La condition du Peuple de Dieu (1er Partie)

Par Ellen G. White

L’esprit missionnaire manque

L’esprit missionnaire a manqué parmi les Adventistes du Septième Jour. Si les prédicateurs et les membres étaient suffisamment réveillés, ils ne se montreraient pas aussi indifférents, alors que Dieu leur a fait l’honneur d’être les dépositaires de sa loi, en la gravant dans leurs esprits et en l’écrivant dans leurs cœurs. — Testimonies for the Church 3:202. ISCE 44.1

Le véritable esprit missionnaire a déserté les églises qui cependant font état d’une exaltante profession de foi; les cœurs ne sont plus embrasés par l’amour des âmes et le désir de les conduire dans la bergerie du Christ. Nous voulons des ouvriers sincères. N’y a-t-il personne qui réponde au cri qui s’élève de partout: “Venez nous secourir”? — Testimonies for the Church 4:156. ISCE 44.2

Il m’a été montré qu’en tant qu’Eglise nous présentions des lacunes. Nos œuvres ne correspondent pas à notre foi. Celle-ci témoigne que nous avons la responsabilité de proclamer le message le plus important et le plus solennel qui ait jamais été donné à des êtres mortels. Cependant, malgré ce fait, nos efforts, notre zèle, notre esprit de sacrifice ne peuvent se comparer au caractère de l’œuvre. Nous devons sortir de la tombe et le Christ nous donnera la vie. — Testimonies for the Church 2:114. ISCE 44.3

Mon cœur est peiné lorsque je constate que nos églises sont si peu conscientes de leurs responsabilités sacrées envers Dieu. Sont des soldats non seulement les prédicateurs mais tout homme et toute femme enrôlés dans l’armée du Christ. Mais sont-ils désireux de remplir leur devoir de soldat, en s’inspirant de l’exemple que le Christ leur a donné par sa vie d’abnégation et de sacrifice? Jusqu’à quel point nos églises dans leur ensemble ont-elles manifesté l’esprit d’abnégation? Elles ont peut-être fait des sacrifices en argent, mais elles ne se sont pas données elles-mêmes. — General Conference Daily Bulletin, 4 février 1893. ISCE 44.4

Beaucoup de ceux qui font profession de suivre le Christ n’éprouvent pas plus de responsabilité à l’égard des âmes que les gens du monde. Les convoitises des yeux et l’orgueil de la vie, l’amour du faste, la recherche des aises séparent les chrétiens de Dieu, et, de ce fait, l’esprit missionnaire n’existe plus que chez quelques-uns d’entre eux. Que peut-il être tenté pour ouvrir les yeux de ces pécheurs dans Sion et pour faire trembler les hypocrites? — General Conference Daily Bulletin, 4 février 1893. ISCE 45.1

Il y a une classe de personnes représentées par Méroz. L’esprit missionnaire ne s’est jamais emparé de leur âme. L’appel en faveur des missions ne les a pas stimulées à l’action. Quels comptes devront-ils rendre à Dieu ceux qui ne font rien pour sa cause, rien pour gagner des âmes au Christ? Chacun d’eux sera sous le coup de ce reproche: “Serviteur méchant et paresseux.” — Historical Sketches of the Foreign Missions of the Seventh Day Adventist, 290. ISCE 45.2

Afin d’illustrer votre négligence de participer à l’œuvre de Dieu, ce qui représentait pour vous un privilège, mon esprit fut reporté à ces paroles: “Maudissez Méroz, dit l’ange de l’Eternel, maudissez, maudissez ses habitants, car ils ne vinrent pas au secours de l’Eternel, au secours de l’Eternel, parmi les hommes vaillants.” — Testimonies for the Church 2:247.

Une classe de gens satisfaits d’eux-mêmes

J’ai vu devant moi une classe de gens très conscients d’avoir des impulsions généreuses, des sentiments pieux et le désir de bien faire; cependant, ils ne font rien. Ils sont satisfaits d’eux-mêmes, et lorsqu’ils en ont l’occasion et qu’ils bénéficient de circonstances favorables, ils se flattent de vouloir et de pouvoir accomplir une grande et bonne œuvre; mais ils attendent toujours cette occasion et ces circonstances. Ils méprisent l’esprit étroit du pauvre grippe-sou qui donne à contrecœur une maigre pitance aux nécessiteux. Ils voient qu’il vit pour lui-même, qu’il ne sortira pas de son moi pour faire du bien aux autres, pour les faire bénéficier des talents sous forme d’influence ou d’argent qui lui ont été confiés pour qu’il en use, et non qu’il en abuse ou qu’il les livre à la rouille ou les enterre. Ceux qui s’abandonnent à leur ladrerie et à leur égoïsme devront rendre compte de leurs actes d’avarice, car ils sont responsables du mauvais usage qu’ils font de leurs talents. Mais ceux qui ont des impulsions généreuses et qui discernent facilement les choses spirituelles, portent une responsabilité accrue lorsqu’ils demeurent inactifs, attendant l’occasion qui, selon eux, ne s’est pas encore présentée, opposant cependant leur intention d’agir au bon vouloir de l’avare et croyant que leur condition est plus favorable que celle de leurs voisins moins généreux. Ils s’abusent eux-mêmes. La possession de qualités qu’ils ne font pas valoir augmente d’autant leurs responsabilités; s’ils laissent inemployés les talents reçus de leur Maître, ou simplement thésaurisés, leur condition n’est pas meilleure que celle de leurs voisins pour lesquels ils professent un profond dédain. Il leur sera dit: “Vous avez connu la volonté de votre Maître, et vous ne l’avez pas accomplie.” — Testimonies for the Church 2:250, 251.

Paralysie mortelle causée par Satan

Le peuple de Dieu doit prendre garde aux signes des temps. Les signes de la venue du Christ sont trop clairs pour être mis en doute, et à leur vue tous ceux qui professent croire à la vérité devraient devenir des prédicateurs pleins de vie. Dieu nous appelle tous, prédicateurs, laïques, à nous réveiller. Le ciel tout entier est en état d’alerte. Le rideau descendra bientôt sur le dernier acte de l’histoire du monde. Nous traversons les périls des derniers jours, mais les plus grands dangers sont encore devant nous, et cependant nous dormons. Ce manque d’activité et de zèle pour la cause de Dieu est effrayant. Cette stupeur mortelle vient de Satan. — Témoignages pour l’Église 1:98. ISCE 46.1

L’incrédulité, comme un suaire, enveloppe nos églises, parce qu’elles n’utilisent pas les talents que Dieu leur a confiés, en communiquant la lumière à ceux qui ignorent la vérité précieuse. Le Seigneur adresse un appel aux âmes qui ont reçu le pardon, qui se réjouissent dans la lumière, pour qu’elles fassent connaître la vérité à d’autres. — General Conference Daily Bulletin, 4 février 1893. ISCE 47.1

Satan cherche à tenir le peuple de Dieu dans l’inaction, à l’empêcher de répandre la vérité, afin qu’il soit pesé et trouvé trop léger. — Témoignages pour l’Église 1:98. ISCE 47.2

Les hommes sont en péril, et les multitudes se meurent. Mais combien ils sont peu nombreux les serviteurs de Dieu qui ont à cœur le salut des âmes! La destinée du monde oscille sur le plateau de la balance, mais cet état de choses ne semble pas devoir affecter ceux qui font profession d’avoir reçu les vérités les plus solennelles qui aient jamais été confiées à des mortels. L’amour brûlant qui poussa le Christ à quitter le ciel, à prendre notre nature afin d’attirer l’humanité vers la divinité, fait tristement défaut. Le peuple de Dieu est comme frappé d’une stupeur, d’une paralysie spirituelle qui l’empêchent de voir nettement les devoirs de l’heure présente. — Les paraboles de Jésus, 310. ISCE 47.3

Satan se sert de l’indifférence et de l’indolence des chrétiens de profession pour renforcer les rangs de ses soldats. Beaucoup de ceux qui s’imaginent être avec le Christ, bien que ne travaillant pas directement pour lui, prêtent en réalité la main à l’adversaire, lui donnent accès à la place et lui permettent ainsi de remporter des avantages. En n’entrant pas résolument au service du Maître, en négligeant des devoirs ou des occasions d’agir et de parler pour lui, ils permettent à Satan de prendre l’ascendant sur les âmes qui auraient pu être gagnées à Jésus-Christ. — Les paraboles de Jésus, 283. ISCE 47.4

Quand j’étudie les Ecritures, je suis alarmée au sujet de l’Israël de Dieu d’aujourd’hui. Ses ressortissants sont invités à fuir l’idolâtrie, mais je crains qu’ils soient endormis et qu’ils se conforment au monde au point qu’il serait difficile de discerner celui qui sert Dieu de celui qui ne le sert pas. La distance qui sépare le Christ de son peuple ne fait que s’accroître, alors qu’elle diminue d’autant entre ce peuple et le monde. Les signes qui doivent distinguer ceux qui font profession de suivre le Christ du monde sont sur le point de disparaître. A l’instar de l’Israël d’autrefois, l’Israël d’aujourd’hui se laisse attirer par les abominations des peuples d’alentour. — Testimonies for the Church 1:277. ISCE 48.1

Le discernement spirituel obscurci

Ce n’est pas uniquement dans le monde que nous observons les conséquences de la négligence de l’Eglise à combattre dans l’armée du Christ. Elles se discernent également dans l’Eglise où cette nonchalance a créé un état de choses qui a progressivement éliminé les intérêts sacrés de l’œuvre de Dieu. Un esprit de critique et d’amertume s’est introduit dans l’Eglise, et le discernement spirituel d’un grand nombre s’est obscurci. Cette situation a fait un tort considérable à la cause de Dieu. — Testimonies for the Church 6:297. ISCE 48.2

Je suis attristée en pensant à la condition du peuple de Dieu. Le Seigneur ne nous a pas fermé le ciel, mais c’est notre continuelle infidélité qui nous a séparés de Dieu. L’orgueil, la convoitise et l’amour du monde cohabitent dans les cœurs qui se sont libérés de la crainte d’être repoussés ou condamnés. Des péchés graves inspirés par l’orgueil se sont introduits parmi nous. Et cependant l’idée qui prévaut est que l’Eglise connaît un état florissant où règent la paix et la prospérité spirituelle. L’Eglise s’est détournée de son chef, le Christ; elle retourne résolument vers l’Egypte. Pourtant, il en est quelques-uns qui sont inquiets ou étonnés de leur manque de puissance spirituelle. Le doute et même l’incrédulité à l’égard des témoignages de l’Esprit de Dieu apparaissent un peu partout dans nos églises, ce qui est conforme à la volonté de Satan. — Testimonies for the Church 5:217.

Un état de faiblesse spirituelle

Une lumière croissante a éclairé le peuple de Dieu, mais nombreux sont ceux qui ont négligé d’accepter cette lumière et, de ce fait, se trouvent dans un état de grande faiblesse spirituelle. Ce n’est pas parce qu’il lui manque la connaissance que le peuple de Dieu est en train de périr. Ce n’est pas faute de savoir où se trouvent le chemin, la vérité et la vie qu’il risque d’être condamné. Ce qui le condamne, c’est d’avoir négligé ou refusé la vérité qui a été présentée à son intelligence, et la lumière qui a illuminé son âme. Ne seront pas condamnés ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de rejeter une lumière quelconque. Qu’aurait pu être fait de plus pour la vigne du Seigneur qui n’ait été déjà accompli? La lumière, la précieuse lumière brille sur le peuple de Dieu; mais elle ne le sauvera pas, à moins qu’il consente à être sauvé par elle, à s’en inspirer dans sa vie, et à la transmettre à ceux qui vivent dans les ténèbres. — Testimonies for the Church 2:123.

Le besoin d’un collyre divin

Les membres d’église ont besoin d’oindre leurs yeux avec le collyre divin, pour qu’ils discernent les nombreuses occasions qui s’offrent à eux de servir Dieu. A diverses reprises, Dieu a invité son peuple à se rendre dans les chemins et le long des haies et à contraindre d’entrer ceux qu’il trouvera, de manière à remplir sa maison, bien qu’il y ait des personnes dans notre voisinage auxquelles nous n’avons pas montré suffisamment d’intérêt pour les amener à penser que nous nous occupions de leurs âmes. C’est pourtant une telle œuvre que le Seigneur souhaite que son Eglise entreprenne. Nous ne devons pas dire: “Qui est mon prochain?” Nous devons nous souvenir que notre prochain est celui qui a besoin de notre sympathie et de notre aide. Toute âme qui est blessée et meurtrie par l’adversaire est notre prochain, toute âme qui est la propriété de Dieu. En Jésus-Christ disparaissent toutes les distinctions que les Juifs avaient établies au sujet de la désignation du prochain. Il n’y a pas de lignes de démarcation quant au territoire, pas de distinctions artificielles, pas de castes, pas d’aristocratie. — Testimonies for the Church 6:294.

Source: Extrait du livre « Instructions pour un Service Chrétien Effectif » de Ellen G. White.

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