Histoire de la rédemption: « Le grand cri et la fin du temps d’épreuve »

Par Ellen G. White

J’AI VU des anges  voler  rapidement  çà  et  là  dans  le ciel, descendre sur la terre, puis remonter au ciel, préparant l’accomplissement de quelque événement important. Ensuite j’en vis un autre, puissant, envoyé sur la terre pour joindre sa voix au troisième ange, afin de donner force et puissance à son message. Cet ange était doué d’une grande puissance et environné de gloire. Lorsqu’il descendit sur la terre, celle-ci fut éclairée de sa gloire. La lumière qui l’accompagnait pénétrait partout. Il criait d’une voix forte : “Elle est tombée, elle est tombée, la grande Babylone ! Elle est maintenant un lieu habité par des démons, un refuge pour toutes sortes d’esprits mauvais ; toutes sortes d’oiseaux impurs et détestables y vivent” Apocalypse 18 :2.

Le message proclamant la chute de Babylone, donné par le deuxième ange, est ainsi répété avec la mention additionnelle de la corruption qui a envahi les Églises à partir de 1844. L’œuvre de cet ange vient seconder celle du troisième message au moment où sa proclamation devient un grand cri. Le peuple de Dieu est ainsi préparé pour triompher à l’heure de la tentation qu’il doit bientôt affronter. Je vis ces deux anges environnés d’une grande lumière, proclamant sans crainte le message du troisième ange.

D’autres anges furent envoyés pour seconder l’ange puissant descendu du ciel. J’entendis des voix qui semblaient résonner partout, disant : “Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin de ne pas participer à ses péchés et     de ne pas avoir part aux fléaux qui vont la frapper. Car ses péchés se sont entassés jusqu’au ciel et Dieu n’a pas oublié ses mauvaises actions” Apocalypse 18 :4, 5. Ce message semblait être une addition à celui du troisième ange, de même que le cri de minuit s’était joint au message du second ange, en 1844. La gloire de Dieu se posait sur les saints qui attendaient patiemment et proclamaient sans crainte le solennel et dernier avertissement, annonçant la chute de Babylone, et appelant les enfants de Dieu à sortir de son sein, afin de pouvoir échapper à son terrible sort.

La lumière qui avait éclairé ceux qui attendaient pénétra partout. Ceux qui, dans les diverses Églises, avaient reçu quelque lumière et qui n’avaient pas entendu ni rejeté les trois messages, obéirent à l’appel et quittèrent les Églises déchues. Un grand  nombre était parvenu à l’âge de raison depuis que ces messages avaient été proclamés, la lumière luisait sur eux, ils avaient le privilège de choisir entre la vie et la mort. Quelques-uns firent un bon choix et se rangèrent avec ceux qui attendaient leur Seigneur et observaient tous ses commandements. Le troisième message devait faire son œuvre. Tous les enfants de Dieu devaient être éprouvés sur ce point et appelés à sortir des diverses congrégations religieuses.

Les âmes sincères étaient animées d’une puissance qui les faisait agir, tandis que la manifestation de la puissance divine inspirait de la crainte à leurs parents et à leurs amis qui n’avaient pas la même foi, de sorte qu’ils n’osèrent ni ne purent entraver ceux qui sentaient l’Esprit de Dieu opérer dans leurs cœurs.     Le dernier appel parvint même jusqu’aux esclaves, et ceux qui étaient pieux furent transportés de joie à la perspective de leur heureuse délivrance *. Leurs maîtres ne pouvaient les contraindre ; la crainte et l’étonnement les rendaient muets. De puissants miracles furent opérés ; des malades étaient guéris, et les disciples étaient accompagnés de signes et de prodiges. Dieu était à l’œuvre,     et tous les saints, sans en craindre les conséquences, suivaient   la conviction de leurs propres consciences. Ils s’unissaient à ceux qui observaient tous les commandements de Dieu, et proclamaient au loin le troisième message. J’ai vu que celui-ci se terminerait avec une force et une puissance qui dépasseront de beaucoup le cri de minuit.

Les serviteurs de Dieu, revêtus de la puissance d’en haut,   le visage resplendissant d’une sainte consécration, allèrent proclamer le message céleste. Les  âmes,  disséminées  parmi  les différents corps religieux, répondirent à leur appel en abandonnant les Églises condamnées, comme Lot sortir de Sodome avant la destruction de cette ville. Le peuple de Dieu, fortifié par la gloire excellente qui reposait sur lui en abondance, fut préparé pour endurer l’heure de la tentation. De tous côtés, j’entendis une multitude de voix qui disaient : “Voilà pourquoi les membres du peuple de Dieu, ceux qui obéissent à ses commandements et qui sont fidèles à Jésus, doivent faire preuve de patience”. Apocalypse 14 :12.

IL ME FUT MONTRÉ le temps où se terminerait le troisième message. La puissance de Dieu avait reposé sur ses enfants ;    ils s’étaient acquittés de leur tâche et se préparaient pour le temps d’épreuve qui allait venir. Ils avaient reçu la pluie de l’arrière-saison, le rafraîchissement de la part du Seigneur, et leur témoignage en avait été vivifié. Le dernier avertissement avait partout retenti ; il avait excité et irrité les habitants de la terre qui n’avaient pas voulu recevoir le message.

Je vis des anges accourir çà et là dans le ciel. L’un d’entre eux, muni d’un encrier, revenait de la terre et rapportait à Jésus que son œuvre était achevée, que les saints avaient été comptés et scellés. Puis je vis le Sauveur, qui avait exercé son ministère devant l’arche contenant les dix commandements, jeter à terre son encensoir. Il éleva les mains, et s’écria d’une voix forte : “C’en est fait !” Alors toutes les armées angéliques déposèrent leurs couronnes, tandis que Jésus faisait cette déclaration solennelle : “Que celui qui est mauvais continue à mal agir, et que celui qui est impur continue à être impur ; que celui qui est bon continue à bien agir, et que celui qui est saint continue à être saint”. Apocalypse 22 :11.

Le sort de chacun avait été décidé, soit pour la vie, soit pour la mort. Pendant que Jésus avait exercé son ministère dans le sanctuaire, le jugement avait eu lieu pour les justes qui étaient morts, puis pour les justes vivants. Le Christ avait reçu son royaume, ayant fait propitiation pour son peuple et effacé ses péchés. Les sujets du royaume avaient été comptés ; les noces  de l’Agneau, consommées. La grandeur et la domination des royaumes qui sont sous tous les cieux avaient été données à Jésus et à ceux qui doivent hériter du salut. Jésus allait régner comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

Lorsque Jésus sortit du lieu très saint, j’entendis retentir les clochettes qui étaient sur ses vêtements, et un sombre nuage enveloppa les habitants de la terre. Alors il n’y avait plus de médiateur entre l’homme coupable et un Dieu offensé. Aussi  longtemps que Jésus s’était tenu entre Dieu et le pécheur, il        y avait une certaine retenue parmi le peuple, mais lorsqu’il ne fut plus entre l’homme et le Père, toute retenue disparut, et les impénitents furent complètement sous la direction de Satan.

Il n’était pas possible que les fléaux fussent versés tandis que Jésus officiait dans le lieu très saint ; mais lorsque son œuvre  fut achevée et que son intercession eut pris fin, rien ne put plus arrêter la colère de Dieu. Celle-ci atteignit le pécheur qui avait méprisé le salut et qui s’était moqué de la répréhension. Pendant la période terrible qui commença au moment où Jésus eut terminé son œuvre médiatrice, les saints n’avaient plus d’intercesseur auprès de Dieu. Le sort de chacun était décidé. Jésus s’arrêta   un moment dans la partie extérieure du sanctuaire céleste, et les péchés qui avaient été confessés pendant qu’il était dans le lieu très saint furent placés sur Satan, l’auteur du péché, afin qu’il en souffrît le châtiment.

Trop tard !

Alors je vis Jésus qui déposait ses vêtements sacerdotaux pour revêtir ses habits royaux. Il portait sur la tête plusieurs couronnes placées les unes dans les autres. Il quitta le ciel entouré de l’armée angélique. Les fléaux tombaient sur les habitants    de la terre. D’autres accusaient et maudissaient Dieu ; d’autres accouraient auprès des enfants de Dieu et les suppliaient de leur dire comment ils pourraient échapper à ces jugements. Mais les saints ne pouvaient rien faire pour eux. Les dernières larmes pour les pécheurs avaient été versées, la dernière prière avait été offerte, le dernier fardeau avait été porté, le dernier avertissement avait été donné. La douce voix de la miséricorde ne devait plus se faire entendre. Lorsque les saints et le ciel entier s’intéressaient au salut des pécheurs, ceux-ci n’en faisaient aucun cas. La vie  et la mort leur avaient été présentées ; beaucoup avaient désiré la vie, mais n’avaient rien fait pour l’obtenir. Ils ne se souciaient pas de choisir la vie ; maintenant, il n’y avait plus de sang expiatoire pour purifier le coupable, plus de Sauveur compatissant pour  intercéder pour eux, et pour dire : “Epargne, épargne le pécheur encore un peu de temps !” Tout le ciel s’unit au Christ pour leur faire entendre ces terribles paroles : “C’en est fait ! C’est fini !” Le plan du salut avait été accompli, mais bien peu avaient voulu l’accepter. Lorsque la douce voix de la miséricorde se tut, les méchants furent saisis de crainte et d’horreur ; ils entendirent d’une manière distincte ces paroles : “Trop tard ! Trop tard !”

Ceux qui avaient méprisé la Parole de Dieu couraient çà et là, du nord au sud, de l’est à l’ouest, pour la chercher. L’ange  me dit : “Ils ne la trouveront pas ; il y a une famine dans le  pays, non pas une famine de pain et d’eau, mais des paroles de Dieu. Que ne donneraient-ils pas maintenant pour entendre une parole d’approbation de la part du Seigneur ! Mais c’est trop tard, ils doivent souffrir la faim et la soif. Ils n’ont cessé jour après jour de mépriser le salut, estimant davantage les richesses et les plaisirs de la terre que les trésors et les promesses du ciel. Ils  ont rejeté Jésus et méprisé ses saints. Souillés ils sont, souillés ils resteront”.

Un grand nombre de méchants étaient fous de  rage lorsqu’ils souffraient des effets des fléaux. C’était une scène d’angoisse terrible. Les parents accusaient leurs enfants et ceux-ci dénonçaient leurs parents, les frères leurs sœurs et les sœurs leurs frères. Partout c’étaient des lamentations et des reproches. Les gens se tournaient vers les pasteurs, et leur faisaient d’amers reproches. “Vous ne nous avez pas avertis de tout cela, leur disaient-ils. Vous nous disiez que le monde entier devait se convertir. Pour calmer toutes les craintes, vous nous criiez : “Paix, paix !” Vous ne nous avez pas parlé de cette heure. Vous avez affirmé que ceux qui en parlaient étaient des fanatiques, des méchants qui nous perdraient”. Je vis que les pasteurs n’échappèrent pas à la colère de Dieu ; ils durent souffrir dix fois plus que ceux qu’ils avaient trompés.

Source: Histoire de la Redemption de Ellen G. White

Laissez un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.