Chapitre 15 — La collecte annuelle
Un problème préoccupant
Pendant des années un problème préoccupant s’est posé à nous: comment réunir des fonds suffisants pour subvenir aux besoins des missions que le Seigneur nous a permis de créer et d’organiser? D’une part, nous prenons connaissance des ordres positifs de l’Evangile et, d’autre part, les missions, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, présentent leurs besoins. Les indications, mieux que cela, les révélations positives de la Providence nous pressent d’accomplir rapidement l’œuvre qui nous attend. — Testimonies for the Church 9:114.
Un plan couronné de succès
La collecte annuelle pour les missions est l’un des nouveaux plans permettant d’atteindre ceux qui ne partagent pas notre foi. Dans bien des endroits, durant ces dernières années, cette collecte a été couronnée de succès, constituant une source de bénédictions pour un grand nombre de personnes, et augmentant les ressources financières des missions. Ceux qui ne sont pas des nôtres ont été informés des progrès du message du troisième ange dans les pays païens, leur sympathie nous a été acquise et certains d’entre eux ont cherché à mieux connaître cette vérité qui a tant de puissance pour transformer les cœurs et les vies. Des hommes et des femmes de toutes classes ont pu être atteints, et le nom de Dieu a été glorifié. — Manuscrit 2, 5 juin 1914, “Consecrated Efforts to Reach Unbelievers” [Efforts consacrés pour atteindre les non-croyants].
Certains peuvent se demander s’il est convenable de recevoir des fonds d’incroyants. Que ceux-là se demandent: “Qui est le véritable propriétaire de notre monde? A qui appartiennent ses maisons et ses terres, et ses trésors d’or et d’argent?” Dieu possède énormément de choses dans le monde, et il a placé ses richesses entre les mains de tous les hommes, qu’ils soient croyants ou incroyants. Il est prêt à agir sur le cœur des gens du monde, même des idolâtres, pour qu’ils donnent une partie de leurs biens afin de soutenir son œuvre; et il le fera dès que son peuple aura appris à s’approcher de ces personnes avec sagesse, pour attirer leur attention sur ce qu’elles ont le privilège de pouvoir accomplir. Si les besoins de l’œuvre du Seigneur étaient présentés comme il convient à ceux qui disposent de fonds et qui ont de l’influence, ces hommes pourraient contribuer bien davantage à l’avancement de la cause de la vérité présente. Les enfants de Dieu ont perdu beaucoup d’occasions dont ils auraient pu tirer profit s’ils n’avaient pas choisi de se tenir à l’écart du monde. — The Southern Watchman, 15 mars 1904.
Le Seigneur agit encore sur le cœur des rois et des dirigeants en faveur de son peuple. Ceux qui travaillent pour lui doivent profiter de l’aide qu’il pousse les hommes à leur accorder pour l’avancement de sa cause. Les personnes par lesquelles ces dons nous parviennent peuvent ouvrir la voie qui permettra à la lumière de la vérité d’atteindre les pays plongés dans l’ignorance. Elles peuvent n’avoir aucune sympathie pour l’œuvre de Dieu, aucune foi en Christ, aucune connaissance de sa parole; ce n’est pas une raison pour refuser leurs dons. — The Southern Watchman, 15 mars 1904.
Le Seigneur a placé ses biens entre les mains des non-croyants aussi bien que dans celles des croyants; tous peuvent lui être rendus pour l’accomplissement de l’œuvre destinée à un monde perdu. Aussi longtemps que nous serons en ce monde, aussi longtemps que l’Esprit de Dieu agira sur les enfants des hommes, nous devrons recevoir des dons aussi bien que les distribuer. Nous devons apporter au monde la lumière de la vérité, telle qu’elle est révélée dans les Ecritures; et nous devons recevoir du monde ce que Dieu le pousse à donner pour le soutien de sa cause. — The Southern Watchman, 15 mars 1904.
Bien qu’il soit aujourd’hui presque entièrement en possession des méchants, le monde entier, avec ses richesses et ses trésors, appartient à Dieu. “La terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle renferme.” “L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit l’Eternel des armées.” “Car tous les animaux des forêts sont à moi, toutes les bêtes des montagnes par milliers; je connais tous les oiseaux des montagnes, et tout ce qui se meut dans les champs m’appartient. Si j’avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde est à moi et tout ce qu’il renferme.” Oh! que les chrétiens puissent se rendre compte toujours davantage que c’est leur privilège et leur devoir, tout en respectant les bons principes, de tirer profit de toutes les occasions envoyées par le ciel pour favoriser l’avancement du royaume de Dieu sur cette terre. — The Southern Watchman, 15 mars 1904.
Exhortation aux ouvriers
A tous ceux qui vont entreprendre le travail missionnaire avec le journal de la collecte annuelle, je voudrais dire: Redoublez de zèle, vivez sous la direction du Saint-Esprit. Progressez chaque jour dans votre expérience chrétienne. Que ceux qui possèdent les qualifications requises travaillent en faveur de ceux qui ne partagent pas notre foi, à quelque classe qu’ils appartiennent. Cherchez avec zèle les âmes qui se perdent. Pensez à l’ardent désir du Christ de voir revenir au bercail ceux qui se sont égarés. Prenez soin des âmes comme devant en rendre compte. Dans votre activité missionnaire dans l’église et dans votre voisinage, faites que votre lumière luise avec une clarté telle que personne, au jour du jugement, ne puisse dire: “Pourquoi ne m’avez-vous pas parlé de cette vérité? Pourquoi n’avez-vous pas cherché à prendre soin de mon âme?” Soyons également zélés dans la diffusion des publications qui ont été soigneusement préparées à l’usage de ceux qui ne partagent pas notre foi. Utilisons chaque occasion qui se présente à nous d’attirer l’attention des incroyants. Offrons nos publications à tous ceux qui sont disposés à les recevoir. Vouons-nous de tout notre cœur à la proclamation du message: “Préparez au désert le chemin de l’Eternel, aplanissez dans les lieux arides une route pour notre Dieu.” — Manuscrit 2, 5 juin 1914, “Consecrated Efforts to Reach Unbelievers” [Efforts consacrés pour atteindre les non-croyants].
Conditions essentielles au succès
En suivant tout plan qui peut être mis en pratique pour porter aux autres la connaissance de la vérité présente et des merveilleuses bénédictions qui découlent de l’avancement de la cause, consacrons-nous tout d’abord nous-mêmes entièrement à celui dont nous souhaitons exalter le nom. Prions aussi avec passion pour ceux à qui nous avons l’intention de rendre visite personnellement pour leur apporter une foi vivante, en présence de Dieu. Le Seigneur connaît le cœur et les desseins de l’homme, et comme il peut facilement nous attendrir! Comme son Esprit peut, semblable au feu, subjuguer le cœur endurci! Comme il peut remplir l’âme avec de l’amour et de la tendresse! Comme il peut nous accorder les grâces de son Saint-Esprit et nous rendre aptes à aller ici et là pour travailler au salut des âmes! — Manuscrit 2, 5 juin 1914, “Consecrated Efforts to Reach Unbelievers” [Efforts consacrés pour atteindre les non-croyants].
L’œuvre du Seigneur pourrait recevoir une aide beaucoup plus importante que celle qu’elle reçoit actuellement, si nous voulions aborder les gens avec sagesse, les mettant au courant de notre action et leur donnant l’occasion de réaliser ce que nous avons le privilège de les amener à faire pour son avancement. Si, en tant que serviteurs de Dieu, nous adoptons une ligne de conduite sage et prudente, sa bonne main nous fera prospérer dans nos efforts. — The Southern Watchman, 15 mars 1904.
Si tous ceux qui sont engagés dans l’œuvre du Seigneur pouvaient se rendre compte de tout ce qui dépend de leur fidélité et de leur sage prévoyance, une plus grande réussite couronnerait leurs efforts. Par manque de confiance en nous-mêmes et par hésitation, nous négligeons souvent de nous assurer ce à quoi nous avons droit auprès des pouvoirs existants. Dieu travaillera en notre faveur lorsque nous serons prêts à faire ce que nous pouvons et devons faire comme notre part. — The Southern Watchman, 15 mars 1904.
Missions dans nos pays et ailleurs
L’œuvre missionnaire dans nos pays progressera en tous points lorsqu’un esprit de libéralité, d’oubli de soi et de sacrifice se sera manifesté en faveur des missions étrangères; car la prospérité de cette œuvre dans nos pays dépend largement, sous la direction de Dieu, de l’influence réflexe de l’œuvre d’évangélisation accomplie dans les pays lointains. C’est en travaillant activement à répondre aux besoins de la cause de Dieu que nous mettrons nos âmes en contact avec la source de toute puissance. — Testimonies for the Church 6:27.
Un homme d’affaires américain, qui était un chrétien zélé, au cours d’une conversation avec un collaborateur, faisait remarquer qu’il travaillait pour le Christ vingt-quatre heures sur vingt-quatre. “Auprès de toutes mes relations d’affaires, disait-il, je tâche de représenter mon Maître. Si j’en ai l’occasion, j’essaie de lui gagner d’autres âmes. Toute la journée je travaille pour le Christ. Et la nuit, tandis que je dors, j’ai un homme qui travaille pour lui en Chine.” Et, comme explication, il ajouta: “Lorsque j’étais jeune, j’avais résolu d’être missionnaire parmi les païens. Mais à la mort de mon père, j’ai dû m’occuper de ses affaires pour subvenir aux besoins de la famille. Aujourd’hui, au lieu d’y aller moi-même, j’entretiens un missionnaire. Dans telle ville de telle province de Chine se trouve mon ouvrier. Et ainsi, même pendant que je dors, je suis encore, par l’intermédiaire de mon représentant, en train de travailler pour le Christ.”
N’y a-t-il pas d’Adventistes du Septième Jour qui agiront de la sorte? Au lieu de garder les pasteurs dans les églises qui connaissent déjà la vérité, que les membres de ces églises disent à ces ouvriers: “Allez travailler au salut des âmes qui périssent dans les ténèbres. Nous allons pourvoir nous-mêmes aux services de l’église. Nous tiendrons les réunions et, par notre appartenance au Christ, nous maintiendrons le niveau de la vie spirituelle. Nous travaillerons en faveur des âmes qui nous entourent, et nous dirons nos prières et enverrons nos dons pour soutenir les ouvriers dans les champs plus nécessiteux et plus démunis.” — Testimonies for the Church 6:29, 30.
Un exemple digne d’éloges
La pauvre veuve qui mit ses deux pites dans le trésor du Seigneur ne savait pas très bien ce qu’elle était en train de faire. Son exemple de générosité a agi et réagi sur des milliers de cœurs dans tous les pays et à toutes les époques. Il a apporté au trésor de Dieu des dons venant des gens haut placés et des humbles, des riches et des pauvres. Il a aidé à soutenir des missions, à établir des hôpitaux, à nourrir les affamés, à vêtir ceux qui étaient nus, à guérir les malades et à prêcher l’Evangile aux pauvres. Des multitudes ont été bénies par le moyen de son geste désintéressé. — Testimonies for the Church 6:310.
Leçons tirées de la vie de Néhémie
Au cours des années passées, j’ai parlé en faveur d’un plan qui consistait à présenter notre œuvre missionnaire et ses progrès à nos amis et à nos voisins, et j’ai fait allusion à l’exemple de Néhémie. Et maintenant, je désire encourager nos frères et nos sœurs à étudier à nouveau l’expérience de cet homme de prière, de foi et au jugement sain, qui prit la liberté de demander à son ami, le roi Artaxerxès, une aide qui contribuerait à pourvoir aux intérêt de la cause de Dieu. — Manuscrit 2, 5 juin 1914, “Consecrated Efforts to Reach Unbelievers” [Efforts consacrés pour atteindre les non-croyants].
Fonds sollicités auprès de ceux qui sont susceptibles de les accorder. — Les hommes de prière devraient être également des hommes d’action. Ceux qui sont prêts à travailler et qui le veulent vraiment, trouveront la voie et les moyens pour y parvenir. Néhémie ne se fiait pas à des probabilités. Les fonds dont il manquait, il les sollicita de ceux qui étaient susceptibles de les lui accorder. — The Southern Watchman, 15 mars 1904.
Le courage à la tâche vient de la puissance. — Néhémie et Artaxerxès se tenaient face à face, — d’un côté un serviteur appartenant à un peuple vaincu, de l’autre le monarque du grand empire universel. Mais la distance morale qui les séparait était infiniment plus grande que leur différence de rang. Néhémie avait accédé à l’invitation du Roi des rois: “A moins qu’on ne me prenne pour refuge, qu’on ne fasse la paix avec moi, qu’on ne fasse la paix avec moi.” La requête silencieuse qu’il adressa au ciel était la même que celle qu’il avait formulée pendant plusieurs semaines: que Dieu veuille répondre à sa demande. Et alors, puisant son courage dans la pensée qu’il avait un Ami, omniscient et omnipotent, qui agissait en sa faveur, l’homme de Dieu fit connaître au roi son désir d’être déchargé pour un temps de son poste à la cour, et d’avoir la permission de rebâtir les ruines de Jérusalem et d’en faire une ville plus puissante et mieux défendue. Des résultats importants pour la ville et le peuple juif dépendaient de cette requête. “Et, dit Néhémie, le roi me donna ces lettres, car la bonne main de mon Dieu était sur moi.” — The Southern Watchman, 8 mars 1904.
Sous protection officielle. — Puisque sa requête avait reçu du roi une réponse favorable, Néhémie fut encouragé à réclamer toute l’aide qui lui était nécessaire pour mener à bien la réalisation de ses plans. Pour donner à sa position toute la dignité et l’autorité désirables, aussi bien que pour protéger son voyage, il s’assura une escorte militaire. Il obtint des lettres royales pour les gouverneurs des provinces au-delà de l’Euphrate, territoires qu’il devait franchir sur sa route vers la Judée; et il obtint, aussi, une lettre pour le gardien de la forêt royale dans les montagnes du Liban, lui enjoignant de fournir tout le bois de charpente qui serait nécessaire pour les murailles de Jérusalem et pour les constructions que Néhémie se proposait d’y ériger. Pour que personne ne pût l’accuser d’avoir outrepassé ses droits, Néhémie avait pris soin de faire clairement définir les prérogatives et privilèges qui lui étaient accordés. — The Southern Watchman, 15 mars 1904.
Les lettres royales destinées aux gouverneurs des provinces qui jalonnaient sa route assuraient à Néhémie une réception honorable et une prompte assistance. Et aucun ennemi n’aurait osé molester le haut fonctionnaire qui était protégé par la puissance du roi de Perse et traité avec des marques de considération par les chefs locaux. Le voyage de Néhémie se déroula sans encombre et réussit parfaitement. — The Southern Watchman, 22 mars 1904.
Obstacles rencontrés. — Son arrivée à Jérusalem, bien qu’elle fût placée sous la protection d’une garde militaire, excita la jalousie et la haine des ennemis d’Israël. Les tribus païennes établies près de Jérusalem s’étaient auparavant abandonnées à leur inimitié envers les Juifs en les couvrant de toutes les injures et insultes qu’elles avaient osé leur infliger. Les chefs de certaines de ces tribus étaient les premiers à commettre cette vilaine besogne: Sanballat le Horonite, Tobija l’Ammonite et Guéschem l’Arabe; et, depuis ce temps, ces chefs observaient d’un œil jaloux les mouvements de Néhémie et essayaient, par tous les moyens, de contrecarrer ses plans et de le gêner dans son travail. — The Southern Watchman, 22 mars 1904.
Ils tentèrent de jeter la discorde parmi les ouvriers en semant le doute et l’incrédulité dans leur cœur quant à la réussite de leur entreprise. Ils ridiculisèrent aussi les efforts des constructeurs, déclarèrent que l’entreprise était impossible à mener à bien et prédirent un échec retentissant. … Les constructeurs sur le rempart furent bientôt harcelés par une plus vive opposition. Ils furent contraints de se tenir continuellement en garde contre les complots de leurs adversaires vigilants. Les émissaires de l’ennemi s’efforcèrent d’anéantir leur courage en faisant circuler de faux bruits; des conspirations furent formées sous des prétextes divers pour faire tomber Néhémie dans leurs filets, et des Juifs hypocrites se proposèrent pour aider les traîtres dans leur entreprise. … Des émissaires de l’ennemi, sous le couvert de l’amitié, se mêlèrent aux bâtisseurs, suggérant des changements dans les plans, cherchant à détourner, de diverses manières, l’attention des ouvriers, pour amener la confusion et la perplexité, et pour faire naître la méfiance et la suspicion. — The Southern Watchman, 12 avril 1904.
Les mêmes obstacles attendent les chefs aujourd’hui. — L’expérience de Néhémie se répète dans l’histoire du peuple de Dieu aujourd’hui. Ceux qui travaillent à la cause de la vérité s’apercevront qu’ils ne peuvent mener leur tâche à bien sans exciter la colère de ses ennemis. Bien qu’ils aient été appelés par Dieu pour l’œuvre dans laquelle ils sont engagés et que leur carrière ait été approuvée par lui, ils ne pourront échapper aux reproches et à la dérision. Ils seront dénoncés comme visionnaires, indignes de confiance, intrigants, hypocrites, — accusés de tout ce qui peut servir les desseins de leurs ennemis. Les choses les plus sacrées seront présentées sous un jour ridicule pour amuser les incroyants. Quelques sarcasmes et un esprit trivial, joints à l’envie, à la jalousie, à l’impiété et à la haine, seront suffisants pour exciter les rires des moqueurs profanes. Et ces railleurs présomptueux rivaliseront d’ingéniosité et s’enhardiront les uns les autres dans leur œuvre blasphématoire. Or, le mépris et la dérision sont pénibles à la nature humaine; mais ils doivent être supportés par tous ceux qui sont fidèles à Dieu. C’est la politique de Satan de détourner les âmes de l’œuvre que le Seigneur leur a confiée. — The Southern Watchman, 12 avril 1904.
Rassembler les troupes découragées. — Dans le secret et le silence, Néhémie fit le tour des murailles. Il déclara: “Les magistrats ignoraient où j’étais allé, et ce que je faisais. Jusqu’à ce moment, je n’avais rien dit aux Juifs, ni aux sacrificateurs, ni aux grands, ni aux magistrats, ni à aucun de ceux qui s’occupaient des affaires.” Au cours de cette pénible inspection, il ne désirait attirer l’attention ni de ses amis ni de ses ennemis, de peur de provoquer de l’excitation et de faire courir des bruits susceptibles de faire échouer, ou tout au moins de retarder son travail. Néhémie passa le reste de la nuit en prière; au matin, il dut faire un gros effort pour réveiller et unir ses compatriotes découragés et divisés. — The Southern Watchman, 22 mars 1904.
Bien que Néhémie ait eu en sa possession un mandat royal intimant aux habitants l’ordre de collaborer avec lui à la reconstruction des murs de la ville, il choisit de ne pas dépendre seulement de l’exercice de l’autorité. Il préférait gagner la confiance et la sympathie du peuple, sachant très bien que l’union des cœurs aussi bien que celle des bras était essentielle au succès de la tâche immense qu’il avait entreprise.
Lorsqu’il rassembla le peuple le lendemain, il présenta des arguments susceptibles de réveiller leur énergie engourdie et d’unir leurs effectifs dispersés. … Et ayant exposé la chose devant eux, montrant qu’il était soutenu par l’autorité conjointe du roi de Perse et du Dieu d’Israël, Néhémie leur posa la question de savoir s’ils voulaient se saisir de cette occasion favorable et se lever avec lui pour bâtir la muraille. Cet appel leur alla droit au cœur; la manifestation de la faveur divine à leur égard tourna leurs craintes en ridicule. Animés d’un nouveau courage, ils s’écrièrent d’une seule voix: “Levons-nous, et bâtissons!” — The Southern Watchman, 29 mars 1904.
La force sacrée et la grande espérance de Néhémie furent communiquées au peuple. Animés du même esprit, ils s’élevèrent pour un temps au niveau moral de leur chef. Chacun, dans sa propre sphère, fut une sorte de Néhémie; et chacun affermissait et soutenait son frère dans la tâche. — The Southern Watchman, 29 mars 1904.
Les sacrificateurs d’Israël parmi les premiers à répondre. — Les sacrificateurs d’Israël furent parmi les premiers à s’associer par le zèle et la sincérité à l’appel de Néhémie. Par la position influente qu’ils occupaient, ces hommes pouvaient agir efficacement pour entraver ou favoriser l’œuvre. Leur collaboration décidée dès le début contribua largement à son succès. Il devrait en être ainsi dans toute entreprise sacrée. Ceux qui occupent des postes d’influence et de responsabilité dans l’Eglise devraient être à l’avant-garde de l’œuvre de Dieu. S’il avancent avec mauvaise grâce, les autres resteront sur place. Mais leur zèle stimulera le plus grand nombre. 2 Corinthiens 9:2. Quand leur lumière brillera avec éclat, des milliers de flambeaux s’allumeront à leur flamme. — The Southern Watchman, 5 avril 1904.
Néhémie, un organisateur. — Le peuple, en général, fut animé d’un même cœur et d’une même âme de patriotisme et de joyeuse activité. Des hommes capables et influents organisèrent en familles les différentes classes de citoyens, chaque chef se rendant responsable de l’érection d’une certaine partie de la muraille. C’était un spectacle agréable à Dieu et aux anges que de voir ces familles occupées à travailler dans l’harmonie sur les murs écroulés de Jérusalem, et c’était réjouissant d’entendre le cliquetis des instruments de travail depuis l’aurore “jusqu’à l’apparition des étoiles”. — The Southern Watchman, 5 avril 1904.
La démonstration d’une véritable direction. — Le zèle et l’énergie de Néhémie ne faiblissaient pas, maintenant que le travail était commencé. Il ne se croisait pas les bras, pensant qu’il pouvait se décharger du fardeau. Avec une vigilance inépuisable, il supervisait constamment le travail, dirigeant les ouvriers, notant tout retard et faisant face à toute circonstance imprévue. Son influence se faisait sentir le long de ce chantier de presque cinq kilomètres. D’une parole appropriée, il encourageait le craintif, approuvait le diligent, ou secouait le lambin. De plus, il surveillait d’un regard d’aigle les mouvements de ses ennemis, lesquels se rassemblaient parfois à une certaine distance, engageant une conversation animée, comme s’ils complotaient un mauvais coup, puis s’approchaient des ouvriers, essayant de détourner leur attention et de ralentir le travail.
Tandis que les yeux de tous les ouvriers étaient souvent tournés vers Néhémie, prêts à saisir le moindre signe, ses yeux et son cœur à lui étaient levés vers Dieu, le grand Inspecteur de tout ce travail de reconstruction, celui qui l’avait suggéré à son serviteur. Et, tandis que la foi et le courage s’affermissaient dans son propre cœur, les exclamations de Néhémie et ses paroles, répétées en écho, faisaient tressaillir le coeur des ouvriers tout le long du chantier: “Le Dieu des cieux nous donnera le succès.” — The Southern Watchman, 5 avril 1904.
Néhémie et ses compagnons ne reculaient pas devant la fatigue, et ne cherchaient pas d’excuse pour échapper à un service contraignant. Ni le jour ni la nuit, ni même durant le court instant qui leur était accordé pour dormir, ils n’enlevaient leurs vêtements ou ne déposaient leurs armes. “Et nous ne quittions point nos vêtements, ni moi, ni mes frères, ni mes serviteurs, ni les hommes de garde qui me suivaient; chacun n’avait que ses armes et de l’eau.” — The Southern Watchman, 26 avril 1904.
Influence contestataire dans tout mouvement religieux. — Une majorité de grands et de magistrats d’Israël accomplirent aussi noblement leur devoir; mais il y en eut quelques-uns, les principaux tekoïtes, qui “ne se soumirent pas au service de leur seigneur”. Tandis que les bâtisseurs fidèles reçoivent une mention honorable dans le livre de Dieu, la mémoire de ces serviteurs paresseux est consumée dans la honte, et elle tient lieu d’avertissement pour toutes les générations à venir.
Dans tout mouvement religieux il existe des gens qui, puisqu’ils ne peuvent nier qu’il s’agit de l’œuvre de Dieu, se tiennent à distance, refusant de faire le moindre effort pour collaborer à son avancement. Mais, dans les entreprises qui favorisent leurs intérêts personnels, ces hommes se montrent souvent des ouvriers actifs et énergiques. Il serait bon de se rappeler que tout est inscrit là-haut, dans le livre de Dieu, où toutes nos actions et toutes nos intentions sont consignées, — dans ce livre qui ne contient aucune omission, aucune erreur, et par lequel nous serons jugés. Toute occasion négligée de rendre service à Dieu y sera soigneusement rapportée, et tout acte de foi et d’amour, aussi humble soit-il, y sera éternellement rappelé. — The Southern Watchman, 5 avril 1904.
Appel pour de nouveaux Néhémie
Il faut des Néhémie à l’Eglise d’aujourd’hui, non des hommes qui peuvent seulement prier et prêcher, mais des hommes dont les prières et les sermons sont empreints d’un dessein bien arrêté. La direction suivie par ce patriote hébreu dans l’application de ses projets doit être celle qu’ont à adopter les pasteurs et les dirigeants. Lorsqu’ils ont élaboré leurs plans, ils doivent les présenter à l’église de manière à susciter à la fois son intérêt et sa collaboration. Les membres doivent comprendre ces projets et s’associer à leur réalisation; ils auront alors un intérêt personnel dans leur prospérité. La réussite qui couronna les efforts de Néhémie montre ce que la prière, la foi et une action sage et énergique sont capables d’accomplir. La foi vivante pousse à une action énergique. L’esprit manifesté par le chef sera également, dans une large mesure, manifesté par les membres. Si les conducteurs, qui professent croire aux vérités importantes et solennelles destinées à mettre aujourd’hui le monde à l’épreuve, ne montrent pas un zèle ardent à préparer un peuple qui pourra résister au jour de l’Eternel, nous devons nous attendre à voir l’Eglise sombrer dans l’insouciance, l’indolence et l’amour des plaisirs du monde. — The Southern Watchman, 29 mars 1904.
Source: Extrait du Livre « Instructions pour un Service Chrétien Effectif » d’Ellen G. White.