Doit-on toujours dire la vérité, même quand une vie est en jeu ?

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Doit-on toujours dire la vérité, même quand une vie est en jeu ?

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Staff AdventDesk Réponses sélectionnée comme la meilleure 26 juin 2019
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Ron du Preez

C’était une chrétienne – une chrétienne adventiste. Elle croyait que Jésus aimait le monde entier. Elle voulait être comme lui et n’aimait rien tant que de mener une vie tranquille et d’être avec amour au service de ceux qui en avaient le plus besoin. Mais elle ne vivait pas une époque ordinaire. Les armées de Hitler défilaient en Autriche et sa Gestapo faisait la chasse aux Juifs. L’amour qui vibrait en elle s’exprima par la compassion et elle recueillit le jeune Fritz, un garçon de 12 ans, ce qui n’aurait posé aucun problème s’il n’avait été juif. Un jour, la Gestapo frappa à sa porte et lui jeta au visage la plus directe des questions : « Madame Hasel, Fritz est-il chez vous ? »

Que devait-elle répondre ? Devait-elle dire la vérité et abandonner le garçon au sacrifice ? Ou devait-elle tromper ces assassins ? La vie d’un enfant innocent était en jeu. Qu’auriez-vous dit si vous vous étiez trouvé dans cette situation ?

Un tel dilemme peut sembler fort improbable, pourtant tout un chacun se trouve fréquemment confronté à la tentation de ne pas être tout à fait honnête — en embellissant une performance athlétique, en remettant un « rapport de lecture » basé sur une partie seulement du livre qu’il fallait lire, en plagiant un auteur lors de la rédaction d’un mémoire, en murmurant des insinuations pour ternir la réputation d’un concurrent ou en manipulant des chiffres pour améliorer sa position.

Pour certains, dire la vérité est devenu une question qui met mal à l’aise. Que doit faire un professeur, par exemple, quand un ancien étudiant, pas toujours fiable dans le passé, vient demander une recommandation ? Pour éviter d’être traîné en justice par l’une ou l’autre des parties concernées, Robert Thornton suggère de donner une réponse totalement ambiguë : si la personne en question ne s’était jamais départie d’une attitude négative, on peut dire : « Sa contribution était toujours pleine de sens critique. » Si le nettoyage semble être sa vocation la plus appropriée, on écrira : « Si j’étais vous, je n’hésiterais pas à la charger de donner un grand coup de balai. » Pour décrire un candidat risquant de mettre en danger n’importe quel projet, on pourrait déclarer : « Quoi qu’il entreprenne — aussi mince que soit la tâche — il le fera avec enthousiasme1. » Pour William Lutz, cette forme de communication relève du « double langage » — un mode d’expression « conçu pour que les mensonges sonnent vrai (…) pour distordre la réalité (…) [pour] que le mauvais semble bon et que le négatif paraisse positif2 ». Et Jerry White observe avec sagacité : « Nous nous livrons à la tromperie quand nous amenons quelqu’un à croire un mensonge, même si nous prononçons des mots vrais3. »
Dire la vérité — Qu’est-ce que cela signifie ?
Quand j’étais au lycée, je donnais à cette notion un sens limité et strictement littéral. Je prenais garde de ne jamais prononcer de mensonge (« le Seigneur déteste les menteurs », Proverbes 12.224), mais je n’hésitais pas à tromper quelqu’un d’un haussement d’épaules opportun ou en demandant, en guise de réponse : « Comment le saurais-je ? » Ultérieurement, j’appris que le même livre qui condamnait les paroles mensongères blâmait tout autant les falsifications non exprimées. Le menteur est celui qui « marche la fausseté dans la bouche ; il cligne des yeux, parle du pied, fait des signes avec les doigts ; la perversité est dans son cœur, il médite le mal en tout temps » (Proverbes 6.12-14). Sissela Bok remarque que cette « manipulation délibérée de l’information » peut être accomplie « par le geste, par le déguisement, par l’action ou l’inaction et même par le silence5 ».

Il est exact que le neuvième commandement : « Tu ne prononceras pas de faux témoignage contre ton prochain » (Exode 20.16) est de nature légale, interdisant spécifiquement le parjure criminel. Mais partout dans ses pages, la Bible condamne à maintes reprises la tromperie au sens large, montrant par là que cette prohibition ne se limite pas aux seules circonstances judiciaires. Exemple : Lévitique 19.11 : « Vous ne déroberez point et vous n’userez ni de mensonge ni de tromperie les uns envers les autres. » Ou Sophonie 13.3, parlant du reste : [ils] « ne diront plus de mensonge, ils n’utiliseront plus leur langue pour tromper ». Ou l’ordre donné par Paul de rejeter le mensonge (Éphésiens 4.25) et de dire « la vérité avec amour » (Éphésiens 4.15). Ou encore l’assurance répétée donnée par Jean qu’il n’y aura pas de menteur sur la nouvelle terre (Apocalypse 21.8,27 ; 22.15)6.
L’honnêteté absolue — Est-ce nécessaire ?
Au fil de la Bible, il apparaît clairement qu’elle insiste sur son exigence de totale véracité et d’honnêteté absolue, en toutes circonstances. Comme le dit John Murray : « La Bible, tout au long de son texte, demande la véracité ; nous n’avons jamais le droit de mentir7. »

Saint Augustin nous prévient : « Nous ne saurions non plus supposer qu’un mensonge puisse jamais être autre chose qu’un péché8. » Et Ellen White avertit : « Fausseté et tromperie en tous genres sont un péché contre le Dieu du vrai et de la vérité9. »

Qui plus est, dire la vérité n’est pas qu’une question de comportement externe. La Bible l’annonce : « La tromperie est dans le cœur. » (Proverbes 12.20 ; voir aussi 6.14 ; 23.7 ; Jérémie 17.9) Jésus précise, dans son sermon sur la montagne, que tout péché prend vraiment naissance dans la pensée, avant de trouver son expression en actes (voir Matthieu 5.21,22,27,28). En conséquence, comme S. Bok le note avec justesse, la tromperie est « ce qui est fait avec l’intention d’égarer10 » et donc : « Sous le titre de “faux témoignage” [vient] se placer (…) tout dessein de tromper11. »
Récits bibliques — Que disent-ils ?
On se pose tout naturellement la question : qu’en est-il de tous ces récits de la Bible, où des protagonistes ont menti pour des causes prétendument justes ? Schiphra et Pua, les deux sages-femmes israélites, mentirent au pharaon au sujet des garçons nouveau-nés qu’il leur avait ordonné de tuer (Exode 1). Rahab mentit à propos des deux espions hébreux qu’elle avait cachés (Josué 2). Ces histoires sont-elles des « exemples (…) mis par écrit pour nous avertir » (1 Corinthiens 10.11 ; cf. Romains 15.4) ? Pour certains, « il semble difficile de rejeter la conclusion que c’étaient des exemples, approuvés par Dieu, du comportement qu’il veut que nous adoptions en cas de pareil conflit moral12 ». Si tel est le cas, mentir pour sauver une vie est un acte parfaitement légitime et il est moralement juste d’agir ainsi13.

Mais est-ce là le sens exact de 1 Corinthiens 10.11 ? Ce verset est en fait le résumé du passage précédent, où Paul rappelle aux chrétiens de Corinthe : « Ces événements nous servent d’exemple, pour que nous n’ayons pas de mauvais désirs comme ils [les Israélites au désert] en ont eu. » (1 Corinthiens 10.6) Puis il sélectionne certains de ces mauvais désirs, tels que l’idolâtrie et la débauche (versets 7 et 8), ainsi que certains des châtiments infligés par Dieu (versets 8-10). Il est donc clair que bien loin de suggérer que les chrétiens imitent sans réfléchir les actions de personnages de la Bible, 1 Corinthiens 10.11 nous incite tous à éviter de transgresser les exigences morales du Seigneur, parmi lesquelles se trouve le commandement de s’abstenir de toute tromperie.

Certains ont remarqué que nulle part dans la Bible ne se trouve une condamnation directe, pour leurs mensonges, de Rahab et des sages-femmes israélites. Mais une étude attentive de l’Ecriture révèle que l’absence de toute condamnation directe de telle ou telle action n’indique en rien que celle-ci est juste. On ne trouve dans l’Ecriture, par exemple, aucune condamnation de l’inceste perpétré par les filles de Loth. Or, l’aînée ayant eu un fils nommé Moab, qui fut l’ancêtre de Ruth et en fin de compte, celui de Jésus, doit-on en conclure que cet acte incestueux fut une bonne chose ?
Dieu est fidèle — Il prend soin des siens
Il est vital de noter que tout de suite après 1 Corinthiens 10.11, Paul rappelle que « Dieu est fidèle à ses promesses et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais, au moment où surviendra la tentation, il vous donnera la force de la supporter et, ainsi, le moyen d’en sortir » (verset 13). En d’autres termes, Dieu ne permettra jamais que quiconque se trouve en une situation telle qu’il soit forcé de mentir — il y aura toujours une solution moralement correcte au problème rencontré. Ellen White nous dit que, bien que chaque personne soit un libre agent moral dont la loyauté doit être mise à l’épreuve, « l’homme ne sera jamais obligé de céder au mal, ni placé devant une tentation irrésistible14 ». Et de fait, l’appel du Seigneur est bien celui-ci : « Si seulement ils étaient toujours disposés à me respecter en mettant en pratique tous mes commandements… » (Deutéronome 5.29) Car « ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5.3) et le croyant peut « faire face à toutes les difficultés grâce au Christ » (Philippiens 4.13).

Que doit donc faire un chrétien face à une urgence qui est aussi affaire de vie et de mort ? Qu’a dit Mme Hasel quand on lui a demandé si Fritz était chez elle ? Faisant confiance au Seigneur pour qu’il suscite la meilleure solution, elle regarda le soldat droit dans les yeux et déclara : « En tant qu’officier de l’armée allemande, vous savez quelle est votre responsabilité et il me convient parfaitement que vous l’assumiez. » La culpabilité du mal dû à ses actes désormais placée intégralement sur ses épaules, le nazi fit demi-tour et laissa la maison tranquille15.

On pourrait multiplier les exemples d’une telle foi sans compromis, liée à une obéissance radicale. Prenons par exemple une autre expérience de la Seconde Guerre mondiale, en Pologne cette fois : Mme Knapiuk et sa fille Marion vivaient dans une seule pièce quand une fillette juive pourchassée par des soldats allemands se précipita chez elles et alla se cacher sous le lit. Elles savaient à quel point cela pouvait être dangereux, car dans la maison voisine un boulanger et sa fille avaient été déportés pour avoir vendu du pain à un juif. Mme Knapiuk était animée d’une grande foi mais, comme tout s’était passé très vite, elle n’avait pas eu le temps de se demander que faire. Elle s’assit donc à sa table, ouvrit sa Bible et commença à prier et à lire. Quand un militaire allemand franchit brutalement la porte, il reconnut immédiatement ce qu’elle lisait. Il ne prononça que deux mots : « Excellente femme ! » et quitta la pièce sur — le champ.
Les conséquences — Faut-il en tenir compte ?
Ces expériences du xxe siècle nous rappellent Chadrac, Méchak et Abed-Négo, et leur loyauté sans faille. Alors que ces trois Israélites savaient que Dieu avait le pouvoir de les délivrer de la fournaise, ils déclarèrent à Nabucodonosor que, même si le Seigneur choisissait de ne pas les secourir, ils lui resteraient fidèles (Daniel 3.16-18). D’où l’observation d’Ellen White : « Un vrai principe chrétien ne se laisse pas détourner par l’évaluation des conséquences16. »

Or, là semble résider notre problème quand nous sommes confrontés à des dilemmes de vie et de mort — nous essayons d’anticiper ce qui se passerait si…, ou si… et nous prenons des décisions sur la base de telles conjectures. Erwin Lutzer écrit avec pertinence : « Nous voulons être comme l’Eternel, soumis à nul autre. Mais pouvons-nous calculer les résultats éternels ou la justice de nos actions ? Nous ne pouvons prédire de quoi seront faites les cinq prochaines minutes, alors l’avenir — encore bien moins17. » Et Ellen White de conseiller aux « ambassadeurs du Christ18 » : « Pourvu qu’ils fassent leur devoir ils n’ont pas à s’inquiéter des conséquences ; Dieu s’en occupe19. »

Comment faire, alors, pour prendre des décisions moralement justes ? Dans l’Apocalypse, le Christ déclare : « Ne crains pas ce que tu vas souffrir. (…) Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de la victoire, la vie éternelle. » (Apocalypse 2.10) « En décidant ce que nous allons faire, écrit Ellen White, nous n’avons pas à envisager les inconvénients possibles ; nous n’avons qu’à considérer si la chose est conforme à la volonté de Dieu20. »

Chuck Colson a raison : « Ce que Dieu attend de son peuple, c’est l’obéissance, quelles que soient les circonstances, aussi indéchiffrables que puissent être les conséquences21. » En bref, nous devons prendre toutes nos décisions morales, non pas en fonction de la crainte de l’avenir, mais dans la foi en notre Père !
Jésus — Notre modèle suprême
En matière d’éthique, notre modèle suprême, c’est le Christ, qui, comme le dit Pierre, nous a « laissé un exemple afin que vous puissiez suivre ses traces », et plus précisément « aucun mensonge n’est jamais sorti de sa bouche » (1 Pierre 2.21,22). Disons-le plus clairement : Rahab n’est pas notre modèle d’éthique. Cette place doit rester pour toujours réservée à notre Sauveur, qui ne commit jamais de péché. Et les croyants doivent « vivre comme Jésus a vécu » (1 Jean 2.6).

Ainsi donc, la réponse à notre question originale : « Doit-on toujours dire la vérité ? » se trouve dans une proclamation sans équivoque de l’Ecriture : « Ne vous mentez pas les uns aux autres » (Colossiens 3.9), car le diable « est menteur et père du mensonge » (Jean 8.44)22. Cet engagement total à la véracité n’est possible que parce que « vous avez abandonné votre vieille nature avec ses habitudes et vous vous êtes revêtus de la nouvelle nature : vous êtes des êtres nouveaux que Dieu, notre créateur, renouvelle continuellement à son image, pour que vous le connaissiez parfaitement » (Colossiens 3.9). Faisant écho à cette notion d’une indispensable relation dynamique avec Jésus, Ellen White assure que « nous ne pouvons parler avec vérité que si nous sommes guidés par celui qui est la Vérité23 ».

Jésus est bel et bien le « secret » d’une constante véracité, car « ceux dont l’esprit est modelé sur le Christ respecteront tous les commandements divins, quelles que soient les circonstances24 ».

Ron du Preez (D.Min., Andews University ; Th.D., University of South Africa) enseigne la théologie et l’éthique à l’université Solusi, à Bulawayo (Zimbabwe). Il est l’auteur de Polygamy in the Bible (Adventist Theological Society, 1998) et de nombreux articles. Adresse e-mail : dupreez@esanet.zw

Citation recommandée
Ron du Preez, « Doit-on toujours dire la vérité, même quand une vie est en jeu ? », Dialogue 13 (2001/2), p. 5-7, 25
Notes et références

  1. Cf. Robert Thornton, Lexicon of Intentionally Ambiguous Recommendations (New York : Simon & Schuster, 1988).
  2. William Lutz, Doublespeak (New York : Harper & Row, 1989), p. 18-20.
  3. Jerry White, Honesty, Morality and Conscience (Colorado Springs, Colorado : NavPress, 1979), p. 56.
  4. Les citations bibliques proviennent de La Bible en français courant ou de la nouvelle édition de la Bible Segond.
  5. Sissela Bok, Lying : Moral Choice in Public and Private Life (New York : Vintage Books, 1978), p. 9, 14.
  6. Pour un traitement plus complet de la définition biblique de la tromperie, voir Ron du Preez, « A Holocaust of Deception : Lying to Save Life and Biblical Morality », Journal of the Adventist Theological Society 9 (1998) 1-2, p. 202-205.
  7. John Murray, Principles of Conduct : Aspects of Biblical Ethics (Grand Rapids, Michigan : William B. Eerdmans, 1957), p. 132 (c’est l’auteur qui souligne).
  8. Cité par Bok, p. 34.
  9. Ellen G. White, Testimonies for the Church (Mountain View, Californie : Pacific Press Publishing Association, 1948), vol. 4, p. 336. (NdT : cette section des Témoignages pour l’Eglise n’a pas été publiée en français.)
  10. Bok, p. 9 ; voir aussi p. 6, 17.
  11. Ellen G. White, Patriarches et prophètes (Dammarie-lès-Lys : Signes des temps, 1948), p. 314.
  12. Norman L. Geisler et Paul D. Feinberg, Introduction to Philosophy : A Christian Perspective (Grand Rapids : Baker Book House, 1980), p. 417.
  13. Voir, par exemple, ibid., p. 425 ; Norman L. Geisler, The Christian Ethic of Love (Grand Rapids : Zondervan, 1973), p. 75 ; Geisler, Ethics : Alternatives and Issues (Grand Rapids : Zondervan , 1971), p. 136. Pour une réponse complète à ces théories, voir Ronald A.G. du Preez, A Critical Study of Norman L. Geisler’s Ethical Hierarchicalism (thèse de doctorat en Théologie, université d’Afrique du Sud, 1997).
  14. White, Patriarches et prophètes, p. 340.
  15. Gerhard F. Hasel a raconté cette expérience lors d’une réunion de la Société théologique adventiste, en novembre 1994.
  16. Ellen G. White, The Sanctified Life (Washington, D.C. : Review and Herald Publishing Association, 1937), p. 39.
  17. Erwin Lutzer, The Necessity of Ethical Absolutes (Grand Rapids, Michigan : Zondervan, 1981), p. 75.
  18. Ellen G. White, La tragédie des siècles (Dammarie-lès-Lys : Signes des temps, 1965), p. 662.
  19. Ibid.
  20. White, Patriarches et prophètes, p. 670.
  21. Chuck Colson, Loving God (Grand Rapids, Michigan : Zondervan, 1983), p. 36.
  22. Murray, p. 128.
  23. Ellen G. White, Heureux ceux qui… (Dammarie-lès-Lys : Signes des temps, 1947), p. 68.
  24. White, The Sanctified Life, p. 67.

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