remnant d’Arthur White, page 86.
  33. 33. Voir page 34.
  34. 34. Testimonies, volume 3, page 470.
  35. 35. Dans une correspondance privée avec A. Tait, Willie White rapporte le déroulement d’une réunion du comité de l’union à laquelle sa mère était conviée. Willie avait remarqué que l’on se dépêchait de terminer les échanges afin de pour voir écouter Ellen White: « Comme tu le sais très bien, ma mère ne répond que rarement à des questions aussi directement, elle cherche à établir des principes et à amener des faits qui lui ont été présentés, afin de nous aider à avoir une étude interrligente d’un thème et d’arriver à une conclusion correcte. » – Cité dans The Ellen G. White Writings d’Arthur White, pages 165 à 166.
  36. 36. Education, page 246.
  37. 37. Testimonies, volume 3, pages 131 à 160. Fundamentals of Christian Education, pages 15 à 46.
  38. 38. Testimonies, volume 3, page 137.
  39. 39. On retrouve un rapport oral de la participation d’Ellen White à cette discussion du comité d’administration de l’école dans Selected Messages, volume 3, pages 214 à 226.
  40. 40. Reader’s Digest, Décembre 1951. Voir à cet effet Lire Ellen White de George Knight, pages 111 à 113.
  41. 41. Testimonies to Ministers, page 398.
  42. 42. Testimonies, volume 8, pages 51 à 52.
  43. 43. Fundamentals of Christian Education, page 378.
  44. 44. Idem, page 18. Voir également Testimonies, volume 3, pages 134 à 135.
  45. 45. The Adventist Home, pages 498 à 499.
  46. 46. Voir pages 310 à 311.
  47. 47. Testimonies, volume 2, pages 371 à 372. « Je présente ces choses au pulic, en m’en tenant aux principes généraux. » – Conseils sur la nutrition et les aliments, page 593 (1897). En 1904 à l’âge de 76 ans, elle écrit ceci : « Mon état de santé est meilleur maintenant qu’il ne l’était lorsque j’étais jeune. Je remercie Dieu pour les principes de la réforme sanitaire. » (idem, page 578). En 1908 elle déclare : « Certaines personnes ont fait courir le bruit que je n’ai pas appliqué les principes de la réforme sanitaire tels que je les ai défendus par la plume. Mais je peux dire, pour autant qu’il m’en souvienne, que je ne me suis jamais écartée de ces principes. » – (page 590) Lire dans la Review and Herald, du 17 mars 1868, l’éditorial de James White où il s’adresse à ceux qui sont plus rigides qu’ils ne devraient l’être concernant les principes sanitaires. L’un des problèmes qui a suscité cet éditorial fut le paradigme de l’inspiration virtuellement verbale qui a amené des lecteurs à des attitudes très critiques.
  48. 48. Voir Conseils sur la nutrition et les aliments, pages 382 à 386.
  49. 49. Testimonies, volume 9, page 163 ; Selected Messages, volume 1, page 396.
  50. 50. Manuscript Releases, volume 8, page 256.
  51. 51. Testimonies, volume 4, page 432; voir également dans le volume 5, page 109.
  52. 52. Counsels to Parents, Teachers, and Students, page 101. Lire également W. C. White and Ellen G. White de Jerry Allen Moon, page 359.
  53. 53. Selected Messages, volume 3, page 217 et page 395.
  54. 54. Mind, Character, and Personality, volume 2, page 436.
  55. 55. Mind, Character, and Personality, volume 1, page 148.
  56. 56. Testimonies, volume 1, page 425.
  57. 57. Voir pages 260 à 261.
  58. 58. Conseils sur la nutrition et les aliments, page 250. Les Grecs anciens faisaient souvent référence à la modération (« rien dans l’excès ») comme étant la quête du « moyen doré ».
  59. 59. Testimonies, volume 5, page 644.
  60. 60. Without Fear or Favor (Washington, D.C. : Review and Herald Publishing Association, 1979) de Virginia Steinweg, pages 53 à 54.
  61. 61. Conseils sur la nutrition et les aliments, pages 166 et 206 ; Testimonies, volume 4, pages 416 à 417.
  62. 62. Conseils sur la nutrition et les aliments, page 333. « La méthode de prendre deux repas par jour est généralement favorable à la santé. Cependant, certaines personnes ont besoin d’un troisième repas. Celui-ci devrait être très léger. » – Ministère de la guérison, page 270.
  63. 63. Review and Herald, du 8 octobre 1867.
  64. 64. Testimonies to Ministers, pages 227 à 228.
  65. 65. Pour une étude approfondie de ces exemples ainsi que d’autres du mot « apocryphe » par Ellen White, voir Comprehensive Index to the Writings of Ellen G. White, volume 3, pages 3189 à 3192.
  66. 66. Pour une étude approfondie du principe de l’adaptation, voir les pages 34, 282, 304, 311, 422.
  67. 67. « Ce fait doit être souligné, et souvent répété : les mystères de la Bible ne sont pas tels que Dieu a voulu nous cacher la vérité, mais parce que notre propre faiblesse ou ignorance nous rend incapables de comprendre ou de nous approprier la vérité. Cette limite ne réside pas dans son objectif mais dans notre capacité. » – Signs of the Times, du 25 avril 1906.
  68. 68. « De tout temps, par la communion avec le ciel et une révélation graduelle des doctrines de la grâce, se sont accomplis les desseins de Dieu en faveur de ses enfants. (…) Celui qui se place là où le Seigneur peut l’illuminer, passe de l’obscurité partielle de l’aurore à l’éblouissante clarté du plein midi. » – Conquérants pacifiques, page 503.
  69. 69. « Dieu désire révéler toujours plus les vérités de sa Parole à celui qui les recherche sincèrement. » – Signs of the Times, du 25 avril 1906. « Il [le Christ] promit à ses disciples que le Saint Esprit les éclairerait et leur permettrait de saisir de mieux en mieux la parole de Dieu. Ainsi, ils pourraient exposer la vérité dans sa beauté renouvelée. » – Les paraboles de Jésus, page 104.
  70. 70. La tragédie des siècles, page 10.
  71. 71. This Day With God, page 76.
  72. 72. « Quiconque étudie ce qu’elle a écrit, depuis les récits presque enfantins de sa jeunesse en passant par l’époque ardue de sa jeune maturité jusqu’à ses écrits pleins de grâce, éloquents,et profondément émouvant de ses dernières années, sentira la progression constante dans sa vision et son expression. Peut-être se souviendra-ton qu’elle a acquis ces qualités, sous la main de Dieu, et non pas en attendant passivement l’effusion de l’Esprit, mais en marchant sous l’impulsion de cet Esprit dans la pratique de toutes les facultés de son être. » – Origin and History of Seventh-day Adventists, volume 1, page 76, d’A. Spalding.
  73. 73. Patriarchs and Prophets, page 91.
  74. 74. « En regardant à Jésus, on obtient une vue plus profonde et plus exacte de Dieu et l’on est transformé par cette contemplation. La bonté et l’amour du prochain deviennent spontanés. » – Les paraboles de Jésus, page 309.
  75. 75. Voir l’article d’Alden Thompson, « The Theology of Ellen White: The Great Controversy Story, » dans l’Adventist Review, du 31 décembre 1981.
  76. 76. Ellen White s’est souvent exprimé avec déférence sur le développement des qualités spirituelles et mentales du Christ : « Ses facultés intellectuelles et ses forces corporelles se développèrent graduellement, en harmonie avec les lois de l’enfance. (…) Il acquit sa connaissance ainsi que nous pouvons le faire nous-mêmes ; sa grande familiarité avec les Ecritures montrent comment Il s’est appliqué, dans ses premières années, à l’étude de la Parole de Dieu. (…) La signification de la Parole et des oeuvres de Dieu se dévoilait à Jésus, pendant qu’il s’efforçait de découvrir la raison des choses. (…) Dès le premier éveil de son intelligence, il ne cessa de croître en grâce spirituelle et en connaissance de la vérité. (…) La communion avec Dieu, par la prière, développe les facultés mentales et morales, et les énergies spirituelles sont accrues par la méditation des choses spirituelles. » – Jésus-Christ, pages 51 à 54.
  77. 77. « Ainsi le processus par lequel les propensions mystiques d’une adolescente ont été reconnues comme étant les révélations d’un prophète d’autorité a été aidé à chaque pas par les hypothèses philosophiques sous-jacentes de la communauté adventiste. Contrairement au prophète mormon Joseph Smith, Ellen White n’a pas proclamé sa révélation ni n’a rassemblé des gens à sa suite. Elle avait plutôt un sens particulier du vécu religieux qui en vint à être accepté comme plein d’autorité dans ce groupe. Le ministère prophétique d’Ellen White était un aspect de l’expérience sociale adventiste, et pas simplement le vécu psychologique d’un seul individu. » – Bull and Lockhart, Seeking a Sanctuary, page 25.
  78. 78. Selected Messages, volume 2, pages 101 à 104.
  79. 79. Selected Messages, volume 2, pages 110, 112 et dans le volume 1, page 161.
  80. 80. Voir l’article de George Reid, « Is the Bible Our Final Authority ?«  dans la revue Ministry, de novembre 1991.
  81. 81. Testimonies, volume 5, page 699. « La Bible n’est que faiblement comprise. Une étude faite avec la prière et tout au long de sa vie des révélations sacrées ne laissera que peu de choses inexpliquées. » – Counsels to Writers and Editors, page 82. « A la fois dans la révélation divine et dans la nature, Dieu donne aux hommes des mystères pour dominer leur foi. Il doit en être ainsi. Il se peut que l’on continue à chercher, à s’interroger, à toujours apprendre, ever learning, et pourtant il reste encore l’infini devant soi. » – Testimonies, volume 8, page 261. « On peut comprendre de Ses objectifs pour autant qu’il soit bon pour nous que nous le sachions. Au-delà de cela, nous devons encore faire confiance à la puissance du Tout-Puissant, à l’amour et la sagesse du Père et Souverain de tout. » – Testimonies, volume 5, page 699.

Source:

Ellen G.White Estate
Silver Spring, Maryland

Staff AdventDesk Réponses sélectionnée comme la meilleure 18 mai 2019

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