Enterrement ou crémation, qu’en dit la Bible?

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Enterrement ou crémation, qu’en dit la Bible?

Staff AdventDesk Question répondue 12 juin 2019
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Les adventistes du septième jour n’ont jamais pris position sur la crémation car notre conception biblique de la mort et de la résurrection rend cette question sans importance (voir Job 19. 26, 27 ; Daniel 12.2 ; Luc 24.39). Job 19:26-27 « Quand ma peau sera détruite, il se lèvera; Quand je n’aurai plus de chair, je verrai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable; Mes yeux le verront, et non ceux d’un autre; Mon âme languit d’attente au dedans de moi ». Daniel 12:2 « Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle ». Luc 24:39 « Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi; touchez-moi et voyez: un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’ai ».

À l’opposé de la notion de séparation de l’âme et du corps, nous comprenons que les humains bénéficient d’une existence physique avant leur mort comme ils en bénéficieront à la résurrection. Le Dieu qui nous a créés à l’origine est tout aussi capable de nous recréer à partir des cendres d’une incinération que de la poussière résultant d’une lente décomposition. Tout ce qui est biologique retourne à ses éléments primaires, la seule vraie différence ne résidant que dans la durée du processus.

En fait, nous ne pensons pas qu’à la résurrection l’individu nouveau sera composé des mêmes cellules et atomes qui formaient auparavant son corps. Les cellules meurent et les atomes se dispersent. Or, restaurer l’individu ne revient pas à récolter et à ré-assembler des atomes, car il s’agit plutôt de l’expression de la puissance créatrice de Dieu, quels que soient les atomes utilisés (Psaume 104.29,30). Nous savons que toute personne vivante est un lieu de transit pour les atomes, les nouveaux y pénétrant et les anciens se dispersant, tant et si bien que, dans une large mesure, chaque personne sera formée, dans dix ans, d’un ensemble d’atomes presque totalement différent de ce qu’il est aujourd’hui.

Celui qui meurt va demeurer dans l’esprit du Seigneur, qui, par sa puissance créatrice, restaurera la vie comme il l’entendra, jusqu’à former un corps neuf, totalement préservé de la puissance du péché

(1 Corinthiens 15.52). Le Créateur ne dépend pas, pour la résurrection, de composants préexistants.

Certains ont cité Amos 2.1 pour s’opposer à la crémation. Le prophète raconte que Dieu s’est fâché contre Moab « parce qu’il a brûlé, calciné les os du roi d’Édom » (NBS). Le principal problème d’interprétation, dans ce texte, tient au verbe « calciner », qui veut littéralement dire en hébreu « transformer en chaux » (c’est aussi un de ses sens en français). Le mot sid ne signifie pas « cendres » mais « chaux ». La chaux servait à plâtrer les murs et les pierres. Certains ont donc suggéré qu’en l’occurrence les os du roi avaient été brûlés ou calcinés pour obtenir de la chaux. Quoi qu’il en soit, il est clair que la réprobation dont fait l’objet Moab est due à son traitement irrespectueux de restes humains. Le prophète parle donc d’un acte de haine et de vengeance ayant débouché sur la dévalorisation de la dignité humaine. Or ce n’est pas ainsi que nous caractériserions la crémation.

Celle-ci peut être un acte pieux. 1 Samuel 31:11-13 « Lorsque les habitants de Jabès en Galaad apprirent comment les Philistins avaient traité Saül, tous les vaillants hommes se levèrent, et, après avoir marché toute la nuit, ils arrachèrent des murs de Beth-Schan le cadavre de Saül et ceux de ses fils. Puis ils revinrent à Jabès, où ils les brûlèrent; ils prirent leurs os, et les enterrèrent sous le tamarisc à Jabès. Et ils jeûnèrent sept jours ». 1 Samuel 31.11-13 relate comment les Israélites « prirent de la muraille de Beth-Shân le cadavre de Saül et ceux de ses fils. Puis ils revinrent à Yabesh, où ils les brûlèrent. » (NBS) Ce ne fut pas un acte de vengeance mais une manière correcte de mettre fin à l’humiliation d’un cadavre humain, celui du premier roi d’Israël.

Certains chrétiens valorisent l’enterrement plutôt que la crémation, remarquant que celle-ci est pratiquée dans des pays tels que l’Inde et la Chine, où prévaut une conception du monde qui n’est pas chrétienne. Mais en réalité, ces contrées souffrant de surpopulation ont depuis longtemps refusé de consacrer des terres fertiles aux cimetières, intégrant alors à leur religion une tradition de combustion des corps, comprise en termes de purification par le feu. Sous l’angle sanitaire, on voit tout l’intérêt de cette méthode quant à la prévention des infections. Certes, dans la tradition juive, les morts sont enterrés, coutume qui fut transcrite dans le droit canon des catholiques et perpétuée ainsi au sein de la communauté chrétienne. Mais quand nous l’abordons sur la base de notre compréhension de la façon dont Dieu agit, la crémation ne pose aucun problème.

De nos jours, approximativement 50 % des personnes qui décèdent aux États-Unis sont incinérées, surtout à cause du coût relativement élevé des enterrements. Le budget d’une crémation peut se limiter à 10 % du prix de funérailles complètes avec enterrement. Les adventistes laissent leurs membres suivre leur conscience en la matière, et, pour les motifs mentionnés ci-dessus, il est peu probable qu’ils adoptent une position officielle de l’Église à ce sujet.

George W. Reid (docteur en théologie du séminaire théologique baptiste South-western) a servi pendant 20 ans comme directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale des adventistes du septième jour. Désormais en retraite, il continue de donner des conférences et d’écrire. Email : missiontvl@juno.com.

Par George W. Reid

L’un des membres les plus âgés de notre famille a dit qu’à sa mort il souhaitait être incinéré et non enterré, requête qui a provoqué entre nous maintes discussions. Comme nous sommes tous chrétiens, la Bible peut-elle nous guider dans ce sujet délicat ?

© Comité pour les étudiants et diplômés universitaires adventistes (CEDUA), 2014 – 2019   |   Confidentialité

Source: Revue « Dialogue Universitaire »

Staff AdventDesk Question répondue 12 juin 2019

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