Histoire de la rédemption: « Le ministère de Paul »

Par Ellen G. White

PAUL était infatigable. Il voyageait constamment de lieu en lieu, parfois dans des contrées inhospitalières, parfois sur l’eau, traversant orages et tempêtes. Il ne permettait pas que quoi que ce soit l’empêche de poursuivre son œuvre. Etant serviteur de Dieu, il se devait d’accomplir sa volonté. De vive voix et par écrit, il prêchait un message qui, depuis lors, a aidé et fortifié l’Eglise de Dieu. Pour nous qui vivons à la fin de l’histoire de ce monde, son message signale clairement les dangers qui menacent l’Eglise et dénonce les fausses doctrines auxquelles le peuple de Dieu sera confronté.

De pays en pays et de ville en ville, Paul annonçait le Christ et fondait des églises. Partout où il trouvait un auditoire, il travaillait à réfuter l’erreur et à conduire hommes et femmes sur le droit chemin. Même s’il n’atteignait qu’une minorité, il agissait dans ce sens. Par ailleurs, l’apôtre n’oubliait pas les églises qu’il avait fondées. Si petites soient-elles, ces communautés faisaient l’objet de son attention et de sa sollicitude.

La vocation de Paul exigeait qu’il  se  livre  à  différentes activités : travaux manuels pour assurer  sa  subsistance,  organisation d’églises, rédaction d’épîtres adressées aux communautés qu’il avait crées. Mais malgré ces multiples activités, il pouvait dire : “Je fais une chose” Philippiens 3 :13. Au milieu de ses occupations, il n’avait qu’un seul but à l’esprit : rester fidèle à Jésus-Christ qui, alors qu’il blasphémait son nom et employait tous les moyens possibles pour que d’autres fassent de même, s’était révélé à lui. Le suprême objectif de sa vie était de servir et de glorifier Celui qu’il méprisait autrefois. Son unique désir était de gagner des âmes au Sauveur. Juifs et Gentils avaient beau le persécuter : rien ne pouvait le détourner de son objectif.

Paul récapitule son expérience religieuse

Ecrivant aux Philippiens, il évoque son expérience avant et après sa conversion : “Si quelqu’un pense être en sûreté grâce    à des pratiques humaines, j’ai bien plus de raisons que lui de    le penser. J’ai été circoncis quand j’avais une semaine. Je suis Israélite de naissance, de la tribu de Benjamin, Hébreu de pure race. En ce qui concerne la pratique de la loi juive, j’étais Pharisien, et j’étais si zélé que je persécutais l’Eglise. En ce   qui concerne la recherche d’une vie juste par l’obéissance aux commandements de la loi, on ne pouvait rien me reprocher” Philippiens 3 :4-6.

Par ailleurs, il pouvait résumer ainsi le changement qui s’était produit en lui après sa conversion : “Ce n’est pas seulement   ces qualités mais tout avantage que je considère comme une perte à cause de ce bien tellement supérieur : la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui, je me suis débarrassé de tout avantage personnel ; je considère tout cela comme des déchets, afin de gagner le Christ et d’être parfaitement uni à lui. Je n’ai plus la prétention d’être juste grâce à mon obéissance à la loi. C’est par la foi au Christ que je suis juste, grâce à cette possibilité d’être juste qui vient de Dieu et que Dieu accorde à celui qui croit” Philippiens 3 :8, 9.

La justice à laquelle il avait attaché tant de prix jusque-là avait désormais perdu toute valeur à ses yeux. Ses aspirations se résumaient à ceci : “Tout ce que je désire, c’est de connaître le Christ et la puissance de sa résurrection, d’avoir part à ses souffrances et d’être rendu semblable à lui dans sa mort, avec l’espoir que je serai moi aussi ramené de la mort à la vie. Je ne prétends pas que j’aie déjà atteint le but ou que je sois déjà devenu parfait. Mais je continue à avancer pour m’efforcer de saisir le prix de la course, car Jésus-Christ m’a déjà saisi. Non, frères, je ne pense pas avoir déjà obtenu le prix ; mais je fais une chose : j’oublie ce qui est derrière moi et m’efforce d’atteindre ce qui est devant moi. Ainsi, je cours vers le but afin de gagner le prix que Dieu, par Jésus-Christ, nous appelle à recevoir là-haut” Philippiens 3 :10-14.

Un homme capable de s’adapter aux circonstances

Considérons le comportement de Paul dans la prison de Philippes où, malgré ses souffrances physiques, il rompt le silence de la nuit en chantant des louanges. Après que le tremblement de terre eut ouvert les portes de la prison, sa voix se fait de nouveau entendre pour adresser des paroles de réconfort au geôlier païen : “Ne te fais pas de mal ! Nous sommes tous ici !” Actes des Apôtres 16 :28. Autrement dit, tous les prisonniers étaient restés à leur place, grâce à la présence d’un de leurs codétenus. Et le geôlier, convaincu de la réalité de la foi qui soutenait Paul, voulut connaître le chemin du salut et, avec toute sa famille, il se rallia au groupe des disciples du Christ persécutés. Remarquons son attitude à Athènes, dans l’aréopage, lorsqu’il oppose la science à la science, la logique à la logique et la philosophie à la philosophie ; comment, avec un tact inspiré par l’amour divin, il désigne le Très-Haut comme le “Dieu inconnu” (Actes des Apôtres 17 :23) que ses auditeurs adoraient sans le savoir ; comment, empruntant les paroles d’un de leurs poètes, il présente Dieu comme un Père dont ils sont les enfants. En un temps où régnait l’esprit de caste, et où les droits de l’homme étaient foulés aux pieds, Paul n’hésite pas à proclamer la grande vérité de la fraternité humaine en affirmant : “Il (Dieu) a créé à partir d’un seul homme tous  les peuples et les a établis sur toute la terre” Actes des Apôtres 17 :26. Puis il démontre comment, tel un long fil d’or qui parcourt l’histoire, la divine Providence témoigne de sa grâce et de sa bonté envers les humains : “Il a déterminé les temps fixés pour eux et les bornes de leur demeure, afin qu’ils cherchent Dieu pour le trouver si possible, en tâtonnant. Or il n’est pas loin de chacun de nous” Actes des Apôtres 17 :26, 27, Bible à la Colombe.

Le comportement de l’apôtre nous est aussi un exemple quand il fut traduit devant le gouverneur Festus et que le roi Agrippa, convaincu de la vérité de l’Evangile, déclara : “Encore un peu et, par tes raisons, tu vas faire de moi un chrétien !” Actes des Apôtres 26 :28, Bible de Jérusalem. Avec quelle courtoisie Paul, montrant ses chaînes, répondit au souverain : “Qu’il faille peu ou beaucoup de temps, je prie Dieu que non seulement toi, mais encore vous tous qui m’écoutez aujourd’hui, vous deveniez tels que je suis, à l’exception de ces chaînes !” Actes des Apôtres 26 :29.

Ainsi s’écoula sa vie, telle qu’il la décrit lui-même : “Pendant mes nombreux voyages j’ai connu les dangers des rivières qui débordent, les dangers des brigands, les dangers venant de mes compatriotes juifs et ceux causés par des non-juifs, j’ai été en danger dans les villes, en danger dans les lieux déserts, en danger sur la mer et en danger parmi de faux frères. J’ai connu des travaux pénibles et de dures épreuves ; souvent j’ai été privé de sommeil ; j’ai eu faim et soif ; souvent j’ai été obligé de me passer de nourriture ; j’ai souffert du froid et du manque de vêtements” 2 Corinthiens 11 :26, 27.

“Quand on nous insulte, écrit-il encore, nous bénissons ; quand on nous persécute, nous supportons ; quand on dit du mal de nous, nous répondons avec bienveillance” 1 Corinthiens 4 :12, 13 “On nous attriste et pourtant nous sommes toujours joyeux ; nous paraissons pauvres, mais nous enrichissons beaucoup de gens ; nous paraissons ne rien avoir alors que, en réalité, nous possédons tout” 2 Corinthiens 6 :10.

Paul dans les chaînes

Bien que l’apôtre fût prisonnier pendant assez longtemps, le Seigneur accomplit une œuvre spéciale par son intermédiaire. Ses chaînes allaient devenir un moyen de propager la connaissance du Christ et de glorifier Dieu. Tandis que Paul était transféré de ville en ville pour y être jugé, son témoignage concernant Jésus et les détails palpitants de sa conversion étaient relatés devant les rois et les gouverneurs, si bien que ceux-ci ne pouvaient plus prétendre ignorer l’Evangile. De fait, des milliers de personnes croyaient au Christ et se réjouissaient en son nom.

J’ai vu  qu’il  entrait  dans  les  plans  du  Seigneur  que  Paul voyageât en mer. Ainsi, l’équipage du navire verrait la puissance divine manifestée chez l’apôtre, les païens entendraient annoncer le nom de Jésus, et beaucoup se convertiraient grâce   à l’enseignement de Paul et en constatant les miracles qu’il accomplissait. Les rois et les gouverneurs étaient conquis par la logique de son raisonnement, par le dynamisme et la puissance du Saint-Esprit avec lesquels il prêchait Jésus et racontait les événements saillants de son expérience, au point d’acquérir la conviction que Jésus était le Fils de Dieu.

Histoire de la Redemption de Ellen G. White

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