Les droits humains et les personnes atteintes de troubles mentaux

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Comment promouvoir et protéger les droits humains des personnes atteintes de troubles mentaux?

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Sélom SESSOU Réponses sélectionnée comme la meilleure 15 avril 2019
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Q : Comment peut-on promouvoir et protéger les droits des personnes atteintes de troubles mentaux?

R : Les personnes atteintes de troubles mentaux sont exposées partout dans le monde à toutes sortes de violations de leurs droits humains. La stigmatisation dont elles sont l’objet fait qu’elles sont souvent ostracisés par la société et ne reçoivent pas les soins dont elles auraient besoin ou les services et le soutien qui leur seraient nécessaires pour mener une vie pleine et entière dans la communauté.

Dans certaines communautés, les personnes atteintes de troubles mentaux sont rejetées à la périphérie des villes où elles sont laissées semi-nues ou en haillons et sont attachées, battues et privées de nourriture. Celles qui sont enfermées dans des hôpitaux psychiatriques ont un sort à peine meilleur. Elles sont enchaînées ou entravées par des fers, enfermées dans des lits-cages, sans vêtements ni literie décente, et sans eau propre ni toilettes correctes, et sont victimes d’abus et de négligence.

Les personnes atteintes de troubles mentaux sont aussi exposées quotidiennement à des discriminations dans les domaines de l’éducation, de l’emploi et du logement. Certains pays leur interdisent même de voter, de se marier ou d’avoir des enfants.

Comment prévenir ces violations?

  • En ratifiant la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH): L’entrée en vigueur de cette Convention a été une étape majeure dans les efforts pour promouvoir et protéger les droits humains des personnes handicapées et leur permettre de jouir pleinement et équitablement de ces droits. Les pays devraient aligner leurs politiques et leurs législations sur les dispositions de cette Convention de manière à ce que celles-ci promeuvent l’autonomie, la liberté, la capacité juridique et la participation des personnes atteintes de troubles mentaux et la prestation à ces personnes de l’ensemble des services nécessaires pour leur permettre de mener une vie indépendante dans la communauté.
  • En faisant évoluer les attitudes et en suscitant une prise de conscience: Les ministères de la santé, les organisations de personnes atteintes de troubles mentaux, les professionnels de la santé, les ONG, y compris les organisations de personnes handicapées, les établissements universitaires, les organisations professionnelles et d’autres parties prenantes devraient unir leurs efforts pour éduquer le public et faire évoluer les attitudes vis-à-vis de la maladie mentale, en plaidant pour le respect des droits humains des personnes atteintes de troubles mentaux.
  • En faisant mieux respecter les droits humains dans les établissements de santé mentale:Il faudrait mettre en place des moyens d’évaluer la qualité des soins et la situation des droits de l’homme dans ces établissements afin de lutter contre les traitements inhumains ou dégradants, les mauvaises conditions de vie et les internements et traitements forcés. Les patients devraient pouvoir déposer des plaintes en cas de violation de leurs droits fondamentaux.
  • En donnant plus d’autonomie aux personnes atteintes de troubles mentaux et à leur famille: Les gouvernements devraient appuyer la création et/ou le renforcement d’organisations de personnes atteintes de troubles mentaux ainsi que d’organisations de familles de patients. Ces groupes sont les mieux placés pour mettre en évidence les problèmes, définir les besoins et aider à trouver des solutions pour prévenir les violations et améliorer les services de santé mentale et autres services nécessaires dans les pays. Ils ont un rôle crucial à jouer dans la conception et la mise en œuvre des politiques, des plans, des législations et des services.
  • En remplaçant les établissements psychiatriques par des soins de proximité: Les grands établissements, qui sont si souvent associés à des violations des droits de l’homme, devraient être remplacés par des services de soins de santé mentale à base communautaire, appuyés par la création de lits psychiatriques dans les hôpitaux généraux et la fourniture d’un soutien pour les soins à domicile. Un lien devrait être établi entre les services de santé mentale et les services et structures de soutien communautaires pour permettre aux personnes atteintes de troubles mentaux d’accéder à l’éducation, à l’emploi, aux services sociaux et au logement sur une base d’égalité avec les autres citoyens.
  • En investissant davantage dans la santé mentale: Les gouvernements devraient consacrer une part plus importante de leur budget de la santé à la santé mentale. Il faudrait en outre renforcer les effectifs des personnels spécialisés en santé mentale à tous les niveaux du système de soins et les former pour s’assurer que tous les patients aient accès à des services de santé mentale de bonne qualité favorisant leur rétablissement et respectant leurs droits fondamentaux.

Le projet de l’OMS «Quality Rights» vise à permettre aux pays d’atteindre ces objectifs en aidant les gouvernements à évaluer et à améliorer la qualité des soins et le respect des droits humains dans les services de santé mentale. Il vise aussi à renforcer les capacités en matière de respect des droits fondamentaux et d’aide à la guérison, à donner plus d’autonomie aux personnes atteintes de troubles mentaux à travers le renforcement des organisations de personnes handicapées et à réformer les politiques et les législations nationales conformément aux normes internationales relatives aux droits humains.

Source: https://www.who.int/features/qa/43/fr/

26 mars 2015

Sélom SESSOU Réponses sélectionnée comme la meilleure 15 avril 2019
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